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vendredi 14 février 2014

La Vie Privée dans tous ses états. Première partie.


La vie privée dans tous ses états.
Première Partie

L’étude qui suit en 3 volets, a commencé le 26 novembre 2010. Il aura fallu la réécrire plusieurs fois avant d’en arriver à cette version. Ce travail n’est pas achevé. Il aurait été impossible de tenter d’épuiser un si vaste sujet. Il s’agit donc d’un survol général qui toutefois propose des pistes de réflexion, et annonce un parti-pris pour le plus grand espace de liberté possible.

Je la mets en ligne aujourd’hui le vendredi 14 février 2014, jour de la Saint Valentin.


Des normes et des recherches atypiques

Thèmes principaux : La liberté, l’indépendance, la recherche. L’Internet et la vie privée. Les jeux de la sexualité. Le contrôle des foules et des individus.

Conceptions de la normalité, de la créativité, de l’extravagance, de la délinquance, des égarements.

Conséquences socio-politiques de l’Internet sur la vie privée des citoyens. Interdits, abus policiers. L’effet pornographique.

Exemplarité des surveillances (voir les lois sur l’interdiction de l’alcool au temps de la Prohibition). Luttes anti-drogue, campagnes pro[1] et anti-tabac.

Filmographie, arts, théâtre, musique, peinture, sculpture.

Interdits religieux vs libération des mœurs. Contre-culture.

Les droits de l’individu et les devoirs de l’État. Tolérance et répression. Protection des enfants. Éducation.

Références : Liens et lectures.





Questions.

1-Pourquoi dans une étude sur la vie privée, parler de la sexualité sur Internet ?

a) Parce que cette sexualité, notamment la pornographie qu’on y trouve en abondance, touche tout le monde. Le nombre de sites à caractère sexuel dont ceux de la pornographie, se situe au niveau du milliard.

b) Parce qu’il y a, surtout dans ce domaine, celui plus inquiétant des atteintes aux libertés fondamentales.
c) En effet, ces atteintes permanentes à la vie privée, sont le fait de nombreuses agences tant gouvernementales que privées, qui mettent au point chaque jour de nouvelles méthodes de collectes de données pour toute sorte de raisons. La plupart, non valables, contribuent à créer chez les utilisateurs, un sentiment larvé de crainte, de se voir un jour ou l'autre dénoncé, accusé, poursuivi, mis sur la sellette, contraint de se défendre de n'importe quoi. Toutes les personnes interrogées à ce sujet m'ont avoué qu'elles étaient constamment sous l'impression d'être espionnées. Elles se servent donc de l'Internet avec ce sentiment extrêmement malsain d'une menace qui plane au-dessus de leur tête. C'est la base même de l'État Policier.

2)-Quelle est l’utilité d’une telle démarche ?

Savoir si ma prestation en la matière est valable, je me contenterai de dire ici que je fais mon possible, afin d’essayer de comprendre des états qui sont inhérents à notre Condition Humaine. C’est au lecteur d’en faire une lecture critique. Tant mieux si j’arrive à dégager des pistes de réflexion constructives. Remarquons que cette étude n’en est qu’une parmi les dizaines que j’ai déjà publiées.

3-Y a-t-il des risques associés à ce projet ?

a) Alors là, si risques il y a, je suppose que ça ne doit pas être pire que de travailler dans une mine de charbon ou d’amiante. Par contre, sur le plan de la légalité et des risques pour la réputation de l’A.M.C.H. et la mienne, je suis comme ce médecin qui travaillait pour l’ONU ou la Croix Rouge Internationale, et à qui on reprochait d’avoir serré la main de dictateurs sanglants, et qui répondait qu’en tant que médecin il devait souvent se laver les mains. Le Lieutenant-Général Roméo Dallaire au Rwanda a lui aussi '' Serré la Main du Diable.''

b) D’autre part, depuis le temps que j’écris des textes et que je les publient, j’ai abordé plus de mille sujets. Alors celui de la sexualité sur Internet, d’une constante actualité, pourquoi pas ? D’autant plus que c’est un domaine qui s’inscrit parmi ceux qui sont les plus répandus sur la Terre, toutes cultures confondues. On peut dire sans crainte de se tromper, que la sexualité dans tous ses aspects, dont les plus troubles, est un sujet d’étude ayant un caractère universel.

4-Ce sujet engendre-t-il chez vous qui le traitez un quelconque malaise ?

Alors là, pas le moins du monde. Ce genre de questionnement relève de la petite psychanalyse, du genre de celle qui s’élabore du coté de Freud. C’est vraiment hors sujet. La culpabilité et ses contorsions judéo-chrétiennes c’est l’écume du baril de l’introspection. Un chercheur qui reculerait devant un sujet difficile serait un bien piètre chercheur. L’A.M.C.H. est un O.S.B.L. qui traite de la Condition Humaine.

5-Dans la plupart des universités on met Sigmund Freud aux tous premiers rangs des auteurs à consulter en matière de psychanalyse, encore plus quand il s’agit de sexualité.

Il doit y avoir là une raison qui justifie de telles inscriptions aux syllabus universitaires ?



a) Cela prouve au fond qu’il y a partout des imbéciles et des suiveux d’imbéciles. J’ai fréquenté les universités et oui, j’y ai vu de ces dérives qui expriment les préférences de responsables de certaines facultés. Je peux témoigner que la proportion d’idiots au sein des universités, même les plus prestigieuses, est la même que partout ailleurs.



b) Au sujet des universités occidentales, ce sont les seules au sujet desquelles je peux avancer un jugement basé sur ma propre expérience. C’est nettement insuffisant pour en tirer des leçons ayant une valeur universelle. Encore que je doute absolument qu’au sein de nos universités, sauf dans des facultés bien précises, on attache à cette psychanalyse une telle importance. Adler, Jung, et tant d’autres, n’étaient pas des disciples de Freud que je sache. Bien entendu les recherches de Sigmund Freud restent valables, du moment que l’on n’en fait pas une lecture dogmatique, comme c’est trop souvent le cas.



Première partie

La sexualité est le moteur de l’existence.

La sexualité étant le moteur de l’existence, le mécanisme de la reproduction et de la continuité humaine, il est impossible de parler de liberté sans toucher à tous les aspects de la vie chez les humains.

La sexualité est d’abord une affaire de discours. Il n’y a pas à proprement parler de sexualité dans le monde vivant, hormis chez les humains. Certes il y a partout des mécanismes reproducteurs, des confrontations évidentes dans les innombrables rencontres entre les animaux, où les mâles et parfois aussi les femelles, livrent des combats épiques, afin de s’approprier par le biais de la force brutale, l’essentiel du cheptel reproducteur.

Je m’élève ici contre cette notion trop répandue, à l’effet qu’il y aurait chez les animaux mâles de plusieurs espèces, notamment dans les hardes de mammifères, des pulsions volontaristes de s’approprier des femelles, afin de perpétuer sa race, ou répandre ses gènes.

Que tous les animaux répondent à un moment donné (le rut chez les mâles, où l’œstrus chez les femelles) à leurs pulsions sexuelles irrépressibles, n’impliquent absolument pas que ces animaux savent que leurs accouplements vont se traduire par la perpétuation de leur espèce. Les animaux subissent la pression sexuelle ainsi que ses conséquences, où là encore c’est l’instinct qui domine.

Certaines prétendues études, toutes plus sottes les unes que les autres, tentent de décortiquer à partir d’un propos inepte et savantissime, des mécanismes de comportements naturels évidents, à partir d’explications alambiquées qui n’appartiennent qu’aux humains. Que l’on reporte ensuite sur des animaux par simple réflexe anthropomorphe. Il n’y a pas un seul animal, si évolué soit-il, qui sache, qui ait conscience, de ce que peut être un gène. En fait il n’y a pas un seul animal qui sache qu’il est un animal. Les animaux n’ayant pas de langage discursif, n’en ont pas besoin pour exister.

Je vous propose ici une expérience. La prochaine fois que vous regarderez un documentaire animal, coupez le son et remplacez-le par une trame musicale à votre goût, avec un autre appareil. Au bout d’un certain temps vous commencerez à comprendre certains comportements animaux sans que ceux-ci ne soient biaisés par le discours du commentateur.

Chez les humains modernes, descendants ou héritiers d’espèces maintenant disparues, l’apparition du langage est une chose assez récente. Pendant des dizaines de millénaires, les espèces d'hominidés, qu’il faut bien distinguer des espèces primates qui leur sont apparentées, ont été capable de survivre sans langage discursif élaboré. Notre propre espèce si remarquable d’Homo Sapiens, a été à deux doigts de disparaître, il y a à peine 50,000 ans. 
Il y a quelques centaines de milliers d’années, la Terre comportait au moins une douzaine d’espèces d’hominidés. Il n’en reste qu’une, la nôtre.

Les meilleurs documents cinématographiques faits sur les animaux, le sont sans autres commentaires que le bruissement des feuilles, les sons du vent, le grondement du tonnerre, l’éclairage fournit par la Nature. Les mille et un aspects changeant de la vie qui grouille et qui s’enchevêtre dans la grande soupe biologique.

Je pense à ces admirables documentaires sur les oiseaux, les mammifères et les insectes qui n’ont pas un seul mot, et fascinent par le talent des cinéastes, se contentant de regarder vivre ces animaux. Puis de soumettre à l’appréciation de chacun, l’effort irrépressible de toutes ces espèces qui se côtoient, se battent, se mangent ou s’ignorent. Alors que la plupart vivent simplement leurs existences sans se préoccuper nullement de ces autre vies qui les entourent.

Étant bien entendu ici, que dans ces documentaires, quelques soient les précautions que l’on prenne, le montage du film, et son déroulement, ne sont pas exempts de parti-pris. Ce n’est pas nécessairement un tort, du moment qu’en tant qu’humains, nous utilisons des outils humains pour appréhender notre réalité.

