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vendredi 27 juin 2008

Le Rapport Bouchard-Taylor (3)

Le 26 juin 2008
Suite du 24 juin et du 19 juin 2008

Réponse au rapport Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables.
Suite (3)

Voir le rapport sur le site www.accommodements.qc.ca

Avant que ce rapport, remarquable entre tous ceux qui sont sortis ces dernières années, ne soit relégué aux oubliettes, il convient de s’y intéresser autrement qu’en en faisant une analyse négligente. Ne serait-ce que par respect pour les citoyens d’ici qui ont payé de leur poche les millions qu’on y a investis. 
La plupart des commissions d’enquêtes chargées d’étudier les problématiques qui débordent le cadre de la simple actualité, sont d’une grande utilité. Il est regrettable de voir certains de ces rapports être tablettés sans que les autorités ne leur accordent toute l’attention qu’ils méritent.  
Surtout lorsque ces mises au rancart prématurées sont le fait d’opportunismes politiques. Il y a eu dans le passé des études qui ne valaient pas le papier sur lequel elles étaient imprimées, mais le rapport de la Commission Bouchard-Taylor mérite un bien meilleur sort.  
C’est une lecture passionnante qui vaut le détour, et ce que cette lecture contient d’irritant ne lui enlève rien de sa saveur toute polémique. Pour une rare fois où on nous invite à réfléchir sur un propos controversé traité avec intelligence, il faut avoir aussi cette intelligence de le lire avec ouverture, et considérer que ses conclusions maladroites, ses errements sont porteurs d’ensei-gnements utiles.
D’ailleurs les commissaires disent dans leur rapport qu’ils sont conscients des limites de leur mandat, et ils proposent entre autre démarche, que le gouvernement, dont c’est le job de gouverner, prenne ses responsabilités et continue l’effort de réflexion qu’un si vaste sujet commande.

Je remarque, comme tous les citoyens que la problématique des accommodements raisonnables interpelle depuis des lustres, que ce qui saute aux yeux dans ces revendications, est qu’elles émanent essentiellement de groupes religieux. La plupart des demandes faites au nom de droits laïques, civils, comme les exigences de parité salariale entre hommes et femmes, ont suivi depuis 50 ans la filière politique ’’normale’’, et la mise à jour des infrastructures publiques nécessaires aux handicapés physiques, afin qu’ils puissent jouir de leurs droits de citoyens, se continue avec comme seules contraintes les budgets requis pour leur faciliter l’existence au lieu de la leur compliquer.  
C’est ainsi qu’il a fallu refaire les trottoirs, réserver des places de stationnement, installer des rampes pour fauteuils roulants, modifier les autobus et le matériel d’accès aux bâtiments publics et privés.

Bref tout le monde a pu constater depuis plus de 30 ans, que notre société s’est engagée dans une démarche de respect des différences, du moment que celles-ci étaient raisonnables, et surtout que cette démarche-là était économiquement et socialement profitable. 
Parce que bien évidemment dans nos sociétés où les considérations économiques dictent tout, c’est l’argent qui décide.Il valait mieux en effet permettre à tous nos éclopés, handicapés, et victimes d’accidents, d’être en mesure de se prendre en main, plutôt que de devoir faire subir la charge de leur bien-être au quotidien, à l’ensemble de la société. 
On a découvert avec le temps et les investissements, que loin d’être des frais morts, ces mises à jour des infrastructures avaient des effets positifs sur les finances publiques et privées. Nos handicapés, temporaires ou permanents, peuvent maintenant jouer des rôles très utiles, et leur apport à la société prouve que les investissements consentis pour les accommoder valaient largement la chandelle. Question de dignité pour les citoyens qui en bénéficient au premier degré certes, mais bénéfice aussi pour toute la société qui en profite.

Mais qu’en est-il des demandes d’accommodements qui émanent de groupes religieux, et qui ont des exigences basées sur une lecture du Monde qui tient de l’irrationnel ? Que vient faire la raison dans cette déraison ?
Accommoder des gens qui ont des exigences à la limite de la férocité parfois, sous des prétextes de signes religieux et uniquement de cela, m’apparait comme indéfendable et irrecevable au premier chef. Je nuancerai plus loin. Pour le moment, puisque ce qui fait problème dans la dérive des accommodements est le religieux, examinons cet aspect en nous situant sur le terrain de la société laïque et civile que nous défendons. Tout en tenant compte de certains critères à caractère hautement humain, comme ceux de fournir des services religieux dans les hôpitaux par exemple, pour des malades en fin de parcours.
 
Ne nous laissons pas intimider par les réclamations de gens qui pratiquent des religions exclusives, et qui exigent d’être inclus contre toute logique, dans une société civile dont ils contestent (ou méprisent) de toute évidence le caractère laïque. 
La société civile pour être accueillante rappelons-le, exige de ses membres qu’ils participent activement à son élaboration. Cette participation postule que chacun a le devoir de modérer ses exigences, et de ne pas considérer l’espace public comme une sorte de terrain commun où tout et son contraire est permis. S’il fallait que l’espace public soit uniquement le lieu de toutes les revendications, y compris les plus féroces, les plus délirantes, il porterait le nom de champ de bataille. Il serait constamment rouge de sang. 

Bien que le rapport Bouchard-Taylor ait dégonflé la baloune de la crise des accommodements, en démontrant statistiques en main, que cette crise-là était un dérapage médiatique, il n’en demeure pas moins que les réclamations les plus intransigeantes, susceptibles à la limite du judiciaire, émanaient de groupes ou d’individus qui prétendent imposer leur particularisme religieux partout dans notre société, au vu et au su de tous et de toutes. 
S’il arrive parfois que certaines demandes soient motivées par des considérations personnalisées, qui expriment une véritable atteinte à des droits, il n’en demeure pas moins que beaucoup de ces exigences reflètent une éducation typée, autoritaire, presque toujours exclusive, qui refuse de tenir compte de la susceptibilité d’autrui, tout aussi valable que la leur. 
En somme si les médias ont dérapé, c’est à cause du caractère religieux de la plupart des demandes qui interpelaient les journalistes. Ces professionnels de l’information connaissent la charge émotive inhérente à tout ce qui est religieux. Ils auraient dû être plus prudents avec leurs manchettes. Mais comment résister à des sujets qui font vendre de la copie ? 
Au-delà des exigences de l’objectivité journalistique il y a les impératifs de la rentabilité d’une entreprise. C’est humain.

Ceux qui ont des exigences religieuses qui tiennent à la pratique de rituels ou à l’affichage de signes religieux (ostentatoires), confondent leur liberté avec un sentiment d’appropriation du domaine public, qu’ils veulent investir abusivement, et qui ne leur appartient pas à eux seuls. 
L’idée même d’espace public s’oppose à celle d’occupation autoritaire de son enceinte.Puisque les croyants qui pratiquent une religion sont si certains de leur a priori intérieur, et qu’ils veulent ainsi témoigner de leur foi en dieu, qu’ils commencent par suivre l’exemple de leur déité, qui jamais ne se manifeste dans le visible, et préfère depuis le commencement des temps habiter la conscience de ses créatures, fidèles ou pas. 
Si le dieu tout puissant des croyants s’accommode de rester discret jusqu’à l’invisibilité, et au silence millénaire, et dont la vision du Monde qu’il propose témoigne de sa présence, ses fidèles devraient eux aussi suivre son exemple, et cesser d’ennuyer tout le monde avec des réclamations au sujet de pratiques ritualisées jusqu’à la simagrée. 
Si nous vivions dans un système politique qui niait la liberté de conscience je comprendrais et défendrais le droit des gens à penser selon leur conscience, et à l’exprimer. L’affichage publique dans un tel cas, de particularités vestimentaires ou autres, s’inscrirait dans l’expression d’une contestation légitime. Mais pour ce qui nous préoccupe ici, c’est loin d’être le cas. Nos chartes des droits et libertés, nos constitutions sur lesquelles s’appuie notre légitimité d’exister, insistent toutes sur le droit de penser et de vivre sa religion. 
La liberté de conscience est protégée dans notre pays.Sauf, là où cet exercice, qui est un droit, exige d’être un droit absolu. Il importe, faut-il le rappeler, que l’exercice d’un droit pour être légitime, procède du respect de la Chose Publique. Ce qui est contraire au droit des gens en général affecte les droits des individus en particulier. La liberté de conscience, comme son nom l’indique, est une liberté intérieure avant tout. Du moment que cette liberté-là n’est nullement brimée et qu’elle peut s’exprimer dans les lieux qui la représentent, sans qu’elle cherche à s’imposer à d’autres consciences tout aussi susceptibles sur leurs droits, les gens libres que nous sommes, toutes religions et athéisme confondus, doivent se garder comme on dit par chez nous, cette petite gène, qui vous empêche d’aller ennuyer vos voisins avec vos pratiques et vos manies personnelles.
 
Les dieux, tels qu’ils sont représentés dans toutes les religions, se fichent parfaitement et totalement des accoutrements, vêtures, amulettes et grigris que les fidèles inquiets et superstitieux s’accrochent, qui au cou qui au poignet, pour témoigner de la puissance qu’ils adorent.  
Dieu nous ayant, selon ces religions intransigeantes, créé à son image et à sa ressemblance, est vraisemblablement (peut importe sa forme supposée) nu comme un ver, et ne s’en porte pas plus mal que tous les êtres vivants qu’il a créés, et qui vivent également tous nus, sauf les humains. À plus forte raison les dieux se fichent des rituels et simagrées qui veulent sous peine de mort distinguer tel croyant de tel autre.

Dans l’ancien monde qui s’estompe un peu plus chaque jour sous nos yeux, les sociétés vivaient refermées sur elles-mêmes, et la religion après la langue, remplissait un rôle identitaire qui assurait la cohésion sociale. La religion n’était pas la seule à remplir ce rôle dans les sociétés anciennes, mais elle occupait, à tort ou à raison, une bonne place dans l’expression populaire qui faisait la culture. 
Si la religion locale cimentait la société qu’elle investissait et représentait, elle dressait les unes contre les autres toutes ces sociétés refermées sur elles-mêmes et qui s’entretuaient toutes, du moment qu’elles se rencontraient.
À commencer par MM. Bouchard et Taylor, les gens sensés savent que les signes extérieurs religieux ne sont pas anodins. Ils témoignent de projets discutables sur le plan de la conscience, et leur visibilité doit être tenue sous la coupe, j’allais dire sous la poigne bienveillante et sévère du pouvoir civil. Le seul à pouvoir accommoder tout le monde, et le seul capable d’arbitrer les conflits. 
Autant je suis favorablement impressionné par le rapport, autant je suis déçu par certaines de ses conclusions et recommandations. Il m’apparait que les commissaires, soucieux de faire œuvre pédagogique, ont voulu comme on dit, être plus catholiques que le pape. Les religions, du moins celles qui se targuent d’universalisme, ont eu 10,000 ans pour discipliner la violence humaine et la changer en harmonie universelle, ce qui était leur projet de départ. Elles ont toutes failli à leur idéal rassembleur universel, et toutes ont sombré à des degrés divers dans le refus de l’autre. Toutes se sont vautrées et se vautrent encore et encore dans les violences les plus atroces qui soient. 
Au XXIe Siècle ce qui caractérise toujours les antiques religions, est leur exclusivité indomptable. Leur refus dogmatique de l’autre. Leur totale incapacité à favoriser une paix générale quelconque. Les religions, particulièrement les monothéistes, sont toutes toxiques. Au XXIe Siècle, les religions n’ont plus qu’un seul devoir, puisqu’elles continuent à subjuguer tant de consciences, c’est celui de la discrétion la plus absolue, et la plus respectueuse de l’ordre civil qui leur permet encore d’exister. Au temps de leur puissance, ces mêmes religions qui viennent aujourd’hui par la voix de certains de leurs adeptes, réclamer le respect intransigeant de leur dignité formelle, n’ont pas eu envers les autres ces égards qu’elles exigent maintenant pour elles. 
Il est rafraichissant de constater que parmi les mémoires soumis à la Commission Bouchard-Taylor, beaucoup émanaient de groupes religieux modérés, qui mettaient en garde les commissaires contre les demandes abusives de certains de leurs coreligionnaires. Il faut les écouter puisque au sein de leurs communautés, ces groupes représentent la majorité tranquille, silencieuse, soucieuse de vivre sa foi sans indisposer les autres. Ajoutons que ce qui alourdit la gestion des problèmes d’ici, est que le Québec faisant toujours partie du Canada, voit ses lois constamment tiraillées entre les deux pouvoirs antagonistes qui se disputent toujours l’adhésion des citoyens.

Lesquels selon leurs gouts, leurs couleurs, plus souvent sous l’effet de leurs humeurs passagères, expriment dans leurs revendications leurs seuls intérêts du moment. Et pour arriver à leurs fins naviguent de l’un à l’autre pallier gouvernemental. Quand ils n’ont pas gain de cause en s’adressant aux tribunaux québécois, ils s’adressent aux tribunaux canadiens. Il s’ensuit un climat de confusion qui tient au caractère particulier de la place que le Québec occupe dans la fédération canadienne. C'est une situation malsaine à tous points de vue. C’est un état des choses qui entretient l’incohérence dans les prises de décisions, et qui exacerbe les replis identitaires. 

Le Canada est bien connu pour avoir depuis 50 ans favorisé ce communautarisme qui lui interdit toujours de se considérer comme une véritable nation. Pathos maladroit que l’on retrouve dans l’expression ''mosaïque canadienne''.
 
Ce qui n’est pas le cas au Québec, pas plus qu’aux USA, en France, en Angleterre, en Espagne, en Italie, au Portugal, et dans les pays européens, où la nation singularisée par une langue particulière, cimente les liens entre citoyens. Un Québec indépendant aurait les coudées plus franches et serait bien mieux à même de favoriser l’intégration à sa société de tous ses citoyens, quels qu’ils soient.

D’autant plus que sa langue française, unique en Amérique, lui confère une identité parfaitement originale. Un Québec Indépendant à la croisée linguistique de l’Europe et de l’Amérique, disposera d’un atout majeur dans la place qu’il veut, peut et doit se tailler dans le concert des nations du Monde.
Quitte à se faire contredire par son vis-à-vis anglophone et fédéraliste, dont la marque préférentielle pour le Canada est manifeste dans la trame du rapport, Gérard Bouchard à titre de souverainiste aurait pu faire état en insistant pourquoi pas, de sa préférence politique. Je comprends qu’à l’intérieur de son mandat, alors que le gouvernement qui l’a engagé est fédéraliste, il se devait d’être modéré. Au point de mettre totalement en veilleuse son option politique? 
Je ne peux pas parler pour lui. Il y a dans cette attitude d’un indépendantiste notoire, quelque chose qui indispose.Un peu de dissidence indépendantiste et d’affirmation en ce sens aurait mieux reflété l’état réel du Québec dans le Canada. C'eut été aussi faire preuve de courage.
Espérons que lorsqu’il s’exprimera sans la contrainte de son mandat de commissaire, M. Gérard Bouchard le citoyen, saura mieux se situer politiquement. Quant à M. Charles Taylor on sait à quelle enseigne il loge. C’est son droit.
Reconnaissons toutefois que les commissaires sont tous les deux d’accord pour que le Français langue officielle, soit renforcé au Québec.
C’est bien, mais c’est timide, insuffisant. Bref c’est trop peu.
Oui à la liberté de conscience, oui à la liberté de pratique religieuse, non aux intrusions du religieux dans la sphère civile.

Vive le Québec libre, ouvert, et laïque !

‘’ Ce qu’on donne aux méchants toujours on le regrette. Pour tirer d’eux ce qu’on leur prête Il faut que l’on en vienne aux coups, Il faut plaider, il faut combattre. Laissez-leur prendre un pied chez vous, Ils en auront bientôt pris quatre.’’ 
La Lice, ses petits et sa compagne.
La Fontaine
 
Julien Maréchal




lundi 23 juin 2008

Le rapport Bouchard Taylor est là

Rapport Bouchard Taylor sur les accommodements raisonnables.
Suite du 19 juin 2008
Voir le rapport lui-même au site www.accommodements.qc.ca


Nous sommes à la fin de juin 2008. Le rapport Bouchard Taylor sur la commission du même nom est sorti dernièrement, et les réactions n’ont pas tardé. Globalement elles sont négatives, parfois nuancées, et pour la plupart, presque toutes, marquées du sceau de l’opportunisme. Beaucoup de commentateurs, et pas parmi les plus sots, avouent candidement que leur réaction s’appuie sur une lecture extrêmement partielle du texte du rapport qui ne comprend pas moins de 350 pages.

Au risque d’énoncer ici des évidences, je soulignerai que ce rapport est cohérent, fait par des professionnels compétents, et bien que MM. Bouchard et Taylor, à titre d’intellectuels renommés n’aient fait là que le travail pour lequel ils avaient été engagés, on doit les remercier de s’être donné tant de peine, et d’avoir pris le temps qu’il fallait pour proposer un document honnête. A ce titre si le rapport a droit comme ses auteurs à l’estime des honnêtes gens, il doit être critiqué avec la même honnêteté intellectuelle. Autant dire ici sans gêne de se tromper, qu’il contient des irritants qui dénotent (pour ne pas dire qui trahissent) chez les auteurs un et même plusieurs parti-pris, dont quelques-uns s’expliquent par les personnalités en cause. Alors que d’autres sont extrêmement troublants, voire choquants.

Sautons immédiatement l’épisode loufoque des déclarations sensationnalistes du Journal ‘’The Gazette’’ de Montréal, qui n’en rate pas une quand il s’agit de mal faire, et qui a voulu pervertir le débat, en faisant paraitre des manchettes insultantes pour les Québécois francophones qui forment la majorité au pays du Québec. 

Chose qui agace depuis toujours cette feuille notoirement francophobe et raciste. Ses dirigeants, donneurs de leçons, n’ont pas eu cette décence élémentaire d’attendre que les auteurs du rapport sortent leur document pour, plusieurs jours avant cette sortie, en publier des extraits. Lesquels extraits, comme il fallait si attendre de la part de ces gens mal intentionnés, avaient l’air de jeter le blâme sur la majorité francophone du Québec. 
Jugée sommairement ainsi comme étant majoritairement intolérante, et sur le dos de laquelle devait retomber tout l’odieux (si odieux il y avait) d’un état de chose qui fait malaise ici comme ailleurs.

À savoir l’accueil et l’intégration des immigrants et le sort fait aux minorités. Notons en passant ici que le Journal ‘’The Gazette’’ est depuis toujours la voix de toux ceux qui ne se sont jamais intégrés au Québec Français.  Bien qu'il soit disparu de l'actualité, le Parti Égalité, ''défenseur'' des droits (lire ici des privilèges) de la minorité anglophone, finira bien un jour par renaître de ses cendres, pour entreprendre encore sa croisade contre le Français envers lequel ses membres rétrogrades entretiennent une haine viscérale.


La rédaction de cette feuille comporte néanmoins en son sein quelques exceptions pour faire bonne figure et donner le change, mais le ton de ce quotidien est carrément rhodésien quand il parle de façon condescendante et méprisante des Québécois. Le Monde entier sait que les Québécois sont les gens les moins racistes de la planète. Ces voix anglophones frustrées, qui ne représentent qu’elles-mêmes, persistent en dépit de toute intelligence, à publier des articles dont l’unique but est de tenter de déstabiliser les Québécois, en les faisant passer pour ce qu’ils ne sont pas. 

Oser ainsi donner des leçons de tolérance à quiconque quand ont est anglophone, canadien de surcroit, alors que les peuples issus de la Perfide Albion sont parmi les plus racistes de la Terre depuis des millénaires, faut avoir du culot. Le ridicule ne tue pas. 
Il faut donc éviter de se colleter avec ‘’The Gazette’’ puisque ce sont eux vraiment les racistes d’ici et les seuls vrais intolérants. Ce sont de grossiers manipulateurs, des menteurs qui se vautrent dans la propagande malsaine, et à qui on ne doit jamais accorder plus d’importance qu’ils n’en méritent. Oui en effet nous avons nos racistes, oui nous sommes embarrassés d'intolérants, et ils travaillent au journal ‘’The Gazette’’. Le journal ‘’The Gazette’’ est une immonde feuille de chou, un torchon, donc passons. Sa place est dans la poubelle au recyclage. Malheureusement cette publication haineuse est lue par une majorité d'allophones qui arrivent ici convaincus que l'anglais domine comme langue. Ils lisent donc ''The Gazette'' lequel journal est distribué gratuitement dans d'innombrables restaurants, de même que dans les collèges et universités, et ainsi pénètre profondément la psyché des nouveaux arrivants. Ses journalistes entretiennent la haine des francophones, et se font continuellement passer pour des victimes de l'intolérance française en Amérique. Un comble de perversion, de méchanceté et de manipulation.

Revenons au rapport des commissaires Gérard Bouchard et Charles Taylor.J’ai lu ce rapport dans sa version intégrale. Je l’ai trouvé fort intéressant, très instructif, rempli de détails quant au traitement que les médias font subir aux évènements. Cette partie du rapport qui jette une lumière crue sur la responsabilité des médias, quant aux causes de la crise des accommodements est lumineuse. Elle replace des évènements ayant fait l’actualité dans le passé dans leur contexte, et remet les choses dans une perspective éminemment plus juste. 

Les commissaires Bouchard et Taylor, appuyés par une équipe de recherchistes chevronnés, ont fait là du bon boulot. Toutefois, cette crise des accommodements, pour amplifiée qu’elle a pu être jusqu'à l'exagération, signifiait quelque chose du seul fait de son existence. Peu importe que le débat sur la place à faire aux immigrants ici comme ailleurs ait été dénaturé par des médias dont c’est le gagne pain que de faire des scandales. 
On peut certes déplorer que les médias de temps en temps dérapent, pour ma part cela ne m’étonne pas outre mesure. Si la Commission Bouchard Taylor n’avait comme résultat pour l’avenir que d’avoir su nous mettre en garde contre ces dérives médiatiques malsaines, elle aurait droit à notre reconnaissance. Cependant je dois ici à mon tour déplorer que cette même commission ait elle aussi dérapé. Pas tant dans son analyse de la situation des immigrants face aux citoyens d’ici et vice-versa, que dans ses conclusions et recommandations. La bêtise disait Gustave Flaubert, consiste à conclure. 

Je reproche donc aux commissaires Bouchard et Taylor, qu’après avoir fait un excellent travail d’analyse d’une situation appréhendée de conflit qu’ils ont su assez finement décortiquer dans ses mécanismes, ils en soient arrivés à des recommandations qui contredisent leur propre analyse.
Il est probable que mon analyse, venant d’un quelconque citoyen, moins bête qu’un autre, pourrait éclairer ces messieurs. Las, je sais fort bien qu’ils ne liront jamais mon texte. Ce pourquoi je le mets sur Internet en souhaitant que d’autres québécois en prennent connaissance. Ceci est ma contribution au débat passionnant que ce rapport nourrit.
Je remarque tout d’abord que le choix des deux commissaires est en lui-même assez révélateur de son esprit mi-figue mi-raisin. On a pris un souverainiste indépendantiste québécois notoire, auquel on a jumelé un fédéraliste canadien tout aussi notoire. C’était déjà provoquer, plutôt que de tenter une pédagogie civile, dans laquelle le débat sur l’indépendance du Québec aurait été le fait des citoyens, plutôt que celui des commissaires. 
Il était inévitable, voire souhaitable, que la commission itinérante qui s’est déplacée aux quatre coins du Québec, soit inondée de témoignages, de mémoires, qui devaient faire état des inquiétudes légitimes de la majorité francophone. Le contraire aurait été étonnant face aux défis qu’elle a à surmonter dans la sauvegarde de son identité. Et surtout dans l’amélioration de sa culture générale enrichie de nombreux apports extérieurs. Dans ce domaine, je l’affirme ici hautement, le Québec non seulement n’a de leçon à recevoir de personne, je parle ici du Québec Français, mais peut être cité en exemple dans le Monde entier, sur ce qu’il y a de mieux à faire lorsqu’il s’agit de préserver les droits de la majorité et ceux des minorités. Les maladresses des commissaires reflètent surtout leurs soucis personnels de se situer, tant le souverainiste que le fédéraliste, dans le contexte canadien. 

D’autant plus que cette commission n’a suscité aucun intérêt ailleurs au Canada. Preuve que cette problématique-là est bien québécoise et pas du tout canadienne. Or s'il y a un ailleurs qui aurait besoin de s'interroger sur ses travers d'intolérance raciste c'est bien le Canada Anglais. 

Au pays du Québec on a l'intelligence de se regarder, de se parler, de se critiquer. Certes au cours des audiences de la commission Bouchard Taylor il y a eu des défoulements, mais cette thérapie collective fut, est, et sera salutaire, enrichissante. Encore une fois, les québécois sortent grandis de cette expérience d'examen général. Insister, comme l'ont fait certains commentateurs trop prompts à discréditer la commission à cause de quelques témoignages discutables, sur des travers parfaitement locaux, absolument anecdotiques, ne fait que discréditer leurs auteurs.

Dans l'ensemble la Commission Bouchard-Taylor reconnait dans son rapport que les québécois sont accueillants, très ouverts à l'immigration, parfaitement respectueux des autres cultures, et résolus à préserver leur identité collective. En somme la Commission Bouchard-Taylor fait le constat clinique d'une société en santé qui s'interroge légitimement, comme toute société adulte, sur ses problématiques. 

Ce sont les conclusions du rapport je le répète ici, qui sont bancales, pas le rapport, et encore moins la société québécoise. Au fond c'est Gérard Bouchard le souverainiste et non pas l’intellectuel, qui s’est fait avoir par Charles Taylor non pas l’intellectuel, mais le fédéraliste. Je n'en veut pour preuve que depuis que le rapport est sortit, M. Charles Taylor pourtant signataire, ne s'exprime pas du tout, et laisse son confrère se débrouiller avec les critiques. Fi de la rigueur intellectuelle donc. Pas trop trop édifiant comme attitude, et pour ce qui est de la solidarité dans la tempête, ce pauvre Charles Taylor fait ici bien piètre figure. Mais c'est son affaire. Revenons au rapport et à ses conclusions.

L’affaire m’apparait comme étant plutôt cocasse si on ne s’en tient qu’aux deux commissaires. Elle est beaucoup plus déconcertante si on constate le sort qui est fait à la majorité française du Québec. Les portes-parole les plus respectés et les plus éclairés de chez nous, ont raison de dénoncer ce poids de la responsabilité des accommo-dements, que les commissaires ont voulu, maladroitement peut-être, mettre sur le dos de la majorité francophone.


Avoir réinvestit leur discours du concept éculé de canadien français, et s’être ainsi enfargés dans les fleurs du tapis de la sémantique politique québécoise, ne plaide pas trop en faveur de leur capacité de jugement. Comme quoi quand on est partisan d’une cause il vaut mieux défendre celle-ci et le faire sincèrement, plutôt que d’essayer de ménager, comme ils l’ont fait dans ce débat, le chou de la discorde linguistique, la chèvre de l’appétit des accommodements, le loup des fauteurs de troubles, le berger de la politique qui n’en peut mais, d’essayer de comprendre une situation complexe, et qui s’arrache les cheveux de désespoir, incapable qu’il est d’agir.

Le tout sous l’œil goguenard des observateurs étrangers qui restent perplexes à juste titre devant un débat, une problématique, aussi surréaliste. Ils sont fous ces Québécois! N’empêche, ils sont vachement sympathiques.


J’aime autant vous dire qu’ailleurs dans le Monde on ne prend pas autant de précaution qu’ici face à des problèmes semblables. Dans les Balkans, on l’a vu depuis vingt ans, la solution aux problèmes culturels, c'est le mur aux fusillés, le charnier aux opposants, les expulsions massives dites de nettoyages ethniques des mécontents de toute sorte. Et que ceux qui ne sont pas contents aillent se faire voir ailleurs. Comme au Québec par exemple ? Pourquoi pas ? C’est le pays par excellence des gens accommodants, celui des braves gens, pas trop regardants sur la couleur des mains de ceux qui viennent réclamer à leurs portes, une protection contre la brutalité de leurs semblables chez eux. 

En y regardant bien, les Québécois si bonasses d’ici, verraient bien que parmi ces réfugiés aux yeux remplis de larmes, il s’en trouve plusieurs qui ont les mains rouges du sang de leurs semblables. Méfiez-vous de ceux qui se posent en victimes et qui réclament à grands cris le respect de leurs droits. J’en ai vu dans ma vie des vraies victimes d’exactions. Elles étaient toutes silencieuses, modestes dans leurs attentes, reconnaissantes de l’accueil qu’on leur faisait. Contentes d’avoir échappé à un sort funeste. Il n’y a qu’au Québec que la majorité accepte ainsi de se faire faire la leçon par de grandes gueules qui ailleurs seraient tout simplement exterminées.

Tout cela pour dire simplement ici que c’est précisément parce que nous sommes des gens raisonnables qu’il faut refuser de se laisser intimider par des abuseurs. Nous n’avons pas choisi, pour régler nos différents, les voies de la violence et de la brutalité. Nous sommes des gens paisibles et civilisés et nous devons sévir avec justice, contre ceux qui cherchent à nous entrainer dans des débats malsains, comme il s’en trouve précisément dans de nombreux pays desquels émanent des demandeurs d’asile. Nous les recevons avec bonté et humanité. Qu’ils se gardent bien de venir nous insulter. Nous leur demandons de s’adapter à nos us et coutumes. C’est légitime et parfaitement honorable, pas du tout extravagant, et certainement pas intolérant. 

Avec le temps, comme nous en avons la saine habitude depuis des siècles, nous enrichirons notre culture de ce que les autres ont de meilleur à offrir. C’est une affaire de temps et de patience. Très peu une affaire de droits farouches susceptibles et blessés.La fausse crise de perception des accommodements raisonnables dénote un vrai malaise, et c’est là tout le mérite de la Commission Bouchard Taylor que de l’avoir mis en évidence.
À suivre…Les choses iront bien mieux aussitôt que le Québec sera indépendant. 
Bonne fête nationale à tous.24 Juin 2008
Julien Maréchal

jeudi 19 juin 2008

Le rapport Bouchard Taylor

La commission Bouchard Taylor

Pourquoi, Gérard Bouchard, n'a-t-il pas dit dans son rapport que le premier des accommodements raisonnables était l'indépendance des Québécois ?

La suite au 23 Juin 2008, veille de la Fête Nationale des Québécois.

Julien Maréchal

jeudi 8 mai 2008

Québec Troisième Round (3)

L'indépendance du Québec.

Nouveaux développements, janvier 2010.

Les informations contenues dans ce chapitre datent de février 2008. Depuis, le Gouvernement Canadien, Conservateur sous la gouverne de Monsieur Stephen Harper depuis 2006, a du faire face à la crise économique, et pour ce faire a choisi de relancer les déficits qui étaient disparus depuis presque une décennie. Au moment où j'écris cette note on attend un déficit annoncé pour 2009 de plus de 56 milliards de dollars. Ce sera sans doute plus encore en 2010.
Quant au Gouvernement Québécois, il a lui aussi renoué avec les déficits, et annonce de son coté une série de budgets déficitaires qui devraient se poursuivre jusqu'en 2014. On parle ici de quelques 14 milliards en tout qui s'ajouteront à la dette du Québec, comme les déficits du Gouvernement Fédéral s'ajouteront à la dette canadienne. Mis à part les chiffres de ma démonstration
telle qu'elle suit, le rapport de force financier lui ne change pas. En fait en restant dans le Canada, le Québec voit chaque année diminuer son poids d'influence dans le Canada, et sa dépendance augmente.

Suite du 1er avril 2008 (2),
Et du 18 février 2008 (1)

Québec Troisième Round (3)


Chapitre Troisième

Parlons d’argent

'' Si l’argent est le nerf de la guerre, c’est aussi le sang de la paix !''
C’est moi qui le dis.

Nous allons parler d’argent, de picaillons, de grisbi, de fric, de bacon, de bidous.
C’est un tout petit chapitre, suivi de celui de la dette, rempli de détails croustillants.
Attardons-nous sur les avantages liés à l’émancipation politique du Québec, et ne venez surtout pas prétendre que les questions d’argent ne vous intéressent pas bande de petits menteurs ! Depuis que je suis né et que je vous fréquente c’est votre principal sujet de conversation. Alors soyez attentifs et suivez la démonstration du monsieur.
Les avantages sont nombreux.
Je vous en signale ici quelques-uns en comparant les budgets actuels du Québec, de l’Ontario et du Canada. Et l’effet bénéfique qu’aura par la suite, le rééquilibrage des forces financières de l’espace économique commun, en notre faveur.
Comment cela va-t-il se traduire ?
Ici une démonstration salutaire de l’effet que font les chiffres sur l’esprit des citoyens quand on les aligne.
Loin d’être ennuyeux, les sujets argents, budgets, revenus et dépenses, sont trop importants pour être laissés aux seuls comptables.
Regardez bien !
Au moment où j’écris ces lignes, et sans m’enfarger dans des détails, je vais comparer la puissance relative des trois plus gros gouvernements du Canada.
À commencer par le budget du gouvernement fédéral Canadien, qui se situe à hauteur de 220 milliards de dollars pour l’année 2006-07. J’arrondis au dixième près pour ne pas surcharger ma démonstration. (Voir à la fin du chapitre la note 1).
( Note du 8 mai 2008 : Au moment où je publie ce chapitre écrit d'abord en 2006, les budgets comparés ici ont augmenté de 2 à 4 %. Les coffres du Gouvernement Fédéral Canadien débordent, et la pertinence de ma démonstration s'en trouve renforcée.)
Je reprends...
Quant au budget de l’Ontario, province la plus riche, la plus populeuse et la plus puissante, il se situe un peu au-dessus des 95 milliards de dollars. Celui du Québec, est à hauteur de 60 milliards de dollars. On parle ici de budgets annuels bien évidemment.

Pour saisir la pertinence politique de cette démonstration éminemment significative, il faut savoir que pour l’Ontario c’est le gouvernement fédéral Canadien qui récolte les impôts pour les deux paliers de gouvernement, et qui en refile la part qui lui revient au gouvernement de l’Ontario. Cette province fait ainsi l’économie d’une lourde bureaucratie. C’est la fonction publique fédérale Canadienne qui opère les levées de fonds.
Quant au Québec, c’est sa propre fonction publique qui fait cette collecte pour son gouvernement, alors que c’est la fonction publique fédérale qui ramasse les fonds pour le gouvernement fédéral, par le billet de son ministère du revenu, sur le territoire du Québec.
Nous avons donc ici, (et le cas du Québec est unique dans la fédération canadienne) deux ministères du revenu pour ‘’gérer’’ nos vies. C’est un de trop. C’est pour cela que les Québécois doivent remplir non pas une, mais deux déclarations d’impôts chaque année.

Une pour le Fédéral et une autre pour le Québec. Je pense ici, permettez-moi de vous le dire, que la disparition de cet irritant est à elle seule, une fichue de bonne raison pour voter Oui à l’indépendance du Québec. Attendez s’il vous plait, ne vous sauvez pas au moment où cela devient fascinant.
Le gouvernement du Québec collecte donc ses fonds sur son territoire, et constitue ainsi son budget au fil des ans. Soit pour le moment plus ou moins 60 milliards de dollars canadiens. Dont une partie (un peu plus de 4 milliards) par le biais d’un mécanisme compliqué qui porte l’affreux nom de péréquation, provient du gouvernement fédéral qui la lui refile. Ce n’est pas le seul mécanisme de transfert de fonds. Il y en a 5 au gouvernement Canadien. Dont 3 qui nous concernent nous les Québécois ainsi que huit autres provinces, alors que les autres affectent les autochtones. Les informations disponibles, quant à la part du budget Québécois qu’elles représentent, sont nébuleuses. Cette péréquation vise à équilibrer les disparités économiques régionales, et corriger ici et là les écarts entre les revenus des citoyens.

Les complications administratives que cela entraine sont si lourdes, si difficiles à gérer, qu’une chatte aurait de la misère à y retrouver ses petits. Fichu maquis comptable, les coûts de ces dédoublements sont ruineux pour les deux gouvernements.
Le gouvernement fédéral va chercher par ses agences, (il y en a plus de cent) entre 40 et 50 milliards de dollars sur le territoire Québécois, et en refile une partie au gouvernement du Québec qui l’intègre à son budget. Il y a là des mécanismes complexes pour le profane, dans lesquels je ne vais pas m’aventurer. Vous pouvez examiner tout cela si le cœur vous en dit, en consultant les sites Internet des gouvernements du Canada et ceux des provinces.
C’est aride, mais c’est un exercice qui pourrait vous édifier, et vous aider à mieux comprendre ce qu’on fait avec vos sous.

Maintenant, si on compare la puissance relative des budgets annuels des trois gouvernements, en prenant le plus grand des budgets (celui du gouvernement fédéral canadien) comme dénominateur commun, le Canada a une puissance budgétaire comparée de 4, celui de l’Ontario de 2, et celui du Québec de 1.

Une fois l’indépendance faite, il va sans dire que le Canada ne pourra plus lever d’impôts ou de taxes sur le territoire Québécois. Les besoins des québécois seront tous pris en charge par son unique gouvernement central, celui du Québec.

Le gouvernement du Canada va se voir amputé d’un montant global de plus ou moins 50 milliards de dollars. Ce qui représente la part des revenus qu’il tire des contribuables québécois. Il passe donc de 220 milliards de dollars à 170 milliards de dollars. (Chiffres de 2006-07)

Le Québec, du fait qu’il acquiert par son indépendance la pleine gestion de ses impôts, va hériter de ces quelques 50 milliards de dollars annuels, les besoins restants les mêmes. Les impôts sous le régime canadien collectés par le fédéral, seront dorénavant décrétés, votés, et collectés par le gouvernement du Québec et par lui seul.

Les revenus du Québec passeront donc de 60 milliards de dollars, à plus de 100 milliards de dollars compte tenu des ajustements. Le processus administratif actuellement double, va se simplifier, se trouvera allégé d’une fonction publique complète.

Avec tout ce que cela implique comme diminution de lourdeur administrative. Ce n’est pas rien. C’est considérable comme économie de moyens et d’argent. Vous voyez tout de suite à quel point cela change la donne, et renverse le jeu des pouvoirs.
Actuellement (2006-07) le rapport de force financier entre le Canada l'Ontario et le Québec est de 4-2-1. (230-95-60 milliards). Après l’indépendance, les chiffres vont changer. Je choisis ici de les arrondir sommairement.
Avec l’indépendance du Québec, ce rapport de force devient 1.5 pour le Canada, 1 pour l’Ontario et 1 pour le Québec (+-170, +-95, +-100 milliards). Ce n’est pas de la magie ça, mais de la simple mathématique.

Remarque:
En examinant les chiffres afin de peaufiner ma démonstration, j'ai constaté comme beaucoup d'entre vous le savez déjà, que le Québec était la plus taxée des provinces canadiennes. Ce qui explique en partie qu'un fois l'indépendance faite, le budget du gouvernement du Québec pourrait bien être égal, et même supérieur à celui de l'Ontario, province pourtant plus populeuse que le Québec. Il y aura là bien évidemment des ajustements à faire qui profiteront aux citoyens québécois.
Le seul transfert d’une part significative de la puissance de dépenser du Canada vers le Québec, va placer ce dernier dans une position nettement améliorée, à tout point de vue. Cette nouvelle redistribution des rôles va placer le Québec sur un pied d’égalité avec l’Ontario (qui devra aussi s’ajuster aux changements) et le renforcera de manière spectaculaire face au Canada.
Je n’ai pas abordé ici l’activité économique, actuellement comptabilisée au profit du Canada. Toute l’activité économique internationale du Québec est dans les livres de comptes canadiens. Au lendemain de l’indépendance, le Québec calculera ses bilans intérieurs et extérieurs selon ''sa'' politique.
D’autant plus que le Québec a déjà les ministères capables d’opérer cette transition. On mesure mieux ainsi à quel point la position minoritaire actuelle du Québec, va se trouver considérablement bonifiée face aux institutions financières internationales.

Des comptables rigoureux (seraient-ils seulement capables de s’entendre entre eux?) pourraient corriger ce que ma démonstration a d’approximative, mais j’affirme ici qu’il va y avoir un très fort renversement de la puissance de dépenser de ces trois entités administratives, et que ce rééquilibrage va se faire en faveur du Québec.

Ceux qui prétendent que le Québec en tant que province canadienne, reçoit plus du Gouvernement Fédéral que ce qu'il contribue, sont des menteurs. Ou des imbéciles.
Cependant comme ce genre d'argument revient souvent, il faut lui opposer que depuis les années 70, les ténors du fédéralisme canadien ont tous mentis systématiquement à la population du Québec, pour l'inciter à voter non aux deux référendums. On ne compte plus les campagnes de peur fédérales qui on été orchestrées afin de contrer le séparatisme Québécois.
Ces mensonges sont de notoriété publique internationale, nationale et régionale. Il est bien évident que ceux qui mentent ainsi sont payés pour le faire. On ne peut donc, et on ne doit jamais leur prêter quelque attention que ce soit. Sauf pour les dénoncer.
Jamais pour argumenter avec eux.

Il va de soi qu'au lendemain de l'indépendance du Québec, la force financière du Canada s’en trouvera diminuée d’autant. Il y a dans ce seul effet de quoi rabattre l’arrogance fédérale actuelle. Dont les empiètements permanents dans les champs de compétences du Québec vont immédiatement cesser.
De là encore une énorme économie d’énergies d’argents et de talents, que le Québec, désormais beaucoup plus fort, pourra utiliser au mieux de ses intérêts. Il y aura une période d’ajustements (un an?) pour négocier les règlements de ces problèmes par les deux gouvernements, afin d’assurer la passation normalisée des pouvoirs.

Souveraineté oblige, cette démarche est incontournable. Ce sera dans l’intérêt des deux pays d’en assurer la transition de la façon la plus harmonieuse qui soit. Peu importe le degré de frustration que cela engendrera dans un premier temps, il faudra nécessairement que les passions malsaines s'inclinent devant la nouvelle réalité politique et économique. La suite des choses en dépend.
Après quoi le gouvernement du Québec prendra en charge toutes les responsabilités fiscales sur son territoire, et toutes les juridictions qui vont avec.
(On notera ici en passant qu'en devenant indépendant le Québec soustrait ses citoyens à toutes les lois canadiennes. Voilà qui va nous donner de l'air.
)
Le gouvernement du Québec devra réengager des fonctionnaires fédéraux qui travaillent actuellement sur son territoire, et qui sont québécois, et les intégrer à sa propre fonction publique. D’autant plus que leur expertise sera un atout et une richesse de plus pour le Québec.
Ces fonctionnaires-là connaissent très bien l’appareil administratif Canadien pensez-y.
Il faudra aussi que le gouvernement Canadien remplisse ses obligations envers ses fonctionnaires qui auront à s’adapter aux nouvelles réalités. Ne doutez pas un seul instant ici que les deux gouvernements mettront en place les mesures nécessaires à cette transition. D’autant plus qu’il y aura pour le leur rappeler, de puissants syndicats qui veillent au grain. C’est dans leur intérêt le mieux compris.
Il y aura ensuite d’autres situations à gérer, qui vont encore une fois augmenter la puissance financière du Québec. Quand je parle de puissance je ne nie pas ici que cet impératif économique doit nous être avantageux, et il le sera.

Nous n’avons absolument pas à nous désoler des conséquences négatives que ce changement de rapport de force entrainera pour les canadiens. Ceux-ci devront faire face à leur nouvelle réalité, et il n’en tiendra qu’à eux que tout se passe comme il faut. Nous devons nous réjouir ici qu’avec son indépendance, le Québec gagnera en influence et en considération, ce que le Canada y perdra. Sans oublier de dire ici qu'une fois le Québec indépendant, il aura les coudées plus franches afin de se faire valoir sur la scène mondiale.

Depuis plus de 100 ans, le Canada a eu toute la latitude pour mettre en place tous les mécanismes nécessaires au développement maximum du Québec en son sein. Ne l’ayant pas fait, il doit maintenant se résigner à ce que le Québec prenne en main son destin. On n’est jamais si bien servi que par soi-même.

À moins que le Canada ne choisisse de nous faire la guerre…mais ça ce n’est pas nécessairement le choix le plus payant qui soit. D’autant plus qu’ayant participé à deux référendums sur la question de l’indépendance, alors que sa Cour Suprême s’est prononcée sur sa légitimité…enfin on verra quoi (rires).
Je ne peux pas dire que ça m’inquiète vraiment. Maintenant, si on parle de revenus et de dépenses, on doit aussi parler au prochain chapitre d’acquis et de dettes. C’est à se tordre.

***
Note 1 : Pour calculer la part des taxes et des impôts que le Québec paye au Canada, il faut compter tous les revenus de toutes les agences qui les collectent. C’est une tâche pleine de pièges, sujette à toutes les contestations.
Pour faire un exemple significatif il est préférable de prendre le montant total du budget national Canadien, et considérer qu’avec des nuances régionales, l’activité économique au Canada assujettie à l'impôt et aux taxes, est calculée en fonction des populations concernées.
On peut donc diviser le montant total du budget par le nombre d’habitants, et calculer ainsi la part de chaque province. Ainsi le budget du Canada étant de 220 milliards en 2006, la part assumée par le Québec est de 23%, soit de 50,6 milliards. (Source : Le budget du Canada pour 2006).

Un mot en passant ici sur la misérable loi sur la clarté référendaire, pilotée il y a quelque temps par ce pauvre Stéphane Dion l'actuel Chef du Parti Libéral Fédéral (2008).
Les commentateurs de la chose politique s’accordent pour dire que l’indépendance du Québec est une affaire qui relève uniquement du politique. En aucun cas, une simple loi votée par un parlement, fut-il le parlement du Canada, ne pourrait contrecarrer la volonté de tout un peuple de devenir indépendant. Cette loi est sans aucune valeur et tout le monde le sait, y compris Stéphane Dion. Elle est l’équivalent d’une loi qui prétendrait interdire aux oiseaux migrateurs de passer deux fois par année par les frontières. C’est une loi exagérée pour faire peur et intimider, elle est donc insignifiante et doit être ignorée.

Le Québec doit être indépendant et le plus tôt sera le mieux.

Julien Maréchal

Note de l'Éditeur A.M.C.H Rallye 2000 Qué. Inc.
La suite de cette démonstration dans le prochain chapitre, à être publié sur ce site très bientôt.
Nous vous invitons ici à prendre connaissance des autres textes de Julien Maréchal.
























mercredi 23 avril 2008

Le Phénomène Humain, ''Espaces et Espèces''

La Condition Humaine 
Mots Clefs: humanité, humains, sociologie humaine, essai sur l'humain.

''Espaces et Espèces''
Le paradoxe Fermi
23 avril 2008 (3)

Suite du 27 janvier 2008 (2)
La physique considérée comme une mystique amusante.

Et du 13 septembre 2007 (1)
Le Phénomène Humain.



Chapitre Troisième
Le Paradoxe Fermi.


‘’ J’aurais pu choisir quelqu’un d’autre, mais, des gouts et des couleurs…vous savez ce que c’est.’’

Je fais bien évidemment exprès, tout au long de ces pages, pour apporter des justifications, pour expliquer ma démarche.
Au fur et à mesure que j’écris ce texte, je vois poindre toutes les objections qu’on pourrait me faire. Je pourrais répondre à toutes, mais je ne vais pas faire cela. Ce texte est un pamphlet, une saute d’humeur, une protestation, une tentative d’éclairer et de provoquer des prises de conscience.
Je ne me sens nullement tenu de justifier mes propos, mais je suis bien conscient de l’utilité de le faire. D’autant plus qu’un tel propos, je le répète ici, s’il se veut un survol des problématiques sur le thème de la conscience, ne peut être exhaustif. Tant mieux si mon discours provoque des réflexions originales ailleurs.
Quant à pouvoir mesurer la valeur méditative d’un tel propos, franchement je n’en sais rien. On pourrait me faire remarquer au fond, que j’enfonce des portes ouvertes. C’est vrai pour ceux et celles qui sont désaliénés des emprises culturelles religieuses ou autres. Tant mieux pour ceux et celles qui sont également à l’abri, vu leur très grande conscience, des tentatives multiples qui existent sous d’innombrables formes de les embrigader.
Je sais que l’esprit humain est bien armé pour se défendre contre de multiples agressions.
Je ne suis pas absolument certain que tel est toujours le cas, chez ceux et celles qui se croient innateignables.
Il existe de nombreuses façons subtiles d’endormir les gens. Si vous voulez vraiment être plus malin, il faut commencer par être à l’écoute des autres. Puis gardez vos distances avec tout le monde. J’encourage chacun à faire ses propres choix. Remettez-vous continuellement en question.
Ce n’est pas grave de se tromper. Cela fait partie de tout le processus d’apprentissage. Hors la vie, rien n’est vraiment important. L’importance est une composante de la suffisance humaine. Toutes les constructions mentales humaines, sont issues de processus culturels qui englobent les religions et les sciences. Elles n’ont en tant que témoins de leurs époques respectives, qu’une durée temporaire, et sont marquées du sceau de l’anéantissement. Elles seront toutes résorbées en doutes.
L’humanité doit s’affranchir de la tutelle millénaire de la magie et accepter maintenant de recevoir son légitime héritage, celui du savoir. Au-delà de tous les scientismes opportunistes qui attendent leur tour pour prendre la relève des esprits, et imposer de nouvelles dictatures, aujourd'hui technocratique, et demain ? On ne sait pas.
Nous devons développer une sensibilité de la connaissance qui puisse rendre compte à un niveau considérablement supérieur du réel. Une sensibilité qui explique, rassure, et permet à l’être de se dépasser continuellement. D’atteindre par d’autres moyens que la magie et le merveilleux des temps anciens, les rivages de l’extase, les iles du dépaysement, aux vents des chauds alizés des rêves et des espoirs (c’est mignon non?). En effet, pourquoi les rêves humains actuels, ne pourraient-ils s’alimenter aux réservoirs du savoir, plutôt qu’aux sources de la superstition ? Un savoir toujours relatif, qui fait échec aux certitudes révélées, dogmatiques.

Bonne question non ? Cela implique de reconnaitre que nous sommes d’abord et avant tout des êtres de contradictions, et que celles-ci sont intrinsèques à notre nature profonde. Dont nous ignorons à peu près tout
Nous ne sommes certainement pas des entités qui peuvent être réduites par une philosophie totalitaire. Ce sont là des accidents de parcours, mais au fil des temps, il arrive un moment où les impostures se dévoilent pour ce qu’elles sont. On ne compte plus les empires qui ont duré mille ans, et ceux qui ont voulu durer mille ans.
Il n’en reste que des ruines, des débris, de la poussière, et aussi parfois une certaine nostalgie assez dangereuse. L’idée de bonheur est intimement liée à celle d’équilibre, et cet équilibre est toujours fragile évidemment. Nous sommes des êtres fragiles, et c’est le sentiment de cette fragilité qui fait notre force. Quand on se penche sur le phénomène humain, ce qui frappe au fil des millénaires, c’est justement qu’un être apparemment si fragile, quand on le compare à d’autres animaux, ait pu subsister et performer jusqu’à devenir l’espèce dominante partout sur la Terre. C’est son sentiment profond d’exister en tant qu’entité pensante qui a fait de l’humain ce qu’il est. Sans cette puissance intérieure nous serions des végétaux ou une espèce de primate parmi d’autres espèces de singes.
Remarquez que ce ne serait pas forcément un sort accablant. Dans l’échelle de la durée, il y a des végétaux qui en tant qu’espèces et individus, nous battent à plate couture.
En ce qui concerne la conscience, nous sommes des as pensons-nous, mais c'est là un point de vue humain. Je suis enclin toutefois à penser que cette position disons inconfortable, qui nous est particulière au sein du vivant, est pour le moins avantageuse. Il nous faut faire avec.
Le fait d’être des humains au lieu de coquillages, ajoute un je ne sais quoi qui permet d’apprécier la vie pour ce qu’elle est.
À une hauteur incomparablement plus significative, que celle qui serait la nôtre, si nous nous étions contentés de demeurer des microbes, non ? Enfin c’est un point de vue. N’ayant pas souvenance d’une existence de microbe, je ne peux parler qu’en qualité d’humain. Je me débrouille avec ce que je suis. Je vous en dirai plus quand je serai devenu un pur esprit ou un mutant composite, avec dix yeux, vingt bras, trois sexes, et quatre consciences. Qui sait ? Faut bien vivre avec son temps.
J’ai placé cette réflexion sous le signe de la physique, de l’astrophysique. Je n’ai jamais dit que ces disciplines-là constituaient le fin du fin de la pensée humaine. Ce sont des pistes valables, mais rien n’est jamais définitif. Une réflexion sur la condition humaine, peut bien s’aventurer dans le maquis des impressions personnelles, sortir des chemins convenus.
Toute la pertinence du propos dépendra alors du talent de l’auteur. Entrelacer comme je le fais, des cheminements intérieurs, comme autant d’écheveaux, donnera à la longue, un sentiment de lassitude à ceux et celles qui sont avides de certitudes.
Notre époque est sur signifiée. Tout y est monstrueusement grossi. Au point qu’on se sent écrasé par l’abondance des signes qui s’en dégagent. Cinquante millions de fondamentalistes chrétiens fanatisés par des prédicateurs névrosés, seulement aux U.S.A…trois ou cinq milliards d'humains fanatisés par le concept de consommation, et tant d'autres centaines de millions qui attendent de s'enscrire eux aussi au bottin de la surconsommation. Y en aura pas de facile!

Cent millions d’excités d’Allah à travers le monde musulman, et je ne sais plus combien d’autres centaines de millions de croyants mous de toutes allégeances, qui reçoivent au jour le jour, tout le matraquage publicitaire au sujet de Dieu et de ses prophètes, ce n’est pas innocent.
Une réflexion comme la mienne, en admettant qu’elle trouverait preneur auprès de cinquante ou deux cent mille lecteurs, ne ferait aucune différence auprès de ces masses dépouillées d’une part significative de leur humanité, engluées dans le bourbier de l’irrationnel.
D’autant plus que les croyances ne remplissent pas dans la psyché un rôle apaisant. Les croyances sont parfois porteuses de dépassements chez les individus, qui les veulent. La plupart des gens agissent machinalement, réagissant aux mouvances socioculturelles qui baignent leur milieu.
C’est l’effet conformisme. En somme, trois ou quatre milliards de croyants pourraient simplement changer d’attitude, du moment qu’une tendance libératrice significative verrait le jour. Ce qui ne ferait pas nécessairement de différence quant au projet collectif de la Liberté. La libération, n’est pas la Liberté. C’est une étape dans la connaissance de soi, des autres, du Monde qui nous entoure. La conscience qui pense et qui agit, ne va pas se contenter de platitudes, mêmes si elles s’élaborent dans des schèmes compliqués et astucieux. On peut tromper certes, mais pour combien de temps ? Chez des individus isolés au sein de masses ignares et incultes, matraquées de dogmes, cela peut durer, on l’a vu, des siècles.
Toutefois, comme je le disais plus haut, notre époque possède de puissants moyens de s’informer. Les propagandes malsaines sont puissantes, mais on peut les contrer avec les mêmes moyens qu’elles utilisent. Le véritable danger serait de les confronter sur leur propre terrain culturel.
Ce que les prêtres de tout acabit craignent par-dessus tout, c’est l’indifférence. C’est précisément là qu’il faut que les humains libres s’épanouissent. Hors des sentiers malsains des confrontations oiseuses au sujet de dogmes et de croyances qui, par essence expriment des choses inexistantes.
***
Il faudrait sans doute nuancer la position des athées face au phénomène universel des croyances en des dieux quelconques, et tout ce que ces imageries représentent psychologiquement, lorsqu’il s’agit d’examiner les fonds culturels des peuples qui ont grandi à l’ombre du sentiment religieux.
Le problème de dieu est indissociable du besoin de transcendance qui procure aux humains de puissants motifs de se dépasser en tant qu’individus, et en tant que groupes d’individus. Le sentiment religieux ne peut pas être uniquement un problème qui s’adresse aux consciences personnelles. Il participe vigoureusement à l’élaboration du sentiment identitaire qui distingue l’humain de l’animal.
Il faudrait, ou plutôt il aurait fallu qu’au cours des siècles, tous les sentiments religieux aient été réunis sous une rubrique émancipatrice, qui reconnaitrait à chaque peuple son droit de se distinguer religieusement des autres; droit qui aurait été assorti du respect absolu de celui des autres.
C’est ce que Voltaire disait quand il proposait, avec d’autres de son époque, une sorte de culte de l’Être Suprême, qui aurait rendu compte des besoins intérieurs de chaque conscience. De toute évidence, une démarche pourtant si raisonnable, n’a pas eu le succès escompté. Il faut se réjouir toutefois qu’il y ait de par le Monde, d’immenses groupes de croyants modérés qui pratiquent une telle tolérance, et qui se retrouvent en tant qu’humains, dans les démarches intérieures exotiques. Mais nous sommes encore loin du compte, et ce qui fait vraiment problème, ce ne sont pas les tolérants, mais bel et bien les fanatiques. Sacré problème.
***
Les débats au sujet du sexe des anges, de la quantité de ces anges qui peuvent tenir sur la pointe d’une aiguille, ou encore les dérives entre l’existence et le néant, c’est comme la réflexion absurde sur la quadrature du cercle ou la polygonie de la sphère. Ce sont des bouffonneries indignes d’un esprit sain qui se respecte. Ce sont pourtant ces bouffonneries qui ont été le fonds de commerce d'innombrables faquins de la philosophie, qui pendant des siècles ont alimentés cette espèce d'ignorance crasse qu'est la croyance sous toutes ses formes. Nous en payons encore le rpix. Généralement sous forme de guerres.
Les gens libres, disposant de leur temps, peuvent l’occuper plus intelligemment et le dépenser de façon beaucoup plus originale et enrichissante. Quand on vous provoque, haussez les épaules, et fichez le camp. La fuite n’est pas une démission. Elle est un réflexe de survie naturel, faisant partie de notre nature profonde. C’est un mécanisme très sain dont on aurait tort de se priver. À Dieu et au Diable les croyants irréductibles, puisque après tout ils y tiennent mordicus !
Mais les autres ? Ces centaines de millions d’êtres qui croient par habitude ? Écrasés qu’ils sont par le poids des traditions et qui se font avoir, faute d’être informés ? Faut-il les abandonner au mépris, et qui sommes nous pour vouloir nous occuper des autres ? Les générations futures méritent mieux que les générations passées, certainement, mais qui va décider de ce que doit être le progrès ?
Se poser des questions, c’est là le sens même du progrès. Quand des êtres sincères, remplis de doutes, décident d’emprunter les chemins de la Liberté, quel immense chagrin n’est-ce pas pour eux de voir leurs proches, leurs enfants, être à leur tour happés par le maelström furieux des religions antiques qui perdurent encore. Toujours sous des formes complètement dégénérées.
Ceci étant dit, les chagrins que les uns éprouvent, donnent-ils à d’autres le devoir, le droit d’intervention et si oui, pourquoi et comment? Les religions d’autrefois ont pu certainement répondre à des besoins d’époque, ce qui explique leurs relatifs succès, malgré leurs trop réels échecs. Il y a tant d’écrits sur ces lourds sujets. N’est-il pas temps maintenant de mettre fin à ces abus, ces horreurs des temps révolus ? Je le pense, je le dis, je l’écris.

Je voulais vous dire un mot plus haut à propos d’un homme remarquable, dont j’ai déjà parlé dans la première partie de cet ouvrage. Je sais que je me répète, mais c’est nécessaire.
Je vous ai déjà parlé du paradoxe d’Enrico Fermi, ce physicien qui travaillait avec Robert Oppenheimer au projet Manhattan. Lequel projet devait mener à la réalisation des premières bombes atomiques. Rien, hormis des justifications historiques issues de parti pris politiques discutables, érigés en platitudes convenues, n’a encore été dit au sujet de la fabrication de la première bombe atomique. Il faudra bien un jour faire le procès historique impartial de la découverte atomique. C’est une aventure extraordinaire qui s’est changée en cauchemar.

Cette histoire remonte très loin dans le temps. On peut en repérer les premiers débats chez les philosophes de la Grèce Antique. C’est une quête d’absolu qui se sera terminée en queue de poisson. L’énergie atomique est l’énergie du Cosmos. C’est au sein de l’atome que se manifestent les quatre grandes forces connues actuellement, et qui «sont» littéralement l’Univers connu. Bien que ces forces ne rendent compte que d’une partie seulement de l’Univers, et que cette partie soit impossible à quantifier, elle se situe dans ce que j’appellerais ici, la quête culturelle essentielle de l’espèce humaine.
Que l’humanité ait pu un jour arriver à maîtriser la puissance sise au sein des atomes est en soit quelque chose de parfaitement ahurissant. Les anciens Grecs, supputant cette puissance à partir de simples présupposés philosophiques, avaient déblayé le terrain théorique, à partir duquel, vingt siècles plus tard l’homme, non seulement comprenait la structure atomique, mais en tirait des usages pratiques parfaitement incroyables, pour peu que l’on veuille bien réfléchir à ce que représente en termes de compréhension pratique, la mise au point d’une machine atomique quelconque, bombe ou centrale énergétique.
Une seule automobile représente des centaines de milliers de petites et grandes inventions qui, une fois mises en pratique ensemble font une voiture. C’est une merveille au vrai sens du mot. Les panoplies nucléaires sont des millions de fois plus complexes. Quand on réfléchit à ce qu’il aura fallu de tâtonnements, d’essais et d’échecs répétés, au cours de quatre millions d’années d’évolution, pour que l’espèce humaine accouche culturellement de tant et tant de sociétés, de peuples, de nations dont l’ingéniosité collective confond l’esprit, on mesure mieux l’étrangeté phénoménale de notre nature au sein d’un Cosmos bruyant et frénétique, baigné paradoxalement dans un silence culturel vraiment effrayant.
C’est ce qui étonnait justement Enrico Fermi qui ne formulait pas son étonnement dans les mêmes termes que moi.
Où sont-ils, se demandait-il, parlant des extraterrestres ?
Oui en effet, puisque nous sommes ici dans notre coin de Cosmos. Alors que de toute évidence nous existons au moins à nos yeux, où sont donc ces autres entités exotiques à la puissance n, extravagantes, complètement indescriptibles avec nos mots?
Nous ne comprenons pas les langages de la plupart des autres espèces vivantes qui partagent notre destin de vivants ici sur Terre. Même si pourtant nous les côtoyons, nous les voyons et parfois arrivons à communiquer sommairement avec certaines d’entre elles.
Alors…il est plus que probable, que nous ne rencontrerons jamais des êtres qui seraient comme nous les rejetons, (absolument bizarres) d’un jaillissement culturel qui leur serait propre, et qui les signalerait à notre attention si jamais nous les rencontrions. De la vie ailleurs ? La chose me paraît absolue.
De la culture au sens que nous les humains donnons à ce concept, avec nos pensées, nos mots, notre conscience ou quelque chose s’y apparentant ? Cela m’apparaît quasiment impossible.
Justement parce que l’Univers est infini, et qu’il semble éternel. Concepts qui sont chargés culturellement, et que cette notion de culture est inhérente à la nature de l’espèce humaine. Ces concepts correspondent à cette part de nous qui ne veut pas mourir. Je n’ai aucune difficulté à admettre qu’il puisse y avoir de la vie ailleurs dans le Cosmos. Le problème auquel nous nous heurtons, quand nous essayons d’imaginer des vivants «intelligents» ailleurs dans ce Cosmos, vient précisément du fait qu’étants humains, nous avons une configuration sensorielle, une sensibilité, qui est à la base de notre culture. Nous définissons l’intelligence en termes humains, parce que précisément nous sommes des humains.
Cette notion de pensée, de culture, qui véhicule nos appréhensions les plus intimes, nous singularise à un tel point, qu’il est hautement improbable que quelque part ailleurs dans l’Espace se soient reproduit avec des correspondances vraiment extraordinaires si jamais elles existent, les sommes de hasards enchaînés qui font que nous sommes ce que nous sommes.
Tout dans cet Univers que nous observons avec nos sens est changeant, et par conséquent mortel, précisément parce que nous sommes mortels. Les savants astrophysiciens, avec leurs collègues qui bûchent dans des centaines de disciplines connexes, découvrent chaque jour l’ampleur de la problématique existentielle. Cet Univers, continuellement ausculté par nos sens améliorés de nos machines, existe-t-il objectivement en dehors de nous? Existerait-il si nous n’étions pas là pour le contempler tel que nous le voyons ? Il y a eu des espèces vivantes qui ont arpenté la Terre pendant des millions d’années bien avant que nous n'émergions de la physicochimie terrestre, elle-même une production des grandes forces cosmiques.
Nous savons que cette physicochimie n’était pas différente de celle d’aujourd’hui. L’Univers que nous voyons avec nos yeux aurait été fondamentalement le même aux yeux d’une humanité qui aurait existé et évolué culturellement comme nous il y a cent millions d’années. Qu’est donc devenue la conscience des dinosaures, des insectes et des vivants des temps passés qui nous sont toujours apparentés, et avec lesquels nous constatons une filiation génétique transtemporelle, toujours changeante, toujours si dynamique ?
Qui sommes-nous véritablement ou plutôt…que sommes-nous dans cet Univers qui nous traverse, et qui nous fait jusque dans nos fibres les plus fines ? À quoi sert la vie dans l’Univers, et quelle place occupe-t-elle dans le spectre électromagnétique par exemple ?
Je vois mal comment la vie pourrait être une aberration, une «singularité» qui se serait greffée accidentellement sur la matière, quoique ce pourrait bien être le cas. Les chimistes et autres physiciens peuvent expliquer aux profanes que nous sommes, les liens atomiques qui font que c’est par l’électromagnétisme que nous sommes ce que nous sommes.
Dans un tel cas ou bien la vie n’est qu’un avatar «local» de l’organisation de la matière, un accident bizarre n’ayant aucune incidence dans l’organisation cosmique ou bien cette vie remplit un rôle significatif sans lequel l’Univers ne serait pas ce qu’il est, et pas seulement à nos sens ou notre conscience. La vie et la conscience seraient alors des éléments tout aussi «naturels» que les quatre grandes forces physiques connues, et elles engloberaient en quelque sorte la nature même de la Nature. Ce seraient des composantes conséquentes d’un ultime degré d’organisation de la matière (du moins en ce qui nous concerne) et elles représenteraient des degrés incontournables de la nécessité.
Dans de telles perspectives, la vie peut apparaître ailleurs certes, et elle doit s’animer en fonction du milieu qui favorise son apparition. Les probabilités d’épanouissement de cette vie sont littéralement infinies.
Une simple variation dans la composition de l’étoile, une masse planétaire subtilement différente, une composition chimique alternative, parfaitement adaptée à son milieu, et voilà des entités vivantes certes, mais sans yeux ou sans organes capables de percevoir les sons, ou avec des sens inédits pour nous. Les configurations possibles dépassent le décompte des atomes présumés dans l’Univers et leurs combinaisons possibles. Si à la suite d’évolutions originales de telles entités développent une organisation quelconque, qui transcende en quelque sorte leur seul statut de vivants, comment imaginer alors la notion de culture chez des êtres qui ne parlent pas, qui ne voient pas, qui communiquent entre eux de manière inconcevable par nous ?
Sacré problème on le voit.
Fort bien ! Ce qui nous importe de savoir c’est comment il se fait, et pourquoi, qu’à partir d’un certain seuil organisationnel de la matière, la vie ait apparu ici, pour ensuite évoluer jusqu’à devenir ces êtres pensants que nous sommes et qui sont capables d'accomplir cet exploit fabuleux à nos sens, qui est de pouvoir nous interroger sur nous-même?
Les notions de forces qui agissent au sein de cet Univers que nous nommons comme tel, sont autant d’idées, autant d’émanations de notre conscience actuelle, qui nous fait regarder le Cosmos comme un miroir étrange et familier, absolument fascinant.
Lequel miroir possède de nombreuses facettes, dont quelques-unes seulement nous sont accessibles. Peu importe le nombre de ces facettes, de ces dimensions, jamais nous n’en dénombrerons le chiffre ultime.
Les mots et les concepts n’existent pas dans l’Univers. Les croyants, qui décidément n’aiment pas se poser des questions, expliquent la vie, l’existence et la conscience, par la volonté d’une entité «supérieure» qu’ils nomment Dieu, et qu’ils situent fort opportunément en dehors de la réalité, dans un au-delà !
Cette entité toute puissante, au point d’avoir créé le Cosmos tout entier, et qui serait l’incarnation de travers humains idéalisés à l’infini (par des mâles ne l’oublions pas) aurait voulu notre existence ? Dans un dessein incompréhensible que les croyants, et surtout leurs prêtres s’évertuent à expliciter à l’aide de textes bavards et abscons depuis des millénaires ?
Allons donc ! Inventer des dieux pour expliquer l’humain, c’est renoncer précisément à être un humain. Pour se contenter d’être le jouet malheureux et résigné d’une puissance occulte qui nous veut plus de mal que de bien. Pour notre bien.
Bref, les dieux, d’abord représentatifs de forces naturelles terribles, sont ensuite devenus féroces, puis sadiques. Demandez-vous bien si ce n’est pas là l’histoire de la folie humaine ?
Une folie nécessaire ?
Une étape très émouvante dans l’évolution humaine, qui témoigne aussi du courage fabuleux de nos prédécesseurs. Le Monde, se dévoilait à eux et se manifestait à leur conscience nouvelle qui émergeait des brumes de l’animalité avec son effroyable complexité, et ils ne se sont pas suicidés en masse. Il paraît selon les anthropologues paléontologues, qu’il s’en est fallu de peu. D’autant plus que les hommes actuels sont les derniers survivants d’une douzaine d’espèces d’humanoïdes qui eux aussi possédaient de la conscience. Notre espèce a failli disparaître tout comme les autres espèces d’humanoïdes. Alors qu’il y a entre trente et quarante mille ans, la race humaine actuelle aurait été réduite à quelques milliers d‘exemplaires.
On parle là d’une sorte de goulet d’étranglement dans la reproduction humaine. Nous serions, toutes «races actuelles» confondues, les descendants très chanceux de ces quelques ancêtres qui ont échappé à l’anéantissement.
Les religions auraient été les moyens élaborés par les premiers humains pour conjurer les cauchemars engendrés par leur jeune conscience, assaillie par les configurations monstrueuses d’une Nature innommable qui les cernait, les enveloppait, et aussi les nourrissait et les émerveillait. Il y a fort à parier que le sentiment dominant de la conscience chez les premiers humains, a été celui de la stupeur.
L'extase et le sens du merveilleux sont apparus bien plus tard. L’âme humaine s’élevait dans les terreurs de tous les émerveillements. Le langage de plus en plus élaboré a alors permis la nomenclature d’abord des êtres et des choses. Puis la conscience a grandi sur ce terreau culturel fertile. Du moins on le suppose. On ne sait jamais si un jour ou l’autre quelque grande découverte, bête comme chou, ne viendra pas jeter une tout autre lumière sur notre passé.
Je peux bien dire aujourd’hui, que persister à adorer des dieux et vénérer des images qui nous viennent de la nuit des temps, c’est complètement idiot, je suis bien obligé de reconnaître que c’est une idiotie qui ne manque pas de grandeur.
Pour la comprendre cette grandeur, il nous faut faire un effort formidable, et tâcher de nous représenter ces premiers humains, sortant des ténèbres de la condition animale, et évoluant vers la conscience humaine actuelle. Pourquoi maintenant s’entêter à patauger dans la boue des premiers âges ? Comment les religions résiduelles de ces époques enfouies dans la poussière des millénaires, arrivent-elles encore à subjuguer tant d’individus au sein de tant de masses ? Avec des discours absolument insensés ?
Pis ça marcheb !
Je veux dire ici que je trouve parfaitement remarquable qu’une telle démarche, qui en fait est une démission, fasse toujours tant et tant d’adeptes.
C’est l’effet de la sujétion des esprits, par l’ignorance érigée en vérité. Pourquoi tant de dupes consentantes ? Je ne m’y ferai jamais. En voilà un faux mystère ! Celui de Dieu ou des dieux, peu importe au fond, c’est du pareil au même. Ce qui est étonnant que nous n’en sortions pas !
Comment voulez-vous arriver à comprendre des choses merveilleuses de complexité, en jonglant avec des concepts idiots ?
L’idée d’une puissance divine dotée de toutes les qualités intrinsèques à la nature humaine, poussée à sa perfection, qui aurait créé l’Univers, la vie, et la conscience, peut s’expliquer, en remontant le cours du temps, par un certain nombre d’hypothèses, fragiles comme le sont toutes les hypothèses. Les dépôts archéologiques rendent compte «maintenant» de témoignages de gens ayant vécu à des époques lointaines, et qui ont laissé des traces. Je dis bien des traces et pas autre chose. Des fragments poussiéreux, des tas de débris inertes, qu’il faut interroger aujourd’hui avec des instruments d’aujourd’hui, et avec des méthodologies actuelles. Toutes choses qui sont «nous», et nous seuls, hic et nunc.
Avec des interrogations actuelles, qui s’appuient sur des motivations actuelles. Celles-ci ne peuvent pas rendre compte du vécu et des motivations des anciens âges de manière certaine. L’archéologie, discipline qui interroge les vestiges pour comprendre les anciens âges, est surtout un outil pour nous comprendre tels que nous sommes actuellement.
On doit s’en tenir à des suppositions, sur lesquelles les chercheurs planchent en formulant des théories. En espérant rendre compte de réalités totalement disparues. C’est un exercice périlleux qui exige beaucoup d’humilité. Les explications plus ou moins habiles au sujet des temps passés, demeurent des exercices intellectuels hasardeux, absolument nécessaires.

Quand on examine de nos jours les fines structures de la vie, qui se mesurent en microns infinitésimaux, nous refusons, au point de rejeter résolument comme autant d’absurdités indignes d’un esprit en santé, les affirmations exaltées d’une bande de vociférateurs va-nu-pieds des temps anciens. Énergumènes clamant qu’un pareil processus a pu être l’œuvre d’une entité unique, qui aurait voulu que la vie soit ce qu’elle est. Construite sur des structures atomiques et moléculaires dont les processus de synthèse (on le sait aujourd’hui) ont pris des milliards d’années !
Les dieux les plus antiques, lorsqu’on se penche sur ce qui reste en fait de témoignages sur les rites des premiers âges, ne sont manifestes sous une forme ou une autre, que depuis trente ou quarante mille ans.
L’archéologie est une discipline qui n’a pas deux cents ans. Imaginer maintenant, un dieu unique qui serait antérieur à la création de l’Univers, laquelle dépasse les quinze milliards d’années, (aux dernières estimations) m’apparaît comme complètement farfelu, absolument loufoque.
La pensée humaine a pu avoir besoin de ces images-là lorsqu’elle a atteint un degré de complexité qui lui a engendré de l’angoisse. Nécessitant peut-être chez les humains, pour des raisons impossibles à vérifier de nos jours, l’élaboration de schèmes imaginaires susceptibles d’atténuer cette angoisse.
Au fond nous n’en savons rien. Tout cela n’est que pure spéculation. Quand on s’aventure sur de tels sentiers de recherche, ce n’est plus de la Science, seulement des jeux de l’esprit. C’est utile ?
Peut-être.
Que pouvait être la pensée des australopithèques, des néandertaliens ? Impossible de le dire, sinon en hochant la tête. Nous sommes troublés par les témoignages anciens arrachés à leur gangue de silence sédimenté, plusieurs dizaines de fois millénaires. À part s’étonner et continuer de chercher, que faire d’autre ? Théoriser ? Certainement, mais pas autre chose. L’explication divine est un mur sur lequel s’écrasent la raison, l’intelligence et la sensibilité actuelle.
Dans cette perspective interrogative, totalement légitime et enthousiasmante, la foi n’a plus sa place. C’est devenu maintenant un simple réflexe conditionné, à l’usage des enfants immatures et des adultes infantilisés. Croire fanatiquement est un abominable crime d’orgueil. Rien de moins qu’une forme de psychose, de démence.
Chez les croyants paisibles et sincères, la croyance n’est qu’un inoffensif réflexe conditionné lui aussi, qui porte une charge identitaire. Bien plus qu’une pulsion autoritaire quant à la valeur de ses composantes maniérées.
Dans les croyances, tout est affaire de degré finalement. Heureusement pour nous tous, il y a quantité de croyants qui pensent justement que leur croyance à eux n’est pas autre chose qu’une singularité culturelle, parfaitement locale.
Elle se traduit populairement, par des expressions du genre : «on est ce qu’on est, on est tous différents, toi c’est toi, et moi c’est moi… et ainsi de suite». C’est cette singularité locale qui rend compte à sa façon, lorsqu’il est question de religion, d’un rapport personnel avec le divin qui est aussi légitime chez l’un que chez l’autre.
Pour ces croyants-là, la foi est éminemment tolérante et ouverte. Tout le monde n’a pas toujours le temps voulu et les moyens intellectuels nécessaires, pour se poser toutes les questions et trouver toutes les réponses. Les soucis de l’existence accaparent suffisamment les gens, pour qu’ils aient autre chose à faire, que de débattre furieusement de détails culturels qui sont aussi singuliers d’une culture à l’autre, qu’ils sont répandus.
Mais ne nous y trompons pas, il suffit de peu de choses pour jeter les uns contre les autres, des millions d’individus dont les croyances demeurent toujours dans une sorte de torpeur, de dormance quant à leur virulence.
Justement parce que les croyances sont magiques, irrationnelles, elles sont dangereuses. Une certaine sagesse populaire dit bien qu’il ne faut pas parler religion ou politique, surtout quand on est saoul.
Mélange détonnant s’il en est un. J’ajouterais aussi que les polémiques sciences religions, sont tout aussi ineptes, voire dangereuses, surtout quand elles servent à débattre d’idées reçues, de préjugés.
Je sais bien qu’il existe partout des gens informés qui possèdent un vocabulaire et des manières qui leur permettent de débattre des contradictions entre religion et science, mais il s’agit bien évidemment d’un club spécialisé dans la Cité. Je n’exagère pas en disant ici qu’à l’intérieur de tout croyant ordinaire, surtout s’il est convaincu, qu’il se dit sincère, sommeille une sorte de monstre engourdi qu’il ne faut pas réveiller.
À moins de le détruire complètement, si assoupi qu’il sera, il demeurera toujours. Prenons l’exemple, au risque de choquer, de cette psychanalyse de pacotille, articulée autour du pathétisme Œdipien, qui prétend que l’enfant veut tuer son père. En parodiant cette niaiserie, pourtant si répandue, nous pourrions dire qu’au fond de chaque humain, sommeille un monstre crédule qu’il faut tuer, si nous voulons un jour être vraiment libéré, en attendant d’être libre.
Ah la liberté ! Grand sujet que celui-là. Nous y viendrons.
Nous avons tant à apprendre les uns des autres. Je mets gentiment en garde ici, contre eux-mêmes, ceux et celles qui voudraient s’offusquer de mon amusement devant les affirmations de la psychanalyse. Je le dis ici, sans gêne aucune, qu’il entre dans l’utilisation souvent abusive que l’on fait de la psychanalyse, une assez considérable part de dévotion.
Je connais beaucoup de gens, qui se croient sérieux et intelligents, et dont la conversation plus pédante que convaincante est farcie de renvois psychanalytiques qui ne sont rien d’autre que des répétitions, dépourvues de réelle utilité. je fais moi aussi ce constat avec moi-même. Mais je me surveille. (Rires)
C'est comme la prière quoi.
Le freudisme aussi est particulièrement riche en affirmations niaises, qui ne renvoient en somme qu’à des travers locaux n’ayant aucune valeur quant à l’examen du comportement humain en général. Or la psychanalyse a justement cette prétention de vouloir rendre compte du comportement humain dans son ensemble.
Est-ce seulement pensable de s’en tenir, en matière d’examen de la psyché, à un ou deux modèles ayant des prétentions universelles ?
Voyons donc !
Dix milles sociétés existantes actuellement, représentant pas loin de huit milliards d’individus, s’expliqueraient toutes par un, deux, voir trois modèles exemplaires ?
Je n’insiste pas.

Julien Maréchal

à suivre...