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mercredi 23 avril 2008

Le Phénomène Humain, ''Espaces et Espèces''

La Condition Humaine 
Mots Clefs: humanité, humains, sociologie humaine, essai sur l'humain.

''Espaces et Espèces''
Le paradoxe Fermi
23 avril 2008 (3)

Suite du 27 janvier 2008 (2)
La physique considérée comme une mystique amusante.

Et du 13 septembre 2007 (1)
Le Phénomène Humain.



Chapitre Troisième
Le Paradoxe Fermi.


‘’ J’aurais pu choisir quelqu’un d’autre, mais, des gouts et des couleurs…vous savez ce que c’est.’’

Je fais bien évidemment exprès, tout au long de ces pages, pour apporter des justifications, pour expliquer ma démarche.
Au fur et à mesure que j’écris ce texte, je vois poindre toutes les objections qu’on pourrait me faire. Je pourrais répondre à toutes, mais je ne vais pas faire cela. Ce texte est un pamphlet, une saute d’humeur, une protestation, une tentative d’éclairer et de provoquer des prises de conscience.
Je ne me sens nullement tenu de justifier mes propos, mais je suis bien conscient de l’utilité de le faire. D’autant plus qu’un tel propos, je le répète ici, s’il se veut un survol des problématiques sur le thème de la conscience, ne peut être exhaustif. Tant mieux si mon discours provoque des réflexions originales ailleurs.
Quant à pouvoir mesurer la valeur méditative d’un tel propos, franchement je n’en sais rien. On pourrait me faire remarquer au fond, que j’enfonce des portes ouvertes. C’est vrai pour ceux et celles qui sont désaliénés des emprises culturelles religieuses ou autres. Tant mieux pour ceux et celles qui sont également à l’abri, vu leur très grande conscience, des tentatives multiples qui existent sous d’innombrables formes de les embrigader.
Je sais que l’esprit humain est bien armé pour se défendre contre de multiples agressions.
Je ne suis pas absolument certain que tel est toujours le cas, chez ceux et celles qui se croient innateignables.
Il existe de nombreuses façons subtiles d’endormir les gens. Si vous voulez vraiment être plus malin, il faut commencer par être à l’écoute des autres. Puis gardez vos distances avec tout le monde. J’encourage chacun à faire ses propres choix. Remettez-vous continuellement en question.
Ce n’est pas grave de se tromper. Cela fait partie de tout le processus d’apprentissage. Hors la vie, rien n’est vraiment important. L’importance est une composante de la suffisance humaine. Toutes les constructions mentales humaines, sont issues de processus culturels qui englobent les religions et les sciences. Elles n’ont en tant que témoins de leurs époques respectives, qu’une durée temporaire, et sont marquées du sceau de l’anéantissement. Elles seront toutes résorbées en doutes.
L’humanité doit s’affranchir de la tutelle millénaire de la magie et accepter maintenant de recevoir son légitime héritage, celui du savoir. Au-delà de tous les scientismes opportunistes qui attendent leur tour pour prendre la relève des esprits, et imposer de nouvelles dictatures, aujourd'hui technocratique, et demain ? On ne sait pas.
Nous devons développer une sensibilité de la connaissance qui puisse rendre compte à un niveau considérablement supérieur du réel. Une sensibilité qui explique, rassure, et permet à l’être de se dépasser continuellement. D’atteindre par d’autres moyens que la magie et le merveilleux des temps anciens, les rivages de l’extase, les iles du dépaysement, aux vents des chauds alizés des rêves et des espoirs (c’est mignon non?). En effet, pourquoi les rêves humains actuels, ne pourraient-ils s’alimenter aux réservoirs du savoir, plutôt qu’aux sources de la superstition ? Un savoir toujours relatif, qui fait échec aux certitudes révélées, dogmatiques.

Bonne question non ? Cela implique de reconnaitre que nous sommes d’abord et avant tout des êtres de contradictions, et que celles-ci sont intrinsèques à notre nature profonde. Dont nous ignorons à peu près tout
Nous ne sommes certainement pas des entités qui peuvent être réduites par une philosophie totalitaire. Ce sont là des accidents de parcours, mais au fil des temps, il arrive un moment où les impostures se dévoilent pour ce qu’elles sont. On ne compte plus les empires qui ont duré mille ans, et ceux qui ont voulu durer mille ans.
Il n’en reste que des ruines, des débris, de la poussière, et aussi parfois une certaine nostalgie assez dangereuse. L’idée de bonheur est intimement liée à celle d’équilibre, et cet équilibre est toujours fragile évidemment. Nous sommes des êtres fragiles, et c’est le sentiment de cette fragilité qui fait notre force. Quand on se penche sur le phénomène humain, ce qui frappe au fil des millénaires, c’est justement qu’un être apparemment si fragile, quand on le compare à d’autres animaux, ait pu subsister et performer jusqu’à devenir l’espèce dominante partout sur la Terre. C’est son sentiment profond d’exister en tant qu’entité pensante qui a fait de l’humain ce qu’il est. Sans cette puissance intérieure nous serions des végétaux ou une espèce de primate parmi d’autres espèces de singes.
Remarquez que ce ne serait pas forcément un sort accablant. Dans l’échelle de la durée, il y a des végétaux qui en tant qu’espèces et individus, nous battent à plate couture.
En ce qui concerne la conscience, nous sommes des as pensons-nous, mais c'est là un point de vue humain. Je suis enclin toutefois à penser que cette position disons inconfortable, qui nous est particulière au sein du vivant, est pour le moins avantageuse. Il nous faut faire avec.
Le fait d’être des humains au lieu de coquillages, ajoute un je ne sais quoi qui permet d’apprécier la vie pour ce qu’elle est.
À une hauteur incomparablement plus significative, que celle qui serait la nôtre, si nous nous étions contentés de demeurer des microbes, non ? Enfin c’est un point de vue. N’ayant pas souvenance d’une existence de microbe, je ne peux parler qu’en qualité d’humain. Je me débrouille avec ce que je suis. Je vous en dirai plus quand je serai devenu un pur esprit ou un mutant composite, avec dix yeux, vingt bras, trois sexes, et quatre consciences. Qui sait ? Faut bien vivre avec son temps.
J’ai placé cette réflexion sous le signe de la physique, de l’astrophysique. Je n’ai jamais dit que ces disciplines-là constituaient le fin du fin de la pensée humaine. Ce sont des pistes valables, mais rien n’est jamais définitif. Une réflexion sur la condition humaine, peut bien s’aventurer dans le maquis des impressions personnelles, sortir des chemins convenus.
Toute la pertinence du propos dépendra alors du talent de l’auteur. Entrelacer comme je le fais, des cheminements intérieurs, comme autant d’écheveaux, donnera à la longue, un sentiment de lassitude à ceux et celles qui sont avides de certitudes.
Notre époque est sur signifiée. Tout y est monstrueusement grossi. Au point qu’on se sent écrasé par l’abondance des signes qui s’en dégagent. Cinquante millions de fondamentalistes chrétiens fanatisés par des prédicateurs névrosés, seulement aux U.S.A…trois ou cinq milliards d'humains fanatisés par le concept de consommation, et tant d'autres centaines de millions qui attendent de s'enscrire eux aussi au bottin de la surconsommation. Y en aura pas de facile!

Cent millions d’excités d’Allah à travers le monde musulman, et je ne sais plus combien d’autres centaines de millions de croyants mous de toutes allégeances, qui reçoivent au jour le jour, tout le matraquage publicitaire au sujet de Dieu et de ses prophètes, ce n’est pas innocent.
Une réflexion comme la mienne, en admettant qu’elle trouverait preneur auprès de cinquante ou deux cent mille lecteurs, ne ferait aucune différence auprès de ces masses dépouillées d’une part significative de leur humanité, engluées dans le bourbier de l’irrationnel.
D’autant plus que les croyances ne remplissent pas dans la psyché un rôle apaisant. Les croyances sont parfois porteuses de dépassements chez les individus, qui les veulent. La plupart des gens agissent machinalement, réagissant aux mouvances socioculturelles qui baignent leur milieu.
C’est l’effet conformisme. En somme, trois ou quatre milliards de croyants pourraient simplement changer d’attitude, du moment qu’une tendance libératrice significative verrait le jour. Ce qui ne ferait pas nécessairement de différence quant au projet collectif de la Liberté. La libération, n’est pas la Liberté. C’est une étape dans la connaissance de soi, des autres, du Monde qui nous entoure. La conscience qui pense et qui agit, ne va pas se contenter de platitudes, mêmes si elles s’élaborent dans des schèmes compliqués et astucieux. On peut tromper certes, mais pour combien de temps ? Chez des individus isolés au sein de masses ignares et incultes, matraquées de dogmes, cela peut durer, on l’a vu, des siècles.
Toutefois, comme je le disais plus haut, notre époque possède de puissants moyens de s’informer. Les propagandes malsaines sont puissantes, mais on peut les contrer avec les mêmes moyens qu’elles utilisent. Le véritable danger serait de les confronter sur leur propre terrain culturel.
Ce que les prêtres de tout acabit craignent par-dessus tout, c’est l’indifférence. C’est précisément là qu’il faut que les humains libres s’épanouissent. Hors des sentiers malsains des confrontations oiseuses au sujet de dogmes et de croyances qui, par essence expriment des choses inexistantes.
***
Il faudrait sans doute nuancer la position des athées face au phénomène universel des croyances en des dieux quelconques, et tout ce que ces imageries représentent psychologiquement, lorsqu’il s’agit d’examiner les fonds culturels des peuples qui ont grandi à l’ombre du sentiment religieux.
Le problème de dieu est indissociable du besoin de transcendance qui procure aux humains de puissants motifs de se dépasser en tant qu’individus, et en tant que groupes d’individus. Le sentiment religieux ne peut pas être uniquement un problème qui s’adresse aux consciences personnelles. Il participe vigoureusement à l’élaboration du sentiment identitaire qui distingue l’humain de l’animal.
Il faudrait, ou plutôt il aurait fallu qu’au cours des siècles, tous les sentiments religieux aient été réunis sous une rubrique émancipatrice, qui reconnaitrait à chaque peuple son droit de se distinguer religieusement des autres; droit qui aurait été assorti du respect absolu de celui des autres.
C’est ce que Voltaire disait quand il proposait, avec d’autres de son époque, une sorte de culte de l’Être Suprême, qui aurait rendu compte des besoins intérieurs de chaque conscience. De toute évidence, une démarche pourtant si raisonnable, n’a pas eu le succès escompté. Il faut se réjouir toutefois qu’il y ait de par le Monde, d’immenses groupes de croyants modérés qui pratiquent une telle tolérance, et qui se retrouvent en tant qu’humains, dans les démarches intérieures exotiques. Mais nous sommes encore loin du compte, et ce qui fait vraiment problème, ce ne sont pas les tolérants, mais bel et bien les fanatiques. Sacré problème.
***
Les débats au sujet du sexe des anges, de la quantité de ces anges qui peuvent tenir sur la pointe d’une aiguille, ou encore les dérives entre l’existence et le néant, c’est comme la réflexion absurde sur la quadrature du cercle ou la polygonie de la sphère. Ce sont des bouffonneries indignes d’un esprit sain qui se respecte. Ce sont pourtant ces bouffonneries qui ont été le fonds de commerce d'innombrables faquins de la philosophie, qui pendant des siècles ont alimentés cette espèce d'ignorance crasse qu'est la croyance sous toutes ses formes. Nous en payons encore le rpix. Généralement sous forme de guerres.
Les gens libres, disposant de leur temps, peuvent l’occuper plus intelligemment et le dépenser de façon beaucoup plus originale et enrichissante. Quand on vous provoque, haussez les épaules, et fichez le camp. La fuite n’est pas une démission. Elle est un réflexe de survie naturel, faisant partie de notre nature profonde. C’est un mécanisme très sain dont on aurait tort de se priver. À Dieu et au Diable les croyants irréductibles, puisque après tout ils y tiennent mordicus !
Mais les autres ? Ces centaines de millions d’êtres qui croient par habitude ? Écrasés qu’ils sont par le poids des traditions et qui se font avoir, faute d’être informés ? Faut-il les abandonner au mépris, et qui sommes nous pour vouloir nous occuper des autres ? Les générations futures méritent mieux que les générations passées, certainement, mais qui va décider de ce que doit être le progrès ?
Se poser des questions, c’est là le sens même du progrès. Quand des êtres sincères, remplis de doutes, décident d’emprunter les chemins de la Liberté, quel immense chagrin n’est-ce pas pour eux de voir leurs proches, leurs enfants, être à leur tour happés par le maelström furieux des religions antiques qui perdurent encore. Toujours sous des formes complètement dégénérées.
Ceci étant dit, les chagrins que les uns éprouvent, donnent-ils à d’autres le devoir, le droit d’intervention et si oui, pourquoi et comment? Les religions d’autrefois ont pu certainement répondre à des besoins d’époque, ce qui explique leurs relatifs succès, malgré leurs trop réels échecs. Il y a tant d’écrits sur ces lourds sujets. N’est-il pas temps maintenant de mettre fin à ces abus, ces horreurs des temps révolus ? Je le pense, je le dis, je l’écris.

Je voulais vous dire un mot plus haut à propos d’un homme remarquable, dont j’ai déjà parlé dans la première partie de cet ouvrage. Je sais que je me répète, mais c’est nécessaire.
Je vous ai déjà parlé du paradoxe d’Enrico Fermi, ce physicien qui travaillait avec Robert Oppenheimer au projet Manhattan. Lequel projet devait mener à la réalisation des premières bombes atomiques. Rien, hormis des justifications historiques issues de parti pris politiques discutables, érigés en platitudes convenues, n’a encore été dit au sujet de la fabrication de la première bombe atomique. Il faudra bien un jour faire le procès historique impartial de la découverte atomique. C’est une aventure extraordinaire qui s’est changée en cauchemar.

Cette histoire remonte très loin dans le temps. On peut en repérer les premiers débats chez les philosophes de la Grèce Antique. C’est une quête d’absolu qui se sera terminée en queue de poisson. L’énergie atomique est l’énergie du Cosmos. C’est au sein de l’atome que se manifestent les quatre grandes forces connues actuellement, et qui «sont» littéralement l’Univers connu. Bien que ces forces ne rendent compte que d’une partie seulement de l’Univers, et que cette partie soit impossible à quantifier, elle se situe dans ce que j’appellerais ici, la quête culturelle essentielle de l’espèce humaine.
Que l’humanité ait pu un jour arriver à maîtriser la puissance sise au sein des atomes est en soit quelque chose de parfaitement ahurissant. Les anciens Grecs, supputant cette puissance à partir de simples présupposés philosophiques, avaient déblayé le terrain théorique, à partir duquel, vingt siècles plus tard l’homme, non seulement comprenait la structure atomique, mais en tirait des usages pratiques parfaitement incroyables, pour peu que l’on veuille bien réfléchir à ce que représente en termes de compréhension pratique, la mise au point d’une machine atomique quelconque, bombe ou centrale énergétique.
Une seule automobile représente des centaines de milliers de petites et grandes inventions qui, une fois mises en pratique ensemble font une voiture. C’est une merveille au vrai sens du mot. Les panoplies nucléaires sont des millions de fois plus complexes. Quand on réfléchit à ce qu’il aura fallu de tâtonnements, d’essais et d’échecs répétés, au cours de quatre millions d’années d’évolution, pour que l’espèce humaine accouche culturellement de tant et tant de sociétés, de peuples, de nations dont l’ingéniosité collective confond l’esprit, on mesure mieux l’étrangeté phénoménale de notre nature au sein d’un Cosmos bruyant et frénétique, baigné paradoxalement dans un silence culturel vraiment effrayant.
C’est ce qui étonnait justement Enrico Fermi qui ne formulait pas son étonnement dans les mêmes termes que moi.
Où sont-ils, se demandait-il, parlant des extraterrestres ?
Oui en effet, puisque nous sommes ici dans notre coin de Cosmos. Alors que de toute évidence nous existons au moins à nos yeux, où sont donc ces autres entités exotiques à la puissance n, extravagantes, complètement indescriptibles avec nos mots?
Nous ne comprenons pas les langages de la plupart des autres espèces vivantes qui partagent notre destin de vivants ici sur Terre. Même si pourtant nous les côtoyons, nous les voyons et parfois arrivons à communiquer sommairement avec certaines d’entre elles.
Alors…il est plus que probable, que nous ne rencontrerons jamais des êtres qui seraient comme nous les rejetons, (absolument bizarres) d’un jaillissement culturel qui leur serait propre, et qui les signalerait à notre attention si jamais nous les rencontrions. De la vie ailleurs ? La chose me paraît absolue.
De la culture au sens que nous les humains donnons à ce concept, avec nos pensées, nos mots, notre conscience ou quelque chose s’y apparentant ? Cela m’apparaît quasiment impossible.
Justement parce que l’Univers est infini, et qu’il semble éternel. Concepts qui sont chargés culturellement, et que cette notion de culture est inhérente à la nature de l’espèce humaine. Ces concepts correspondent à cette part de nous qui ne veut pas mourir. Je n’ai aucune difficulté à admettre qu’il puisse y avoir de la vie ailleurs dans le Cosmos. Le problème auquel nous nous heurtons, quand nous essayons d’imaginer des vivants «intelligents» ailleurs dans ce Cosmos, vient précisément du fait qu’étants humains, nous avons une configuration sensorielle, une sensibilité, qui est à la base de notre culture. Nous définissons l’intelligence en termes humains, parce que précisément nous sommes des humains.
Cette notion de pensée, de culture, qui véhicule nos appréhensions les plus intimes, nous singularise à un tel point, qu’il est hautement improbable que quelque part ailleurs dans l’Espace se soient reproduit avec des correspondances vraiment extraordinaires si jamais elles existent, les sommes de hasards enchaînés qui font que nous sommes ce que nous sommes.
Tout dans cet Univers que nous observons avec nos sens est changeant, et par conséquent mortel, précisément parce que nous sommes mortels. Les savants astrophysiciens, avec leurs collègues qui bûchent dans des centaines de disciplines connexes, découvrent chaque jour l’ampleur de la problématique existentielle. Cet Univers, continuellement ausculté par nos sens améliorés de nos machines, existe-t-il objectivement en dehors de nous? Existerait-il si nous n’étions pas là pour le contempler tel que nous le voyons ? Il y a eu des espèces vivantes qui ont arpenté la Terre pendant des millions d’années bien avant que nous n'émergions de la physicochimie terrestre, elle-même une production des grandes forces cosmiques.
Nous savons que cette physicochimie n’était pas différente de celle d’aujourd’hui. L’Univers que nous voyons avec nos yeux aurait été fondamentalement le même aux yeux d’une humanité qui aurait existé et évolué culturellement comme nous il y a cent millions d’années. Qu’est donc devenue la conscience des dinosaures, des insectes et des vivants des temps passés qui nous sont toujours apparentés, et avec lesquels nous constatons une filiation génétique transtemporelle, toujours changeante, toujours si dynamique ?
Qui sommes-nous véritablement ou plutôt…que sommes-nous dans cet Univers qui nous traverse, et qui nous fait jusque dans nos fibres les plus fines ? À quoi sert la vie dans l’Univers, et quelle place occupe-t-elle dans le spectre électromagnétique par exemple ?
Je vois mal comment la vie pourrait être une aberration, une «singularité» qui se serait greffée accidentellement sur la matière, quoique ce pourrait bien être le cas. Les chimistes et autres physiciens peuvent expliquer aux profanes que nous sommes, les liens atomiques qui font que c’est par l’électromagnétisme que nous sommes ce que nous sommes.
Dans un tel cas ou bien la vie n’est qu’un avatar «local» de l’organisation de la matière, un accident bizarre n’ayant aucune incidence dans l’organisation cosmique ou bien cette vie remplit un rôle significatif sans lequel l’Univers ne serait pas ce qu’il est, et pas seulement à nos sens ou notre conscience. La vie et la conscience seraient alors des éléments tout aussi «naturels» que les quatre grandes forces physiques connues, et elles engloberaient en quelque sorte la nature même de la Nature. Ce seraient des composantes conséquentes d’un ultime degré d’organisation de la matière (du moins en ce qui nous concerne) et elles représenteraient des degrés incontournables de la nécessité.
Dans de telles perspectives, la vie peut apparaître ailleurs certes, et elle doit s’animer en fonction du milieu qui favorise son apparition. Les probabilités d’épanouissement de cette vie sont littéralement infinies.
Une simple variation dans la composition de l’étoile, une masse planétaire subtilement différente, une composition chimique alternative, parfaitement adaptée à son milieu, et voilà des entités vivantes certes, mais sans yeux ou sans organes capables de percevoir les sons, ou avec des sens inédits pour nous. Les configurations possibles dépassent le décompte des atomes présumés dans l’Univers et leurs combinaisons possibles. Si à la suite d’évolutions originales de telles entités développent une organisation quelconque, qui transcende en quelque sorte leur seul statut de vivants, comment imaginer alors la notion de culture chez des êtres qui ne parlent pas, qui ne voient pas, qui communiquent entre eux de manière inconcevable par nous ?
Sacré problème on le voit.
Fort bien ! Ce qui nous importe de savoir c’est comment il se fait, et pourquoi, qu’à partir d’un certain seuil organisationnel de la matière, la vie ait apparu ici, pour ensuite évoluer jusqu’à devenir ces êtres pensants que nous sommes et qui sont capables d'accomplir cet exploit fabuleux à nos sens, qui est de pouvoir nous interroger sur nous-même?
Les notions de forces qui agissent au sein de cet Univers que nous nommons comme tel, sont autant d’idées, autant d’émanations de notre conscience actuelle, qui nous fait regarder le Cosmos comme un miroir étrange et familier, absolument fascinant.
Lequel miroir possède de nombreuses facettes, dont quelques-unes seulement nous sont accessibles. Peu importe le nombre de ces facettes, de ces dimensions, jamais nous n’en dénombrerons le chiffre ultime.
Les mots et les concepts n’existent pas dans l’Univers. Les croyants, qui décidément n’aiment pas se poser des questions, expliquent la vie, l’existence et la conscience, par la volonté d’une entité «supérieure» qu’ils nomment Dieu, et qu’ils situent fort opportunément en dehors de la réalité, dans un au-delà !
Cette entité toute puissante, au point d’avoir créé le Cosmos tout entier, et qui serait l’incarnation de travers humains idéalisés à l’infini (par des mâles ne l’oublions pas) aurait voulu notre existence ? Dans un dessein incompréhensible que les croyants, et surtout leurs prêtres s’évertuent à expliciter à l’aide de textes bavards et abscons depuis des millénaires ?
Allons donc ! Inventer des dieux pour expliquer l’humain, c’est renoncer précisément à être un humain. Pour se contenter d’être le jouet malheureux et résigné d’une puissance occulte qui nous veut plus de mal que de bien. Pour notre bien.
Bref, les dieux, d’abord représentatifs de forces naturelles terribles, sont ensuite devenus féroces, puis sadiques. Demandez-vous bien si ce n’est pas là l’histoire de la folie humaine ?
Une folie nécessaire ?
Une étape très émouvante dans l’évolution humaine, qui témoigne aussi du courage fabuleux de nos prédécesseurs. Le Monde, se dévoilait à eux et se manifestait à leur conscience nouvelle qui émergeait des brumes de l’animalité avec son effroyable complexité, et ils ne se sont pas suicidés en masse. Il paraît selon les anthropologues paléontologues, qu’il s’en est fallu de peu. D’autant plus que les hommes actuels sont les derniers survivants d’une douzaine d’espèces d’humanoïdes qui eux aussi possédaient de la conscience. Notre espèce a failli disparaître tout comme les autres espèces d’humanoïdes. Alors qu’il y a entre trente et quarante mille ans, la race humaine actuelle aurait été réduite à quelques milliers d‘exemplaires.
On parle là d’une sorte de goulet d’étranglement dans la reproduction humaine. Nous serions, toutes «races actuelles» confondues, les descendants très chanceux de ces quelques ancêtres qui ont échappé à l’anéantissement.
Les religions auraient été les moyens élaborés par les premiers humains pour conjurer les cauchemars engendrés par leur jeune conscience, assaillie par les configurations monstrueuses d’une Nature innommable qui les cernait, les enveloppait, et aussi les nourrissait et les émerveillait. Il y a fort à parier que le sentiment dominant de la conscience chez les premiers humains, a été celui de la stupeur.
L'extase et le sens du merveilleux sont apparus bien plus tard. L’âme humaine s’élevait dans les terreurs de tous les émerveillements. Le langage de plus en plus élaboré a alors permis la nomenclature d’abord des êtres et des choses. Puis la conscience a grandi sur ce terreau culturel fertile. Du moins on le suppose. On ne sait jamais si un jour ou l’autre quelque grande découverte, bête comme chou, ne viendra pas jeter une tout autre lumière sur notre passé.
Je peux bien dire aujourd’hui, que persister à adorer des dieux et vénérer des images qui nous viennent de la nuit des temps, c’est complètement idiot, je suis bien obligé de reconnaître que c’est une idiotie qui ne manque pas de grandeur.
Pour la comprendre cette grandeur, il nous faut faire un effort formidable, et tâcher de nous représenter ces premiers humains, sortant des ténèbres de la condition animale, et évoluant vers la conscience humaine actuelle. Pourquoi maintenant s’entêter à patauger dans la boue des premiers âges ? Comment les religions résiduelles de ces époques enfouies dans la poussière des millénaires, arrivent-elles encore à subjuguer tant d’individus au sein de tant de masses ? Avec des discours absolument insensés ?
Pis ça marcheb !
Je veux dire ici que je trouve parfaitement remarquable qu’une telle démarche, qui en fait est une démission, fasse toujours tant et tant d’adeptes.
C’est l’effet de la sujétion des esprits, par l’ignorance érigée en vérité. Pourquoi tant de dupes consentantes ? Je ne m’y ferai jamais. En voilà un faux mystère ! Celui de Dieu ou des dieux, peu importe au fond, c’est du pareil au même. Ce qui est étonnant que nous n’en sortions pas !
Comment voulez-vous arriver à comprendre des choses merveilleuses de complexité, en jonglant avec des concepts idiots ?
L’idée d’une puissance divine dotée de toutes les qualités intrinsèques à la nature humaine, poussée à sa perfection, qui aurait créé l’Univers, la vie, et la conscience, peut s’expliquer, en remontant le cours du temps, par un certain nombre d’hypothèses, fragiles comme le sont toutes les hypothèses. Les dépôts archéologiques rendent compte «maintenant» de témoignages de gens ayant vécu à des époques lointaines, et qui ont laissé des traces. Je dis bien des traces et pas autre chose. Des fragments poussiéreux, des tas de débris inertes, qu’il faut interroger aujourd’hui avec des instruments d’aujourd’hui, et avec des méthodologies actuelles. Toutes choses qui sont «nous», et nous seuls, hic et nunc.
Avec des interrogations actuelles, qui s’appuient sur des motivations actuelles. Celles-ci ne peuvent pas rendre compte du vécu et des motivations des anciens âges de manière certaine. L’archéologie, discipline qui interroge les vestiges pour comprendre les anciens âges, est surtout un outil pour nous comprendre tels que nous sommes actuellement.
On doit s’en tenir à des suppositions, sur lesquelles les chercheurs planchent en formulant des théories. En espérant rendre compte de réalités totalement disparues. C’est un exercice périlleux qui exige beaucoup d’humilité. Les explications plus ou moins habiles au sujet des temps passés, demeurent des exercices intellectuels hasardeux, absolument nécessaires.

Quand on examine de nos jours les fines structures de la vie, qui se mesurent en microns infinitésimaux, nous refusons, au point de rejeter résolument comme autant d’absurdités indignes d’un esprit en santé, les affirmations exaltées d’une bande de vociférateurs va-nu-pieds des temps anciens. Énergumènes clamant qu’un pareil processus a pu être l’œuvre d’une entité unique, qui aurait voulu que la vie soit ce qu’elle est. Construite sur des structures atomiques et moléculaires dont les processus de synthèse (on le sait aujourd’hui) ont pris des milliards d’années !
Les dieux les plus antiques, lorsqu’on se penche sur ce qui reste en fait de témoignages sur les rites des premiers âges, ne sont manifestes sous une forme ou une autre, que depuis trente ou quarante mille ans.
L’archéologie est une discipline qui n’a pas deux cents ans. Imaginer maintenant, un dieu unique qui serait antérieur à la création de l’Univers, laquelle dépasse les quinze milliards d’années, (aux dernières estimations) m’apparaît comme complètement farfelu, absolument loufoque.
La pensée humaine a pu avoir besoin de ces images-là lorsqu’elle a atteint un degré de complexité qui lui a engendré de l’angoisse. Nécessitant peut-être chez les humains, pour des raisons impossibles à vérifier de nos jours, l’élaboration de schèmes imaginaires susceptibles d’atténuer cette angoisse.
Au fond nous n’en savons rien. Tout cela n’est que pure spéculation. Quand on s’aventure sur de tels sentiers de recherche, ce n’est plus de la Science, seulement des jeux de l’esprit. C’est utile ?
Peut-être.
Que pouvait être la pensée des australopithèques, des néandertaliens ? Impossible de le dire, sinon en hochant la tête. Nous sommes troublés par les témoignages anciens arrachés à leur gangue de silence sédimenté, plusieurs dizaines de fois millénaires. À part s’étonner et continuer de chercher, que faire d’autre ? Théoriser ? Certainement, mais pas autre chose. L’explication divine est un mur sur lequel s’écrasent la raison, l’intelligence et la sensibilité actuelle.
Dans cette perspective interrogative, totalement légitime et enthousiasmante, la foi n’a plus sa place. C’est devenu maintenant un simple réflexe conditionné, à l’usage des enfants immatures et des adultes infantilisés. Croire fanatiquement est un abominable crime d’orgueil. Rien de moins qu’une forme de psychose, de démence.
Chez les croyants paisibles et sincères, la croyance n’est qu’un inoffensif réflexe conditionné lui aussi, qui porte une charge identitaire. Bien plus qu’une pulsion autoritaire quant à la valeur de ses composantes maniérées.
Dans les croyances, tout est affaire de degré finalement. Heureusement pour nous tous, il y a quantité de croyants qui pensent justement que leur croyance à eux n’est pas autre chose qu’une singularité culturelle, parfaitement locale.
Elle se traduit populairement, par des expressions du genre : «on est ce qu’on est, on est tous différents, toi c’est toi, et moi c’est moi… et ainsi de suite». C’est cette singularité locale qui rend compte à sa façon, lorsqu’il est question de religion, d’un rapport personnel avec le divin qui est aussi légitime chez l’un que chez l’autre.
Pour ces croyants-là, la foi est éminemment tolérante et ouverte. Tout le monde n’a pas toujours le temps voulu et les moyens intellectuels nécessaires, pour se poser toutes les questions et trouver toutes les réponses. Les soucis de l’existence accaparent suffisamment les gens, pour qu’ils aient autre chose à faire, que de débattre furieusement de détails culturels qui sont aussi singuliers d’une culture à l’autre, qu’ils sont répandus.
Mais ne nous y trompons pas, il suffit de peu de choses pour jeter les uns contre les autres, des millions d’individus dont les croyances demeurent toujours dans une sorte de torpeur, de dormance quant à leur virulence.
Justement parce que les croyances sont magiques, irrationnelles, elles sont dangereuses. Une certaine sagesse populaire dit bien qu’il ne faut pas parler religion ou politique, surtout quand on est saoul.
Mélange détonnant s’il en est un. J’ajouterais aussi que les polémiques sciences religions, sont tout aussi ineptes, voire dangereuses, surtout quand elles servent à débattre d’idées reçues, de préjugés.
Je sais bien qu’il existe partout des gens informés qui possèdent un vocabulaire et des manières qui leur permettent de débattre des contradictions entre religion et science, mais il s’agit bien évidemment d’un club spécialisé dans la Cité. Je n’exagère pas en disant ici qu’à l’intérieur de tout croyant ordinaire, surtout s’il est convaincu, qu’il se dit sincère, sommeille une sorte de monstre engourdi qu’il ne faut pas réveiller.
À moins de le détruire complètement, si assoupi qu’il sera, il demeurera toujours. Prenons l’exemple, au risque de choquer, de cette psychanalyse de pacotille, articulée autour du pathétisme Œdipien, qui prétend que l’enfant veut tuer son père. En parodiant cette niaiserie, pourtant si répandue, nous pourrions dire qu’au fond de chaque humain, sommeille un monstre crédule qu’il faut tuer, si nous voulons un jour être vraiment libéré, en attendant d’être libre.
Ah la liberté ! Grand sujet que celui-là. Nous y viendrons.
Nous avons tant à apprendre les uns des autres. Je mets gentiment en garde ici, contre eux-mêmes, ceux et celles qui voudraient s’offusquer de mon amusement devant les affirmations de la psychanalyse. Je le dis ici, sans gêne aucune, qu’il entre dans l’utilisation souvent abusive que l’on fait de la psychanalyse, une assez considérable part de dévotion.
Je connais beaucoup de gens, qui se croient sérieux et intelligents, et dont la conversation plus pédante que convaincante est farcie de renvois psychanalytiques qui ne sont rien d’autre que des répétitions, dépourvues de réelle utilité. je fais moi aussi ce constat avec moi-même. Mais je me surveille. (Rires)
C'est comme la prière quoi.
Le freudisme aussi est particulièrement riche en affirmations niaises, qui ne renvoient en somme qu’à des travers locaux n’ayant aucune valeur quant à l’examen du comportement humain en général. Or la psychanalyse a justement cette prétention de vouloir rendre compte du comportement humain dans son ensemble.
Est-ce seulement pensable de s’en tenir, en matière d’examen de la psyché, à un ou deux modèles ayant des prétentions universelles ?
Voyons donc !
Dix milles sociétés existantes actuellement, représentant pas loin de huit milliards d’individus, s’expliqueraient toutes par un, deux, voir trois modèles exemplaires ?
Je n’insiste pas.

Julien Maréchal

à suivre...









mardi 1 avril 2008

Québec Troisième Round (2)


Québec Troisième Round ''Chapitre Deuxième''
La suite au 'Chapitre troisième' le 8 mai 2008
1er Avril 2008
Chapitre Deuxième
Le Pays Rêvé
Un pays ne se fait pas avec des bilans comptables mais avec des rêves.
Les humains rêveurs
Depuis 1995, année du dernier référendum, celui qui a donné des sueurs froides aux fédéralistes, il s’est glissé sournoisement, insidieusement dans la trame du quotidien des Québécois - surtout parce que beaucoup de commentateurs de l’actualité politique en ont décidé ainsi - que l’indépendance serait devenue on ne sait trop ni pourquoi ni comment, (dépit, résignation, défaitisme, et aussi quelques opportunismes variés) une affaire ennuyeuse, et pourquoi pas dépassée.
Pour plusieurs de ces commentateurs blasés, aigris, l’indépendance ne s’est pas encore faite, malgré des élections à répétitions du Parti Québécois porteur de cette option originale. Et cela leur suffit pour enterrer le projet.
Deux référendums, dont le dernier a été l’objet de toutes les analyses, à partir desquelles on a fini par comprendre, que n’eut été des magouilles des fédéraux (on n’a pas fini d’en jaser) notre indépendance serait maintenant une réalité. Dans les faits, nous n’avons pas perdu le référendum de 1995…on s’est fait fourrer, on nous l’a littéralement volé.
Ce constat est de notoriété publique, et ne relève nullement d’un dépit de perdant. Après quoi, toujours selon ces commentateurs fatigués, les électeurs en auraient pris leur parti. Se seraient plus ou moins adaptés sans se résigner. Alors que partout ailleurs une telle arnaque se serait terminée dans le sang des émeutes. Nous ne sommes pas pour autant des nouilles, non, nous sommes des gens hautement civilisés. Nous avons accepté de jouer la game (en anglais) avec tout ce qu’elle comporte de coups bas. Nous voulions que tout se passe de manière exemplaire et c’est bien ce qui s’est passé. Pour être exemplaire ce le fut, et pas à peu près.
Les fédéralistes ont magouillé et perverti le jugement populaire, en trichant sur les sommes à dépenser, en violant les loi électorales du Québec, en utilisant des arguments de peur dont l’ignominie n’est plus à démontrer. Nous avons donc perdu (par la peau des dents) soit! Alors la prochaine fois, il nous faudra être moins candides.
À partir de quoi, pour des motifs dépités que je qualifierais d’infantiles (des bouderies), de nombreux commentateurs[1] viennent nous casser les oreilles, en nous répétant à satiété que l’indépendance c’est platte, c’est dépassé, n’en parlons plus, affaire classée.
On ne l’a pas faite ( O.K. d’abord on ne la fera pas… tant pis! ) Céty assez miteux ça, voyons donc?
Ces braves gens, soudainement, parce qu’ils sont fatigués d’une prise de conscience qui continue et qui doit continuer, choisissent de nier les progrès remarquables que les aléas de la politique ont fait de l’option indépendantiste.
De 2% de ferveur qu’elle suscitait il y a à peine cinquante ans, elle est maintenant à près de
70 %
chez les francophones, et de quasiment 50% dans l’ensemble de la population. Chez les Québécois dont l’implantation ici est plus récente, de nombreux signes, surtout chez les jeunes, montrent bien que cette option d’émancipation politique et économique gagne en force.
Aussi, les derniers arrivant, ceux qu’on qualifie ‘’d’ethniques’’ (comme pour les mettre à part, ce qui est très maladroit) commencent grâce à la Loi 101, à saisir les véritables enjeux d’une indépendance nécessaire, dans laquelle ils vont forcément trouver leur compte!
Du moment qu’ils rejoindront démocratiquement les vœux de la majorité francophone.
On peut se le dire sans regarder fiévreusement autour de soi, sans se soucier d’être accusé d’on ne sait trop quel péché. Il y aura toujours des racistes pour nous accuser d’être racistes. Je reviendrai plus loin sur ce délicat sujet.
Personne ici n’oblige personne! Il y a dans l’essence même de notre débat politique et social, un travail de prise de conscience qui se fait lentement mais surement.
Trop de nos commentateurs, aveuglés par les miroitements d’une actualité trépidante, décident parce que ça ne va pas assez vite à leur goût, que cette ‘’indépendance’’ qu’ils ont l’air de ne vouloir toucher qu’avec des pincettes, est maintenant devenue vaguement honteuse. Une sorte d’inaboutissement qu’il conviendrait d’évacuer dans la ruelle. Un triste ratage qu’il faut au plus crisse aller porter aux vidanges, pouah pouah que c’est laid et vieux, ouache!
Dites donc messieurs dames du micro, si notre politique vous ennuie à ce point, de grâce ayez au moins la décence de ne pas nous écœurer avec vos états d’âme de petits blasés. Cessez de venir vous lamenter dans nos haut-parleurs, où décidément vous parlez trop fort, et sur nos écrans, que vous salissez par votre présence, parce que le monde ne marche pas à votre rythme et selon vos gouts. Et quels gouts…pour le moins discutables! Quant à vos humeurs…
Qui donc êtes-vous pour venir ainsi déblatérer contre l’air du temps comme si vous en étiez les gardiens? Vous n’en êtes provisoirement que les rapporteurs, et c’est pour cela qu’on vous paye, alors du respect quoi!
Chaque jour les bulletins de nouvelles (qui n’en sont pas) nous inondent de comptes rendus répétitifs jusqu’à la nausée, sur de sempiternelles et malsaines politiques internationales agressives. Dont certains dossiers sont accablants par leur caractère sanguinaire, récurrent depuis toujours. Griefs séculaires absolument insolubles, quoique toutes les nations de l’univers y soient apostrophées et mises en causes.
Toutes les administrations de la planète prises en otages par ces discours délirants, se trouvent dans l’incapacité d’y apporter ne serait-ce qu’un début de solution. Plus on en parle, plus c’est méchant.
En fait le propos culpabilisant de certaines entités nationales, aux prises avec des problématiques millénaires irréductibles, n’existe que pour forcer la conscience humaine générale, et l’entrainer dans des confrontations qui mobilisent l’attention, au seul motif d’en tirer des dividendes financiers.
Le tout sur de vieux fonds historiques manipulés et pervertis depuis des siècles. Pendant ce temps-là, ailleurs, des peuples entiers souffrent dans l’indifférence collective, de leur incapacité de vivre au diapason d’une modernité progressiste et digne.
Chez nous au Québec, l’idée d’indépendance va son petit bonhomme de chemin sans violence (pour une fois dans l’histoire) et parce que les progrès réels sont lents, hésitants mais constants, vous décidez ainsi qu’il faudrait trancher une bonne fois pour toute, sinon il faut oublier ça ?
Ça va pas la tête ?
L’Indépendance du Québec, et surtout son processus politique sont, je l’affirme ici, une fichue leçon de démocratie participative comme il s’en voit peu dans le monde. C’est un exemple de modération, de réflexion collective courageuse.
Il contient bien évidemment sa part de niaiseries, mais l’essentiel du débat plane bien haut au-dessus des contingences meurtrières qui affligent d’autres contrées.
Dont plusieurs justement sont jalouses de notre modération et de notre maitrise de nous-même.
Allez donc faire une petit tour de rafraichissement historique récent, et essayez si vous en êtes capables, de saisir les différences profondes qu’il y a entre le processus politique d’accès à l’indépendance du Québec comparé, (mettons ici pour prendre des exemples faciles) au Timor Oriental, au Kosovo, à la Bosnie, au pays Basque ou bien encore à la Palestine tiens donc.
La Tchétchénie, autre endroit passionnant d’activité n’est-ce pas ? Je signale aussi pour mémoire la Bolivie, la Colombie, le Zaïre, le Congo, le Liberia, l’ensemble des pays africains ou sud-américains.
Bref, en y regardant de près, on s’aperçoit que loin d’être ennuyante, la politique québécoise est fascinante par son caractère pondérée, et le souci constant de ses citoyens de ne pas se laisser entrainer dans des dérives criminelles, répugnantes par leur caractère outrageant pour la dignité humaine.
Se pourrait-il que ces commentateurs dédaigneux et méprisants ne préfèrent que les explosions, les affrontements sanglants, les atrocités courantes de la guerre, qui font d’abominables manchettes?
Le bruit et la fureur enchantent leurs petites existences mièvres et dépourvues d’agréments?
Si on considère le point de vue des victimes lointaines de tous ces affrontements horribles, on constate immédiatement que notre politique est, et de loin, bien plus intéressante que ces empoignades vulgaires et foutuement dépassées.
Il faut voir et entendre aux heures de mangeailles nationales, alors que les braves citoyens sont accoudés à la table, tous les téléjournaux de toutes les chaines, évoquer sur le même ton sérieusement larmoyant, les corps sanglants, les épaves de voitures tordues, les murs de façades de rues entières descendues sur le pavé. Et ça fume ça mon vieux! Ça brule férocement. Ça se tord les mains sous les visages tchadors, les ambulances qui se fraient un chemin au milieu des gravats rougis. Les malheureux qui courent dans tous les sens comme des fourmis dont on vient de disperser le tumulus d’un coup de pied.
Avec en surimposition sonore la commentatrice qui nous raconte le tout, ajoutant ici et là un détail brulant (tant de morts et tant d’enfants éventrés, de blessés agonisants) et finalement qu’on est-tu ben icitte câlice, ousqu’on peut bouffer en regardant des brutalités à la tévé?
Tu parles d’une bande de sauvages, qui ont l’air d’aimer ça de se foutre en l’air comme ça!
Il y en a je vous jure que non seulement ça ne leur coupe pas l’appétit, mais ça les fait saliver en plus.
Nous pouvons mettre notre énergie débordante, notre fougue créatrice, dans bien d’autres actions exaltantes, que celles qui consistent à réduire en tas sanglants nos semblables…au milieu de ruines fumantes dans des quartiers dévastés par les bombes, et remplis des cris des suppliciés. Tout ça au nom de vieilles croyances les plus infâmes qui soient, et qui servent d’alibi à des motivations plus actuelles et plus ignobles.
Ce n’est pas extraordinaire cela ?
Il vous faut quoi mes bons apôtres? Des souliers épars avec dedans parfois un résidu de pied noirci de sang coagulé, des pleurs au centre d’un cataclysme de briques et de poutres à coté de carcasses de voitures qui brulent, comme dans les plus horribles feuilletons hollywoodiens? Encore si ces épouvantables images ne nous étaient présentées qu’une fois ou deux par année, je comprendrais qu’on soit ainsi pétrifié d’intérêt. L’horreur c’est bien connu exerce une formidable fascination.
Mais ici ce n’est pas le cas. Nous ne sommes plus dans le domaine de l’épouvante anecdotique. Ces boucheries sont monnaie courante. C’est tous les jours, et partout pareil! Vous n’êtes pas tannés de tant d’atroce vilénie?
Ben mes cochons vous n’êtes pas difficiles!
Comment? Vous vivez au milieu de la seule actualité sociale, politique et économique terrestre qui fonctionne selon tous les meilleurs critères de paix et de progrès, et vous trouvez cela platte, ennuyeux ?
Voulez-vous bien vous taire immédiatement !
La politique québécoise est si extraordinaire en soi, si atypique par sa remarquable aptitude à durer dans la sérénité, et à progresser calmement vers son aboutissement logique, qu’à ce chapitre elle a droit à toute la considération des gens soucieux et avides de paix.
Bien sûr si on ne la considère que sous l’angle des déclamations de politiciens généralement peu articulés, qui bredouillent des généralités sur un ton emphatique et pathétique, on piaffe d’impatience. On ne se sent pas porté par des déclarations insipides. On a plutôt le sentiment d’être pris en otage au milieu d’une réunion de conseil de village où l’ennui le dispute au médiocre.
Encore, il y a des conseils de village où la politique est inspirante, et où les édiles y sont colorés et articulés.
Alors qu’attendez-vous (commentateurs et journalis-tes) pour aller vers les gens? Qu’attendez-vous pour aller interviewer des êtres qui sont capables de s’exprimer sur eux et sur nous avec intelligence? Au lieu de nous servir constamment d’un ton navré, les platitudes de politicailleux arrivistes?
Il y a des citoyens, des artistes, travailleurs et gens de métiers, intellectuels, qui voient bien plus loin que ces gens-là. Encore faut-il se donner la peine d’aller à leur rencontre. Sur la rue, assis sur un banc de parc, dans un restaurant, une cuisine, un théâtre. Dans des écoles, des universités, des lieux de pouvoir comme des lieux de création, des lieux de travail, usines, ateliers, commerces. Dans tous ces endroits où on se donne la peine de réfléchir et de penser au lieu de simplement réagir. Il y en a plein de ces gens qui travaillent partout sur la planète, et qui n’attendent que d’être invités pour s’exprimer au sujet de nos lendemains plus libres. Aller vers les gens signifie de ne pas les prendre au dépourvu. Plutôt leur proposer une rencontre à laquelle ils pourront se préparer, et ainsi être en mesure de donner un point de vue réfléchi.
Il y en a à New York, à Los Angeles, à Paris, à Beijing, à Tokyo, à Dakar, partout! Des écrivains, des réalisateurs, des artisans, des artistes, des industriels, des citoyens engagés dans mille entreprises, et qui besognent sur les terrains du quotidien, les pieds dans les problèmes actuels. Parfaitement capables de décortiquer lucidement la politique québécoise, ses enjeux économiques, ses aspirations culturelles.
Il y a des remèdes à tous ces enfantillages ces niaiseries, qui consistent 1) à se présenter soi-même en politique si on s’en sent la vocation, et d’y aller avec une formation de théâtre, un bagage significatif de connaissances et d’intelligence qui fasse date.
2) De voter pour des gens qui en sont dignes et 3) pourquoi ne pas en former? Nous n’avons jamais que les politiciens que nous méritons.
Alors faites correctement votre travail et ayez le plus grand respect pour un débat qui se préoccupe de liberté. Il ne manque de grandiose dans votre bouche et sous votre plume que parce que vous n’en avez pas.
Cette attitude méprisante, ennuyée, est irrecevable venant de commentateurs et d’analystes qui sont les premiers à bénéficier de notre climat de paix. Qui peuvent ainsi s’exprimer sans risquer de se voir déchiquetés ou décapités par une bombe.
Au lieu de vilipender d’un ton blasé de spectateur gavé le déroulement des évènements d’ici, de s’appesantir sur les petits travers de Tel ou d’Unetelle, il importe que chacun ait à cœur de s’enthousiasmer pour une actualité si extraordinaire. Il se passe ici des évènements absolument remarquables.
Des dizaines de pays à travers le temps n’ont pu accéder à leur indépendance qu’après des siècles de violence continue.
D’autres ont sombré dans le néant de l’histoire pour n’avoir pas su, (pas pu ou pas voulu) faire les nécessaires compromis. Alors que chaque pays a sa spécificité, son historicité, sa personnalité marquée du sceau de tous les bouleversements.
Au Québec, ce qui nous caractérise, ce qui nous singularise, c’est notre souci constant de ménager les uns et les autres. De vouloir convaincre par la raison plutôt que par les armes. De garder la tête froide devant les provocations et sous les insultes. De progresser continuellement vers la meilleure Condition Humaine possible. Avec tout ce que cela implique d’hésitations et de réussites. Après quoi on veut nous faire accroire que nous sommes insignifiants?
Je vous pose à tous la question.
Nous prend-t-on pour des caves?
Plus justement encore, nous prenons-nous pour des caves?
Ce que les autres pensent de nous a certainement son importance, toute relative. Ce qui importe au fond, c’est bel et bien ce que nous pensons de nous-même non ?
Ben voyons ! Poser la question c’est y répondre.
Quant à ceux d’entre vous qui exigez qu’avant de voter OUI à l’Indépendance du Québec, on vous fasse la démonstration ‘’absolue’’ que cette démarche vaut la peine d’être faite. Qui insistez lourdement pour qu’on vous définisse avant de voter de quoi sera ensuite faite cette indépendance, je dois vous dire ici que vous êtes dans les patates.
Ce que vous exigez ne tient pas debout, vous demandez l’impossible.
À quoi cela rimerait-il que notre indépendance nationale soit définie dans ses moindres détails, avant de décider collectivement de la faire? C’est insensé!
Nous comprenons tous qu’il faille au cours d’une démarche si porteuse de changements souhaités, s’interroger sur les tenants et aboutissants d’une telle décision. Mais les questions au sujet de notre indépendance, on se les pose depuis 250 ans, et avec plus d’insistance depuis cinquante ans. Que voulez vous de plus?
Le débat politique au sujet de notre identité dure depuis des décennies. Il a son historicité. Le Québec n’est pas apparu comme ça, au détour d’un caprice de l’histoire.
La politique canadienne est remplie elle aussi de vicissitudes, dont le Québec a fait son profit et ses pertes avec les époques, d’accord !
Toutefois, il existe entre le Canada et le Québec un lourd contentieux d’incompréhensions mutuelles qui se sont aggravées avec le temps. Ces griefs histori-ques teintent depuis toujours des relations qui n’ont que très rarement été harmonieuses reconnaissons-le.
Le malaise entre le Canada anglais et le Québec français n’est pas une vue de l’esprit. C’est une réalité qui persiste en dépit des accommodements et des compromis. Certes nous ne passons pas notre temps à nous insulter, à nous colleter et à nous mitrailler dans les rues comme à Belfast ou à Bagdad. Au contraire notre relation est faite de méfiance courtoise et civile, sauf que ce n’est pas de l’engagement envers l’autre. C’est nettement in-suffisant pour favoriser des climats de création sans lesquels l’existence demeure languissante et déprimante. Voulons-nous vraiment nous contenter d’un vécu insipide à l’ombre d’un consumérisme Wall Mart ou Canadian Tire?
Jusqu’ici les protagonistes de cette histoire partagée ont tenté avec des bonheurs très relatifs, de ménager les susceptibilités. Ils ont été contraints par des intérêts communs d’organiser des espaces de coopération mutuelle, et c’est tant mieux.
Cela n’empêche pas que les problèmes entre le Canada et le Québec soient réels.
Le Québec moderne, celui qui s’est fait depuis la Révolution Tranquille, (prise de conscience collective née des grands bouleversements qui ont suivi la guerre de 1939-45) a tellement changé, que les articles du texte confédératif de 1867 sont devenus, après des lustres de placotages légalistes, autant d’empêchements à l’épanouissement des peuples qui forment aujourd’hui le Canada. Pas seulement le Québec.
Quand on évoque le mot peuple au Canada, c’est comme si on prononçait je ne sais trop quelle impertinence, presque une grossièreté.
Nous voilà immédiatement sur un terrain d’affrontement infantile, où les propos échangés de part et d’autre en disent long sur les limites de ce pacte confédéral bâclé. Le peuple canadien cela n’existe absolument pas. À moins de ne nommer ainsi que les anciens canayens, dont les Québécois d’aujourd’hui sont les descendants. Le seul mot de peuple ici écorche bien des oreilles et fait se tordre bien des bouches. Tout comme le mot nation.
Il y a obscurément dans la pensée canadienne, comme une volonté farouche qui n’ose pas se présenter comme telle, qui refuse de reconnaitre des groupes pour ce qu’ils sont. On parle de mosaïque, pas de peuples.
Le citoyen soucieux de comprendre son histoire, qui se penche sur notre document constitutionnel, l’Acte de l’Amérique du Nord Britannique, est confondu par les trous immenses qu’il contient.
À commencer par le statut des Premières Nations qui y sont traitées en mineures. Comme si leur présence sur ce territoire depuis douze mille ans était affaire négligeable!
Injustice immense qui dure toujours. Les peuples amérindiens au Canada c’est souvent pire que le tiers monde.
Au XIXe Siècle, les intellectuels, politiciens et penseurs de l’époque, disposaient de tous les éléments permettant d’instaurer au Canada une société plus juste, plus égalitaire au sens noble du mot. Une société qui aurait favorisé le développement d’une puissante nation composite exemplaire. Non seulement pour les Canadiens mais pour le monde entier.
S’ils n’ont pu instaurer un modèle neuf, rompant avec les antagonismes du passé, c’est parce que le rapport de force entre les cultures fondatrices du Canada nouveau était déséquilibré en faveur d’un des protagonistes. Ce qui fait qu’au lieu de créer du neuf dans une nouvelle alliance, on a accouché d’un pauvre compromis fait pour désarmer des adversaires. Qui sont ainsi restés quand même des adversaires, et dont les griefs se sont changés en dépits.
Disons pour faire image, qu’on a voulu faire du bon vin, lequel s’est changé en vinaigre. C’est peut-être pas du mauvais vinaigre, mais ça ne vaut pas du bon vin, c’est imbuvable.
On se disait qu’une mauvaise entente valait mieux qu’une rupture. On espérait qu’avec le temps ce bricolage administratif serait amélioré. Nous savons ce qui s’est passé.
Le Canada et le Québec comme des continents, dérivent culturellement l’un de l’autre, à un point tel qu’aujourd’hui, les deux cultures fondatrices s’ignorent mutuellement.
Il n’y a pas cinquante ans, les velléités forcenées du Canada Anglais d’assimiler les Français d’Amérique étaient si implacables, si odieuses, qu’elles allaient jusqu’à nier aux Québécois l’usage de leur langue dans leurs rues. Les avenues des villes et des villages étaient couvertes mur à mur d’enseignes unilingues anglaises, et les emplois les mieux rémunérés, les plus proches des milieux décisionnels, étaient tous aux mains de la minorité anglophone. Il n’est pas inutile de rappeler ce constat qui est en grande partie la raison d’être du mouvement indépendantiste.
D’autant plus qu’il existe encore et toujours des associations revanchardes et malsaines, des mairies de ghettos qui continuent épisodiquement à faire du foin, du tapage, à nous ennuyer avec des droits que personne ne leur conteste, et qu’ils voudraient afficher partout publiquement comme autant de provocations. On a grand tort de leur accorder quelque place que ce soit dans les médias. Ce sont des fossiles, et à ce titre leur place est sur une tablette dans le backstore du musée de la sottise.
Avec les années soixante, la prise de conscience des Québécois va les pousser dans la voie de la prise en charge de soi. C’est ce mouvement de libération, (appelons-le par son nom), qui s’est amplifié jusqu’à permettre au Parti Québécois en 1976 de prendre le pouvoir. Le premier geste de ce gouvernement autonomiste sera de faire du Français la langue officielle du pays. Il aura fallu une loi (Loi 101) pour imposer aux minorités d’ici la réalité qu’elles se refusaient à accepter depuis plus de cent cinquante ans.
Cela en dit long sur les rapports qu’entretiennent depuis la création du Canada ses deux peuples fondateurs.
C’est ainsi depuis ses débuts, qu’on s’en remet à des partis politiques frileux, qui au fil des décennies gèrent au petit bonheur la chance les destins des peuples d’ici. Reconnaissons honnêtement que le Parti Québécois avec ses prises de positions courageuses, est pour beaucoup dans la nouvelle fierté des Québécois.
N’eut été du Québec qui depuis quarante ans fait la politique canadienne, celle-ci aurait été uniquement affairiste. Au fond le mode de vie du Canada tient aux positions courageuses, humanistes et avantgardistes de tiers partis. Comme l’ancien CCF, ancêtre du Nouveau Parti Démocratique entre autres. Il y a eu aussi des Créditistes, et bien évidemment des Indépendantistes, dont les lois en matière de mœurs politiques font maintenant école. Rendons hommage en passant aux écologistes qui depuis cinquante ans contre malveillance et insultes, influencent les grands partis et leur dicte des pans entiers de leur agenda.
Il y a bien de temps en temps une figure plus noble qui émerge de ce panier de crabes, mais pour l’essentiel du programme politique commun tous partis confondus, le crédo en l’avenir en est un de boutiquiers grands et petits, surtout petits.
Quant au présent c’est à bâiller d’ennui. Sauf préci-sément au Québec et au sein des nations indigènes, où se préparent des lendemains étonnants.
C’est à partir d’une dérive politique dénuée de grandeur que les Pères de la Confédération (il n’y a pas de figure féminine dans cette affaire louche) ont accouché d’un document plutôt navrant qui reprenait timidement sans vraiment les améliorer, les quelques progrès que le Siècle des Lumières avait mis en évidence. Son intention s’appuie sur une idée de progrès économique à saveur marchande sans plus. Le texte fondateur du Canada de 1867 est d’abord une affaire de financiers, bien plus préoccupés de chemins de fer que de progrès humains. Ce n’était pas foncièrement mauvais, mais en le relisant de nos jours avec les yeux de l’époque, nous voyons bien que l’ensemble était vieillot au point d’être dépassé dès sa mise en place. C’est un contrat social (si on veut) entre petits potentats, fait pour gérer des existences de serfs, auxquels on faisait l'aumône d'une liberté de façade. Bas de page (2)
Depuis, toutes les tentatives de réformer cette patente se sont terminées en autant de queues de poissons. Cent ans de débats constitutionnels n’ont rien changé aux antagonismes profonds, d’abord culturels, qui divisent les Québécois et les Canadiens.
Ces méfiances séculaires se sont atténuées sous l’effet de la routine, mais ne se sont jamais changées en une volonté réciproque, sincère et authentique, de faire œuvre commune.
On a pu croire et espérer qu’à force de compromis et de justifications économiques le Canada arriverait un jour à comprendre le Québec.
Il fallait reconnaitre dès le départ que la première entreprise d’occupation territoriale venue d’Europe, de France, étant à l’origine du Canada, elle devait être considérée comme une richesse qu’il fallait à tout prix chérir et préserver. Alors que les adversaires d’hier s’unissaient pour fonder un très grand pays. On m’objectera que dans le contexte de l’époque ce n’était guère possible. Je vous réponds ici qu’en effet ce n’était pas possible. C.Q.F.D.[3]
Qu’il fallait la développer cette province du Québec, au point d’en faire la plus riche entité du Canada, histoire oblige. Ce n’est pas ce qui s’est passé.
Bien au contraire, depuis plus de cent ans, selon les critères de développements canadiens, et non pas québécois, il est admis par tous que la deuxième province la plus populeuse du Canada, la seule qui soit française de tous les états nord et sud américains, est cataloguée comme étant une des plus pauvres qui soit en Amérique.
Si ce n’est pas là un épouvantable scandale je me demande bien ce qu’il vous faut ?
Évidemment on peut se tenir tous les discours lénifiants possibles au sujet des critères qui sont utilisés pour ainsi cataloguer le Québec. Même en faisant la part des exagérations, des partis pris et des dépits, il n’en demeure pas moins qu’il y a dans l’ensemble Canadien, donc aussi dans le Québec actuel, des volontés féroces qui tiennent à ce que le Québec n’évolue pas trop.
Qu’il garde ‘’sa’’ place. Qu’il se conduise de façon convenable et ne dérange pas les autres. Mais voilà, c’est là que le bât blesse.
Le Québec ne veut pas être convenable au goût du Canada. Le Québec se sait différent, veut assumer cette différence et ne veut pas être mis à une place qui ne lui convient pas.
Il veut faire sa propre place, non pas dans le Canada puisque ce qu’on lui demande est dévalorisant, mais bel et bien dans le monde moderne actuel. Dans lequel il sait qu’il peut et va faire sa marque. Le corset de bienséance canadien ne lui convient pas.
Le Québec ne peut plus se contenter d’une vision du monde, d’une façon de vivre, dans laquelle il ne se sent pas valorisé.
Je voudrais quant à moi que la moyenne des revenus des Québécois, de quelques trente milles dollars annuel qu’elle est, passe rapidement à quatre vingt ou cent milles. Je rêve en couleurs me dites-vous?…je ne suis pas réaliste?… Précisément c’est mon cas. Le réalisme canadien ne m’intéresse pas, et je veux rêver en couleurs, en relief, et en multiphonie, parce que c’est ça (et pas seulement ça) qui me drive. Je suis un vrai rêveur moi. Pas un tâcheron de l’ennui, un résigné du quotidien. On ne vit qu’une fois.
Ce que le Canada ne comprend pas, et ce n’est pas vraiment notre problème, c’est que le Québec actuel est si différent de ce que le Canada pense de lui, que le fossé d’incompréhension entre les deux entités sociales et politiques est plus profond que jamais. Au point qu’il ne peut avec le temps que se changer en abime.
Puisque parfois on persiste à brandir des épouvantails en cas d’indépendance, il faut dire ici que le véritable danger qui menace le Canada et le Québec, c’est que cette séparation souhaitée actuellement paisible, si elle ne se fait pas rapidement, pourrait bien avec le temps dégénérer en affrontement que personne ne veut.
Ceux qui pensent et répandent des scénarios apocalyptiques suite à notre indépendance, oublient, aveuglés qu’ils sont par leur parti pris méprisant, que la patience d’un peuple a ses limites. On le voit partout sur la planète.
C’est une chance pour le Canada que les Québécois soient si démocrates, si paisibles dans leurs revendications. Il faut absolument que les Canadiens responsables prennent conscience de la nécessité dans laquelle le Québec se trouve de s’affranchir d’une tutelle qui l’étouffe.
De même il est absolument nécessaire que les Québécois frileux, qui refusent de prendre acte d’une évolution susceptible de déranger leur petite quiétude affairée, prennent conscience qu’il est dans leur intérêt le mieux compris de faire face à l’échéance qui s’en vient, et dont ils seront eux aussi des gagnants.
Ce changement c’est bel et bien l’indépendance. Ils en font partie qu’ils le veuillent ou non.
Au cas ou je n’aurais pas suffisamment insisté pour dire que ce que j’écris ici représente mon point de vue, je voudrais ajouter que l’idée que je me fais actuellement de notre accession à l’indépendance n’est pas coulée dans le béton.
C’est une position susceptible d’évoluer, mais pas d’être abandonnée au profit douteux d’améliorations impossibles. D’accommodements humiliants fait de honteux compromis de dernière heure, au sujet des conditions de la présence du Québec dans un Canada renouvelé.
J’ai quelques amis qui pensent que l’amélioration de notre Condition Humaine ne passe pas seulement par une indépendance quelconque.
Assez c'est assez! Finies les simagrées! Plus de cinquante ans de taponnages, de tergiversations, de promesses non tenues, de rendez-vous manqués, m’ont amplement convaincu de l’inutilité de continuer dans une voie qui nous dévalorise tous.
Il importe que le Canada se renouvelle, évolue lui aussi vers un meilleur état, mais j’insiste pour dire que cette affaire-là sera celle des Canadiens, pas celle des Québécois.
Il fut un temps où le Canada demandait (ceux qui prétendaient représenter le Canada) avec l’air de tomber des nues : ‘’ What does Québec want ? ’’ Il n’y a pas de courant ici au Québec qui demande : ‘’Quossé qui veulent les Canadiens ?’’ Franchement on s’en tape.
Au-delà de l’histoire commune aux Canadiens et aux Québécois, l’idée de changement nécessaire va bien plus loin dans mon esprit que les seuls progrès que le Canada et le Québec peuvent atteindre en s’épaulant mutuellement.
Nous devons également travailler à faire en sorte que nos amis Américains des deux Amériques, et nous en avons beaucoup, comprennent eux aussi notre démarche. Et plutôt que de nous en expliquer, il nous faut susciter chez tous les pays progressistes une curiosité qui nous enrichira tous.
Notre affaire à nous c’est le Québec actuel et celui de demain. Il y a fort à parier qu’au lendemain de l’indépendance il y aura aussi des mises au point qui devront être faites entre Québécois. La politique ne va pas s’interrompre à cause de l’indépendance. Nous avons intérêt à ce que le Canada soit un voisin fiable, empressé, qu’il soit un excellent partenaire bon d’accord ! Nous partagerons cet état d’esprit avec tous nos autres partenaires partout ailleurs, afin que chacun puisse y trouver son compte et son contentement.
Notre façon de vouloir vivre ne regarde que nous. Il paraît que l’ami Willy Lamothe aurait dit un jour qu’il préférait passer toute sa vie incompris plutôt que d’en prendre la moitié pour s’expliquer. Bien dit Willy !
Accident historique cocasse, la devise de l’Angleterre (depuis HenriV 1413-1422) est inscrite partout en français, langue parlée depuis Guillaume le Conquérant qui était Normand. Elle se lit comme suit : ‘’Dieu et mon droit! Honni soit qui mal y pense!’’ Ça c’est la fière devise de gens qui se disent qu’il n’ont de comptes à rendre qu’à leur Dieu et à eux-mêmes. Et c’est la langue Française qui en exprime la force.
Je l’affirme ici, nous nous sentirons bien mieux aussitôt que le Québec aura acquis sa pleine souveraineté.
Les supposées périodes d’incertitudes appréhendées qui nous sont régulièrement resservies par des groupes intéressés à nous maintenir dans un statuquo débilitant, favorables à leurs intérêts, sont aussi insignifiantes qu’elles sont imaginaires. Donc, sans fondements réels.
Elles servent à brouiller les consciences, avides de changements devenus nécessaire à notre épanouissement collectif. Elles ne sont rien à coté des incertitudes actuelles, celles-ci bien réelles, que nous vivons quotidiennement.
Je parle de celles qui font chaque jour les manchettes. Ces sempiternelles chicanes de paliers gouvernementaux qui nous abrutissent tous. Qui sont étroitement liées aux conditions actuelles de notre partenariat déficitaire avec le Canada? Le Canada n’est pas une prison, c’est un carcan. Un uniforme mal ajusté qui gêne.
Je ne vois pas en quoi notre accession à la souveraineté pourrait automatiquement, se traduire par des pertes d’acquis humains, plutôt que par des gains. Ceux qui s’aventurent imprudemment dans le maquis de la prospective politique ou économique, feraient bien mieux d’étudier l’histoire, plutôt que de nous servir constamment des ramassis navrants de clichés malsains spéculatifs, qui encombrent depuis trop longtemps le paysage politique québécois.

L’actualité la plus récente fourmille de preuves à l’effet que les analystes de tous poils se fourrent le doigt dans l’œil, sitôt qu’ils s’avisent de prédire une simple croissance économique sur deux ou trois ans.
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À chaque budget, à chaque prévision, ils se trompent. Comment osent-ils venir ensuite nous affirmer avec une impudence qu’il faut fustiger, que notre indépendance se traduira forcément par une catastrophe? Ils n’en savent absolument rien.
Il y a au sein des mouvements autonomistes d’ici les plus convaincus, des voix et pas des moindres, qui pour faire lucides, prétendent que bien évidemment l’accession à l’indépendance va nécessairement passer par une période difficile. C’est un comble de sottise et de niaiserie! Des périodes difficiles nous en vivons chaque jour.
Comment des voix si frileuses, pensent-elles avec de si pauvres arguments, arriver à convaincre les derniers hésitants?
En brandissant le nécessaire esprit de sacrifice qui accompagne les grands changements ?
Non mais de quoi parlent-ils ?
Qu’est-ce que c’est que ces barbotages sémantiques au sujet de lendemains douloureux comme un accouchement difficile? Qui sont ces gens qui viennent ainsi faire du bout des lèvres des prédictions peureuses, qu’ils enveloppent d’une pauvre rhétorique de loosers (en anglais, ce terme de perdants est particulièrement insultant) qui pue les derniers vieux relents de sacristie. C’est tellement bête que c’est insultant pour notre intelligence à tous.
Je suis convaincu que nous avons tout à gagner en devenant indépendant, et le Canada aussi. C’est là la réalité prochaine que nous anticipons. C’est cet état d’esprit qui doit guider notre engagement.
Les dérives alarmantes ne sont que cela. Autant de tentatives d’éradiquer de manière malsaine, le souci légitime des Québécois de se prendre en main. Personne ne trouvera quoi que ce soit de transcendant dans un quelconque statuquo qui, s’il devait être amélioré, serait encore plus affligeant.
Les changements apportés par le vent de notre liberté accrue vont nécessairement, je répète nécessairement, engendrer des prises de consciences nouvelles qui nous seront bénéfiques.
Pas question ici non plus d’affirmer que le processus va être facile.
S’il devait être facile il serait vraisemblablement insignifiant. Pourquoi diable des changements attendus depuis cinquante ans devraient-ils être faciles? Depuis quand la facilité est-elle une notion exaltante ?
Pourquoi et au nom de quelle logique devrions-nous nous contenter d’un changement souhaité par une majorité, qui se traduirait par une dynamique sociale politique et économique mièvre, peu significative?
Nous ne voulons pas changer quat’ trente sous pour une piasse. Nous voulons (et nous allons) prendre la maitrise pleine et entière de nos vies et de nos oignons. C’est-à-dire que nous sommes convaincus, avec les quelques doutes que cela comporte, que les changements voulus vont nous être avantageux, point. À la ligne.
L’indépendance d’une nation n’est pas une niaiserie qui s’articule autour d’un programme convenu d’avance en fonction de petits critères confortables, vaguement rassurants. Et rassurants pour qui?
Ce que je souhaite personnellement pour la suite des évènements, tient au pari gagné d’avance, que cette indépendance va forcément nous apporter beaucoup.
Parce que si ce n’était pas le cas, cette idée chère à tous les êtres fiers, ceux qui font les peuples fiers et les états forts, n’existerait pas.
Pour peu qu’on s’y arrête, l’Indépendance du Québec fait bien plus peur au Rest Of Canada (ROC) qu’elle n’inquiète les Québécois. On sent dans cet acharnement à contrecarrer nos progrès à venir, que c’est le Canada qui n’est pas prêt à cette nécessaire évolution.
Quoi qu’il en soit, là doit s’arrêter notre souci de comprendre ce Canada qui refuse d’évoluer. Ou qui préfère suivre sa propre voie, ce qui est son droit incontestable.
Nous avons notre route à tailler, allons-y.
Depuis quand l’idée d’indépendance serait-elle devenue méprisable, suspecte ?
Depuis qu'elle nous interpelle, nous les Québécois?
En voilà une sottise! La notion d’indépendance serait noble pour tous les peuples sauf nous? Tiens donc!
L’émancipation était pleine de grandeur pour le Canada au XIXe Siècle. Elle l’était pour la France et les États Unis d’Amérique au XVIIIe Siècle, mais elle serait ignoble pour les Québécois au XXIe Siècle ? On se calme!
Cette volonté d’autonomie existe depuis toujours. C’est une constante de l’idée de Liberté. Je trouve inadmissible qu’il y ait encore de nos jours des politiciens, des analystes de bureaux, de pseudo politicologues, de prétendus intellectuels, qui osent venir nous dire que cette idée-là n’est pas pour nous. Qu’elle est nuisible à notre développement, et pourquoi pas carrément malsaine.
Que nous ayons parmi nous des gens qui se prétendent des nôtres, et qui osent tenir un tel discours me remplit de gêne, voire de dégout.
Ce qui m’indispose encore plus c’est qu’ils s’en trouvent pour les appuyer et les porter au pouvoir. Ils sont heureusement de moins en moins nombreux.
Mépriser, ou avoir seulement l’air de mépriser l’idée d’indépendance, celle de souveraineté; traiter avec négligence, la moue aux lèvres la Liberté sous une forme ou une autre, en dit long sur l’intelligence et la sensibilité de telles personnes.
Elles sont parfaitement indignes d’occuper des postes clefs, ou subalternes, au sein de notre société. Il est parfaitement répugnant qu’elles osent briguer les plus hauts postes de notre État.
Le scandale permanent du défilé de ces individus incapables a suffisamment duré. Il est temps de leur montrer la porte. Ils sont les derniers représentants essoufflés, exsangues, de vieux réflexes de colonisés dont nous n’avons que faire. Ce n’est pas la grande idée d’indépendance qui est nuisible à nos intérêts bien compris, oh! que non! C’est bel et bien la présence débilitante de cette cohorte d’impuissants d’un autre âge qui parasitent nos institutions, et fatiguent de leurs discours dégradants nos consciences. Assez c’est assez !
Il n’est nullement besoin d’une révolution pour nous débarrasser de ces nuisances, une élection suffit amplement.
Surtout, que cette volonté d’émancipation qui doit caractériser tous les êtres épris de Liberté, soit inscrite comme article premier de tous les programmes politiques qui prétendent présider aux destinées des Québécois.
C’est valable aussi pour le Parti Libéral du Québec, qui est, ne l’oublions pas, le géniteur de deux partis politiques indépendantistes, le Parti Québécois et l’Action Démocratique du Québec. Un, dit de tendance convaincue, et l’autre de tendance molle.
Un troisième parti, qui a également inscrit l’Indépendance à son programme, celui du Québec Solidaire, en est encore à faire ses preuves.
Bien que son influence soit peu significative elle est grandissante, et tente d’occuper le champ du mécontentement généralisé. Et on l’espère aussi celui des attentes trop longtemps frustrées.
L’ADQ et le Parti Québécois forment une majorité absolue ou presque. D’autant plus que leurs membres sont souvent les mêmes. L’indépendance doit être au-dessus de tous les programmes politiques. Qu’attendent donc les dirigeants actuels pour fondre l’ADQ avec le PQ, quitte à changer les noms des deux partis en un autre plus rassembleur ? Après tout Pierre Bourgault et Gilles Grégoire, qui n’étaient pas vraiment des amis de René Lévesque, ont eu ce courage. Les programmes du PQ et de l’ADQ se ressemblent par bien des points. S’ils ne veulent absolument pas se regrouper ensemble, qu’ils s’allient au moins le temps d’une élection, et qu’ils la fassent cette indépendance qui doit d’abord être celle des Québécois. Il sera toujours temps ensuite de se disputer pour des virgules ou des points sur les I.
Ils font le jeu de leurs adversaires à cause de paragraphes et d’articles de programmes que personne (hormis les membres de ces partis) ne lit.
Nos amis de Québec Solidaire peuvent-ils comprendre cela ?
Pourquoi se servir de l’option indépendantiste pour exercer un chantage à la boite au scrutin, et éparpiller les forces vives du Québec? Sont masos ou quoi? Si on y regarde de près, il est évident qu’un programme politique généreux ne peut trouver son aboutissement que s’il est manifeste au sein d’une société désaliénée.
Le programme politique le plus généreux qui soit demeurera toujours impuissant, lancinant, s’il doit constamment quêter des approbations à des pouvoirs extérieurs. C’est tellement évident qu’on s’étonne de devoir seulement le rappeler.

Julien Maréchal

À suivre au Chapitre Troisième
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[1] Je ne nomme personne, vous les connaissez, ils se connaissent.
[2]C’est très exactement ce que Maurice Duplessis pensait des Québécois dans les années 1950.
[3] C.Q.F.D. Ce Qu’il Fallait Démontrer : expression tirée du monde des mathématiques qui dit qu’une démonstration devient évidente une fois prouvée.
[4] S’ils étaient le moindrement sérieux, au lieu de faire des incantations, ils planifieraient cette croissance et atteindraient leurs objectifs rationnellement. Mais cela n’est pas possible. Ce n’est pas moi qui le dit, mais eux mêmes. D’où leur vient alors leur assurance? J’sais pas!