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samedi 9 février 2013

Le Sommet sur l'Éducation (2): Le contenant et le contenu.


Le Sommet sur ‘’l’Éducation’’ (2): Le contenant et le contenu?
Montréal le 9 février 2013

J’ai le sentiment qu’il y a plusieurs choses qui manquent à ce Sommet sur l’Éducation.
Essentiellement les thématiques de  l’agenda bien évidemment, sont les questions de financement.
Les frais que les étudiants doivent ou non payer. Les déficits et les nombreux manques de financement des universités. Les gaspillages administratifs qu’il faut juguler. Tout cela est excellent.
L’accessibilité aux études supérieures, source de fierté et de meilleurs emplois pour la jeunesse qui monte, tout en favorisant, sans rire bien évidemment, l’accès aux classes défavorisées. Question de justice sociale...que voilà donc de belles et nobles paroles. On applaudit.

Pourtant on semble oublier l’essentiel. Que sera cette Éducation Supérieure? Va-t-on parler de contenu  ou est-ce simplement une affaire de sous, genre qui paiera quoi et comment?

Va-t-on se pencher sur la qualité de cet enseignement, ou bien cette question-là n’est-elle qu’académique au sens péjoratif du terme?
Ce serait tout-de-même ironique que dans une académie aussi supérieure qu’une université, on ne se soucie pas  de cette formation académique.

À moins qu’évidemment devant l’urgence de régler d’abord la question du financement, sous peine de se retrouver encore une fois avec des hordes de contestataires dans les rues, on se contente de cette seule question, assez complexe je l’admets, et qu’on reporte aux calendes estivales prochaines, ou automnales tant qu’à faire, cette question secondaire du contenu de l’Éducation et de ses qualités fondamentales.

Je vais me permettre ici une parenthèse, basée sur ma propre expérience universitaire. Qui tient en deux temps, parce que je suis allé deux fois à l’université.
Je n’ai jamais au grand jamais, rencontré à l’université lorsque je la fréquentais, une seule personne qui m’ait  dit qu’elle allait à l’université pour y acquérir du savoir.

Lorsque j’insistais, je me faisais dire avec agacement - comme si je sortais de je ne sais trop quel patelin perdu au fond d’un quelque part très éloigné - qu’on allait à l’université pour y acquérir un diplôme. Parce que le diplôme donne plus d’années de scolarité. Et ainsi quand on a une job, on est plus payé parce qu’on a plus de scolarité. Est-ce assez clair oui ou non?
Que vouloir de plus en effet?
J’étais en littérature, domaine des rêveurs évidemment. Parce que pourquoi écrit-on si ce n’est pour réfléchir au sens de la vie?

Vous voulez-rire me disait-on?
On sait bien qu’aller en littérature et y pondre des textes à partir d’un cursus préprogrammé autour de trois axes prédéterminés (sociologie, psychanalyse et sémantique) est une voie confortable pour acquérir ce fameux diplôme. Le plus facile à obtenir si on est docile et qui, parce qu’il n’exige pas de se péter les neurones comme en génie ou en médecine, donne quand même droit aux mêmes avantages financiers, du moment qu’on peut mettre cela dans son C.V. et qu’on a déjà un emploi.

Quant à la valeur de cette Éducation sur le plan de l’évolution de l’être humain vers une meilleure compréhension de ce que l’on est, et de ce que l’on pourrait devenir, vous pensez si ces gens-là - d’abord pratiques, ayant les deux pieds sur terre comme ils disent - vous pensez disais-je, s’ils s’en foutent complètement.

Acquérir un diplôme c’est une corvée, il faut en passer par là et nous ne sommes pas là pour rêver. Ben justement… et ma foi, ça parait quand je les entends. Parce que bien sur je ne les écoute plus du tout.
Alors va pour les frais et au diable les contenus?

Nous entrons, que dis-je, nous sommes de plein pied dans l’Éducation aux consommateurs.
C’est bien évidemment un progrès…

Quoique???
Julien Maréchal
Montréal

vendredi 8 février 2013

L'Éducation au sommet des préoccupations des Québécois


L’éducation au sommet des préoccupations des Québécois (1).

Les leçons vont-elles servir?

