Translate

lundi 8 avril 2013

Du bon sens, de la modération et de l'intelligence des choses.




Le citoyen, la Ville de Montréal, la Police, l'Assemblée Nationale, et autres considérations…

Chers amis et amies de Montréal,

Il y en a beaucoup parmi nous qui suivons ces événements qui se déroulent autour de notre Hôtel de Ville.

Devant les démissions accablantes de nos élus -qui depuis une bonne dizaine d'années ont comme on dit dormis au gaz- je comprends qu'il y en ait tant parmi nos semblables qui soient carrément dégoutés, écœurés de la chose politique municipale.

De quoi engendrer un épouvantable réflexe de démission collective, qui nous ferait un tort immense. Il est temps de se ressaisir, c'est nécessaire.

Quand on se compare on se console. Dites-vous bien que contrairement à une idée trop répandue, Montréal n'est pas au bord du gouffre. Nous héritons  des effets de cette démission collective  qui a fait que depuis si longtemps la vie démocratique à Montréal ne fonctionne plus, ou fonctionne mal.

Parce que ses citoyens ne participent pas. Remarquons que nous avons pris conscience de notre laisser-aller collectif, et maintenant nous en sommes à faire le ménage. C'est une excellente chose, et ceux qui ailleurs nous ont montré du doigt, sont maintenant en retard d'un examen de conscience qui va bientôt les rattraper.

Je sais que nos édiles, ceux qui tiennent le crachoir depuis10 ans, n'ont guère été inspirants. De la langue de bois aux platitudes faites de clichés éculés, on a le sentiment d'être gouverné par une bande de petits mal élevés, pour lesquels seule compte leur pitoyable carrière de politiciens plus ou moins arrivistes.

Si vous n'allez pas voter massivement aux prochaines élections, les gens des trois partis politiques actuels vont se retrouver au pouvoir pour encore 4 ans, et vous les citoyens pourrez toujours gémir sur votre sort, vous ne l'aurez pas volé.

Il faut renvoyer impérativement tous ceux et celles qui grenouillent au sein de ces partis-là. Il y a sans doute dans leurs rangs des gens valables, des êtres de qualité, mais comme on ne les connait pas, comme ils ne se distinguent pas du lot, nous devons en conclure qu'ils n'ont pas rempli le rôle qui était le leur. Ce pourquoi ils ont été élus. C'est-à-dire la  promotion et la défense des intérêts des citoyens de Montréal.

Ils ont tous dits et redits qu'ils n'étaient pas au courant des magouilles qui empoisonnaient notre administration. Alors soit, nous en prenons bonne note. La porte est là… prenez-là.

Maintenant il faut renouveler notre classe politique et faire confiance à de nouveaux participants. Vous me direz qu'il y a encore là des risques de se tromper et d'aller de mal en pis… je ne le pense pas. Les nouveaux venus sont avertis. Ils devront tâcher d'être exemplaires. Ils seront mieux surveillés. S'ils manquent de compétence ce n'est pas un crime, ce sera une faute, et ça se corrige.

Comment distinguer ceux et celles qui seront les plus capables?

Il faut d'abord comprendre qu'un Maire ou un conseiller de ville n'a pas beaucoup de pouvoir. Ils  peuvent vous promette mers et mondes, la Ville n'a pas les moyens de se payer avec ses seuls revenus fonciers et ses services payants, des délires comme des TGV ou des parcs Éoliens. Méfiez-vous donc de ceux et celles qui vous font des promesses, peu importe lesquelles.

Le Maire et les conseillers sont là pour administrer le budget de la ville et veiller au confort et à la sécurité de leurs concitoyens. Leur premier rôle est d'assurer les services pour lesquels les citoyens payent. Au meilleur prix pour le meilleur service.

Sans doute que la Ville peut s'associer à de grands projets, comme le métro ou encore de grandes infrastructures, comme le déplorable projet de l'Échangeur Turcot. Mais en somme puisque c'est le Ministère des Transports qui paye pour ça, la Ville y tient un rôle de consultant. La Ville peut proposer, faire des recommandations, user de son influence, ce qui n'est pas rien. Mais pour l'essentiel les décisions finales lui échappent.

L'autorité de la Ville tient à la valeur de ses élus. À leur capacité d'influencer favorablement des instances qui détiennent plus de pouvoir que la Ville.

Ce qui doit gouverner le Maire de Montréal et ses conseillers c'est l'intérêt général. Non pas comme c'est le cas actuellement, un simple souci de réparer de vieilles affaires qui tombent en morceaux, et qu'on va remplacer parce qu'il faut les remplacer. Ou encore de promettre des projets mirobolants pour flatter la vanité de louches promoteurs. L'entretien des infrastructures n'est pas une affaire de programme politique, c'est une affaire nécessaire, quotidienne, permanente.

***

Maintenant il faut dire ici des choses parfaitement désagréables mais nécessaires. Dans le climat actuel de démission et de corruption qui paralyse l'Hôtel de Ville, d'autres instances (non élues), se permettent des incursions dans des domaines où elles n'ont pas leur place.

