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mardi 29 mai 2012

Printemps québécois? Les protagonistes ! (XIII)


Printemps Québécois ? Les protagonistes. (XIII)
Mardi le 29 mai 2012

À la défense de Gabriel Nadeau Dubois.

Il faut en parler de ce jeune homme qui épouvante carrément je ne sais plus combien de dénonciateurs patentés, analystes de droite ou de gauche allez savoir, qui l’ont carrément pris comme tête de turc. Ça c’est vraiment significatif du degré de désarroi chez les bien-pensants. 

Gabriel Nadeau Dubois a à peine 21 ans (né en 1990)  est étudiant selon ce que j’ai pu glaner sur Internet, au Collège Bois de Boulogne. Selon ces sources journalistiques des débuts du conflit, il parait qu’il fait un B.A.C. en Histoire Culture et Société. Bref il est aux études, et par son action syndicale, impliqué dans la mouvance politique de son collège. il est devenu au fil des sessions le ’PORTE-PAROLE’’  et non pas le ‘’LEADER’’ des associations étudiantes qui forment la C.L.A.S.S.E.

Ce rassemblement d’associations collégiales affiche dans ses rangs plus de 100,000 membres. On sait que la C.L.A.S.S.E. représente le gros des forces contestataires en place. C’est la principale et la plus revendicatrice de toutes les associations étudiantes.

Depuis le début de cette grève étudiante, Gabriel Nadeau Dubois a répété à s’en donner une crampe à la bouche, qu’il n’était pas le Leader de la C.L.A.S.S.E., mais que son rôle ainsi que celui de Martine Desjardins et celui de Léo-Bureau Blouin se bornait à rapporter les décisions prises par les ASSEMBLÉES GÉNÉRALES des associations étudiantes, et qu’ils doivent eux (ces jeunes gens délégués par leurs associations) porter la parole des décisions prises dans les assemblées générales. La confusion parfaitement entretenue par ses adversaires, ceux qui le vouent aux gémonies, vient en partie d'extraits d'un discours qu'il prononçait au 54e jour de grève, et dont un extrait de 9 minutes existe sur internet. Dans ce discours parfaitement bien articulé, vibrant, indiscutable de conviction, Gabriel Nadeau Dubois tout jeune d'à peine 21 ans qu'il soit, livre un remarquable témoignage d'engagement politique qui fait honneur à toute une génération.

Comme ces aînés, et particulièrement les ministres qui n'arrêtent pas de le dénoncer, font piètre figure alors qu'ils bafouillent sempiternellement des clichés insignifiants, lorsqu'ils exigent, la menace à la bouche en brandissant la foudre consumée des sanctions judiciaires, que Gabriel Nadeau Dubois se taise, parce que sa parole les confonds. Certes comme tribun il fait figure de leader, de meneur comme disent ces pauvres apôtres de la loi et de l'ordre. Mais lorsque ce jeune homme leur adresse la parole c'est à titre de parlementaire muni d'un drapeau blanc (oui bon il est rouge son drapeau mais c'est une image, le rouge est aussi la couleur du Parti Libéral du Québec) et représentant élu de son association étudiante forte de ses 100,000 membres, et à ce titre il doit impérativement être respecté. On ne tire pas sur celui qui porte la parole et qui n'a pas d'autre arme que son éloquence. Celle-ci est la justification de son engagement social et politique. C'est tout à son honneur. Même chose pour Martine Desjardins et Léo Bureau Blouin.

Ces jeunes gens ne sont pas les patrons de leurs associations comme dans les syndicats, ils sont des mandataires de leurs vrais patrons, que sont les assemblées générales des associations étudiantes. Céty trop compliqué à saisir, à comprendre et à admettre ? Faut croire !

Or il ne se passe pas un jour sans que les journalistes dont le rôle est d’informer les gens (et qui travaillent pour des journaux, ou la télévision et/ou la radio donc)  viennent  nous parler toujours des Leaders Étudiants, qui ne sont justement pas des leaders comme ils s’évertuent depuis 4 mois à le répéter et…rien à faire…les médias eux ont décidé qu’ils étaient des leaders...et zut pour la cohérence.

Vous me direz : ''Qu’est-ce que ça change au fond'' ? 
Cela change que le débat depuis une saison est enlisé dans un marécage de malentendus, et que ces malentendus ne peuvent en aucun cas être le fait des porte-paroles étudiants, puisqu’ils répètent continuellement ce que leurs vis-à-vis ne veulent pas entendre. 

Donc l’affaire du règlement de cette contestation n’avance pas. On piétine, on se désole, on se tord les bras de désespoir. Les ministres sont sur les dents, les chambres de commerces sont totalement déconcertées, gémissants à qui veut bien les entendre que leurs membres sont au bord de l’écroulement financier (qu’ils disent). 
On raconte n’importe quoi au sujet des prises de positions de la société et du public. Chacun (sauf les représentants des associations étudiantes qui demeurent parfaitement cohérents avec les décisions de leurs assemblées) dit tout et son contraire.

Ce Printemps Québécois a tout d’une prise de la parole exaspérée qui fait office de catharsis. Nous en avions besoin de ce défoulement. C’était et c’est encore nécessaire. Quoiqu’on dise parmi ceux qui s’affolent, tout se passe de manière civilisée. Ça dérange vous dites ? Mais voyons la contestation est faite pour ça ! Et puis quoi, ce n’est pas la Révolution d’Octobre en Russie de 1917 hein…on se calme ! Ce n’est même pas Mai 68.

Je suis choqué mais non surpris de voir et d’entendre ces commentateurs (que je me retiens pour ne pas nommer ici) parmi des gens influents et pas mal plus âgés que les étudiants et leurs représentants, professeurs ''émérites'' à l’E.N.A.P., aux H.E.C., dans les universités, ou venus d’instituts de savoirs, analystes de revues spécialisées, qui tombent à bras raccourcis sur Gabriel Nadeau Dubois, et en font le trouble-fête, le démon, ‘’le’’ responsable du blocage des négociations. Heureusement qu'il y a aussi d'autres intellectuels qui prennent sa défense.