Il faut cependant considérer que notre approche analytique, ne peut pas rendre compte d’existences qui se comptent par millions d’espèces, et qui n’ont pas eu besoin de notre regard pour exister, survivre, évoluer, ou disparaître à tout jamais. La pensée discursive, si admirable soit-elle comme acquisition chez notre espèce, ne s’applique pas à tout. Si on observe et que l'on étudie l'être humain, non plus en tant qu'espèce animale mais en tant qu'espèce évoluée, on prend conscience (c'est le cas de le dire) qu'à partir du moment où les hommes ont découvert leur propre sentiment d'exister, qu'ils se sont fabriqués des consciences individuelles et collectives, qu'ils échappent maintenant aux dictats de l'évolution, et se sont petit à petit affranchis de ses contraintes sous lesquelles vivent encore tous les animaux sauvages. 

Les humains sont la seule espèce vivante qui ne vit plus sous le joug contraignant de l’instinct, dont il s'est affranchit. Il garde des réflexes instinctifs indispensable à sa survie, mais il peut toujours agir sur tous ses instincts, et en modifier s'il le juge à propos, les paramètres et les conséquences par l'éducation, l'étude donc, la recherche et ses découvertes.

Il n’y a d’autre sexualité chez les animaux ou les fleurs, que ce que les humains veulent bien y mettre, en projetant sur les règnes animal et végétal, des cogitations qui n’appartiennent qu’à la pensée discursive, i.e. la pensée qui s’exprime avec des mots. Chose que les animaux et végétaux ignorent totalement. La Vie à travers ses millions d’espèces, est antérieure à toute pensée humaine. Laquelle n’est manifeste que depuis quelques milliers d’années. Un clin d’œil de notre cconscience sur des milliards d’années d’évolution.

Il n’y a donc de sexualité, concept qui exprime une réflexion faite de mots, d’idées, que chez les humains. Avec ce mot-là et tout ce qu’il implique, nous entrons avec force dans le cerveau humain  (composé certes des mêmes ingrédients chimiques que ceux des animaux, c’est là une évidence) et qui est le seul à penser.

L’acquisition du langage dont les premiers rudiments remonteraient à plus de 100,000 ans au dire des anthropologues, marque une distinction fondamentale entre instinct animal et esprit humain.

Usant d’une image quelque peu osée, je dirais ici qu’en comparant un super ordinateur, disons le plus puissant du Monde à un chat sur le plan des performances, on dirait que l’ordinateur est beaucoup plus intelligent que le chat. Par contre le chat lui, est infiniment plus conscient que cet ordinateur. On pourrait faire la même comparaison entre ce chat et un humain. Ce dernier, en plus d’être infiniment plus conscient que le chat, est en plus de ça pas mal plus intelligent que l’ordinateur et le chat. Cela tient, surtout dans le cas de l’ordinateur qu’il est hyper spécialisé. Ce qui n’est pas le cas d’un humain. Alors que le chat, si conscient soit-il, est tout-de-même plus spécialisé qu’un humain.

Notre conscience collective et individuelle est tributaire de cet acquis au sujet duquel nous ignorons comment il se fait qu’un tel phénomène soit apparu ? Quelques-uns parlent d’une émergence incontournable de l’évolution. 
D’autres parlent d’un pur hasard qui avait plus de chance de ne pas se produire que de se produire. D’autres éminemment interpellés par le mysticisme, préfèrent y voir une présence inqualifiable autrement qu’en termes magiques, irrationnels (religieux). Ceci étant dit, je connais des individus, dont l'intelligence s'apparente à celle d'un piquet de clôture, et dont la conscience est aussi significative qu'une bulle de savon.

Pour les croyants, la conscience est au-dessus de la matière, au-dessus des atomes, et témoigne d’un esprit supérieur qui se manifeste à la fois par l’organisation cosmique et ses complexités.  Surtout dans cette vie qui nous permet de prendre conscience de ce que nous sommes. Le père Teilhard de Chardin défendait cette hypothèse sous le nom de noosphère, que l’on retrouve aujourd’hui sous la forme de la philosophie (de la théologie) du dessein intelligent.  
Dernière tentative de mettre du divin dans l’évolution. Je n’adhère absolument pas à cette bluette prétendument philosophique. Il faut tout de même reconnaître que Pierre Teilhard de Chardin en tentant d'unifier l'évolution et les sciences les plus avancées, comme la paléontologie et la géologie, a fait là un effort de réflexion remarquable. 
Pour lui l'humain et sa conscience sont les résultats d'une évolution de cette conscience qu'il nomme la noogénèse. D'autres pensent au contraire que nous sommes ce que nous sommes par accident. Et que ce genre d'accident serait assez fréquent dans l'Univers. Considérant ce que l'on connait de l'Univers et des autres mondes supposés, je trouve la plupart de ces cogitations ''philosophiques'' pour le moins audacieuses.
Si nous sommes devenus des humains, c’est que nous avons eu beaucoup de chance diront les athées, alors que les croyants préféreront y voir une volonté divine. C’est un débat interminable, et je vous passe un papier que toutes les espèces vivantes qui nous entourent, n’ont pas la moindre conscience de cette ontologie.

D’autant plus qu’il y a des preuves qu’il y eut d’autres espèces d’hominidés qui sans doute fabriquaient des outils, faisaient du feu, vivaient en sociétés organisées. Elles sont peut-être disparues faute d’un langage apte à leur donner une plus grande conscience d’elles-mêmes. Leur dégénérescence peut tout aussi bien être le fait d’une maladie, d’un virus, d’une sorte d’épidémie, que de changements climatiques, ou encore que leur disparition tiendrait aux limites de leur capacité de s’adapter, de se renouveler en tant que civilisation, et de perdurer en tant qu’espèce.

Les animaux ne pensent pas, même s’ils peuvent très probablement se faire des images intérieures, suivies de comportements dictés par des circonstances sur lesquelles ils n’ont aucune prise. Dont ils s’accommodent par pur instinct. Il en va de même de tous les animaux domestiques. Une fois domestiqués ils continuent d’obéir à des réflexes conditionnés, sauf que là, ces réflexes ne sont plus uniquement d’une nature brute, mais sont le résultat d’une ingérence humaine dans un domaine d’abord naturel, puis dompté par la pensée humaine qui se change en volonté. 
C’est déjà assez extraordinaire pour que l’on ne réduise pas cette aventure incommensurable de complexité, en y faisant intervenir une volonté extérieure quelconque, qui en somme témoigne de la paresse intellectuelle de ceux qui s’en font les propagandistes.

Il y a dans les actes humains un effet volontariste qui implique des choix rationnels ou magiques si on veut, qui n’existent que chez les humains. Tout le débat sur le déterminisme et la finalité, s’articule autour de ce concept philosophique. À savoir celui de la liberté, du libre arbitre. À ce que l’on sait, les animaux ne philosophent pas.

Jusqu’à preuve du contraire ils sont tous déterminés.



On pourrait bien un jour découvrir chez les animaux, une forme de pensée animale plus ou moins originale, comme chez les grands mammifères marins, dauphins, cétacés pourquoi pas aussi les éléphants ?  Mais cette ‘’pensée-là’’ demeurerait éminemment animale, instinctive, et l’intelligence qu’on y verrait, toute spectaculaire devrait-elle s’avérer, demeurerait le fait du regard que les examinateurs que nous sommes posent sur cette intelligence.

Que nous ne pouvons interpréter encore une fois que par réflexe anthropocentriste. Ce serait une toute autre histoire si un jour on découvrait qu’il y a des animaux qui nous étudient, et qui entre eux ‘’analysent’’ et se transmettent les résultats de leurs analyses. Nous sommes loin du compte.

Cette première approche que je devrai reprendre et préciser au fur et à mesure de mon investigation, vient souligner ici que lorsque l’on parle de sexualité, on parle de sexualité humaine, parce qu’il n’y en a pas d’autre.

Pas plus qu’il n’existe ailleurs dans la nature une autre forme de pensée discursive sans laquelle on ne peut rien expliquer.

Pour tenter de me faire comprendre ici, je vous invite à considérer qu’il n’y a pas une seule fourmi qui sache qu’elle est une fourmi, ni un seul chien qui sache qu’il est un chien, et pas le moindre étourneau que se doute qu’il a un nom d’espèce. 

Idem pour les cochons, chevaux veaux vaches et brebis, ainsi que les poissons rouges qui s’agitent dans votre aquarium. D’autant plus que comme il y a sur Terre plus de six mille dialectes humains, on conçoit que les espèces vivantes soient totalement ignorantes des noms qu’on leur accole pour les distinguer les unes des autres. Quant aux comportements que l’on déduit avec nos mots de leurs agissements, pas une seule plante ni même le plus petit animal ou le plus gros qui se doute de quoi il est question.

Cela revient à dire qui si vous ne parlez pas, avec des mots, vous ne pensez pas. Parce que la pensée est faite de mots. Je reviendrai plus loin sur des exceptions (parce qu’il y en a) qui sont patentes chez certains humains atypiques, mais qui influent très peu sur mon propos. Tous les humains pensent, et ils pensent avec des mots, des images et des sons. Il y a peut-être des animaux qui possèdent une sorte de vie intérieure faite d’images et de représentations très riches, mais comme personne n’est encore arrivé à visualiser ces images-là, nous en sommes aux balbutiements de la science dans ce domaine. Et lorsque l’on parle d’intelligence animale on dit des sottises. Nous attendons toujours que le premier gorille venu, donne une conférence sur le comportement humain, face à un auditoire attentif composé de chats, de chiens, de chevaux, d'éléphants et de fourmis, qui prendront des notes en hochant gravement le museau et la tête d'approbation.

Quant aux performances de certains primates ou animaux de cirque, qui arrivent à force de conditionnement par des hommes, à acquérir une sorte de langage rudimentaire, construit sur des signes, des images et des comportements très spectaculaires, on ne doit pas en déduire qu’ils sont intelligents au sens que l’on donne à ce mot lorsque l’on parle d’êtres humains.

Il y a des milliers d’années que les humains domestiquent et domptent des animaux, jusqu’à leur faire faire des exploits remarquables. Mais on n’a jamais vu un chien ou un singe depuis plus de 5,000 ans, développer une intelligence qui lui aurait permis d’en enseigner autant à sa progéniture, et partant de déclencher chez son espèce une émergence qui aurait capitalisé sur ces débuts, et aurait engendré au fil des siècles une civilisation animale basée sur une pensée, comme ce fut le cas pour les humains. 
Il y a des singes qui ont en effet acquis par accident des comportements dictés par des découvertes furtives, et qui ont pu les transmettre à leur descendance. De là à ce que ces acquis se changent en capitalisation intellectuelle, et déclenchent des réactions en chaine d'autres acquisitions, pour finalement devenir des civilisations spectaculaires, mettons que nous sommes très loin du compte. La planète des singes de Pierre Boule est une rêverie remarquable, mais demeure le fait d'êtres humains qui reportent sur une espèce apparentée, des considérations qui n'appartiennent qu'aux humains. C'est du théâtre et rien d'autre.

Qu’il y ait des animaux pris individuellement qui acquièrent une conscience d’eux-mêmes plus élaborée que celle que leur nature seule leur octroie à leur naissance, et qui est modifiée ensuite par le conditionnement que leur impose des humains c’est possible. Mais cela ne fait pas d’eux des êtres conscients ou intelligents au sens que l’on donne à ces mots chez les humains. Les animaux domestiqués d’abord et entrainés ensuite, ne sont ni plus ni moins que des outils fabriqués par des humains. Ils sont des extensions vivantes de la main humaine en quelque sorte. Ou d’autres sens comme la vue et l’odorat.

Mais bien sur je dois ajouter ici que la Vie est beaucoup trop complexe pour être laissée aux seuls jugements de ceux et celles qui pensent avec des mots. Cependant comme ce sont les mots qui forment le langage et que sans langage il n’y a pas de pensée, il devient impossible de considérer une organisation sociale autre qu’humaine, sans tomber dans la quadrature du cercle de l’examen des choses. Il y a dans ce constat écrasant d’autres considérations qui tiennent de l’imaginaire, et qui pourraient nous mener loin. Ne nous égarons pas.

Comment faire alors si on constate, parce qu’il n’y a pas moyen de faire autrement, que les animaux ne pensent pas ? Comment expliquer et décortiquer dans un but pédagogique, l’existence des animaux ?

La réponse tient dans l’interrogation suivante, qui demanderait à ceux et celles qui veulent à tout prix prouver que les animaux pensent comme des humains, ce qu’ils recherchent dans une telle démarche ? Pourquoi ne pas simplement examiner la vie des animaux telle qu’elle se manifeste dans la Nature, sans absolument y rechercher des concordances mystérieuses, au sujet de l’âme ou de la conscience des animaux, avec celle des humains ?

Il y a dans ces approches quelque chose qui dénote une naïveté qui ressemble à de la niaiserie. Le fait qu’un animal soit un animal n’enlève rien à sa dignité d’être vivant. Cela n’ajoute rien non plus au mystère remarquable qui fait qu’il soit vivant. La plus humble fleur est un miracle (pour nous) de la Nature. Il n’est pas nécessaire de lui accoler des vertus, des qualités humaines, pour que l’on puisse s’extasier devant sa beauté. D’ailleurs je vous gage ce que vous voudrez qu’il n’y a pas une seule fleur qui sache qu’elle est une fleur, et qui se doute de sa beauté.

Il faut d’abord comprendre ce qu’est un être humain. Pour la bonne raison que ce sont les humains qui étudient la nature et les espèces végétales ou animales. Il n’y a pas de civilisations végétales, pas plus qu’il n’y a d’empires animaux.

Étudier les animaux et les plantes, c’est comprendre l’humain. Il en va de même pour toute étude qui s’aventure dans les profondeurs abyssales de l’infiniment petit, ou encore dans les égarements incommensurables du Cosmos. Jusqu’à preuve du contraire, et cette preuve-là ne viendra que lorsque les humains auront rencontré d’autres espèces pensantes, l’Univers tel que nous le constatons, dans son infiniment petit et son infiniment grand, est une construction humaine.

Une concaténation de l’esprit humain et pas autre chose. Ce qui revient à dire que l’Univers n’existe pas en dehors du regard que nous posons sur lui. Ceci étant dit, pour les besoins de la cause humaine que nous représentons, il va de soi que cet Univers, tout subjectif soit-il, s’il n’existe pas de manière objective en dehors de la pensée humaine qui le nomme par ses études et analyses, existe tout de même.En tous cas et faites attention ici à ce que j'écris: Si cet Univers n'existe pas, il est là! Il est ici, et nous sommes dedans!

En fait si nous sommes baignés dans un phénomène que l’on nomme Univers, aux fins de tenter d’en saisir les composantes, nous constatons tous les jours, au fur et à mesure que progressent nos investigations, que cet Univers-là n’existe que du fait de notre subjectivité. Ce qui est déjà quelque chose. Toute étude à son sujet élabore une complexité dont nous sommes seuls responsables.

Peut-il exister un univers objectif en dehors de toute pensée humaine ? En d’autres mots s’il fallait effacer toute trace de pensée humaine et faire disparaître l’espèce humaine, cet Univers que nous constatons existerait-il sans nous d’une manière ou d’une autre ? Il y a des philosophes qui se sont penchés sur cette question. Leurs réponses, loin de nous éclairer nous embrouillent. C’est cette confusion irréductible au sujet de notre existence en tant qu’espèce pensante, qui fait tout le charme de nos vies. Un charme certes angoissant, mais un charme tout-de-même. Si les philosophes ont raison de poser des questions, la plupart du temps ils ont tort d’y répondre par des conclusions. C’est Gustave Flaubert qui disait que la bêtise consiste à conclure.

Considérez ceci. Le fait que vous soyez vivant vous informe de votre conscience. Cette conscience qui vous fait ce que vous êtes en tant qu’individu pensant, est le fruit de votre éducation, de votre conditionnement par votre entourage. Vous allez donc tout au long de votre existence, concevoir le Monde qui vous entoure, à partir de votre formation culturelle, des représentations que vous vous faites à son sujet.

Puis vous mourrez. Si les croyants ont quelque pré-conscience d’un quelque chose d’ineffable, d’innommable, qui les inspire au sujet d’une quelconque survivance de leur ‘’âme’’, alors ils expérimenteront un état qui ne peut s’expliquer avec les mots qui font leur conscience de vivants.

Si au contraire leur conscience se dissout avec leur mort, alors cet Univers, que ces individus concevaient du temps qu’ils étaient vivants, n’existera plus du tout. Si tant est qu’il existait même du fait qu’il y avait une conscience quand celle-ci était vivante pour s’en faire une représentation. Notre vie, et avec elle notre conscience ne seraient-elles que des illusions? Répondez vous-même à cette question. L'Empereur Marc Aurèle se posait déjà dit-on, ce genre de questions.

C’est un grand paradoxe que celui de se savoir vivant et pensant, et de ne pas savoir ce que sont à la fois la vie et cette pensée qui s’élabore sur cette vie. Jusqu’à accoucher de cette formidable conscience collective qui fait de nous des humains, et qui n’existe chez nulle autre espèce vivante. Mais est-ce bien vrai ? Y-a-t-il quelque part dans la Nature quelque logos silencieux qui nous crève les yeux, et que nous ne voyons pas, du fait de notre aveuglement arrogant ?

Je propose en tant que chercheur, qu’en effet, au vu et au su de l’expérience des êtres vivants qui enchevêtrent leurs existences, que seuls les humains semblent doués de la faculté de penser. Parce qu’ils parlent et émettent des idées à partir desquelles ils fabriquent des outils, des civilisations (choses qu’on ne voit jamais chez les animaux peu importe la complexité de leurs organisations).

Ceci étant dit, il n’empêche que ce genre de constat, s'il complexifie notre aventure commune, ne l'explique pas vraiment. J'ajoute qu’au fond nous les humains aimons beaucoup les choses complexes, et qu’elles nous enchantent. Alors pourquoi pas ?

Les fourmis, abeilles, termites, et autres insectes sociaux ne semblent pas évoluer de façon progressive. Leur organisation semble figée dans l’espace et le temps. Ils occupent des niches écologiques, toujours les mêmes depuis des millions d’années. Leur société tient du milieu minéral ou végétal qui les a vu naître et prospérer. 
Quant aux animaux dits supérieurs, s’il est vrai qu’ils construisent des terriers, des nids parfois spectaculaires, des barrages étonnants comme le font les castors, ou encore des labyrinthes extravagants comme le font des centaines d’espèces de petits rongeurs, souris, lapins, lièvres et quantité d’autres animaux, rien ne prouve qu’il s’agisse là d’acquis renouvelés ou améliorés au cours des générations. La complexité des constructions animales me semble plus tenir d'adaptations ponctuelles, dictées par des changements climatiques, des bouleversements géologiques, suivis de brassages différents des compositions chimiques des environnements, qui bougent imperceptiblement au fil des millénaires.

J'ai souvent remarqué que les nids des abeilles, ceux des termites et des fourmis, ressemblaient à s'y méprendre aux changement chimiques qui s'opèrent dans la matière, lorsqu'elle est soumise à des écarts de températures qui changent les eaux et leurs sels en cristaux, dont les configurations géométriques nous fascinent à la fois par leur complexité et leur beauté.
Une poule élevée sans autres poules, finira tout de même par se faire des nids de poule parce que c’est comme ça. Il y a dans ces acquis une énorme part d’innée et absence de culture. 
Je vous accorde que tout ceci est hautement discutable. Il y a dans la Nature, des éléments de comportements qui plaident en faveur de cultures animales susceptibles d'être transmises. Vaste débat.

Donc nous pensons parce que nous parlons.
‘’Je parle, donc je pense, donc je suis.’’
Julien Maréchal 





[1] Le commerce du tabac est à lui seul un sujet qui a monopolisé des milliers de législateurs, fait couler des fleuves d’encre, et a été l’objet d’innombrables procès. Cette substance vendue légalement partout tue chaque année des millions d’individus, surcharge les budgets de la santé de tous les états du Monde. C’est l’exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire en matière de permissivité commerciale et de répression  sociale. Il n’est pas nécessaire ici de refaire tout le parcours historique du commerce du tabac et de ses conséquences. On doit cependant s’en inspirer lorsque l’on aborde des sujets connexes, comme ceux qui sont traités dans les textes qui suivent.

La Vie Privée dans tous ses états. 2e partie.



Deuxième partie

La pulsion sexuelle

Il y a plusieurs mécanismes qui veillent à la continuité de notre espèce. Il faut respirer, boire et manger, dormir et se reproduire. Puis il faut se protéger des intempéries et des accidents. Nous partageons bien évidemment beaucoup de ces contingences incontournables de la vie avec tous les animaux. Mais qu’en est-il de notre sexualité ? On entre ici dans un domaine où il faut distinguer entre reproduction et organisation sociale.

Chez les humains la reproduction est sans doute la fonction qui est la plus civilisée, la plus ritualisée, la plus balisée qui soit. C’est un domaine bourré d’interdits qui n’existent pas chez les espèces animales. Il y a des exceptions comme ces couples d’oiseaux qui demeurent ensemble toute leur vie, et que seule la mort sépare. Mais ici nous en sommes toujours à une interprétation du comportement qui expose nos propres préjugés anthropocentristes. Je le répète ce n’est pas un tort, c’est une limite qui doit nous inciter à la retenue.

Il faut cependant remarquer ici que chez les animaux, la fonction sexuelle joue plus qu’un effet mécanique de reproduction, là où certaines espèces animales ont de toute évidence une hiérarchisation qui implique des rôles de dominants sur des dominés. Ces manifestations plutôt spectaculaires, comme ces danses de séductions, et ces confrontations possessives entre mâles, ou femelles dominantes, nous informent que la sexualité chez les animaux ne s’arrête pas aux seuls mécanismes reproducteurs. Sauf que chaque espèce a son rituel figé dans ses démonstrations.

Dans les relations humaines, les interventions sexuelles sont légions. Chez les humains modernes c'est d’abord une affaire culturelle, économique. Il y a maintenant des milliers d’années que notre sexualité ne joue plus le rôle exclusif de fonction reproductrice. Et que dire de sa fonction fantasmatique ?

C’est devenu une fonction civilisatrice dans laquelle se mêlent progrès sociaux et individuels, facteurs religieux, économiques, artistiques, contraintes et libertés, préjugés, croyances, et tabous. Bref la sexualité, surtout celle des autres, c’est de la politique.

Nous en sommes maintenant au point où la fonction reproductrice peut être totalement évacuée de l’expérience sexuelle humaine. Dans un avenir proche, le rôle reproducteur des mères porteuses d’enfants, pourra lui aussi être évacué du destin des femmes. On fera comme dans le ‘’Meilleur des Mondes’’ des humains en flacons.

‘’ Oh mon flacon, si doux si bon si merveilleux, oh mon flacon… etc.’’

                                                            Sur l’air de ‘’Oh mon papa.’’



Cela ne se fera peut-être pas sur une grande échelle, mais déjà avec toutes les façons artificielles de concevoir des enfants, il faut reconnaître que nous sommes allés très loin dans le domaine. Il n’y a qu’à examiner toutes les méthodes de conception assistée pour s’en convaincre. Cela demeure marginal certes, mais cela existe, et en matière de choix c’est la liberté, notion éminemment philosophique, qui entre en jeu. Qui sait où cela mènera éventuellement l’humanité ? Et que dire de la contraception qui vient encore une fois complexifier toutes les données sexuelles ?

L’internet comme facteur de déstabilisation citoyenne.

Depuis l’arrivée d'’Internet, tout ce qui touche de près ou de loin à la sexualité est remis en question. Il faut bien se rendre à l’évidence que sur Internet les tabous n’existent pas. Les interdits sont tous contournés, au grand dam des moralistes, qui s’affolent devant de si profonds changements. Là où si tout n’est pas permis, tout est essayé avec des bonheurs et des malaises  impossibles à répertorier.

On avance que l’Internet dans son ensemble c’est pour plus de 50% de la sexualité (essentiellement de la pornographie). On pourrait même dire que c’est de la sexualité révolutionnaire, au sein d'un média où ses expressions minent les fondements de civilisations qui existent depuis des millénaires.

Il suffit d’écrire pornographie sur Google pour voir apparaître plus de 600 millions de sites qui traitent de sexualité. Ajoutez-y tous les moteurs de recherche et vous dépasserez le milliard. Avec maintenant quelques milliards d’internautes (?) c’est l’ensemble du domaine de l’Internet qui est affecté par la pornographie. Je ne sais absolument pas combien il y a d’internautes et encore moins combien il y a d’utilisateurs d’ordinateurs, qu’ils soient branchés ou pas.

Pour le meilleur et pour le pire.

En fait j’avancerais ici que pour ce qui est de la pornographie et de ses aspects voyeurs, tout cela n’est pas bien grave. Ce qui l’est par contre c’est l’aspect ‘’contrôle des masses’’ qui implique de nombreuses atteintes aux libertés.

Il n’y a pas si longtemps, à l’époque où l’Internet n’existait pas du tout, chaque individu pouvait garder ses fantasmes, sa culture, son éducation sexuelle pour lui (ou elle). Ceux et celles qui s’aventuraient en marge des zones de la bienséance ritualisée, et fréquentaient ses lieux d’ombres, pouvaient le faire avec pas mal de liberté. Du moment qu’elles prenaient des précautions de discrétion susceptibles de les mettre à l’abri de toutes les inquisitions.

Parlant d’ombres justement, on remarquera que pendant longtemps la sexualité plus ou moins interdite se passait surtout la nuit. Le Night-life reflète justement le caractère plus ou moins louche, plus ou moins délinquant et interdit des pratiques sexuelles marginales, qui préfèrent la nuit au jour. On se cache pour jouir.

Avec Internet ce n’est plus possible. Il n’y a pas un seul ordinateur qui n’ait été touché, lié, atteint, d’autres diront infecté, contaminé, par le virus de la pornographie. Même l’ordinateur du Pape contient des images pornographiques n’en doutez pas. Alors présidents, députés, politiciens et policiers, chefs de sectes, parents, éducateurs, hein ! Citoyens du monde entier, tout le monde est concerné. Internet c'est la bibliothèque de référence mondiale. C'est l'encyclopédie du savoir et des activités humaines, animales, végétales et minérales de la planète. Pas un seul secteur du savoir et de l'activité humaine qui n'y échappe.
Bref les citoyens en matière de sexualité sur Internet, sont tous potentiellement susceptibles d’être traités en délinquants. Si la sexualité s’est largement libérée dans le théâtre, la peinture, la littérature, le cinéma et la télévision, de même que dans l'ensemble des activités humaines, cela n’est absolument rien en face des débordements inouïs de la Toile.

En matière de répression par exemple, domaine privilégié des moralistes, il est rigoureusement impossible de distinguer le ‘’délinquant’’ de son observateur qui le suit dans ses navigations. Autant le citoyen qui s’aventure dans l’expérience pornographique sur Internet peut être considéré comme ‘’suspect’’ que celui qui le traque pour le surveiller.

Depuis quelques décennies existent en location libre, et ce à tous les coins de rues partout dans le Monde (ou presque) des clubs où on loue des vidéos pornographiques. C’est tout-à-fait légal et encadré par des règles de contrôle dont le moins que l’on puisse dire est qu’elles sont très souples.

Tout le monde (y compris les enfants) y ont accès. Les pouvoirs publics en tirent par ailleurs de juteuses redevances. Il y en a pour tous les goûts et tous les âges. Maintenant que l’Internet a pris le relais, ces centres de distributions libres de pornographie, ferment tous leurs portes les uns après les autres. Pourquoi en effet, aller louer des films pornos quand on peut se rincer l’œil gratuitement sur Internet sana payer de droits, ou de taxes ? D'autant plus que l'Internet étant privé, cela épargne à ses utilisateurs cette gène qui accompagne les clients qui louent des films de sexe. Maintenant quand est-il de la qualité de ces films ?


La différence ici, très subtile, tient à ce que les films pornos dans les clubs, sont censurés et étiquetés en fonction de leur audace cinématographique. Dont l’accès est réservé aux adultes. Fragiles barrières contre des dérives qualifiées de criminelles, impossibles à circonscrire juridiquement dans un tel contexte. En fait quiconque un jour ou l’autre s’est aventuré dans le local réservé des films XXX d’un club vidéo quelconque, a pu constater qu’on pouvait y louer à peu près n’importe quoi. En toute légalité.

Sur Internet les films pornos sont eux aussi classés, mais on ne sait ni par qui ni comment ? Certains sites sont étiquetés ‘’surs’’ mais on ne sait pas de quelle sureté il s’agit ? Est-ce parce qu’ils sont légaux, ou bien parce qu’ils mettent les utilisateurs à l’abri de poursuites criminelles éventuelles ? Il ne se passe pas un jour sans qu’on ne lise dans les journaux qu’Untel a été arrêté pour possession et distribution de matériel pornographique ‘’juvénile’’.

Mais de quelle possession s’agit-il ?

De films pris sur Internet qui ont été téléchargés pour être ensuite copiés et distribués contre espèces à des mineurs ? Ou bien s’agit-il de productions de ce genre de films, où le prévenu est accusé d’avoir incité des mineurs à la débauche ?

Ou un mélange de tout cela ? En somme quoiqu’il y ait plus d’un milliard de sites pornographiques sur Internet, le fait de les regarder, de les télécharger et de les partager serait donc un crime dans certains cas ? Diable…cela fait plus d’un milliard de criminels potentiels qui produisent des films de cul, et plus ou moins cinq ou six milliards d’individus qui regardent ces scènes de baise et d’enculage, et qui sont eux aussi autant de délinquants susceptibles d'être un jour interpellés, du fait qu’ils aiment regarder des scènes de baise, de sexe.

Alors qu’il y en a des millions de ces scènes qui sont projetées tous les jours dans autant de films, parfaitement reconnus dans autant de festivals. Il est vrai que pour ce qui est des films avec des scènes de nus, on se contente plus de suggérer que d’entrer dans les détails ? Et c’est sans parler de ces clubs de danseuses, danseurs nus, qui s’exhibent dans toutes les villes et villages, pour le délassement des passants et des habitués.

Où tirer la ligne entre ce qui est suggestif et ce qui est explicite ? Et surtout, oui surtout, pourquoi faire de si subtiles distinctions, si ce n’est pour justifier des budgets de police, entretenir une peur des autorités, faire planer sur chaque individu une sorte de menace sourde ? 

S’il fallait compiler les effets de cette répression, on constaterait qu’il y a chaque année au Canada, pour ne prendre que cet exemple, quelques centaines, au plus quelques milliers d’individus, qui sont accusés à des degrés divers, de production, de possession et de distribution de films pornographiques. 

Principalement des films mettant en cause des mineurs. Parce qu’étant donné les lois canadiennes, on ne peut accuser quiconque du moindre délit, du moment qu’il s’agit de pornographie faite, distribuée et regardée par des adultes. Cependant on constate aussi que dans le domaine de la pornographie juvénile, les amendes y sont minimes, les condamnations peu sévères. En somme qu’il s’agit de comportements qui sont sanctionnés certes, à cause de leur caractère outrancier, dégradant, mais qui ne sont pas vraiment considérés comme étant des abominations, punissables des pires sentences. Dans beaucoup de pays, les amendes et condamnations ne sont pas comptabilisées avec un dossier criminel. On se contente d'interpellations pénales, comme c'est le cas pour les infractions au code de la route, ou les arrestations pour manifestations plus ou moins interdites.


On parle de quelques mois de prison, d’amendes de quelques milliers de dollars, et au pire que le récidiviste soit inscrit sur une liste plus ou moins infamante, s'il a fait l'objet d'une condamnation en vertu du code criminel. Bref on met dans ces opérations des budgets considérables, des moyens extraordinaires, pour financer des entreprises de dissuasions qui s’apparentent bien plus à des chasses aux sorcières qu’à une campagne d’assainissement des mœurs.

D’abord ça ne fonctionne absolument pas comme toutes les prohibitions. Cela crée par contre un climat de méfiance et de peur chez les usagers, les internautes, qui est autrement plus malsain que la pornographie elle-même. Parce que chacun va être à un moment donné soumis à une investigation dont il n’aura pas conscience. Les pouvoirs policiers vont s’introduire dans son ordinateur, vont violer son intimité, et s’ils n’y trouvent pas de téléchargements pornographiques, ils trouveront autre chose mais quoi ? Et de quel droit et pourquoi faire ? 
On pense immédiatement, sans tomber dans la paranoïa du complot, que les services de surveillance, qu'ils soient policiers ou privés, peuvent parfaitement et très facilement, investir n'importe quel ordinateur ciblé, et non seulement fouiller la vie privée de la personne que l'on viole ainsi, mais en plus, si on ne trouve rien de répréhensible dans son ordinateur, en introduire frauduleusement, assez pour discréditer cette personne-là si c'est là le but recherché. Bien évidemment les services de surveillance vous jureront que jamais ces choses-là ne se font, alors qu'elles sont monnaie courante.

Pour ces corps policiers protégés contre toutes les poursuites, absous inconditionnellement de tous les abus qu’ils commettent, y compris des meurtres et des homicides, le prétexte pornographique est une formidable aubaine. Ils peuvent s’en servir pour soutenir des causes de délations abominables. Ils peuvent sur commande déstabiliser quiconque prétend à une carrière politique. Les compagnies privées peuvent se servir de cet outil pervers pour espionner à leur tour leurs employés.

Les ravages au contrat explicite entre le citoyen et son État, au sujet de la protection dont il doit jouir en matière de liberté, sont effroyables. C’est toute la société qui par de telles atteintes, bascule dans la dictature étatique, l'État Policier. C’est l’installation d’un climat de peur, de suspicion, avec son cortège de délations. En outre, cela favorise bien sur la clandestinité, domaine le plus lucratif qui soit en matière d’exploitation sexuelle ou autre.

Nous entrons ici est en réalité dans le domaine du contrôle des masses et de l'intimidation envers les citoyens sur une très grande échelle. Ce genre de surveillance est dévastateur. Il s'apparente à ce qui se faisait de pire au Moyen-Âge sous l'Inquisition. Au point qu’il doit être patent qu’il y a des groupes policiers qui doivent certainement produire eux-mêmes des films pornos au caractère offensant, et avec en plus des mineurs (ou des individus pouvant se faire passer pour des mineurs). De manière à piéger des ‘’coupables’’ (entrappement, piègement) et ainsi justifier des budgets parfaitement nuisibles.

Les salopards dans un tel contexte ne sont pas ceux que l’on croit. Ce genre de pratique souvent dénoncée par des juges plus éclairés que d’autres (en matière de drogue notamment) doit certainement être très répandue dans les corps policiers. On pousse au crime pour justifier des budgets répressifs. Le prétexte moral, utilisé ici comme argument protecteur contre des influences néfastes, devient du fait des contradictions qu’il implique, la plus ignoble couverture pour justifier des atteintes contre les libertés d’exister, de penser, de choisir.

D’autant que depuis plus de 50 ans la lutte aux drogues n’a rien réglé. Elle est un échec total. Toute cette répression n’a fait qu’aggraver le problème. Les états progressistes se tournent maintenant vers la légalisation de ces mêmes drogues, de manière à les encadrer plus efficacement. Sans pour autant criminaliser des franges importantes de la population.Dans un tel contexte les dernières trouvailles du Gouvernement de Stephen Harper en matière de prostitution sont un recul de plus de 50 ans.

Il est certain que des corps de police, craignant de voir fondre leurs budgets de répression, vont tout faire pour se trouver de nouvelles croisades vertueuses. Histoire de garder la main haute sur leurs juteuses affaires.

Tout ce qui traite de sexualité humaine étant depuis des millénaires entaché de soupçons malveillants, on voit bien ici que la pornographie, représente une aubaine pour ces croisés de la bienséance. Lesquels se frottent les mains de contentement, face au potentiel énorme de si fructueuses affaires. Encore une fois sous le couvert d’assainissement des mœurs, du prétexte de la vertu poussée au délire.

Dans le domaine des libertés encadrées ou pas, le poursuivi ne se distingue du poursuivant que par sa vulnérabilité sociale et financière, et leurs motivations sont très proches. Seuls les différencient les raisons de ceux qui agissent sous l’effet d’un mandat (que la plupart du temps ils se sont accordés) de ceux qui agissent par goût ou besoin personnel. Bien évidemment en cette matière il convient de distinguer le simple voyeurisme, d’une volonté malfaisante qui poursuit des buts ignobles.

Il n’existe pas un seul humain ayant un ordinateur, ou ayant accès à un ordinateur branché sur Internet, qui n’ait été en contact avec une forme ou une autre de pornographie. Et ces formes-là sont innombrables. A coté d’Internet le Kamasoutra peut aller se faire voir.

En matière de sites pornos, le citoyen utilisateur est logé à la même enseigne que ceux et celles qui en font la surveillance, au prétexte d’en débusquer des coupables. Vous ne pouvez pas accuser qui que ce soit de voyeurisme coupable sans en être un vous-même. C'est-à-dire d'être suspecté de voyeurisme.
Je fais cette distinction pour dire ici que celui qui regarde des films pornos, n’est pas obligatoirement ''coupable'' de voyeurisme. Il y a dans le mot voyeurisme un effet d’atteinte aux libertés individuelles. Personne ne songerait à stigmatiser un amoureux des nus de musées de voyeurisme. En matière de lois, de droits et d’Internet, tout est flou, bizarre, inquiétant et surtout très nouveau. Au fond le terme de voyeur, péjoratif à l’extrême, est ici inapproprié pour désigner en vrac tous ceux et celles qui fréquentent la Toile, pour y regarder des sites à contenus sexuels.

On comprend ici qu’à moins d’être totalement bouché ou d’une mauvaise foi impudente à l’extrême, qu’il y a une différence profonde entre celui ou celle qui espionne ses semblables avec des jumelles, ou des téléobjectifs branchés sur des caméra vidéos, et cette  autre personne qui visionne à l’occasion des films sexuels mis en ligne de façon volontaire, par des participants qui savent ce qu’ils font, et qui agissent de leur plein gré, que ce soit gratuitement ou contre rémunération.

Que ce soient des sites pornographiques ou artistiques, ou encore ayant des vocations d’études générales ou spécialisées au sujet des comportements humains étranges, atypiques aux limites du supportable.

Je pense ici à ces films de scènes cannibales, ou ces abominables ‘’snuff movies’’ qui montraient d’effroyables opérations de torture et de mises à mort réelles d’humains. On entre ici dans les souterrains les plus immondes du comportement humain. 

Dans les films d’horreur, on y élabore aussi des scènes de carnage qui sont insupportables. Elles sont toutefois permises et très répandues, parce qu’elles sont du domaine de l’expression artistique, et qu’on sait bien qu’il s’agit de trucages. Il n’en demeure pas moins que ces ‘’horreurs’’ ont leurs publics, et qu’on ne les interpelle pas pour leurs goûts si curieux.

Pas plus qu’on ne fait grief à quiconque de regarder tous ces films extrêmement violents, dans lesquels des individus de tous âges, des deux sexes, de toutes les classes sociales s’interpellent le pistolet au poing, et où on ne fait pas plus de cas d’une vie humaine qui si c’était celle d’une fourmi.

Pourtant la mise à mort d’un humain quel qu’il soit, est en matière d’interdit moral, le crime le plus effroyable qui soit. Malgré tout, les films violents sont tous autorisés par les censeurs, qui n’y voient que du divertissement. En somme le meurtre est dans le monde cinématographique un art subtil, et l’expression sexuelle qui pourtant tue rarement, une perversion innommable. Le fin du fin en matière de divertissement, est d'accoler ensemble des meurtres crapuleux sur fond d'exploitation sexuelle totalement déviante.

Une part importante du problème de la surveillance du web étant ici que les subjectivités des surveillants constituent autant d’atteintes aux droits et libertés si elles ne sont pas sévèrement encadrées. De manière à prévenir des dérives à connotations moralistes dont on ignore la place qu’ils tiennent dans un débat aussi vaste. Il y a tant et tant de morales dans ce domaine, qu’on peut tout y interpréter d’une façon ou d’une autre, avec son contraire. Ajoutons ici qu'un encadrement législatif rigoureux, capable de prévenir toutes les dérives et tous les débordements, est absolument impossible.

On doit bien aussi admettre que les policiers qui font de la surveillance Internet, ne sont pas nécessairement formés pour distinguer et départager les intentions de ceux qu’ils surveillent. Pourquoi des policiers devraient-ils se charger d’une telle besogne ? En quoi un policier représenterait-il une sorte de citoyen, dont la formation le mettrait en matière de jugement moral, dans une classe à part, privilégiée, qui le situerait au-dessus des lois ? 
Ça ne tient pas debout.

Il faut que les lois interdisent rigoureusement à toute personne en autorité, de se servir des sites pornos sur Internet pour espionner, piéger et/ou accuser, des citoyens qui s’adonnent à un passe-temps parfaitement normal et naturel. À savoir la contemplation du corps humain dans ses ébats intimes. Il n’y a rien de répréhensible dans cela. 

La mère du Pape elle-même s’est fait engrosser de manière parfaitement naturelle. Elle a copulé, baisé, entretenu des désirs charnels, et très probablement pris des poses érotiques lors de ses ébats. Elle en a probablement tiré quelques satisfactions épidermiques, lorsque son conjoint lui faisait l’amour. Tous les  pape, et tous les pourfendeurs de la moralité, sont des produits du péché originel.

En quelque sorte, ces sites de surveillance, annoncent exactement leurs choix (leurs préjugés moraux) et représentent des clientèles religieuses ou civiles qui insistent de manière vicieuse, sur des nécessités ‘’morales’’ spécialisées.  Leur rôle trouve sa légitimité par exemple en publiant des filtres parentaux. Ou encore en avertissant les éventuels visiteurs qu’ils doivent s’identifier ou reconnaître qu’ils sont majeurs. Ce sont de piètres barrières on le conçoit, parce que personne ne peut raisonnablement savoir que tous les visiteurs sont exactement ce qu’ils prétendent être. Mais de là à ce que les ''surveillants'' soient investis de pouvoirs quasi judiciaires, il y a une marge.

Ces filtres sont là pour tenter de limiter d’éventuels dégâts, parfaitement impossibles à décrire de manière objective. Personne ne prend ces mises en garde au sérieux. On entre ici dans le domaine de l’hypocrisie la plus plate qui soit. 
L'informatique étant le domaine de toutes les expériences, il faudrait que ces groupes qui œuvrent dans la morale, cette sorte d'entreprise de salubrité publique au caractère si subjectif, se forgent des outils qui leur permettrait de verrouiller, sans attenter aux libertés individuelles, les sites  qui contiennent des éléments outrageants pour la dignité humaine.Le moteur de recherche Google fait de la censure et insiste dans ses pages de sexe pour signaler que des pages ont été retirées à la suite de dénonciations, de plaintes ou de signalements. Il y a donc une armée de citoyens qui visionnent constamment des sites pornos et signalent les plus offensants. Comment qualifier cette armée, ces vigiles de la bienséance et, quel rôle tiennent-ils dans ces  occupations. On peut prudemment suggérer ici qu'ils agissent comme une sorte d'antidote au pire. Mais là, qui donc départagera les uns des autres?
Les ordinateurs, pour avoir envahi les moindres recoins de notre intimité, sont devenus à la fois un extraordinaire moyen d’élargir le spectre de notre liberté (ce qui est une excellente chose) mais aussi un formidable outil pour des pouvoirs totalitaires soucieux de subjuguer des masses, de surveiller tous les citoyens. 
Cet aspect ne touche pas seulement les sites pornos et leurs clientèles. Il  y  une autre sorte de surveillance aigüe qui compile les tentatives de gens qui s’approchent des sites gouvernementaux, surtout s’ils sont légaux et mis en ligne pour informer. Pour informer seulement ? Voire…oh mânes de Kafka!

Il y a des mots, des expressions, toute une nomenclature stratégiquement  significative, qui peut mettre  la puce à l'oreille de grands ensembles de surveillance, qui ont les moyens et l'outillage requis, pour écouter chaque humain qui se sert d'un ordinateur. Débat très actuel.
En matière de protection des libertés individuelles, les pouvoirs publics sont actuellement complètement dépassés par la puissance de l’Internet qui pénètre profondément au cœur même des existences, et dévoile à des degrés divers tout un chacun. 
Avec Internet, les plus grands délinquants en matière d’atteintes aux libertés individuelles ne sont pas les citoyens, mais bel et bien les pouvoirs publics (voir les tribulations de Julian Assange et celles d’Edward Snowden, deux exemples connus de dénonciateurs de ces atteintes au droit des gens). Mais dans leurs cas précis, la question se pose aussi de savoir de quel droit ils se sont eux-même investis de celui de dénoncer leurs employeurs ? La réponse qu'ils offrent est que leur conscience les a poussé à mettre en garde les citoyens, contres des pratiques gouvernementales, la plupart du temps illégales, et qui s'élaborent au nom de la sécurité nationale.


On ne se contente pas d’espionner les gens pour savoir s’ils se livrent à des débauches d’ordre sexuelle, ou pour des raisons plus pointues en matière de sécurité. On les espionne aussi pour connaître leurs goûts de consommateurs, pour les analyser dans leurs désirs et tendances. De façon à pénétrer leur psyché, histoire de les exploiter, de les circonscrire. Bref de limiter leur liberté pour des raisons pécuniaires. La plupart du temps parfaitement grotesques, et plus ou moins ignobles. Comme les faire chanter par exemple. Le plus souvent pour les harceler.

Dans les cas de ceux qui surveillent les autres, il y entre un ingrédient de viol des consciences et d’atteintes aux libertés, lequel n’existait pas ou si peu, du temps de l’avant Internet. Cette remarque est valable pour les profiteurs de l’Internet,  exploiteurs, surveillants plus ou moins bien intentionnés, ou policiers.

Dans nos pays démocratiques où sont inscrites dans les constitutions des lois pour protéger l’intimité et le libre arbitre des citoyens, l’Internet vient remettre en question l’idée que l’on se fait de la liberté comme valeur fondamentale de nos sociétés.

Avec Internet, n’importe qui en situation de pouvoir a le moyen de s’attaquer à l’intégrité d’un citoyen. Avec en prime, la possibilité extraordinaire (c’est le mot) de pouvoir le faire en toute impunité, tout en mettant le citoyen visé sur la défensive.

En matière de sexe, peu importe comment on aborde le sujet, nous sommes tous, du moment que nous opérons un ordinateur, des délinquants potentiels, voir des coupables, jugés avant même d’avoir été entendus.

Contrairement aux préceptes généraux qui fondent nos codes de lois, où l’individu est présumé innocent lorsqu’un soupçon pèse sur lui, avec Internet et la pornographie, le seul fait de lier un citoyen à de la pornographie le discrédite au départ. Il n’est pas nécessairement considéré comme coupable d’un éventuel crime, mais il est toujours suspect, parce qu’il est louche et surtout parce qu'il a été mis en cause, qu'on l'a pointé du doigt. C'est la même chose que le voisin qui regarde son voisin d'un œil malveillant, et qui le dénonce aux autorités au moindre soupçon. Lequel ? On ne sait pas !
Même s’il doit par la suite être reconnu non coupable, ou totalement innocenté de tout crime, les dommages faits à sa réputation, à sa qualité de citoyen, s’apparentent à ceux que subit toute personne (surtout une femmes ou uns enfant) qui est violée. On remarquera ici qu’en fin de compte, alors que la notion de viol mettait en cause des femmes comme victimes, et des hommes comme agresseurs, sur la Toile la donne change radicalement. En effet sur le Net même les hommes peuvent se faire violer, du fait qu’on va s’attaquer maintenant à leur intégrité à la fois physique et citoyenne.

On peut se remettre d’un viol, on peut en effacer les conséquences physiques, on se remet difficilement des séquelles psychologiques de telles atteintes. Il suffit qu'une auto patrouille s'arrête devant votre porte et que des policiers viennent y sonner, pour que la machine à rumeurs du voisinage élabore sur votre compte des soupçons malveillants.

Il en va de la pornographie comme de toute expérience humaine. Elle comporte ses zones d’ombres et de lumière. La pornographie comme expérience sexuelle individuelle et collective, remet en question des diktats millénaires, et repense les rapports humains. Cette pornographie comporte un immense espace de libéralisation des mœurs, au même titre que des progrès ont été obtenu (de longue lutte) dans des domaines de tous temps controversés, tabous, contre l’homosexualité par exemple. 

Quant à la prostitution, aussi vieille que le Monde, c’est probablement le domaine le plus inextricable en matière de contrôle, qui soit. Après des millénaires de tentatives d’en civiliser les mœurs, la prostitution semble être partout une expérience incontrôlable, impossible à réglementer, à civiliser.

Il existe toujours deux clans qui s’affrontent, les pour et les contres. Pas moyen de séparer les uns des autres. Dans le domaine de la prostitution, les tenants d’une pratique encadrée sous la rubrique de ‘’travail’’ du sexe, travail réglementé comme toute autre activité commerciale, les pour, sont constamment mis en échec par les contre. La frontière qui les sépare n’est pas une question de santé, de salubrité publique, mais bel et bien une affaire morale. Surtout une affaire politique.

C’est là que subsistent tous les malentendus. Les pour voudraient, puisque la prostitution est un fait millénaire de société, la discipliner dans un cadre légal qui en civiliserait les effets. Sans pour autant en faire une promotion provocatrice qui indisposerait les bien-pensants. Mais ces derniers ne l’entendent pas de cette oreille. Ils exigent, justement parce qu’ils sont des bien-pensants, non seulement de vivre leurs existences selon leurs préceptes, mais tiennent mordicus à imposer leur sens des valeurs à tout le monde. Y compris ces délinquants du sexe qui les indisposent. Au fond les moralisateurs sont les intolérants dans ce débat. Et ce sont les ‘’délinquants’’ du sexe libre qui sont les défenseurs des libertés et pas seulement la leur. Dans tout moralisateur il y a un taliban qui sommeille.

La pornographie comporte aussi sa part inquiétante d’abus, lorsqu’elle s’engage dans les domaines de l’exploitation des plus faibles par les plus forts, plus rusés, et plus malins, dont les motivations sont sordidement intéressées.

Le problème ici étant que lorsqu’il s’agit d’exploiter ses semblables, il existe tout un droit coutumier qui encourage cette exploitation, en quelque sorte balisée par l’acceptation générale.  

Les gens de gauche politiquement engagés, vous diront avec ferveur et une certaine justesse, que les ‘’affaires’’ quelles qu’elles soient, sont toutes plus ou moins ignobles, parce qu’elles encouragent l’exploitation de l’homme par l’homme. Ce qui n’empêche absolument pas que l’on fasse ici et là à gauche comme à droite des ''affaires''. Et que les promoteurs soient traités comme des gens parfaitement convenables et honorables. 

Il y a dans ces domaines affairistes autant de dispositions légales nécessaires afin de protéger et même de favoriser des façons de se conduire qui font (justement) l’affaire de groupes bien organisés. 

Lorsqu’on y mêle du sexe la donne change, parce que là on pénètre sur les territoires du contrôle des masses et des individus. En matière de sexualité, tout un chacun est plus ou moins regardé de travers. Il n’y a pas de sexualité parfaitement saine. Toute sexualité comporte une part extravagante d’interdits, de frontières élastiques qui tiennent à autant de cultures qui s’affrontent au soleil de la légitimité.

Si on pouvait soupeser le sentiment, la fonction, la pulsion sexuelle, on y trouverait quelques pincées d’amour et d’échanges de fluides corporels aux fins d’accomplissement de soi, qui flotteraient sur un océan d’obscénités.

Pour les tenants de la loi et de l’ordre (leur loi et leur ordre) les nuances et les distinctions sont éminemment grossières. Elles sont du domaine du blanc et du noir. Les teintes de gris et de couleurs y sont bannies. Vous remarquerez ici que les homosexuels ont adopté le drapeau arc-en-ciel, pour bien montrer qu’ils ne défendent pas seulement leur cause, mais celle de la diversité sexuelle prise au sens le plus large qui soit. 

Il n’y a pas plus borné, plus vicieux (c’est le cas de le dire), qu’un individu qui s’arroge le pouvoir exorbitant de juger ses semblables, puis ensuite de les condamner. Ce pourquoi il existe des tribunaux où les causes contre les citoyens sont instruites par d’autres citoyens qui ne sont pas nécessairement des juges. Peu importe ce que peuvent en dire des tribunaux légalement constitués, leurs jugements ne sont plus considérés comme valeur indiscutable. Au-delà de tous les appels, demeure toujours la pression civique, qui peut à tout moment descendre dans la rue et remettre en question des dogmes absolutistes.

Je ne parle pas seulement des causes devant jury. Il y a toutes celles qui sont traitées quotidiennement par les médias, la littérature, les arts. Lesquels forment des forums, instruisent des recherches, interrogent des spécialistes et des non spécialistes, et entretiennent un débat qui se situe bien au-dessus des lois.

Edward Snowden, poursuivi par les autorités de son pays comme traître, voleur, délinquant de la sécurité nationale, passible de la peine de mort, est proposé ailleurs comme candidat au Prix Nobel de la Paix. Il est vilipendé par les autorités de son pays pour avoir dénoncé les abus policiers, les atteintes aux libertés protégées par la constitution de son pays. Ceux-là mêmes qui devraient le remercier, le décorer pour ses efforts envers la promotion de cette liberté chérie, veulent au contraire le faire taire et le tuer.

Il est obligé (un comble) de se réfugier sous la protection d’un État notoirement reconnu depuis des décennies, comme champion des attaques contre les libertés individuelles, et parfaitement corrompu. On nage en plein délire.

Il y a d’autres exemples d’abus légaux contre des expérimentateurs impliqués dans des causes humanitaires, qui ont été tout au long de leurs existences trainés dans la boue par des bien-pensants, furieux que l’on remettre en question des façons d’être qui pour eux sont sacrées. Le cas le plus célèbre étant celui d'Oscar Wilde.

On pense tout de suite ici aux combats pour le vote des femmes, les droits des homosexuels, le droit à l’avortement et ses empoignades homériques, entre tenants de toute gestation qui ne doit jamais être interrompue (pro-vie) et tous les autres qui clament haut et fort que la gestation est d’abord et avant tout une affaire de droit personnel et de contrôle de son propre corps ( pro-choix).

Entre aussi ici en considération le droit de mourir dans la dignité, les combats contre l’acharnement thérapeutique, ceux du suicide assisté, celui qui touche le domaine éternellement controversé de la prostitution, ou encore d’autres polémiques contre des pratiques magiques ritualisées, comme la circoncision, l’infibulation, l’excision, encore pratiquées de nos jours.

Le prétexte le plus fréquent pour intervenir contre des personnes qui regardent des sites à connotation sexuelle, étant celui de la pédophilie ou de la présomption pédophilique, qui mélange sans discernement la sexualité des enfants pré-pubères, celle des adolescents qui pourtant ont des droits reconnus. Comme par exemple l’âge du consentement sexuel (qui se situe aux alentours de 14 ans).

Quant aux motivations de tous ceux et celles qui s’exhibent sur la Toile pour autant de raisons qu’il y a d’individus, elles relèvent le plus souvent d’une éducation peut-être maladroite, ou d’une fantasmagorie expérimentale, peu importe. Il n’y a pas lieu de criminaliser tant et tant d’individus qui pratiquent avec plus ou moins de bonheur, une sexualité toujours changeante du moment que l’on grandit.

Il faut tout de même constater qu’il en va de la pornographie comme du sport, de la religion, des jeux de hasard, de la gastronomie et de l’alimentation. Des effets néfastes du sucre, du café et du tabac. Ou encore de la consommation des drogues douces. Ce sont des activités qui provoquent des accoutumances. Quelques-unes semblent incontrôlables, ou bien finissent par s’estomper faute d’intérêt. 
Dans le cas du tabac par exemple, au-delà de toutes les analyses culturelles d'époques qui en expliquent la consommation permanente, on voit bien que les fabricants de tabac sont exactement dans la même situation que les pushers de drogues. Le tabac a tué des masses considérables d'adeptes, de consommateurs. Depuis plus de 100 ans on criminalise les vendeurs de drogues, souvent sous d'excellentes raisons, mais on a laissé faire l'industrie du tabac qui jouit d'une tolérance étatique, du fait que le tabac est un formidable moyen d'engranger des taxes. Toute l'industrie du tabac a comploté pendant des décennies, afin de faire de leur produit, un moyen sur d'en rendre les usagers dépendants. Tous les moyens ont été utilisés.  

Cependant au-delà d’un certain seuil, lorsque l’habitude s’en mêle au point que l’on ne peut plus s’en passer et que cela crée des angoisses, de la culpabilité, qu’il faut se trouver de l’aide. À moins que l’on ne soit doté d’une force de caractère conventionnelle, qui nous fait prendre conscience de notre dépendance temporaire, et que l’on prenne les moyens pour se désaliéner. La majorité des humains ne se situe pas dans cette frange. Ceux et celles qui n'arrivent pas à se désaliéner d'une dépendance, sont des malades, pas des criminels.

Tous les fumeurs ayant réussis à se désintoxiquer du tabac et des drogues douces, de même que les buveurs d’alcool qui un jour ont cessé de boire, vous diront qu’il n’y a pas vraiment de thérapie magique pour soigner une dépendance. Il faut forcément y mettre du sien, faire intervenir sa volonté. ceux qui y parviennent sont rares et sont l'objet d'une sorte d'admiration, presque de la vénération.

C’est beaucoup plus difficile dans d'autres domaines intrinsèquement liés à la condition humaine. On peut cesser de manger de façon boulimique, et ainsi arriver à maigrir. Les gros, les obèses, vous diront à quel point c’est difficile. Parce que cela tient surtout au fait que quoiqu’on fasse, on ne peut pas renoncer à manger sous peine de mort. Il faut dans de pareils cas trouver la voie médiane entre l’abus et le contrôle.

Par contre les drogues comme le tabac, qui ne sont pas indispensables à la vie, sont des éléments parasitaires de l’existence. Ils dérèglent des mécanismes naturels de protection de l’organisme. Ces dépendances-là sont des maladies comme l’alcoolisme. Elles exigent des soins. C’est pareil pour l’anorexie et la boulimie.

Cela va plus loin que le simple effort de volonté. Il y a des gens qui sont accros aux sports, aux dépenses comme le magasinage outrancier, les jeux de hasards, les jeux vidéos. Ou bien qui se défoncent dans l’exercice afin d’acquérir un corps de rêve. Ces pathologies-là ne sont graves que si la personne impliquée est en quelque sorte complice de sa dépendance, et ne voit pas qu’elle court à sa perte prématurée. 
C'est un problème psychologique. Il leur faut généralement un accident grave (une crise cardiaque, un AVC ou quelque chose du genre) pour allumer.

Quant à ceux qui sont accros aux sites pornos, ils ressemblent ni plus ni moins à ceux qui sont accros au cinéma, aux rencontres dans des bars sportifs ou des clubs de danseuses. Enfin des choses socialisantes qui remplissent des vides, comblent des besoins existentiels. Dans ces cas-là, qui sont probablement les plus fréquents et les plus anodins, le moyen de se détourner de ces pratiques lorsqu’elles deviennent malsaines sur le plan de l’épanouissement personnel, consiste à diversifier ses intérêts. À multiplier ses sorties en les variant, et en se liant avec un entourage dont les divertissements sont à des lieues de ceux qui vous aliènent passagèrement.

Cela ne représente pas vraiment de difficulté. C’est une affaire d’approche volontaire où il est toutefois recommandé de se faire aider. Des amis, des connaissances, des lieux de partages sociaux suffiront dans la plupart des cas. Se faire une maladie d’une manie passagère plus ou moins envoutante, qui dure quelques années ou même toute une vie, est la pire façon d’appréhender une situation devenue problématique. Encore ici d’autant plus, qu’il en va de la sexualité comme le fait de boire, de dormir, de manger, de respirer… on ne peut pas s’en passer sous peine de mourir.

Entre aussi dans ce domaine de la tolérance éclairée, les cas de tous ces adultes qui ont eu ou pas une éducation sexuelle performante et saine. On sait bien qu’en matière de sexualité où les interdits sont innombrables, qu’il est impossible de faire la part des choses, quant aux motifs qui poussent tel ou tel individu à regarder des sites sexuels, qu’ils soient pornographiques ou pas. L’éducation sexuelle partout en Occident est un échec patent depuis des siècles. Quant au reste du Monde cela dépasse le cadre de mon propos. 
Le seul fait qu'il existe un milliard de sites pornos, et qu'il soit impensable de mettre tous ses adeptes en prison, prouve que la pornographie remplit un besoin qui correspond à une normalité qui tarde toujours à s'établir. Que dire alors des ces autres milliards d'individus qui regardent de la pornographie ? Si on écoutait les moralisateurs on flanquerait au violon la moitié de l'humanité, et l'autre moitié en deviendrait les gardiens. Toute une société!

De façon générale les législateurs et éducateurs s’entendent pour baliser non pas le voyeurisme, mais surtout la possibilité de contacts entre adultes malintentionnés qui s’attaquent physiquement à des jeunes, plus ou moins innocents des conséquences de leurs actes. Tout le monde sait ici qu’il y a également des adultes qui sont susceptibles d’être eux aussi piégés par des prédateurs sexuels.

On fait la chasse aux prédateurs réels certes, mais dans un domaine aussi complexe que celui de la sexualité, il faut nécessairement que tout ce qui s’y rattache soit traité avec un sens de la nuance qui doit être exempt de parti-pris moraux, puisés à même les réservoirs antiques des interdits, dont la plupart sont carrément dépassés. 

J’ai connu une personne qui est morte d’avoir pratiqué des rituels sadomasochistes, sans savoir qu’elle mettait sa vie en danger. Alors qu’il y en a quantité qui pratiquent des exercices sadomasochistes, et qui ma foi ne s’en portent pas plus mal. En sexualité comme en tout il y a des risques (dont les maladies vénériennes ou le SIDA) et beaucoup d’expérimentateurs maladroits. Ce ne sont pas nécessairement des délinquants ou des criminels. 

Pour ce qui est de la qualité visuelle, donc artistique si on veut, des représentations pornographiques, il y en a qui sont d’une laideur repoussante. La plupart sont d’une maladresse naïve. Beaucoup sont grotesques, et une petite part puise ses expressions et représentations dans la beauté des intervenants, la compétence des acteurs. Mais que ce soit laid ou beau, il n’y a pas de crime dans l’affaire pornographique d’une façon générale. Seuls les abus, les actes de violence, les exploitations, méritent après examen sévère d’être sanctionnés. 

Au XXIe Siècle la notion d’interdiction ne peut plus se conjuguer aux syntaxes religieuses, aux tabous antiques, aux discriminations raciales, aux limitations ethniques qui empoissonnent l’existence de millions de citoyens, qui veulent se situer dans une mouvance progressiste et moderne.

La notion de bien et de mal au XXIe Siècle, surtout dans les pays les plus avancés, ne peut absolument pas être traitée à partir de conceptions archaïques intransigeantes. Dont les présupposés reposent sur une vision de la vie en société qui n’a plus sa place dans un Monde qui comportera bientôt plus de 8 milliards d’individus et quelques millions de cités, villes et villages. 

Aux premiers temps de la conquête du Nouveau Monde, les européens ont colporté avec eux des maladies comme la vérole, ou le simple rhume, qui ont décimé les populations indigènes des Amériques. Cependant ces européens ont hérité de ces mêmes indigènes d’un fléau, la syphilis, qui les a eux aussi décimé, et leur a empoisonné l’existence jusqu’aux débuts du XXe Siècle.

L’organisation du droit de l’Antiquité reposait sur un monde essentiellement rural, où les plus grandes cités ne comportaient en moyenne que quelques milliers d’individus. Sur une population mondiale de quelques dizaines de millions d’individus, n’ayant que peu ou pas de contacts entre eux.

Au XXIe Siècle, certaines grandes agglomérations modernes ont plus de citoyens que n’en comptaient autrefois des empires maintenant disparus. Les antiques codes de bienséance établis afin de favoriser la vie publique pour des populations citadines ou rurales de quelques milliers d’individus, sont totalement ineptes dans des lieux, villes ou pays actuels, qui abritent des centaines de millions d’individus. 

Alors que la planète toute entière se cherche maintenant des façons de vivre, qui doivent accommoder des masses incommensurables en termes mathématiques. Où l’individu a plus de privilèges, de droits et de devoirs, que les rois et les empereurs les plus opulents des temps anciens.

Vouloir continuer à traiter les citoyens actuels, dans un cadre mondialiste, avec des préceptes dont l’élaboration remonte à des millénaires, est de la pure sottise, une approche criminelle.

Avec la prolifération des voyages en avion, les risques attachés à des contaminations épidémiques sont énormes. On craint ici et là avec raison la propagation de grippes meurtrières, qui pourraient provoquer des hécatombes dans les populations. Va-t-on pour autant interdire les voyages ?



En matière de sexualité, le brassage des cultures offre au citoyen moderne, des modèles expérimentaux qui ne peuvent absolument pas être jugés aux seuls mérites d’une quelconque moralité aux incidences locales.

Les croisements culturels forcent les individus à se remettre en question. Les voyages, s’ils posent des risques à la santé planétaire, comportent aussi des avantages certains, en ce qu’ils font baisser les tensions internationales. Grâce aux brassages des cultures et des gènes.

Cette ouverture planétaire à l’Autre ne fait bien évidemment pas l’affaire de groupes plus frileux quant à l’avenir de leur culture (voir surtout les religieux radicaux, sectaires, exclusifs) et la mondialisation paye un lourd tribut aux refus traditionalistes qui s’expriment dans une fureur incontrôlable.

On remarquera ainsi que sur le web, il y a une quantité astronomique de sites pornographiques qui traitent précisément des rencontres entre gens qui viennent d’horizon culturels pour le moins exotiques. C’est sans parler de ces millions d’autres sites qui n’ont rien de pornographiques mais qui proposent des destinations enchanteresses dans lesquelles percent à l’évidence des propositions de tourisme sexuel.

La résurgence actuelle (passagère) de vieilles religions qui s’affrontent au finish dans l’arène de l’actualité mondiale, prouve largement qu’il faut en finir avec ces vieilles peurs, ces vieilles conceptions, devenues au fil des siècles, autant d’outrages envers la dignité humaine. 
Ce ne sont que massacres, pogroms, nettoyages ethniques, racismes hallucinés qui étalent au grand jour une violence d’autant plus absurde, que ces vieilles conceptions sont vouées à la disparition la plus prochaine qui soit.

Ces attaques contre la modernité émanent de groupes arriérés qui s’attardent dans un monde qui n’est plus le leur. Malheureusement ils entrainent dans leurs dérives abominables, des milliers d’innocents qu’ils fanatisent, et qui à leur tour font des victimes parmi des populations qui ne sont même pas concernées par leurs aprioris imbéciles.
Ce qui a pour conséquence de provoquer chez les autorités modernes une réaction de sécurité exacerbée qui met tout le monde en danger.

Julien Maréchal