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lundi 28 mai 2012

Printemps Québécois? Résistance Généralisée! (XII)


Printemps Québécois? Grèves étudiantes? (XII)

Lundi le 28 mai 2012

Tâchons de comprendre, parce qu’il le faut.

Le choc des générations

Sans tomber dans le sensationnalisme, nous constatons tous ici au Québec, quelles que soient nos affinités sociopolitiques, qu’il se passe en ce printemps de 2012 des choses remarquables. Nos rues sont pleines de contestataires, on y trouve des régiments policiers, quelques casseurs pas si terribles que cela au fond, et dont les méfaits demeurent, malgré l’atmosphère survoltée et plutôt festive qui règne, du domaine de l’anecdote.
Bien évidemment et malheureusement faut-il le souligner, les responsables gouvernementaux montent ces quelques dérives aux saccages peu significatifs en épingles, et s’en servent abondamment afin de discréditer un mouvement de contestation populaire qui a tout d’un grand réveil générationnel.

Certes la hausse des frais universitaires sert de prétexte de fond à toute cette agitation, et les montants en jeu semblent peu significatifs, dans la mesure où on a souvent déjà vu des masses de contestataires descendre dans nos rues pour des raisons pécuniaires beaucoup plus importantes.

Il se trouve que tous les observateurs éclairés constatent (le moyen de faire autrement) que nous vivons maintenant une aventure collective comme nous n’en avons pas vue depuis fort longtemps. La ressemblance évidente avec l’époque de la Révolution Tranquille vient tout naturellement à l’esprit. Sauf que l’agitation actuelle est sans commune mesure avec celle des années soixante, où la violence, ‘’la vraie violence’’ avec force blessés, morts et emprisonnements autour de procès médiatisés à l’extrême, était beaucoup plus retentissante. D’ailleurs les échos de cette période agitée nous parviennent encore et servent d’étalon de mesure à la contestation actuelle.

On le voit, il y a dans la durée surtout de l’effervescence populaire actuelle la manifestation collective d’un ras-le-bol généralisé qui gagne toutes les couches de la population. Jusqu’ici le gouvernement Libéral de M. Charest n'a pu obtenir que les appuis de la classe économique, soucieuse de ses intérêts financiers et affairistes. Quant à l'appui de la population dite majorité silencieuse, comme elle se tait cette majorité silencieuse on peut bien en dire ce que l'on veut. Même les sondages n'en disent pas tant. Quant aux appuis réels des étudiants, ils dépassent maintenant le million de citoyens représentés par leurs associations qui contestent la loi 78.

De plus en plus dans les milieux conservateurs on s’interroge sur la pertinence de mettre ainsi en péril le climat social actuel, dont on dit qu’il est néfaste à court et à moyen terme pour les affaires.  Il y a fort à parier que d’ici peu les alliés de M. Charest vont le lâcher lui et ses ministres impuissants, et parce que ce sont des responsables qui n’arrivent pas à s’imposer, on leur montrera la porte comme on doit le faire avec des gestionnaires de toute évidence incompétents.

On craint vaguement, sans rien pouvoir prouver de sérieux, dans ces déclarations  plus ou moins catastrophiques sur ce qui se passe à Montréal depuis 4 mois, que cela va faire fuir les touristes, va ternir l’image internationale de la première ville du Québec, et que cette ‘’crise’’ devrait prendre fin le plus tôt possible afin que tout redevienne comme avant. Avant quoi ? Mais avant cette période de contestation étudiante dont le choc qui forme des cercles concentriques dans la société comme sur l’eau d’un grand plan, s’étend maintenant partout et se signale à l’attention de nombreux observateurs dans le Monde.

Contrairement à ces gens d’affaires plutôt inquiets et pusillanimes, il se trouve que Montréal ne souffrira probablement pas de  cette publicité qui lui est faite actuellement. Les chambres de commerces qui agitent le spectre du recul économique seraient bien mieux avisées de profiter de l’état des choses actuel afin de refaire leurs devoirs, de prendre de nouvelles initiatives plus responsables, enfin de se servir de ce climat festif  pour  faire savoir partout où cela est rentable de le faire, que Montréal est une ville allumée où les citoyens sont éveillés. Bref que ce qui se passe ici n’a rien d’une révolution menaçante, bien au contraire. 

On se prépare en somme à un changement de garde qui s’annonçait depuis plus de 5 ans déjà. Les fauteurs de troubles ne sont pas ceux qu’on montre du doigt. Regardez qui dénonce et vous verrez qui est nuisible.

Comme les vieux résistent devant la Jeunesse qui s’affirme, il va de soi que cet affrontement qui n’a pas sa raison d’être, ne se fait pas sans tapage. Il est assez navrant de devoir constater que les plus vieux (parmi la classe dirigeante) sont précisément ceux qui fustigent la Jeunesse, qui la dénoncent, alors qu’ils devraient au contraire l’entourer de toute la sollicitude requise.

De toute évidence les dirigeants ne sont pas à la hauteur de leur époque. Ils manquent le train et ma foi tant pis pour eux, ils resteront sur le quai alors que déjà le peuple des citoyens est en route pour un ailleurs meilleur dont ils seront exclus. Leur temps est fait.
Ces étudiants, ces étudiantes et ces citoyens qui sont chaque soir dans les rues à faire du tintamarre, à s’objecter pacifiquement contre la riposte autoritaire et menaçante (loi 78) de chefs dépassés par des événements qu’ils ont largement contribué à créer, ne font que réclamer du respect, à exiger que l’on tienne compte de la dignité humaine qu’ils représentent, et qu’en définitive chacun constate qu’il faut du changement, et que ce changement doit se produire maintenant. Les choses sont en train de changer, et nous ne retournerons pas en arrière où certaines forces obscurantistes voudraient nous ramener.

Depuis une bonne décennie la coupe est pleine, et déborde des frasques criminelles de ces cupides affairistes véreux qui puisent à pleine pelle dans les coffres de l’État, alors que comble de cynisme, au lieu de faire le ménage qui s’impose dans les gaspillages de l’argent public, on vient exiger des étudiants qu’ils contribuent ‘’ pour leur juste part’’ à ce gaspillage éhonté, scandaleux, obscène, qui coûte abominablement cher comme tous les gaspillages, mais qui au fond ferait partie du jeu politico-économique. 
Plus écarté que cela tu meurs !

Il y a dans ce discours du partage des iniquités et de la participation de toute la génération montante au dilapidage des ressources collectives, un surcroit de cynisme et de méchanceté administrative qui épouvante l’oreille et confond la raison. 
Et c’est à coup de lois matraques qui troublent l’ordre public, d’emprisonnements collectifs et de violations constitutionnelles que les pouvoirs en place prétendent ramener l’ordre et la paix ? Ce faisant ils se sont totalement discrédités alors que le temps est venu des comptes à rendre. Et ils le savent.

Que faut-il faire s’exclame-t-on partout où on ne comprend rien qui vaille ? 
Écouter la rumeur de la rue, lire avec attention les conseils de prudence et les appels à la modération qui sont légion, et montrer la porte au gouvernement actuel. 

Ensuite on verra. Le Gouvernement de M. Charest est en ce moment la pierre d’achoppement de toute sortie honorable au conflit étudiant. Que ces messieurs (Charest, Moreau, Lessard, Bachand, Fournier et al…) s’en aillent et tout ira bien mieux. Bien évidemment il convient aussi que les femmes qui travaillent dans ce gouvernement d’incapables, aient elles aussi la décence de tirer leur révérence. Elles ne font pas mieux que ces bonzes qui radotent les antiennes éculées de la Loi et de l’Ordre, et qui foutent la pagaille partout. 

On vous a assez vu ! Vous n’avez rien à dire ! Sortez !

Julien Maréchal

jeudi 24 mai 2012

Printemps Québécois? Grèves Étudiantes ? (XI)

Têtes dures !

Ça n’est pas nécessairement un défaut que d’avoir la tête dure. Il faut savoir tenir son bout, tenir son terrain, refuser l’intimidation, ne pas se laisser marcher sur les pieds. Puis lorsque les égos peuvent enfin admettre qu’à force de se faire front sans broncher, sans dévier de sa ligne directrice, ils ont comme on dit au Japon su sauver la face, il faut savoir se montrer raisonnable. 

Jusqu’ici le gouvernement de M. Jean Charest et ce depuis plus de 100 jours, se distingue par sa remarquable incapacité à faire preuve de souplesse. Il a accumulé les gaffes, les bévues, et la plupart des entrevues avec les ministres qui se sont présentés aux micros des médias et aux conférences de presse ont été navrantes, marquées du rictus et de la grimace de gens de toute évidence totalement dépassés par ce qui arrive aux Québécois en ce printemps 2012.

Tout le monde ou presque, disons ici les gens sensés et les observateurs conciliants et éclairés, ont remarqué à quel point les étudiants et plus particulièrement leurs porte-paroles se sont eux montré cohérents, articulés, solidaires, alors que leurs propos sont remplis de bon sens, et qu’ils s’expriment dans une langue très bien articulée qui en somme fait honneur au Québec.

Tout le contraire des ministres du Gouvernement qui ânonnent sempiternellement des clichés désolants au sujet de la ‘’Loi c’est la Loi’’ ‘’ le Gouvernement a été légitimement élu et ne se laissera pas dicter sa conduite par la rue’’ le ‘’désordre a assez duré’’, alors que lorsqu’ils s’expriment devant les caméras, ils sont tendus, à bout de nerfs, les visages crispés par cette sorte de fausse indignation vaguement courroucée qui s’expriment en phrases malhabiles construites avec des arguments d’une pauvreté exaspérante pour des gens qui sont tout de même comme ils le disent, le Gouvernement légitimement élu. Ce que par ailleurs personne ne conteste !

On leur demande justement d’exercer le pouvoir qu’ils détiennent, de comprendre en sains gestionnaires, le courroux et l’exaspération montante de plus en plus de Québécois, et au lieu de cela ils passent des lois illégitimes impossibles à appliquer, et appellent la Police pour régler par la force un problème politique qui doit et qui va (éventuellement) se régler par la négociation.

On évoque des sondages maladroits, improvisés on ne sait trop comment et par qui et pourquoi, au sujet des appuis des uns versus les autres, mais le problème reste entier. Chaque soir des manifestations qui de plus en plus tournent au vinaigre. Chacun attend le premier mort, les amendes données aux contestataires des rues sont absolument disproportionnées avec le fond du sujet. Personne ne redoute la loi spéciale 78, qui sera abrogée, ou qui prendra fin sans que personne ne paie ces stupides amendes. Et tout cela nous mène où ?

À plus de manifestations, plus d’émeutes anticipées, plus de citoyens emprisonnés, plus de Paix Sociale bafouée, un climat encore assez bon enfant mais qui selon certains analystes très inquiets, pourrait dégénérer et nous emmener…bon pas besoin d’en dire plus et d’augmenter l’inquiétude… le gouvernement fait tout pour cela.

Mais qu’est-ce qu’il cherche enfin ce Gouvernement qui ne gouverne pas? Veut-il vraiment provoquer une crise sociale d’une telle ampleur qu’il ne lui restera plus qu’à faire appel à l’armée? Après des mois de silence relatif voilà qu’enfin quelques députés fédéraux commencent à se manifester et s’interrogent sur ces droits collectifs et individuels mis en périls avec une loi carrément subversive. Il s’agit d’une contestation étudiante massive tout à fait exemplaire et remarquable de ténacité, qui pour être légitime peut elle aussi avoir comme dit l’Autre son coté sombre c’est possible, mais on s’accorde pour remarquer que ce Printemps Québécois tranche radicalement avec l’endormitoire politique des dernières décennies.

Toute une Jeunesse qui se réveille, qui clame haut et fort son souci d’être respectée. Qui s’annonce aux portes des lendemains avec une fierté qui ne se laissera pas écraser, et le Gouvernement fait quoi ?
Il appelle la Police !!!
Il parle de négocier du bout des lèvres avec un argumentaire pénible, qui nous est présenté aux micros par des séniors (des ministres responsables) avec en arrière plan d’autres ministres silencieux qui hochent la tête selon des directives reçues, et nous offrent l’image consternante de bénis-oui-oui, qui font tapisserie, l’air empesé, grave, égaré. 

‘’La gravité sied bien aux sots’’ disait Sacha Guitry.

Que faire devant un tel étalage d’impuissance et de mauvaise foi, d’ignorance et d’entêtement ?

Exiger maintenant haut et fort, mais paisiblement dans le tintamarre général des casseroles indignées, que le gouvernement, incapable de gouverner démissionne, et que l’on aille en élections. 
Pour le reste, cela regarde le prochain gouvernement.

Quant à ce qui se passe actuellement dans nos rues je suis de ceux qui pensent qu’il y a quelque chose d’admirable mais d’encore vaguement étrange qui nous arrive, et qui ressemble à une sortie de coma.
Il était temps.

Nous devons une fière chandelle à notre Jeunesse.

Sortez M. Charest, sortez!
Partez! On vous attend probablement sur quelques Conseils d’Administration (dans le Grand Nord par exemple, je dis ça comme ça) qui voudront utiliser votre exemplaire sens gestionnaire.

Je leur souhaite bien du plaisir!

Julien Maréchal

dimanche 20 mai 2012

Printemps Québécois? Grèves Étudiantes? (IX,X)


Printemps Québécois? Grèves étudiantes ? (IX)  

Vendredi le 18 mai 2012

Le droit de manifester. (Rouges, Verts et Blancs)

Décidément on en verra de toutes les couleurs.

Depuis maintenant plus de 3 mois que le conflit entre les étudiants opposés à la hausse des frais universitaires manifestent, il se glisse dans le débat certaines dérives remarquablement malsaines quant au droit en général, et je parle ici de ceux qui ont été constitutionnalisés par des assemblées autorisées à le faire, comme la Chambre des Communes et l’Assemblée Nationale. Je parle ici bien sur du droit de manifester son mécontentement devant des prises de positions qui briment des droits fondamentaux, et cela inclut des lois  votées par des gouvernements légitimement élus qui abusent du pouvoir qui leur est confié.

Depuis quelque temps en effet les étudiants qui sont plus ou moins pour la hausse des frais universitaires (les Verts) et qui sont fort peu nombreux quand on regarde ce qui s’exprime sur la place publique, se sont adressés aux tribunaux pour faire valoir leur droit de poursuivre leurs cours. Jusque là, mis à part le fait que cette problématique d’affrontement sur un thème qui est contesté par des centaines de milliers d’étudiants (les Rouges)  on peut admettre dans une certaine mesure que les tribunaux offrent des injonctions (aux Verts) pour leur permettre de reprendre leurs cours. Cependant comme on l’a dit et répété depuis les tous débuts, cette affaire est politique et non pas judiciaire. Mais bon les tribunaux ayant été interpellés, auraient pu refuser de se mêler de cette histoire en renvoyant les protagonistes à leurs débats politiques. Au contraire ils sont intervenus avec les réserves que l’on sait. Le mal est fait. 

Pourquoi les droits des Verts primeraient-ils ceux des Rouges?

Que se passerait-il si les étudiants contre le dégel des frais, contre la hausse des frais, ceux qu’on appelle les ‘’Carrés Rouges’’ et qui sont dans les rues, s’adressaient à leur tour aux tribunaux pour obtenir la protection de leur droit de manifester sans se faire matraquer ou houspiller par la Police; ou encore sans qu’ils ne soient l’objet des déferlements haineux de tous ces braves gens qu’ils dérangent de toute évidence ? Il se trouve que c’est maintenant la Ville de Montréal qui va adopter de plus en plus de règlements comme l’interdiction de se masquer le visage avec un foulard, ou bien l’obligation de prévenir la Police à chaque manifestation quant à son parcours,  et puis quoi encore ? La plus petite dérogation à ces règlements abusifs sera interprétée comme un défi aux lois, et les manifestations seront carrément interdites dans l’avenir. C'est d'ailleurs ce que veut l’administration du Maire Tremblay qui en a assez de cette expression démocratique qui nuit à la bonne renommée de sa bonne ville. Dont la gestion comme on sait est absolument exemplaire et sans reproches.

Jusqu’ici les tribunaux ont accordé des injonctions aux Verts, donc à ces étudiants fortement minoritaires qui manifestent eux aussi dans les rues (timidement mais bon ils manifestent quand même) et personne ne les en empêchent, mais que se passerait-il si les Carrés Rouges demandaient la protection et l’encadrement de la Police pour pouvoir librement dire haut et fort qu’il y a quelque chose de pourri au royaume du Québec ?

Je demande que le test soit fait, et que les 3 organisations syndicales qui représentent ces centaines de milliers de citoyens (étudiants et ceux dans le public qui les appuient) aillent à leur tour devant les tribunaux et réclament leur protection, puisqu’ils exercent un droit légitimement reconnu par nos constitutions et nos lois. On déplore la dérive judiciaire du phénomène de cette contestation, là où certains groupuscules (ou des individus isolés) utilisent les tribunaux pour faire taire les contestataires des rues qui sont quasiment innombrables et c’est une chose. Mais je suggère aux étudiants de la F.E.U.Q. de la F.E.C.Q. et de la C.L.A.S.S.E. d’aller à leur tour devant ces mêmes tribunaux demander que l’on respecte leur droit de protester, de contester, de manifester, bref qu’on les protège comme n’importe quel autre citoyen, ou groupes de citoyens, qui exercent légitimement leurs droits.

Et que l’on ne vienne pas me dire encore une fois que la majorité des étudiants du Québec sont à leurs cours et laisser entendre sournoisement qu’ainsi ils sont ‘’pour’’ les augmentations. Ce genre de raccourci n’est rien d’autre que de la propagande, et ce n’est pas avec des sondages bidons manipulés au mérite des indifférents et des inactifs, qu’on va nous faire croire qu’en somme les étudiants contestataires sont nuls et qu’ils doivent rentrer en classe et se taire. Ce qui se passe actuellement transcende totalement l’inertie générale qui dure depuis bien trop longtemps. 

Il y a des forces, des puissances rétrogrades, qui veulent à tout prix que rien ne change au Québec et les étudiants de nos rues en ce Printemps Québécois font bien autre chose que de contester des augmentations de cours. Cette affaire n’est que le prétexte, le syndrome de quelque chose de beaucoup plus profond qui doit absolument s’exprimer. Les faire taire surtout par la force, revient à dire à des enfants qu’il leur est dorénavant interdit de grandir, sinon ils seront sévèrement punis.

Printemps Québécois? Grèves Étudiantes? (X)

Samedi le 19 mai 2012

La Loi c’est la Loi. (78)

Et bien voilà ‘’ils’’ l’ont passée leur loi matraque !

Belle unanimité! Le Barreau du Québec contre la Loi 78. Toutes les centrales syndicales contre la Loi 78 ! Ça fait du monde ça Madame ! Les associations des Droits et Libertés contre la Loi 78 ! Les associations artistiques, les infirmières et même Xavier Dolan sur la Croisette à Cannes, affichent leur soutien aux étudiants contestataires contre la loi 78. 
Les médias qui depuis 15 semaines exercent une sorte de censure sourde en interviewant de manière exaspérée les porte-paroles des étudiants, et avec pas mal de complaisance les ministres responsables du gâchis, se découvrent maintenant une sorte de ferveur démocratique en émettant quelques bémols face à cette  loi 78 qui en définitive les menace eux aussi, puisqu’elle menace tout le monde. Donc on comprend vaguement que les médias sont contre la Loi 78. Sauf que dans les médias on fait non pas dans la véritable réprobation face à une telle attaque contre les droits fondamentaux, on se cantonne dans le chichi en argumentant sur tel ou tel détail de la Loi qui pour répressive qu’elle soit, demeure tout de même nécessaire.

Au fond ce qui agace les médias traditionnels, surtout les journaux, la radio et la télévision, ce n’est pas l’esprit honteux et anticonstitutionnel de la loi, mais son libellé.

Les partis d’opposition à l’Assemblée Nationale sont contre la loi 78, sauf la Coalition pour l’Avenir du Québec (la C.A.Q.) qui a appuyé la Loi, et a même permis qu’elle passe. On comprend que le Parti de M. Legault n’étant pas prêt pour les élections, préfère pour le moment garder le gouvernement actuel en place, histoire de gagner du temps. Il y a fort à parier que ce petit calcul politique uniquement opportuniste, va se retourner contre François Legault et son regroupement d’esprits, disons le mot, absolument bornés.

Certes le Parti Québécois de Mme Pauline Marois qui forme l’Opposition Officielle, est aussi un parti opportuniste, mais tant qu’à faire preuve d’opportunisme il faut reconnaître que Mme Marois au moins vise plus juste que les autres partis, qui font le pari douteux que la population va pousser un soupir de soulagement avec le retour à l’ordre et à la raison. Mais avec 10,000 manifestants dans les rues seulement à Montréal, et des tas de manifestations ailleurs dans d’autres villes  le soir de l’adoption de cette loi ignoble, les choses s’annoncent soit confuses ou claires dépendant du bord où on veut bien se situer. Je pense que deux générations qui devraient s’entendre contre leur gouvernement incompétent, vont finalement s’affronter au lieu de collaborer.
Clash de générations? Probablement !

Les générations qui montent s’apposent naturellement à celles qui précèdent et qui vieillissent.
Courageusement, Amir Khadir de Québec Solidaire est contre la Loi 78 en choisissant diplomatiquement ses mots, et encourage les contestataires à la défier par la désobéissance civile tout en insistant sur la nécessité de s’adresser d’abord aux tribunaux. Vont-il l’arrêter pour incitation à la désobéissance civile, à l’émeute, lui un parlementaire ? On verra !

L’indépendantiste J.M. Aussant a probablement lui aussi voté contre la Loi 78 ? Mais chose curieuse, depuis les tous débuts de cette grève et de cette contestation étudiante, pas un mot ou presque de la part des partis fédéraux qui se campent ‘’peut-être’’ sur le respect des responsabilités constitutionnelles (allez savoir hein !) l’Éducation étant comme on sait de juridiction provinciale. Il y a 59 députés NPD Québécois dit sociaux-démocrates de gauche bien évidemment  et ces gens-là respectent tous leur mandat, qui est de s’occuper des affaires qui relèvent du Gouvernement Fédéral.  
Et la Charte des Droits et Libertés du Canada,  ce n’est pas Fédéral ça ?  Ben là !

Pas un mot non plus des députés (les quelques députés) du Parti Libéral du Canada au Québec (silence total) de même que les quelques députés Conservateurs du Québec, ancien parti de Jean Charest. Bref les 75 députés fédéraux du Québec ne sont pas concernés par ce qui se passe depuis 3 mois au Québec et qui passionne ailleurs dans le Monde des chroniqueurs, d’autres associations… passons !
Elle n’est pas merveilleuse cette démocratie ?
      
Sans surprise les associations de camionneurs sont pour la Loi 78, de même que les associations de gens d’affaires, dont le Conseil du Patronat. Pas de quoi s’indigner, ces gens-là, sauf devant les augmentations de taxes qui les touchent directement, sont toujours du coté des gouvernements. Les affaires sont les affaires !

J’ai personnellement interrogé comme ça au hasard, en me promenant dans les rues de Montréal, des citoyens, pour bavarder avec eux de cette grève étudiante, de ce Printemps Québécois, et depuis, de cette loi 78.
Pas une seule fois je n’ai entendu quiconque manifester de grogne contre le mouvement étudiant ! 
Personne n’appuie le Gouvernement, et Jean Charest est toujours voué aux gémonies. Et pourtant les journaux de Gesca (La Presse et le Soleil entre autres) et aussi ceux de Québécor (Le Journal de Montréal et de Québec) racontent sans avoir l’air de prendre parti, que la population appuie ‘’massivement’’ le Gouvernement de Jean Charest. Et ce à partir de sondages douteux dont on souligne qu’ils ne sont pas ‘’scientifiques’’. 
Sauf qu’on les met en évidence dans des pages entières suivies de puissantes analyses toutes aussi biaisées les unes que les autres.
 
Pourquoi tant et tant de mensonges ? Ces médias doivent pourtant bien se rendre compte que mentir ainsi va à l’encontre de leurs intérêts, mais ils mentent quand même, parce que c’est dans leur nature de mentir. Ces politicailleurs et ces journalistes à leur solde, ne pourraient pas de toute façon faire une analyse objective de la situation actuelle au Québec, parce qu’ils ne sont pas objectifs. Ils sont intéressés et protègent leurs intérêts en se servant de la puissance des médias pour confondre la population, la berner, la manipuler et… est-ce que ça va encore marcher ? 
Je suppose qu’ils le souhaitent ou le pensent.

Mais d’autres observateurs pas mal plus perspicaces, regardent et constatent que le débat ne se fait plus dans les médias traditionnels (radio, télévision et journaux écrits) mais bel et bien sur les réseaux sociaux Internet, Twitter, Facebook, et les innombrables blogues et sites électroniques, là où se rassemble la majorité des intervenants. Le ton y est absolument différent de celui des conservateurs qui s’essoufflent dans les vieux haut-parleurs en voie de discrédit total. Sur les réseaux sociaux qui sont l’apanage de la Jeunesse qui s’exprime de façon si remarquable depuis 3 mois, l’appui aux contestataires est total. Je veux dire totalement majoritaire.
Maintenant que va-t-il arriver avec cette Loi 78 ? Elle ne sera pas écoutée, ne sera pas respectée, elle deviendra désuète selon son libellée au mois de juillet 2013, soit dans un an. Et Mme Marois a dit après l’adoption de cette Loi insignifiante mais dangereuse, qu’elle serait immédiatement abrogée aussitôt que son parti reviendra au pouvoir. 

Ce qui risque fort d’arriver même cet automne si Jean Charest décide d’aller en élections. Elle a aussi promis d’annuler toutes les augmentations de frais universitaires décrétés par le Gouvernement actuel, et elle va lancer cette consultation tous azimuts sur la gestion des collèges et des universités. 
À moins qu’une fois élue elle décide  de mettre le couvercle sur la marmite et de fermer ce dossier explosif en annulant les augmentations de frais sans plus entreprendre d’autres actions. 
Un quelconque comité sera constitué et fera rapport en temps et lieu. 

Exemple, aux Calendes Grecques !

Et si on le faisait ce débat de fond ?
À suivre…
Julien Maréchal

mardi 15 mai 2012

Printemps Québécois? Grèves Étudiantes? (VIII)


Printemps Québécois? Grèves étudiantes?

Mardi le 15 mai 2012

                                                                 ‘’De fracas et de fureur’’

Une révolution avec ça?

Démission anticipée de la Ministre Line Beauchamp.
On se demande où se trouvent tous ces chroniqueurs, et même aussi ces politiciens, membres du Gouvernement ou de l’Opposition, et avec eux aussi quelques étudiants qui viennent dire qu’ils ont été surpris par la démission de Mme Line Beauchamp?

Voyons donc! Cela fait des semaines qu’ici et là on demande la démission de la Ministre de l’Éducation, et puis aussi celle de Jean Charest, et qu’on réclame des élections! Et voilà que cette pauvre Line Beauchamp de toute évidence écrasée, confondue, épuisée (elle a vieilli de 10 ans en 14 semaines) jette la serviette, quitte son ministère, son poste de députée, voilà c’est terminé cette carrière politique.
Et on se dit surpris !
Mais surpris de quoi au juste?

Une telle situation ne peut pas durer indéfiniment, à moins que maintenant le Gouvernement de Jean Charest et avec lui Michèle Courchesne maintenant à la place de Line Beauchamp, décident  de faire preuve de fermeté comme ils disent?

De fermeté? Voyons donc!

Qu’est-ce que cette fermeté? 
Plus de Police? Plus de tribunaux, des affrontements brutaux, une épreuve de force?
Avec plus de 175,000 étudiants en grève légale, appuyés par au moins leurs parents et des sympathisants, ce qui élève le nombre de mécontents à plus d’un demi-million? 
Sans parler d’un éventuel effet domino lorsque ça va mal tourner.

Étant donné l’impuissance farce du Gouvernement et la ténacité des contestataires, la situation ne peut que se dégrader, et forcément un gouvernement aussi incompétent et impuissant que celui de Jean Charest va prendre encore une fois une mauvaise décision suivie d’autres décisions tout aussi mauvaises, et finalement il va mettre le feu aux poudres.
Une révolution avec ça ?

Des écoles qui brûlent, des universités saccagées? Des blessés par dizaines, des commerces vandalisés, une économie paralysée, l’image de Montréal et celle du Québec considérablement dégradées dans le Monde?

Puis ensuite des morts, parce que bien sur il va y en avoir. C’est inévitable du moment où le Gouvernement se braquera, et je pense que le Conseil des Ministres, incapable de comprendre ce qui se passe, va commettre l’irréparable.
Il ne manque que cela pour que tout chavire.
Demain sera rude.

Le droit de manifester. (Blancs Rouges et Verts).
Décidément on en verra de toutes les couleurs.

Depuis maintenant plusieurs semaines que le conflit entre les étudiants opposés à la hausse des frais universitaires manifestent, il se glisse dans le débat certaines dérives remarquablement malsaines quant au Droit en Général, et je parle ici de ceux qui ont été constitutionnalisés par des assemblées autorisées à le faire (Chambre des Communes, Assemblée Nationale). Comme celui de manifester son mécontentement devant des prises de positions, même gouvernementales.

Depuis quelque temps en effet les étudiants qui sont plus ou moins pour la hausse des frais universitaires (les Verts) et qui sont fort peu nombreux quand on regarde ce qui s’exprime sur la place publique, se sont adressés aux tribunaux pour faire valoir leur droit de poursuivre leurs cours. 
Jusque là, mis à part le fait que cette problématique d’affrontement sur un thème qui est contesté par des centaines de milliers d’étudiants (les Rouges), rien à redire à ce que les tribunaux offrent des injonctions (aux Verts) pour leur permettre de reprendre leurs cours. On l’a dit depuis les tous débuts, cette affaire est politique et non pas judiciaire. 
Mais bon les tribunaux ayant été interpellés, se sont manifestés avec les réserves que l’on sait. Le mal est fait. Il aurait fallu ne pas recevoir ces demandes d’injonctions et renvoyer les protagonistes à leur débat politique.

Que se passerait-il si les étudiants contre le dégel des frais, contre la hausse des frais, ceux qu’on appelle les ‘’Carrés Rouges’’ et qui sont dans les rues, s’adressaient à leur tour aux tribunaux pour obtenir la protection de leur droit de manifester sans se faire matraquer ou houspiller par la Police. Ou encore sans qu’ils ne soient l’objet de ces déferlements presque haineux de tous ces braves gens qu’ils dérangent de toute évidence? 

Il se trouve que c’est maintenant la Ville de Montréal qui va adopter de plus en plus de règlements comme l’interdiction de se masquer le visage avec un foulard, ou bien l’obligation de prévenir la Police à chaque manifestation quant à son parcours, et puis quoi encore? La plus petite dérogation à ces règlements abusifs sera interprétée comme un défi aux lois, et les manifestations seront carrément interdites dans l’avenir.

Jusqu’ici les tribunaux ont accordé des injonctions aux Verts, donc à ces étudiants fortement minoritaires qui manifestent eux aussi dans les rues (timidement mais bon ils manifestent quand même) et personne ne les en empêchent, mais que se passerait-il si les Carrés Rouges demandaient la protection et l’encadrement de la Police pour pouvoir librement dire haut et fort qu’il y a quelque chose de pourri au royaume du Québec?

Je demande que le test soit fait, et que les 3 organisations syndicales qui représentent ces centaines de milliers de citoyens (étudiants et ceux dans le public qui les appuient) aillent à leur tour devant les tribunaux et réclament leur protection, puisqu’ils exercent un droit légitimement reconnu par nos constitutions et nos lois. On déplore la dérive judiciaire du phénomène de cette contestation, là où certains groupuscules (ou des individus isolés) utilisent les tribunaux pour faire taire les contestataires des rues qui sont quasiment innombrables et c’est une chose.

Mais je suggère aux étudiants de la F.E.U.Q. de la F.E.C.Q. et de la C.L.A.S.S.E. d’aller à leur tour devant ces mêmes tribunaux demander que l’on respecte leur droit de protester, de contester, de manifester, bref qu’on les protège comme n’importe quel autre citoyen, ou groupes de citoyens, qui exercent légitimement leur droit.

Et que l’on ne vienne pas me dire encore une fois que la majorité des étudiants du Québec sont à leurs cours et laisser entendre sournoisement qu’ainsi ils sont ‘’pour’’ les augmentations. Ce genre de raccourci n’est rien d’autre que de la propagande, et ce n’est pas avec des sondages bidons manipulés au mérite des indifférents et des inactifs, qu’on va nous faire croire qu’en somme les étudiants contestataires sont nuls, et qu’ils doivent rentrer en classe et se taire. Ce qui se passe actuellement transcende totalement l’inertie générale qui dure depuis bien trop longtemps.

Il y a des forces, des puissances rétrogrades, qui veulent à tout prix que rien ne change au Québec et les étudiants de nos rues en ce Printemps Québécois font bien autre chose que de contester des augmentations de cours. Cette affaire n’est que le prétexte, le syndrome de quelque chose de beaucoup plus profond qui doit absolument s’exprimer. Les faire taire surtout par la force, revient à dire à des enfants qu’il leur est dorénavant interdit de grandir, sinon ils seront sévèrement punis.
Ça va mal tourner tout ça!
C’est à se demander maintenant si le dérapage ignoble qui s’en vient, qu’on prépare, n’est pas planifié pour des raisons affairistes particulièrement infâmes?
À suivre…
Julien Maréchal

jeudi 10 mai 2012

Printemps Québécois? Grèves Étudiantes? (VII)

Quel gâchis? Quelle mauvaise foi?

La dernière négociation vient de se terminer en queue de poisson, alors que les  manifestants des derniers jours, retournés crier leur désarroi, encaissent de plus en plus de coups de matraques. Voilà que maintenant quelques bonnes âmes s’avisent de remarquer qu’en fin de compte, puisque les manifestations se font sous le signe incontestable de la légalité et surtout de la légitimité, qu’il y a lieu de s’émouvoir de tous ces ''dommages collatéraux'' qui sont les conséquences directes de cette dérive populaire tout à fait remarquable.

Je me disais que depuis quelques années les policiers du Québec étaient moins sauvages que leurs confrères des temps  anciens, où des brutes épaisses pas du tout scolarisées…à moins d’avoir une 7e année…tapaient dans le tas des manifestants à matraque rabattue (on se souvient entre autres événements d’un certain Samedi de la Matraque à Québec) sans vraiment se soucier des ecchymoses, des bras cassés, des yeux pochés, des lacérations infligées, bref de la pagaille épouvantable que ces occasions malsaines de se défouler (pour des flics) entrainaient.

Je me disais comme tant d’autres que de nos jours les policiers ont au moins un Bac, qu’ils ont été formés dans des instituts où on leur enseigne les bases de la psychologie et du droit élémentaire. Bref que l'ancien temps des gros épais à casquette était terminé.

À voir ce qui se passe dans nos rues depuis 3 mois il est bien évident que si on a expurgé des rangs de la Police les éléments les plus mongols, les barbares à gros bras, on n’a pas pour autant éliminés les recours les plus crasseux à la bonne vieille violence, afin de mâter ces citoyens qui ne sont pas d’accord, et qui veulent se faire entendre. 

Pendant ce temps-là les édiles gouvernementaux ont exigé et exigent, je dis bien ''exigent'' encore et encore de la part des associations étudiantes, et plus particulièrement de la C.L.A.S.S.E. et de son représentant Gabriel Nadeau Dubois (qu'on a diabolisé comme s'il était Méphistophélès en personne) de dénoncer vertement toute violence. 

Qu'on se le dise, s'il doit y avoir une quelconque violence, elle appartiendra uniquement aux policiers qui agiront avec un mandat précis et légal de brutalité bien ordonnée, ah mais!
Faut-il en tenir une couche (d’épaisseur) pour se permettre, simplement parce qu’on en reçoit l’ordre, d’accepter de balancer dans une foule comme à Victoriaville lors du Congrès du Parti Libéral du Québec, des grenades lacrymogènes, des bombes assourdissantes, pour en fin de compte entourer les manifestants, les isoler, les assommer, les bousculer sans retenue, les enfourner par paquets de dix dans des paniers à salade, et sans se préoccuper que dans ce rassemblement il y avait des enfants en poussettes, des jeunes, des personnes âgées, et surtout des citoyens pas armés, des étudiants chahuteurs sans doute, mais pas du tout des enragés qui veulent tout casser !

Oui, oui, des casseurs il y en a, et la Police se défend en insistant pour dire que de son coté, ses effectifs ont eux aussi reçu des pierres (hon...mais qu’est-ce qu’ils font ces braves gens dans la Police, alors qu’ils pourraient faire de l’animation  sociale chez les scouts et les guides?) et ils ont des blessés. Il est bien évident qu’à entendre les émissaires des corps policiers, lorsque ce sont des leurs qui sont amochés c’est autrement plus grave que lorsque ce sont des citoyens. Un citoyen ce n’est quand même pas comparable à un agent de la force constabulaire hein!

Maintenant à l’époque des téléphones cellulaires qui peuvent tout enregistrer, la propagande mensongère des ‘’autorités’’  (je parle de celles qui sont dévoyées de leur mandat social et politique qui est de protéger les populations)  a plus de difficulté à s’imposer. 

À voir on voit bien ce qui se passe. Ces policiers sont ceux de l’antiémeute, alors qu’il n’y a d’émeute que lorsqu’ils se présentent bardés comme des gladiateurs, et provoquent par leur seule présence les débordements qu’ils ont pour mission d’éviter, ou à tout le moins de tâcher d’en contenir les effets les plus néfastes. Or ces escouades antiémeutes, loin d’être une solution au problème du contrôle des foules, en sont l’élément le plus perturbateur. Ceux qui les utilisent à si mauvais escient n’ont donc rien appris en 30 ans? 

Lors de la Fête de la Terre ces dernières semaines, il y avait 300,000 manifestants dans les rues et il n'y a pas eu de désordre. À Victoriaville il y en avait 2000, et ça c'est terminé dans le sang et les bosses? Pourquoi ? Parce que c'était un quelconque congrès de Libéraux? Tiens tiens!

Cette Police des pouvoirs, appelons les choses par leur nom, revient toujours à la bonne vieille formule du ‘’taper dans le tas’’ qui est en somme l’expression finale de leur patience et de leur dévouement envers leurs semblables. Ça valait donc tant que ça la peine d’aller étudier à l’Université au temps du gel des frais, pour se décrocher un BAC en psychologie, et finalement descendre un jour ou l’autre dans la rue pour y assommer d’autres étudiants qui eux aussi sont à l’Université?
Pour en arriver à quoi en bout de ligne?

À rien du tout!  Le problème reste entier! La mauvaise foi des Line Beauchamp, des Jean Charest et de ceux et celles qui les appuient, même en les critiquant, n’a bien évidemment pas fait avancer le dossier des revendications étudiantes. Tout est à faire et à refaire. Des dizaines (des centaines?) d’étudiants cette année vont probablement abandonner leurs études pour ne plus jamais y revenir. Les tribunaux seront encombrés pendant des mois et des années au sujet de jugements à rendre sur qui est, ou n’est pas, responsable.

Il faudra distribuer les amendes, monter des dossiers criminels, punir (ah ça oui !) les fauteurs de troubles, mais on ne les cherchera pas du coté des politiciens ou des policiers.  Surement pas du coté des autorités universitaires qui de plus en plus s’insurgent sottement devant ces allégations au sujet de leur mauvaise gestion, que les associations étudiantes ont l’outrecuidance de vouloir remettre en question. 
Sacrilège! 
Ce seront les étudiants et leurs familles, donc les citoyens, qui vont écoper.

Toute une classe politique totalement discréditée par ses magouilles, ses infamies gestionnaires, ses manquements à la plus élémentaire déontologie sociale, qui vient ici nous faire la leçon à nous les citoyens, et qui nous parle de Loi et d’Ordre, d’autorité légitimement élue (vraiment?) et qui vient nous admonester au nom du Droit Général qu’ils bafouent depuis une génération!

Je trouve que dans l’ensemble ces associations étudiantes nous ont fait faire  collectivement en ce Printemps Québécois de 2012, un remarquable travail de prise de conscience, et que ce sont ces mêmes associations qui ont fait preuve de respect envers le citoyen, de responsabilité dans leur démarche politique, et que cela augure assez bien d’un éventuel remplacement des classes dirigeantes. Ces étudiants ont droit à l’essai. Dans dix ans ‘’on verra’’, comme dit l’Autre qui ne voit rien pour le moment.

Maintenant on fait quoi ?

On se retrouve à la Fête Nationale le 24 juin prochain.
Ce sera chaud!

Julien Maréchal

mercredi 2 mai 2012

Printemps Québécois? Grèves Étudiantes? (VI)

Les choses se Corsent!

On devrait inventer un nouveau mot pour exprimer que les choses se complexifient dans le durcissement, quand on regarde la situation du Québec par rapport à ce qui se passe ailleurs dans le Monde.

D’autant plus qu’en examinant…je devrais dire en scrutant…le courant social politique actuel, je ne lui trouve que peu d’affinités avec ce qui se passe ailleurs lorsque les citoyens descendent dans les rues pour manifester. 

Bien sur que ce sont tout de même des manifestations, mais on s’entend pour remarquer qu’entre le Printemps Arabe, donc ce qui s’est passé et se passe encore en Tunisie, en Libye, en Égypte, au Yémen, au Bahreïn, et en Syrie, et notre façon de faire ici au Québec, les comparaisons ne tiendraient pas longtemps, quant au ton et à la violence des affrontements.

Même qu’il y a quelques jours j’émettais l’avis que les policiers, au lieu de se présenter face aux étudiants, casqués et bardés de boucliers et de masques, seraient mieux avisés de se mêler à la foule, et ainsi d’accompagner les cortèges. Ce qui leur permettrait d’écarter les fauteurs de trouble. Et j’ai vu hier mardi soir, que c’était exactement ce qu’ils faisaient.  Du moins si je m’en tiens aux images télévisuelles.

Il y a eu cet affrontement avec la C.L.A.C. à cause de la Fête des travailleurs, …mais bon… pour le moment à part des arrestations il ne semble pas que notre ‘’Printemps Érable’’ doive se changer en bain de sang. C’est une bonne chose.

Mais attention, il y a de plus en plus de voix qui s’élèvent contre ces ‘’désordres’’ et il y a de plus en plus de bonnes âmes, chauffées par les médias…surtout ceux de la droite riche de ses privilèges…qui montent le ton, et voudraient que l’on aille reconduire ces étudiants pas mal dérangeants à grands coups de pieds au derrière, dans leurs classes.

D’ici à ce qu’on les charge avec des motos, des chevaux, des balles de plastique, des gaz lacrymogènes, qu’on les tabasse et qu’on les enfourne à grands coups de matraques dans les paniers à salade, ou vers les hôpitaux les plus proches, il n’y a qu’une décision ministérielle pour ce faire.

Espérons que M. Parent (le chef de la police de Montréal) saura de son coté modérer ses troupes, et refusera de se faire le complice de cette classe dirigeante, qui au fond ne dirige plus grand-chose.

On peut très bien penser que le Gouvernement, qui dénonce la violence inexistante à date des étudiants, ne se gênerait pas pour en blesser, et qui sait en estropier plusieurs de ces jeunes qui l’exaspèrent. 
Cette prétendue 'violence'' des étudiants (pas même verbale) et qui tient dans de confondants débats sémantiques serait donc aux yeux du Gouvernement quelque chose d’intolérable? Alors que de son coté ce même Gouvernement pourrait fort bien ordonner à ses troupes de sbires d’assommer, de maltraiter, de violenter physiquement des jeunes, garçons et filles ?

Ils n’osent pas encore, mais ce n’est pas la tentation qui leur manque. Et avec ces voix affolées et autoritaires qui exigent maintenant la fin de la récréation, le pire est possible.

À écouter ces voix de la raison (la leur) qui veulent que tout ce tapage s’arrête parce que ça nuit aux affaires (mon œil), j’ai comme le sentiment que si ça tourne mal, ce sera de par la volonté du Gouvernement actuel et de ses maîtres. 
Ensemble ils en rejetteront tous la faute sur des étudiants dont la moyenne d’âge ne dépasse pas 20 ans. Dont les manifestations jusqu’ici, si elles dérangent la circulation, ne sont pas violentes, mais pas du tout, chacun peut s’en rendre compte de visu.

Voilà maintenant que ce bon Lucien Bouchard fronce son gros sourcil, et exige en père tonitruant que l’on fasse cesser ce désordre. Et avec lui l’ineffable Joseph Facal, et tous ceux et celles qui viennent maintenant  prêter voix forte au Gouvernement. Pas mal pour d’ex-péquistes entre autres!

J’écoutais hier ces défenseurs de la Loi et l’Ordre, s’indigner que les étudiants au carré rouge bafouent les injonctions de retour aux cours, pour ces étudiants au carré vert qui les ont demandées. La police devrait intervenir et ouvrir le passage à ces étudiants qui ne contestent pas ! 
Oui Monsieur! Faites cesser ce scandale! 
N'importe quoi!
Bien que les étudiants qui ne veulent pas participer aux démonstrations contre le dégel des frais soient absolument dans leur droit, le problème de ces injonctions à laquelle personne n’obéit n’est pas une affaire de législation méprisée. 
Depuis le début de cette crise qu’on dénonce le recours au judiciaire pour juguler un conflit qui doit demeurer politique, la faute du discrédit qui s’attachera désormais aux ordres de la Cour, retombera forcément sur ceux qui en font un si mauvais usage.

Dans le monde judiciaire d’ailleurs il y a des voix de juristes, d’avocats et même de juges qui s’élèvent contre ces accrocs fait à la démocratie, dont celui du droit de manifester. Que les étudiants contestataires aient torts d’empêcher les autres de se rendre aux cours est une affaire qui se règlera éventuellement dans les associations étudiantes, et leurs congrès internes.

Les tribunaux n’ont rien à faire dans cette histoire, mis à part que de juger les voyous qui cassent du mobilier, et qui ne sont pas membres des associations étudiantes.

Faudrait-il donc au nom d’une certaine conception affolée du respect des lois à tous crins, transformer les rues de Montréal et d’ailleurs en champs de batailles rangées? Ajouter à la provocation, l’arrogance et l’incompétence pathétique de Mme Line Beauchamp, l’ignominie de voir les enfants du Québec maltraités dans nos rues, trainés ensanglantés par des brutes officielles vers les fourgons de déblaiement?

Ce qui se passe dans nos rues actuellement n’est pas une sotte saute d’humeur de jeunes dévoyés mais bel et bien l’expression, contestable sans doute, d’un mécon-tentement historique qui prend sa source et sa motivation dans le pourrissement des élites autoproclamées. 
Leurs épouvantables délits à ces voleurs, ces ‘’collusionneurs’’, ces trafiqueurs de la légalité, qui donc va s’en occuper?
Réponse? 
Les étudiants contestataires actuels.

Ils font un remarquable brassage de cage et il faudra bien les en féliciter un jour. Quant aux autres étudiants, majorité ou pas, qui veulent que tout cela s’arrête parce qu’ils vont perdre leur job d’été, on peut et on doit leur dire qu’étudier ce n’est pas seulement se préparer à faire exactement comme les générations qui les ont précédés.

Ils ont eux aussi des responsabilités civiques. S’ils ne veulent pas en prendre parce que c’est trop risqué, ils doivent bien s’attendre dès lors que les choses changeront, à ce qu’ils n’auront pas le choix, ni voix au chapitre. 
C’est un pensez-y bien mes enfants, toutes tendances confondues.

Julien Maréchal

lundi 30 avril 2012

Printemps Québécois? Grèves Étudiantes ? (V)


Printemps Québécois? Grèves étudiantes? (V)

Hé ben voilà on avance. La grève persiste avec les étudiants qui n’en démordent pas, alors que le Gouvernement, ou plutôt le Premier Ministre et la Ministre de l’Éducation s’entêtent.

Étrange n’est-ce pas qu’il n’y a pas si longtemps on ne comptait plus les articles des journaux donneurs de leçons, qui fustigeaient toute cette classe de jeunes paumés qui ne faisaient rien qui vaille, ‘’vedgeaient’’ comme on dit en se pognant le beigne dans une paresse intellectuelle et sociale satisfaite. Quel pauvre éducation grands dieux!... lui avions-nous donné à cette Jeunesse déconnectée, qui ne pensait que jeux vidéos, téléphones cellulaires pour dire des niaiseries à longueur de journée ? 
À twitter comme des malades pour bavarder interminablement au sujet de platitudes innommables ?

Puis voilà que oh surprise!...et aussi effarement...les voilà dans les rues par centaines de milliers ces jeunes, étudiants et travailleurs, accompagnés par ces maudits intellectuels et ces sakrament d’artistes, qui défendent une révolte autour de quelques sous par jour comme le dit cette pauvre Line Beauchamp. Il n’y a pas chez cette Ministre de l’Éducation la moindre empathie sincère  éclairée envers ‘’ses élèves’’, ‘’ses étudiants’’. Ceux et celles dont elle a la charge de parfaire la formation académique et sociale.
 Attention ici, il ne s’agit pas d’un quelconque ministère de recyclage de déchets ou de gestion des transports non, non…il s’agit bel et bien du Ministère de l’Éducation, qui est celui chargé de veiller à la formation au primaire des potaches, à l’élévation d’esprit des grands ados du secondaire, et enfin qui est responsable de la formation universitaire des gestionnaires et éducateurs de demain.
Ce n’est pas rien!
Que peut-il donc y avoir de plus formateur que cette prise remarquable de la parole de toute une génération qui se renouvelle dans la contestation, qui dérange enfin de vieilles consciences  satisfaites et repues, qui remet en question un ordre public périmé et corrompu ? 
Ils sont des dizaines de milliers, des centaines de milliers, y compris ceux qui ne participent pas et regardent passer la parade, à vivre une expérience de prise de conscience politique et sociale comme on en a pas vue depuis mille ans !
Quasiment depuis la Révolution Tranquille. La contestation étudiante actuelle n’est pas aussi turbulente que celle des années soixante, où tout un chacun se faisait matraquer et fourrer au panier à salade à grands coups de pieds dans le ventre. Jusqu’ici mis à part quelques bousculades et des écorchures mineures, quelques claques sur la gueule et des échauffourées folkloriques...dont quelques stupides débordements de voyous qui ont vu dans cette expression populaire l’occasion de se manifester en cassant quelques vitrines...les manifestations sont absolument civiques, responsables.

Et oui bien sur lorsqu’il y a jusqu’à 300,000 personnes dans les rues à manifester, on devrait s’attendre à ce que la ville bouillonne de rage, de bruits et de fureur. Or, rien de cela. On est loin, très loin des débordements sportifs comme je l’ai déjà dit.

Je regarde le jeune Gabriel Nadeau Dubois, le porte-parole de la C.L.A.S.S.E. et je trouve qu’il a beaucoup de classe en effet ce jeune dont on me dit qu’il a à peine 20 ans.

20 ans !...et il fait trembler d’indignation les chroniqueurs du Journal de Montréal, ceux de La Presse et du Soleil et de bien d’autres journaux, y compris quelques commentateurs pas trop éclairés du coté des médias électroniques. Il fait peur à la Ministre Line Beauchamp, au Premier Ministre Jean Charest. On veut, on demande, on exige sa tête, ce galeux ! Ce pestiféré ! Bref ce jeune fatigant. 
Et ce n’est pas un chef lui. Pas pantoute ! 
C’est un porte-parole. C’est un négociateur qui exprime ce que lui dictent ses commettants. Il le fait avec calme devant des adversaires hargneux, qui l’apostrophent l’invective à la bouche, le mépris condescendant dans la gestuelle affolée de dirigeants absolument perdus, dépassés, déphasées.

Est-il seulement possible d’imaginer qu’il puisse se donner quelque part au Collège, au C.E.G.E.P. ou à l’Université, un cours de prise de conscience socio-politique qui aurait le millième d’impact comme formation civique et politique, que cette école de la contestation qui se passe sous nos yeux ébahis ? 

Et dont l’impact se fait maintenant sentir ailleurs dans le Monde ? 
Ce qui se passe dans nos rues (et pas seulement dans les rues) a de plus en plus valeur d’enseignement pour bien d’autres jeunes méprisés ailleurs que chez nous. Et il s’en trouve parmi les gens soi-disant matures, parmi des aînés effarés, pour exiger maintenant que toute cette Jeunesse retourne en classe où elle sera priée de ne plus déranger. 
Pour comble de sottise on exige de ces citoyens nouveaux qu’ils fassent leur part alors qu’ils n’ont pas complétés leurs études, et n’ont pas les moyens financiers de payer quelque part que ce soit.

On les traite de profiteurs du système, de paresseux, d’enfants gâtés, alors qu’hier encore on les traitait d’amorphes, de sans-desseins, d’écervelés peu préoccupés par la Chose Publique. Maintenant qu’ils s’en occupent (et comment!) de cette Chose Publique, on voudrait qu’ils se taisent, on fait appel à la Police et aux tribunaux pour les mater, les faire en somme rentrer dans le  rang où ils doivent se tenir coi. 
Belle incohérence non?

Je propose qu’on instaure un prix substantiel de mérite civique, un prix de reconnaissance pour service rendu à la démocratie, à la patrie, à la république  (appelez-là cette société comme vous voudrez), et qu’on le donne avec beaucoup d’honneur et au mérite des associations étudiantes,  aux 3 porte-paroles de la F.E.U.Q., de la F.E.C.Q., de la C.L.A.S.S.E., Martine Desjardins, Léo Bureau Blouin, et Gabriel Nadeau Dubois.

En voilà un qui pourrait avoir la tête pas mal enflée avec toute la médiatisation dont il est l’objet, et qui la garde ma foi plutôt froide devant les grossières provocations de Mme Line Beauchamp et de notre pauvre Premier Ministre Jean Charest. Il  n'y a surtout que de bonnes âmes libérales confortablement installées dans les meilleures jobs dans les grands conglomérats de communications, pour approuver leur pitoyable démarche de gestionnaires, perdus dans les limbes de la comptabilité à la petite semaine.

Ces braves gens ne voient pas que ce qui se passe est extraordinaire, et ils exigent de l’ordinaire ennuyeux et satisfait, parce qu’on trouble leur sommeil et qu’on dérange leurs appétits.

Mais continuez à vomir votre misère intellectuelle sur la Jeunesse! 
Faites, faites!
À chaque article vous vous discréditez un peu plus.

C’est excellent !
Julien Maréchal
Un Québec libre avec ça?