On le dit arrogant, imperméable aux compromis, campé sur ses positions, alors que lui répète jusqu’à plus soif qu’il parle non pas en son nom, comme on essaie de nous le faire avaler de force, mais au nom des assemblées générales.

La Ministre de l’Éducation Michèle Courchesne est absolument et totalement soumise à son Conseil des Ministres. Elle ne bouge pas d’un iota de la position indéfendable du Gouvernement. Elle et Line Beauchamp qui l’a précédée obéissent à leurs patrons (parce qu’elles en ont elles des patrons) et jugent Gabriel Nadeau Dubois à partir de leur seule et unique vision de l’exercice du pouvoir autoritaire qu’elles représentent et défendent au nom du droit. Ben oui ! 
Radotage et mauvaise foi sont les deux mamelles de l’impuissance.

Il y a quelque chose de pathétique, à la limite de parfaitement drôle, de voir ainsi jour après jour tant de journalistes, de ministres et de séniors invités sur je ne sais plus combien de forums, de plateaux, montrer du doigt ce jeune étudiant qui leur flanque littéralement la frousse, alors qu’on cherche par tous les moyens (même en fouillant dans sa vie privée) à le discréditer.

J’ai même entendu des commentateurs avancer qu’on devrait le jeter en prison ce perturbateur, cet activiste, ce vilain gauchiste ! Cet anarchiste, ce ''communisse'' comme dirait Jean Chrétien ! Pourquoi pas les 100,000 étudiants citoyens qui osent tenir tête au gouvernement légitimement élu ? Un coup parti et une fois qu’on a concocté la loi matraque 78, des règlements municipaux encore tous chauds pour vider les rues des contestataires, on pourrait appeler tous les corps de police du Québec en renfort à Montréal et ‘’varger’’ dans le tas comme semblent le vouloir beaucoup de policiers. Il parait que M. Parent le chef de la Police de Montréal, a de plus en plus de difficulté à retenir les plus brutaux de ses effectifs, qui n’attendent qu’un signe des élus pour se défouler.

Ainsi ce bon M. Ian Lafrenière, porte-parole de la Police de Montréal, qui vient nous expliquer que les policiers sont humains et qu’ils peuvent parfois perdre patience, et avec, perdre le contrôle. Pour un peu il ajoute qu’il faut les comprendre. 
Mais pas question de comprendre les manifestants qu’on provoquent, qu’on bousculent, qu’on arrêtent, qu’on stigmatisent et qu’on brutalisent. Non, seuls les policiers sont de vrais humains, les autres ne sont que des citoyens. Ne mélangeons pas les serviettes de la rue avec les torchons des postes de Police qui ont la tâche parfaitement ingrate de faire le ménage de toute cette ''racaille'' qui dérange la paix publique. Comme aurait dit Sarco !

Il est bien évident pour ce brave M. Lafrenière et  ses patrons, que lancer des roches à la Police c’est écœurant, mais lancer des grenades lacrymogènes à des citoyens mécontents qui manifestent légalement et paisiblement (avant la loi 78), des balles de caoutchouc plus dures que de la roche, des balles assourdissantes qui peuvent vous rendre sourd pour la vie; de leur cracher à la figure du poivre de Cayenne comme à des chiens, ou encore de battre à coups de bâtons des manifestants qui exercent un droit reconnu,  de les jeter à terre à cinq contre un, puis de les enfourner mains ligotées derrière le dos, souvent ensanglantés et tuméfiés en les privant de pouvoir boire ou pisser, c’est pas bien grave. Quant aux insultes et aux menaces qu’on leur vocifère à la tête ça non plus ça n’existe pas hein ? La violence policière n’existe pas c’est bien connu. Nous ne verrons jamais non plus un policier masquer son matricule de peur d'être identifié lorsqu'il assomme un manifestant. C'est impossible hein ! Si cela arrivait il serait sévèrement puni n'est-ce pas ? Ben voyons !

Il y avait des policiers (oui oui des vrais) qui posaient des bombes provocatrices au temps du F.L.Q.. Il y en avait des provocateurs qui rédigeaient de faux communiqués du F.L.Q. et qui étaient eux aussi des policiers. Il y en avait de ces policiers provocateurs au Sommet de Montebello, il y en avait au Sommet de Toronto,  à Québec, à Seattle et il y en a partout chaque fois qu’une foule manifeste son mécontentement à l’égard de politiques injustes et ineptes. Faut ben justifier les budgets de la Police non ? Et tester les nouveaux équipements de répression.

On sait de quel coté est la Police, et à quoi ceux qui violent les règles de la déontologie policière s’exposent s’ils s’écartent du droit chemin. Au pire ils auront une tape sur les doigts, une réprimande, une vague note réprobatrice à leur dossier. Surtout ils auront de l’avancement. Depuis 10 ans plusieurs dizaines de citoyens ont été abattus au Canada par des nerveux de la gâchette, et pas un seul policier qui n’ait jamais été condamné pour quoi que ce soit, sinon un licenciement s’il y a eue  mort d’homme par trop flagrante. Pour le reste ils peuvent insulter, humilier, matraquer, assommer, estropier, tuer à leur guise, cela ne porte pas à conséquences.

On voit bien qu’à coté de ces petits saints, Gabriel Nadeau Dubois et avec lui la C.L.A.S.S.E. sont une gang de bandits qu’il faudrait impérativement conduire à l’échafaud.
Qu’est-ce qui vous dérange tant dans l’exercice de la liberté hein ? Pouvez-vous me le dire ? 

On en est rendu à voir des centaines d’avocats et de juristes descendre à leur tour dans la rue manifester avec des banderoles pour dire aux ministres et aux policiers qu’assez  c’est assez ! 
Non mais ils se sont même rendus au parc Émilie Gamelin, P.C. des contestataires, rencontrer les manifestants aux casseroles
Ça va faire les folleries ! Qu’est-ce que vous attendez pour les assommer ces ‘’voyous en toges’’ qui défient la loi ?
Au trou et ça presse ! 

Ma gang de malades !
Bravo quand même les avocats, pour une fois hein !

Laissez donc le peuple s’exprimer au lieu de le provoquer et de le brimer. Les changements qui s’en viennent nous sont aussi nécessaires qu’une transfusion sanguine à un blessé. Ou une bouffée d’air frais au sortir d’un puits de mine de charbon.

C’est le temps d’écouter !

Julien Maréchal

lundi 28 mai 2012

Printemps Québécois? Résistance Généralisée! (XII)


Printemps Québécois? Grèves étudiantes? (XII)

Lundi le 28 mai 2012

Tâchons de comprendre, parce qu’il le faut.

Le choc des générations

Sans tomber dans le sensationnalisme, nous constatons tous ici au Québec, quelles que soient nos affinités sociopolitiques, qu’il se passe en ce printemps de 2012 des choses remarquables. Nos rues sont pleines de contestataires, on y trouve des régiments policiers, quelques casseurs pas si terribles que cela au fond, et dont les méfaits demeurent, malgré l’atmosphère survoltée et plutôt festive qui règne, du domaine de l’anecdote.
Bien évidemment et malheureusement faut-il le souligner, les responsables gouvernementaux montent ces quelques dérives aux saccages peu significatifs en épingles, et s’en servent abondamment afin de discréditer un mouvement de contestation populaire qui a tout d’un grand réveil générationnel.

Certes la hausse des frais universitaires sert de prétexte de fond à toute cette agitation, et les montants en jeu semblent peu significatifs, dans la mesure où on a souvent déjà vu des masses de contestataires descendre dans nos rues pour des raisons pécuniaires beaucoup plus importantes.

Il se trouve que tous les observateurs éclairés constatent (le moyen de faire autrement) que nous vivons maintenant une aventure collective comme nous n’en avons pas vue depuis fort longtemps. La ressemblance évidente avec l’époque de la Révolution Tranquille vient tout naturellement à l’esprit. Sauf que l’agitation actuelle est sans commune mesure avec celle des années soixante, où la violence, ‘’la vraie violence’’ avec force blessés, morts et emprisonnements autour de procès médiatisés à l’extrême, était beaucoup plus retentissante. D’ailleurs les échos de cette période agitée nous parviennent encore et servent d’étalon de mesure à la contestation actuelle.

On le voit, il y a dans la durée surtout de l’effervescence populaire actuelle la manifestation collective d’un ras-le-bol généralisé qui gagne toutes les couches de la population. Jusqu’ici le gouvernement Libéral de M. Charest n'a pu obtenir que les appuis de la classe économique, soucieuse de ses intérêts financiers et affairistes. Quant à l'appui de la population dite majorité silencieuse, comme elle se tait cette majorité silencieuse on peut bien en dire ce que l'on veut. Même les sondages n'en disent pas tant. Quant aux appuis réels des étudiants, ils dépassent maintenant le million de citoyens représentés par leurs associations qui contestent la loi 78.

De plus en plus dans les milieux conservateurs on s’interroge sur la pertinence de mettre ainsi en péril le climat social actuel, dont on dit qu’il est néfaste à court et à moyen terme pour les affaires.  Il y a fort à parier que d’ici peu les alliés de M. Charest vont le lâcher lui et ses ministres impuissants, et parce que ce sont des responsables qui n’arrivent pas à s’imposer, on leur montrera la porte comme on doit le faire avec des gestionnaires de toute évidence incompétents.

On craint vaguement, sans rien pouvoir prouver de sérieux, dans ces déclarations  plus ou moins catastrophiques sur ce qui se passe à Montréal depuis 4 mois, que cela va faire fuir les touristes, va ternir l’image internationale de la première ville du Québec, et que cette ‘’crise’’ devrait prendre fin le plus tôt possible afin que tout redevienne comme avant. Avant quoi ? Mais avant cette période de contestation étudiante dont le choc qui forme des cercles concentriques dans la société comme sur l’eau d’un grand plan, s’étend maintenant partout et se signale à l’attention de nombreux observateurs dans le Monde.

Contrairement à ces gens d’affaires plutôt inquiets et pusillanimes, il se trouve que Montréal ne souffrira probablement pas de  cette publicité qui lui est faite actuellement. Les chambres de commerces qui agitent le spectre du recul économique seraient bien mieux avisées de profiter de l’état des choses actuel afin de refaire leurs devoirs, de prendre de nouvelles initiatives plus responsables, enfin de se servir de ce climat festif  pour  faire savoir partout où cela est rentable de le faire, que Montréal est une ville allumée où les citoyens sont éveillés. Bref que ce qui se passe ici n’a rien d’une révolution menaçante, bien au contraire. 

On se prépare en somme à un changement de garde qui s’annonçait depuis plus de 5 ans déjà. Les fauteurs de troubles ne sont pas ceux qu’on montre du doigt. Regardez qui dénonce et vous verrez qui est nuisible.

Comme les vieux résistent devant la Jeunesse qui s’affirme, il va de soi que cet affrontement qui n’a pas sa raison d’être, ne se fait pas sans tapage. Il est assez navrant de devoir constater que les plus vieux (parmi la classe dirigeante) sont précisément ceux qui fustigent la Jeunesse, qui la dénoncent, alors qu’ils devraient au contraire l’entourer de toute la sollicitude requise.

De toute évidence les dirigeants ne sont pas à la hauteur de leur époque. Ils manquent le train et ma foi tant pis pour eux, ils resteront sur le quai alors que déjà le peuple des citoyens est en route pour un ailleurs meilleur dont ils seront exclus. Leur temps est fait.
Ces étudiants, ces étudiantes et ces citoyens qui sont chaque soir dans les rues à faire du tintamarre, à s’objecter pacifiquement contre la riposte autoritaire et menaçante (loi 78) de chefs dépassés par des événements qu’ils ont largement contribué à créer, ne font que réclamer du respect, à exiger que l’on tienne compte de la dignité humaine qu’ils représentent, et qu’en définitive chacun constate qu’il faut du changement, et que ce changement doit se produire maintenant. Les choses sont en train de changer, et nous ne retournerons pas en arrière où certaines forces obscurantistes voudraient nous ramener.

Depuis une bonne décennie la coupe est pleine, et déborde des frasques criminelles de ces cupides affairistes véreux qui puisent à pleine pelle dans les coffres de l’État, alors que comble de cynisme, au lieu de faire le ménage qui s’impose dans les gaspillages de l’argent public, on vient exiger des étudiants qu’ils contribuent ‘’ pour leur juste part’’ à ce gaspillage éhonté, scandaleux, obscène, qui coûte abominablement cher comme tous les gaspillages, mais qui au fond ferait partie du jeu politico-économique. 
Plus écarté que cela tu meurs !

Il y a dans ce discours du partage des iniquités et de la participation de toute la génération montante au dilapidage des ressources collectives, un surcroit de cynisme et de méchanceté administrative qui épouvante l’oreille et confond la raison. 
Et c’est à coup de lois matraques qui troublent l’ordre public, d’emprisonnements collectifs et de violations constitutionnelles que les pouvoirs en place prétendent ramener l’ordre et la paix ? Ce faisant ils se sont totalement discrédités alors que le temps est venu des comptes à rendre. Et ils le savent.

Que faut-il faire s’exclame-t-on partout où on ne comprend rien qui vaille ? 
Écouter la rumeur de la rue, lire avec attention les conseils de prudence et les appels à la modération qui sont légion, et montrer la porte au gouvernement actuel. 

Ensuite on verra. Le Gouvernement de M. Charest est en ce moment la pierre d’achoppement de toute sortie honorable au conflit étudiant. Que ces messieurs (Charest, Moreau, Lessard, Bachand, Fournier et al…) s’en aillent et tout ira bien mieux. Bien évidemment il convient aussi que les femmes qui travaillent dans ce gouvernement d’incapables, aient elles aussi la décence de tirer leur révérence. Elles ne font pas mieux que ces bonzes qui radotent les antiennes éculées de la Loi et de l’Ordre, et qui foutent la pagaille partout. 

On vous a assez vu ! Vous n’avez rien à dire ! Sortez !

Julien Maréchal

jeudi 24 mai 2012

Printemps Québécois? Grèves Étudiantes ? (XI)

Têtes dures !

Ça n’est pas nécessairement un défaut que d’avoir la tête dure. Il faut savoir tenir son bout, tenir son terrain, refuser l’intimidation, ne pas se laisser marcher sur les pieds. Puis lorsque les égos peuvent enfin admettre qu’à force de se faire front sans broncher, sans dévier de sa ligne directrice, ils ont comme on dit au Japon su sauver la face, il faut savoir se montrer raisonnable. 

Jusqu’ici le gouvernement de M. Jean Charest et ce depuis plus de 100 jours, se distingue par sa remarquable incapacité à faire preuve de souplesse. Il a accumulé les gaffes, les bévues, et la plupart des entrevues avec les ministres qui se sont présentés aux micros des médias et aux conférences de presse ont été navrantes, marquées du rictus et de la grimace de gens de toute évidence totalement dépassés par ce qui arrive aux Québécois en ce printemps 2012.

Tout le monde ou presque, disons ici les gens sensés et les observateurs conciliants et éclairés, ont remarqué à quel point les étudiants et plus particulièrement leurs porte-paroles se sont eux montré cohérents, articulés, solidaires, alors que leurs propos sont remplis de bon sens, et qu’ils s’expriment dans une langue très bien articulée qui en somme fait honneur au Québec.

Tout le contraire des ministres du Gouvernement qui ânonnent sempiternellement des clichés désolants au sujet de la ‘’Loi c’est la Loi’’ ‘’ le Gouvernement a été légitimement élu et ne se laissera pas dicter sa conduite par la rue’’ le ‘’désordre a assez duré’’, alors que lorsqu’ils s’expriment devant les caméras, ils sont tendus, à bout de nerfs, les visages crispés par cette sorte de fausse indignation vaguement courroucée qui s’expriment en phrases malhabiles construites avec des arguments d’une pauvreté exaspérante pour des gens qui sont tout de même comme ils le disent, le Gouvernement légitimement élu. Ce que par ailleurs personne ne conteste !

On leur demande justement d’exercer le pouvoir qu’ils détiennent, de comprendre en sains gestionnaires, le courroux et l’exaspération montante de plus en plus de Québécois, et au lieu de cela ils passent des lois illégitimes impossibles à appliquer, et appellent la Police pour régler par la force un problème politique qui doit et qui va (éventuellement) se régler par la négociation.

On évoque des sondages maladroits, improvisés on ne sait trop comment et par qui et pourquoi, au sujet des appuis des uns versus les autres, mais le problème reste entier. Chaque soir des manifestations qui de plus en plus tournent au vinaigre. Chacun attend le premier mort, les amendes données aux contestataires des rues sont absolument disproportionnées avec le fond du sujet. Personne ne redoute la loi spéciale 78, qui sera abrogée, ou qui prendra fin sans que personne ne paie ces stupides amendes. Et tout cela nous mène où ?

À plus de manifestations, plus d’émeutes anticipées, plus de citoyens emprisonnés, plus de Paix Sociale bafouée, un climat encore assez bon enfant mais qui selon certains analystes très inquiets, pourrait dégénérer et nous emmener…bon pas besoin d’en dire plus et d’augmenter l’inquiétude… le gouvernement fait tout pour cela.

Mais qu’est-ce qu’il cherche enfin ce Gouvernement qui ne gouverne pas? Veut-il vraiment provoquer une crise sociale d’une telle ampleur qu’il ne lui restera plus qu’à faire appel à l’armée? Après des mois de silence relatif voilà qu’enfin quelques députés fédéraux commencent à se manifester et s’interrogent sur ces droits collectifs et individuels mis en périls avec une loi carrément subversive. Il s’agit d’une contestation étudiante massive tout à fait exemplaire et remarquable de ténacité, qui pour être légitime peut elle aussi avoir comme dit l’Autre son coté sombre c’est possible, mais on s’accorde pour remarquer que ce Printemps Québécois tranche radicalement avec l’endormitoire politique des dernières décennies.

Toute une Jeunesse qui se réveille, qui clame haut et fort son souci d’être respectée. Qui s’annonce aux portes des lendemains avec une fierté qui ne se laissera pas écraser, et le Gouvernement fait quoi ?
Il appelle la Police !!!
Il parle de négocier du bout des lèvres avec un argumentaire pénible, qui nous est présenté aux micros par des séniors (des ministres responsables) avec en arrière plan d’autres ministres silencieux qui hochent la tête selon des directives reçues, et nous offrent l’image consternante de bénis-oui-oui, qui font tapisserie, l’air empesé, grave, égaré. 

‘’La gravité sied bien aux sots’’ disait Sacha Guitry.

Que faire devant un tel étalage d’impuissance et de mauvaise foi, d’ignorance et d’entêtement ?

Exiger maintenant haut et fort, mais paisiblement dans le tintamarre général des casseroles indignées, que le gouvernement, incapable de gouverner démissionne, et que l’on aille en élections. 
Pour le reste, cela regarde le prochain gouvernement.

Quant à ce qui se passe actuellement dans nos rues je suis de ceux qui pensent qu’il y a quelque chose d’admirable mais d’encore vaguement étrange qui nous arrive, et qui ressemble à une sortie de coma.
Il était temps.

Nous devons une fière chandelle à notre Jeunesse.

Sortez M. Charest, sortez!
Partez! On vous attend probablement sur quelques Conseils d’Administration (dans le Grand Nord par exemple, je dis ça comme ça) qui voudront utiliser votre exemplaire sens gestionnaire.

Je leur souhaite bien du plaisir!

Julien Maréchal

dimanche 20 mai 2012

Printemps Québécois? Grèves Étudiantes? (IX,X)


Printemps Québécois? Grèves étudiantes ? (IX)  

Vendredi le 18 mai 2012

Le droit de manifester. (Rouges, Verts et Blancs)

Décidément on en verra de toutes les couleurs.

Depuis maintenant plus de 3 mois que le conflit entre les étudiants opposés à la hausse des frais universitaires manifestent, il se glisse dans le débat certaines dérives remarquablement malsaines quant au droit en général, et je parle ici de ceux qui ont été constitutionnalisés par des assemblées autorisées à le faire, comme la Chambre des Communes et l’Assemblée Nationale. Je parle ici bien sur du droit de manifester son mécontentement devant des prises de positions qui briment des droits fondamentaux, et cela inclut des lois  votées par des gouvernements légitimement élus qui abusent du pouvoir qui leur est confié.

Depuis quelque temps en effet les étudiants qui sont plus ou moins pour la hausse des frais universitaires (les Verts) et qui sont fort peu nombreux quand on regarde ce qui s’exprime sur la place publique, se sont adressés aux tribunaux pour faire valoir leur droit de poursuivre leurs cours. Jusque là, mis à part le fait que cette problématique d’affrontement sur un thème qui est contesté par des centaines de milliers d’étudiants (les Rouges)  on peut admettre dans une certaine mesure que les tribunaux offrent des injonctions (aux Verts) pour leur permettre de reprendre leurs cours. Cependant comme on l’a dit et répété depuis les tous débuts, cette affaire est politique et non pas judiciaire. Mais bon les tribunaux ayant été interpellés, auraient pu refuser de se mêler de cette histoire en renvoyant les protagonistes à leurs débats politiques. Au contraire ils sont intervenus avec les réserves que l’on sait. Le mal est fait. 

Pourquoi les droits des Verts primeraient-ils ceux des Rouges?

Que se passerait-il si les étudiants contre le dégel des frais, contre la hausse des frais, ceux qu’on appelle les ‘’Carrés Rouges’’ et qui sont dans les rues, s’adressaient à leur tour aux tribunaux pour obtenir la protection de leur droit de manifester sans se faire matraquer ou houspiller par la Police; ou encore sans qu’ils ne soient l’objet des déferlements haineux de tous ces braves gens qu’ils dérangent de toute évidence ? Il se trouve que c’est maintenant la Ville de Montréal qui va adopter de plus en plus de règlements comme l’interdiction de se masquer le visage avec un foulard, ou bien l’obligation de prévenir la Police à chaque manifestation quant à son parcours,  et puis quoi encore ? La plus petite dérogation à ces règlements abusifs sera interprétée comme un défi aux lois, et les manifestations seront carrément interdites dans l’avenir. C'est d'ailleurs ce que veut l’administration du Maire Tremblay qui en a assez de cette expression démocratique qui nuit à la bonne renommée de sa bonne ville. Dont la gestion comme on sait est absolument exemplaire et sans reproches.

Jusqu’ici les tribunaux ont accordé des injonctions aux Verts, donc à ces étudiants fortement minoritaires qui manifestent eux aussi dans les rues (timidement mais bon ils manifestent quand même) et personne ne les en empêchent, mais que se passerait-il si les Carrés Rouges demandaient la protection et l’encadrement de la Police pour pouvoir librement dire haut et fort qu’il y a quelque chose de pourri au royaume du Québec ?

Je demande que le test soit fait, et que les 3 organisations syndicales qui représentent ces centaines de milliers de citoyens (étudiants et ceux dans le public qui les appuient) aillent à leur tour devant les tribunaux et réclament leur protection, puisqu’ils exercent un droit légitimement reconnu par nos constitutions et nos lois. On déplore la dérive judiciaire du phénomène de cette contestation, là où certains groupuscules (ou des individus isolés) utilisent les tribunaux pour faire taire les contestataires des rues qui sont quasiment innombrables et c’est une chose. Mais je suggère aux étudiants de la F.E.U.Q. de la F.E.C.Q. et de la C.L.A.S.S.E. d’aller à leur tour devant ces mêmes tribunaux demander que l’on respecte leur droit de protester, de contester, de manifester, bref qu’on les protège comme n’importe quel autre citoyen, ou groupes de citoyens, qui exercent légitimement leurs droits.

Et que l’on ne vienne pas me dire encore une fois que la majorité des étudiants du Québec sont à leurs cours et laisser entendre sournoisement qu’ainsi ils sont ‘’pour’’ les augmentations. Ce genre de raccourci n’est rien d’autre que de la propagande, et ce n’est pas avec des sondages bidons manipulés au mérite des indifférents et des inactifs, qu’on va nous faire croire qu’en somme les étudiants contestataires sont nuls et qu’ils doivent rentrer en classe et se taire. Ce qui se passe actuellement transcende totalement l’inertie générale qui dure depuis bien trop longtemps. 

Il y a des forces, des puissances rétrogrades, qui veulent à tout prix que rien ne change au Québec et les étudiants de nos rues en ce Printemps Québécois font bien autre chose que de contester des augmentations de cours. Cette affaire n’est que le prétexte, le syndrome de quelque chose de beaucoup plus profond qui doit absolument s’exprimer. Les faire taire surtout par la force, revient à dire à des enfants qu’il leur est dorénavant interdit de grandir, sinon ils seront sévèrement punis.

Printemps Québécois? Grèves Étudiantes? (X)

Samedi le 19 mai 2012

La Loi c’est la Loi. (78)

Et bien voilà ‘’ils’’ l’ont passée leur loi matraque !

Belle unanimité! Le Barreau du Québec contre la Loi 78. Toutes les centrales syndicales contre la Loi 78 ! Ça fait du monde ça Madame ! Les associations des Droits et Libertés contre la Loi 78 ! Les associations artistiques, les infirmières et même Xavier Dolan sur la Croisette à Cannes, affichent leur soutien aux étudiants contestataires contre la loi 78. 
Les médias qui depuis 15 semaines exercent une sorte de censure sourde en interviewant de manière exaspérée les porte-paroles des étudiants, et avec pas mal de complaisance les ministres responsables du gâchis, se découvrent maintenant une sorte de ferveur démocratique en émettant quelques bémols face à cette  loi 78 qui en définitive les menace eux aussi, puisqu’elle menace tout le monde. Donc on comprend vaguement que les médias sont contre la Loi 78. Sauf que dans les médias on fait non pas dans la véritable réprobation face à une telle attaque contre les droits fondamentaux, on se cantonne dans le chichi en argumentant sur tel ou tel détail de la Loi qui pour répressive qu’elle soit, demeure tout de même nécessaire.

Au fond ce qui agace les médias traditionnels, surtout les journaux, la radio et la télévision, ce n’est pas l’esprit honteux et anticonstitutionnel de la loi, mais son libellé.

Les partis d’opposition à l’Assemblée Nationale sont contre la loi 78, sauf la Coalition pour l’Avenir du Québec (la C.A.Q.) qui a appuyé la Loi, et a même permis qu’elle passe. On comprend que le Parti de M. Legault n’étant pas prêt pour les élections, préfère pour le moment garder le gouvernement actuel en place, histoire de gagner du temps. Il y a fort à parier que ce petit calcul politique uniquement opportuniste, va se retourner contre François Legault et son regroupement d’esprits, disons le mot, absolument bornés.

Certes le Parti Québécois de Mme Pauline Marois qui forme l’Opposition Officielle, est aussi un parti opportuniste, mais tant qu’à faire preuve d’opportunisme il faut reconnaître que Mme Marois au moins vise plus juste que les autres partis, qui font le pari douteux que la population va pousser un soupir de soulagement avec le retour à l’ordre et à la raison. Mais avec 10,000 manifestants dans les rues seulement à Montréal, et des tas de manifestations ailleurs dans d’autres villes  le soir de l’adoption de cette loi ignoble, les choses s’annoncent soit confuses ou claires dépendant du bord où on veut bien se situer. Je pense que deux générations qui devraient s’entendre contre leur gouvernement incompétent, vont finalement s’affronter au lieu de collaborer.
Clash de générations? Probablement !

Les générations qui montent s’apposent naturellement à celles qui précèdent et qui vieillissent.
Courageusement, Amir Khadir de Québec Solidaire est contre la Loi 78 en choisissant diplomatiquement ses mots, et encourage les contestataires à la défier par la désobéissance civile tout en insistant sur la nécessité de s’adresser d’abord aux tribunaux. Vont-il l’arrêter pour incitation à la désobéissance civile, à l’émeute, lui un parlementaire ? On verra !

L’indépendantiste J.M. Aussant a probablement lui aussi voté contre la Loi 78 ? Mais chose curieuse, depuis les tous débuts de cette grève et de cette contestation étudiante, pas un mot ou presque de la part des partis fédéraux qui se campent ‘’peut-être’’ sur le respect des responsabilités constitutionnelles (allez savoir hein !) l’Éducation étant comme on sait de juridiction provinciale. Il y a 59 députés NPD Québécois dit sociaux-démocrates de gauche bien évidemment  et ces gens-là respectent tous leur mandat, qui est de s’occuper des affaires qui relèvent du Gouvernement Fédéral.  
Et la Charte des Droits et Libertés du Canada,  ce n’est pas Fédéral ça ?  Ben là !

Pas un mot non plus des députés (les quelques députés) du Parti Libéral du Canada au Québec (silence total) de même que les quelques députés Conservateurs du Québec, ancien parti de Jean Charest. Bref les 75 députés fédéraux du Québec ne sont pas concernés par ce qui se passe depuis 3 mois au Québec et qui passionne ailleurs dans le Monde des chroniqueurs, d’autres associations… passons !
Elle n’est pas merveilleuse cette démocratie ?
      
Sans surprise les associations de camionneurs sont pour la Loi 78, de même que les associations de gens d’affaires, dont le Conseil du Patronat. Pas de quoi s’indigner, ces gens-là, sauf devant les augmentations de taxes qui les touchent directement, sont toujours du coté des gouvernements. Les affaires sont les affaires !

J’ai personnellement interrogé comme ça au hasard, en me promenant dans les rues de Montréal, des citoyens, pour bavarder avec eux de cette grève étudiante, de ce Printemps Québécois, et depuis, de cette loi 78.
Pas une seule fois je n’ai entendu quiconque manifester de grogne contre le mouvement étudiant ! 
Personne n’appuie le Gouvernement, et Jean Charest est toujours voué aux gémonies. Et pourtant les journaux de Gesca (La Presse et le Soleil entre autres) et aussi ceux de Québécor (Le Journal de Montréal et de Québec) racontent sans avoir l’air de prendre parti, que la population appuie ‘’massivement’’ le Gouvernement de Jean Charest. Et ce à partir de sondages douteux dont on souligne qu’ils ne sont pas ‘’scientifiques’’. 
Sauf qu’on les met en évidence dans des pages entières suivies de puissantes analyses toutes aussi biaisées les unes que les autres.
 
Pourquoi tant et tant de mensonges ? Ces médias doivent pourtant bien se rendre compte que mentir ainsi va à l’encontre de leurs intérêts, mais ils mentent quand même, parce que c’est dans leur nature de mentir. Ces politicailleurs et ces journalistes à leur solde, ne pourraient pas de toute façon faire une analyse objective de la situation actuelle au Québec, parce qu’ils ne sont pas objectifs. Ils sont intéressés et protègent leurs intérêts en se servant de la puissance des médias pour confondre la population, la berner, la manipuler et… est-ce que ça va encore marcher ? 
Je suppose qu’ils le souhaitent ou le pensent.

Mais d’autres observateurs pas mal plus perspicaces, regardent et constatent que le débat ne se fait plus dans les médias traditionnels (radio, télévision et journaux écrits) mais bel et bien sur les réseaux sociaux Internet, Twitter, Facebook, et les innombrables blogues et sites électroniques, là où se rassemble la majorité des intervenants. Le ton y est absolument différent de celui des conservateurs qui s’essoufflent dans les vieux haut-parleurs en voie de discrédit total. Sur les réseaux sociaux qui sont l’apanage de la Jeunesse qui s’exprime de façon si remarquable depuis 3 mois, l’appui aux contestataires est total. Je veux dire totalement majoritaire.
Maintenant que va-t-il arriver avec cette Loi 78 ? Elle ne sera pas écoutée, ne sera pas respectée, elle deviendra désuète selon son libellée au mois de juillet 2013, soit dans un an. Et Mme Marois a dit après l’adoption de cette Loi insignifiante mais dangereuse, qu’elle serait immédiatement abrogée aussitôt que son parti reviendra au pouvoir. 

Ce qui risque fort d’arriver même cet automne si Jean Charest décide d’aller en élections. Elle a aussi promis d’annuler toutes les augmentations de frais universitaires décrétés par le Gouvernement actuel, et elle va lancer cette consultation tous azimuts sur la gestion des collèges et des universités. 
À moins qu’une fois élue elle décide  de mettre le couvercle sur la marmite et de fermer ce dossier explosif en annulant les augmentations de frais sans plus entreprendre d’autres actions. 
Un quelconque comité sera constitué et fera rapport en temps et lieu. 

Exemple, aux Calendes Grecques !

Et si on le faisait ce débat de fond ?
À suivre…
Julien Maréchal

mardi 15 mai 2012

Printemps Québécois? Grèves Étudiantes? (VIII)


Printemps Québécois? Grèves étudiantes?

Mardi le 15 mai 2012

                                                                 ‘’De fracas et de fureur’’

Une révolution avec ça?

Démission anticipée de la Ministre Line Beauchamp.
On se demande où se trouvent tous ces chroniqueurs, et même aussi ces politiciens, membres du Gouvernement ou de l’Opposition, et avec eux aussi quelques étudiants qui viennent dire qu’ils ont été surpris par la démission de Mme Line Beauchamp?

Voyons donc! Cela fait des semaines qu’ici et là on demande la démission de la Ministre de l’Éducation, et puis aussi celle de Jean Charest, et qu’on réclame des élections! Et voilà que cette pauvre Line Beauchamp de toute évidence écrasée, confondue, épuisée (elle a vieilli de 10 ans en 14 semaines) jette la serviette, quitte son ministère, son poste de députée, voilà c’est terminé cette carrière politique.
Et on se dit surpris !
Mais surpris de quoi au juste?

Une telle situation ne peut pas durer indéfiniment, à moins que maintenant le Gouvernement de Jean Charest et avec lui Michèle Courchesne maintenant à la place de Line Beauchamp, décident  de faire preuve de fermeté comme ils disent?

De fermeté? Voyons donc!

Qu’est-ce que cette fermeté? 
Plus de Police? Plus de tribunaux, des affrontements brutaux, une épreuve de force?
Avec plus de 175,000 étudiants en grève légale, appuyés par au moins leurs parents et des sympathisants, ce qui élève le nombre de mécontents à plus d’un demi-million? 
Sans parler d’un éventuel effet domino lorsque ça va mal tourner.

Étant donné l’impuissance farce du Gouvernement et la ténacité des contestataires, la situation ne peut que se dégrader, et forcément un gouvernement aussi incompétent et impuissant que celui de Jean Charest va prendre encore une fois une mauvaise décision suivie d’autres décisions tout aussi mauvaises, et finalement il va mettre le feu aux poudres.
Une révolution avec ça ?

Des écoles qui brûlent, des universités saccagées? Des blessés par dizaines, des commerces vandalisés, une économie paralysée, l’image de Montréal et celle du Québec considérablement dégradées dans le Monde?