Je veux parler ici du cas de ce Monsieur Yves Francoeur, ci-devant Président de la Fraternité des Policiers de Montréal, qui se mêle de donner des leçons aux élus, d'admonester publiquement (à la télévision) de hauts fonction-naires, bref de fourrer son nez dans des affaires qui ne le concerne en rien.

Le travail de M. Yves Francoeur consiste à veiller au respect de la convention collective des policiers. Il doit représenter ses membres s'ils sont victimes de traitements qui ne cadrent pas avec la dite convention collective, ou s'ils sont traduits en justice. C'est tout, et c'est bien suffisant. Il fait un job de syndicaliste, pas d'élu.

Dernièrement cet individu s'est présenté à la télévision pour demander et obtenir (par on ne sait trop quelles pressions indues) la tête du Directeur Général de la Ville de Montréal. Il parait qu'il a proféré des menaces… oui, oui, vous avez bien lu, des menaces… à l'endroit de ce haut fonctionnaire. Et qui plus est contre le Maire par intérim actuel, M. Michael. Applebaum. Cela reste à prouver bien sur, mais ce qui ne l'est pas, ce sont ces interventions télévisuelles qu'il ne peut nier, et qui constituent la preuve de ses débordements outranciers. Ceux qu'il s'est permis d'apostropher publiquement ont porté plainte à la Sureté du Québec, qui, solidarité policière oblige, ne va absolument rien faire bien évidemment. À moins que le Ministre de la Sécurité Publique démontre ici son autorité, et ordonne une enquête sur les agissements de cet individu.

Cette chose est gravissime, et ce Monsieur Francoeur devra démissionner, et le plus tôt sera le mieux. Sinon il devra être renvoyé, limogé. Ces mots-là ne sont pas trop forts. Étant donné le pouvoir qu'il s'est arrogé, et les fonctions qu'il occupe, son dérapage constitue une faute inadmissible en démocratie, et on doit lui montrer la porte. S'il est indélogeable du fait de son poste de Président de la Fraternité des Policiers, il doit être suspendu en attendant la fin de ladite enquête.

La Ville de Montréal est en ce moment dans un état de faiblesse évidente, et le SPVM s'en donne à cœur joie, avec son matraquage des manifestants, ses dénonciations des élus, ses incursions dans la politique.

L'interprétation à la lettre du règlement P.6 montre que ces gens-là ne se contiennent plus lorsqu'ils ne sont pas surveillés étroitement. Les sorties d'Yves Francoeur dépassent les limites de la décence démocratique.

C'est assez ! C'est trop!

Ces gens-là (la Police ou l'Armée), justement parce qu'ils ont beaucoup de pouvoir (et qu'ils sont armés), doivent être sévèrement tenus en laisse.

Dans une démocratie, les pouvoirs militaires et policiers doivent être constamment surveillés de près, sinon ils dérapent (la preuve), et profitent des situations malsaines, pour s'imposer comme défenseurs, promoteurs, gardiens d'un ordre qui ne leur appartient pas.

Qu'ils interprètent à partir de critères policiers ou militaires qui n'ont rien à voir avec la vie dans une société civile libre.

Une société policière peut certainement représenter un idéal pour des policiers en mal de pouvoir, mais une société civile n'a pas à en tenir compte, bien au contraire.

La Police est un mal nécessaire, et ne peut en aucun temps prétendre à gouverner par la force ou l'intimidation, une population qu'elle a pour devoir de protéger et de ''servir''.

Cette remarque est bonne aussi pour M. Robert Poéti, aujourd'hui député de l'Assemblée Nationale, dans la circonscription de Marguerite Bourgeois, et critique de la C.A.Q. en matière de Sécurité Publique, qui ne tarit pas d'éloges envers le ''magnifique travail des forces policières'' (sic) au Québec depuis un an et plus.

Il est évident pour le citoyen que je suis que son point de vue est incompatible avec l'idée que l'on se fait d'une démocratie civile, participative. Ce Monsieur Poéti, tout policier qu'il a été, est maintenant le député d'un comté, et il se doit aux électeurs de son comté.

C'est maintenant un civil, et il doit se comporter comme tel. De plus, en tant que critique sur la Sécurité Publique, il se doit de prendre ses distances avec son ancien métier. La Police ce n'est plus son affaire.

C'est celle du Ministre de la Sécurité Publique.

Ce ministre-là est un civil ne l'oublions pas. Même chose pour ce M. Robert Poéti. S'il n'est pas capable de prendre ses distances avec son ancien métier, ce qui nous permettrait d'apprécier ses vues de citoyen engagé envers la société civile, il peut, il doit faire autre chose.

Si c'est sa carrière policière de 28 ans qui dicte sa conduite, il doit savoir qu'elle est incompatible avec son nouveau métier de député de l'Assemblée Nationale. S'il ne fait pas la différence, il se trompe de forum. Il peut travailler comme consultant dans une agence de sécurité, mais le métier de député c'est autre chose.

Julien Maréchal

Montréal

Aucun commentaire: