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mardi 6 février 2018

Le cas Gabriel-Nadeau-Dubois, dit GND

Montréal le 6 février 2018

Bien de l'eau a coulé sous les ponts depuis le printemps érable, nommé comme tel, en référence au printemps arabe qui avait commencé plus tôt avec l'immolation d'un jeune contestataire en Tunisie.

En 2012, au plus fort des manifestations que j'ai suivies, je prenais constamment la défense de tous ces étudiants, de cette génération qu'on disait apathique, et qui prenait la rue par centaines de milliers, alors que le gouvernement libéral de Jean Charest n'a rien trouvé de mieux, que de répondre aux revendications (notamment la hausse des frais universitaires) étudiantes en leur envoyant la police. Les matraqueurs, et les accusations au sujet de GND qui ne dénonçait pas la violence. Alors que justement c'étaient les forces de l'ordre qui causaient les désordres et multipliaient les provocations.

J'ai souvent pris la parole pour fustiger les accros à la démocratie du gouvernement Charest (voir tous les précédents articles sur le sujet sur ce blogue). Alors que dans l'ensemble, au son des casseroles et du tintamarre, les manifestants se conduisaient dignement.
À cette époque, GND qui n'avait que 20 ans, était le porte parole de la CLASSE (l’association regroupée des étudiants) et non pas le chef ou le meneur de cette contestation. Encore aujourd'hui, alors qu'il est un des chef de Québec Solidaire, on lui affuble toujours contre l'évidence, ce titre de chef de cette manifestation qu'il a toujours décliné, alors qu'il était uniquement un porte-parole, et qu'il relayait en public les résolutions de la CLASSE.

C'est un homme intelligent que ce GND, et je trouvais rafraichissant qu'il y ait une relève au sein de toute cette jeunesse que l'on disait indifférente à la politique.

Maintenant que GND s'est dirais-je, compromis avec les gauchistes naïfs et idéalistes de Québec Solidaire, son étoile prestigieuse de jeune engagé a beaucoup pâlit. C'est dommage, mais c'est quand même de sa part j'en suis certain un choix réfléchis. Je pense qu'il se trompe de crèmerie et qu'il n'est pas à sa place dans ce cénacle de petits penseurs illuminés (mais pas trop forts) qui par exemple, ne voient l'indépendance du Québec, non pas comme une source de libération populaire, nationale, une démarche de fierté de tout un peuple, mais uniquement un moyen de faire avancer leur cause de gauchistes plus ou moins engagés, dans des combats qu'ils ne sont pas seuls à mener. Leur intransigeance doctrinaire fait d'eux et de GND par ricochet, les thuriféraires de la stagnation politique. Ils divisent le vote indépendantiste, faisant passer leurs objectifs de parti avant l'intérêt national. Ce n'est pas de la social démocratie, c'est  uniquement de la ferveur partisane, et pas de la meilleure. 

Je suis vraiment désolé de constater qu'un garçon prometteur comme GND se soit fourvoyé dans ce marécage d'idées préconçues. Il y a fort à parier que du train où vont les choses, Québec Solidaire sera rayé de la scène représentative politique en octobre prochain.

Julien Maréchal 

P.S.:  Montréal le 4 janvier 2019. De toute évidence, ma prédiction qui n'était au fond qu'un souhait, ne s'est pas réalisée. En octobre 2018 Québec Solidaire a fait élire 10 députés, et est maintenant reconnu à l'Assemblée Nationale comme un parti à part entière avec les privilèges qui y sont rattachés.