Il le faut, les Québécois (es) devraient, après l’effervescence du Printemps Érable, pouvoir jouir d’un répit salutaire, à la fois dans la contestation étudiante, et aussi dans l’entêtement des autorités. Notamment ici dans le cas du Gouvernement du Parti Québécois qui aura fort à faire s’il veut obtenir l’approbation de toutes les parties concernées, à la suite du Sommet de l’Éducation qui s’annonce sur fond de grogne.

J’ai affiché tout au long de la contestation étudiante de 2012, un parti pris nécessaire pour la jeunesse de chez nous. Ses ténors, Gabriel Nadeau Dubois, Martine Desjardins, et Léo Bureau Blouin, on su faire vibrer tout le Québec, en soutenant, contre l’arrogance du Gouvernement de M. Charest, une attitude digne, alors que pleuvaient sur eux des accusations de sédition, d’encouragement à la violence. Pendant qu’on leur tapait dessus dans les rues.

Tout le monde a vu, grâce aux médias conventionnels et sociaux, que la violence était du coté des autorités. Je ne reviendrai pas là-dessus, les articles précédents en font un écho suffisant. Maintenant c’est le Parti Québécois, qui a pris lui aussi fait et cause pour sa jeunesse, qui doit livrer la marchandise.

Un bémol toutefois, alors même si je continue de penser que ce sont les étudiants encore une fois qui ont le ton juste, il faut se dissocier de certains porte-paroles de l’A.S.S.E. (nouveau nom de ce qui demeure de militants de la C.L.A.S.S.E.), qui profèrent des mots intimidants, dans un débat où ils n’ont pas de place. J’ai entendu un de ces leaders, ma foi moins inspirant que son prédécesseur, s’étonner que le Gouvernement ne donne pas suite à ce qu’il appelle l’ultimatum de l’A.S.S.E.

Il ne s’en cache même pas. Ce vocabulaire dans le contexte actuel est grossier et risque de démotiver beaucoup de citoyens(nes) qui appuient les étudiants dans leur ensemble. 

Comment ose-t'on exiger de participer à des négociations en brandissant des ultimatums, des mises en demeure, presque des menaces de désordre public?
Passe encore que l’on manifeste, c’est nécessaire et sain. Mais proférer des injonctions, des mises en demeure, avant même de participer, on peut se demander, non mais pour qui se prennent-ils ces immatures-là?

Tout au long du Printemps Érable, ce qui dominait dans l’exigence du discours étudiant, était que le gouvernement accepte de négocier. Qu’il mette la table pour une discussion tous azimuts. Nous y voilà. Le précédent gouvernement ayant eu la tête trop dure, a été renvoyé. Le Parti Québécois a soutenu les étudiants et a été porté au pouvoir. Celui-ci est fragile, mais voudrait-on retourner bientôt aux jours récents d’un autre gouvernement Libéral? J’en doute.

Certes dans un contexte effroyable de corruption endémique, de gaspillages et de vols des fonds publics au profit de gangsters, de politiciens et de fonctionnaires corrompus, comme on en voit tous les jours à la Commission Charbonneau, les étudiant ne doivent pas se laisser intimider par ces appels pathétiques à la raison, alors que le ménage dans les finances publiques ne fait que commencer.

Ce combat pour la gratuité universitaire est nécessaire. Même le Ministre Pierre Duchesne en convient. Cette gratuité se fera tôt ou tard. Pourquoi pas maintenant? Quant aux modalités, aux détails de son application, qui devront nécessairement s’étendre sur quelques années, c’est justement là l’affaire de ce Sommet sur l’Éducation.

Il y a plus dans ce débat qu’une vulgaire affaire de gros sous. Il y va de l’avenir de l’éducation, de son accessibilité au plus grand nombre. On en est rendu à s’affoler qu’advenant la gratuité, on se retrouve avec 25,000 étudiants de plus dans les universités. Un non-sens absolu.

Le problème avec les dirigeants actuels de l’A.S.S.E. est qu’ils exigent que le gouvernement se plie à tous leurs caprices. C’est déraisonnable et ils ne donnent pas là l’exemple rafraichissant de leurs prédécesseurs.
Heureusement qu’à la F.E.U.Q. et ailleurs, on est moins dogmatique. Il y a de l’espoir.

Vers la gratuité, encore qu’il s’agit plutôt d’un partage collectif de la note générale de l’Éducation Supérieure, et que les discussions commencent. On a hâte d’en savoir plus. 

Que chacun se calme et au travail !
Maintenant!

Julien Maréchal
Montréal