Puis ensuite des morts, parce que bien sur il va y en avoir. C’est inévitable du moment où le Gouvernement se braquera, et je pense que le Conseil des Ministres, incapable de comprendre ce qui se passe, va commettre l’irréparable.
Il ne manque que cela pour que tout chavire.
Demain sera rude.

Le droit de manifester. (Blancs Rouges et Verts).
Décidément on en verra de toutes les couleurs.

Depuis maintenant plusieurs semaines que le conflit entre les étudiants opposés à la hausse des frais universitaires manifestent, il se glisse dans le débat certaines dérives remarquablement malsaines quant au Droit en Général, et je parle ici de ceux qui ont été constitutionnalisés par des assemblées autorisées à le faire (Chambre des Communes, Assemblée Nationale). Comme celui de manifester son mécontentement devant des prises de positions, même gouvernementales.

Depuis quelque temps en effet les étudiants qui sont plus ou moins pour la hausse des frais universitaires (les Verts) et qui sont fort peu nombreux quand on regarde ce qui s’exprime sur la place publique, se sont adressés aux tribunaux pour faire valoir leur droit de poursuivre leurs cours. 
Jusque là, mis à part le fait que cette problématique d’affrontement sur un thème qui est contesté par des centaines de milliers d’étudiants (les Rouges), rien à redire à ce que les tribunaux offrent des injonctions (aux Verts) pour leur permettre de reprendre leurs cours. On l’a dit depuis les tous débuts, cette affaire est politique et non pas judiciaire. 
Mais bon les tribunaux ayant été interpellés, se sont manifestés avec les réserves que l’on sait. Le mal est fait. Il aurait fallu ne pas recevoir ces demandes d’injonctions et renvoyer les protagonistes à leur débat politique.

Que se passerait-il si les étudiants contre le dégel des frais, contre la hausse des frais, ceux qu’on appelle les ‘’Carrés Rouges’’ et qui sont dans les rues, s’adressaient à leur tour aux tribunaux pour obtenir la protection de leur droit de manifester sans se faire matraquer ou houspiller par la Police. Ou encore sans qu’ils ne soient l’objet de ces déferlements presque haineux de tous ces braves gens qu’ils dérangent de toute évidence? 

Il se trouve que c’est maintenant la Ville de Montréal qui va adopter de plus en plus de règlements comme l’interdiction de se masquer le visage avec un foulard, ou bien l’obligation de prévenir la Police à chaque manifestation quant à son parcours, et puis quoi encore? La plus petite dérogation à ces règlements abusifs sera interprétée comme un défi aux lois, et les manifestations seront carrément interdites dans l’avenir.

Jusqu’ici les tribunaux ont accordé des injonctions aux Verts, donc à ces étudiants fortement minoritaires qui manifestent eux aussi dans les rues (timidement mais bon ils manifestent quand même) et personne ne les en empêchent, mais que se passerait-il si les Carrés Rouges demandaient la protection et l’encadrement de la Police pour pouvoir librement dire haut et fort qu’il y a quelque chose de pourri au royaume du Québec?

Je demande que le test soit fait, et que les 3 organisations syndicales qui représentent ces centaines de milliers de citoyens (étudiants et ceux dans le public qui les appuient) aillent à leur tour devant les tribunaux et réclament leur protection, puisqu’ils exercent un droit légitimement reconnu par nos constitutions et nos lois. On déplore la dérive judiciaire du phénomène de cette contestation, là où certains groupuscules (ou des individus isolés) utilisent les tribunaux pour faire taire les contestataires des rues qui sont quasiment innombrables et c’est une chose.

Mais je suggère aux étudiants de la F.E.U.Q. de la F.E.C.Q. et de la C.L.A.S.S.E. d’aller à leur tour devant ces mêmes tribunaux demander que l’on respecte leur droit de protester, de contester, de manifester, bref qu’on les protège comme n’importe quel autre citoyen, ou groupes de citoyens, qui exercent légitimement leur droit.

Et que l’on ne vienne pas me dire encore une fois que la majorité des étudiants du Québec sont à leurs cours et laisser entendre sournoisement qu’ainsi ils sont ‘’pour’’ les augmentations. Ce genre de raccourci n’est rien d’autre que de la propagande, et ce n’est pas avec des sondages bidons manipulés au mérite des indifférents et des inactifs, qu’on va nous faire croire qu’en somme les étudiants contestataires sont nuls, et qu’ils doivent rentrer en classe et se taire. Ce qui se passe actuellement transcende totalement l’inertie générale qui dure depuis bien trop longtemps.

Il y a des forces, des puissances rétrogrades, qui veulent à tout prix que rien ne change au Québec et les étudiants de nos rues en ce Printemps Québécois font bien autre chose que de contester des augmentations de cours. Cette affaire n’est que le prétexte, le syndrome de quelque chose de beaucoup plus profond qui doit absolument s’exprimer. Les faire taire surtout par la force, revient à dire à des enfants qu’il leur est dorénavant interdit de grandir, sinon ils seront sévèrement punis.
Ça va mal tourner tout ça!
C’est à se demander maintenant si le dérapage ignoble qui s’en vient, qu’on prépare, n’est pas planifié pour des raisons affairistes particulièrement infâmes?
À suivre…
Julien Maréchal

jeudi 10 mai 2012

Printemps Québécois? Grèves Étudiantes? (VII)

Quel gâchis? Quelle mauvaise foi?

La dernière négociation vient de se terminer en queue de poisson, alors que les  manifestants des derniers jours, retournés crier leur désarroi, encaissent de plus en plus de coups de matraques. Voilà que maintenant quelques bonnes âmes s’avisent de remarquer qu’en fin de compte, puisque les manifestations se font sous le signe incontestable de la légalité et surtout de la légitimité, qu’il y a lieu de s’émouvoir de tous ces ''dommages collatéraux'' qui sont les conséquences directes de cette dérive populaire tout à fait remarquable.

Je me disais que depuis quelques années les policiers du Québec étaient moins sauvages que leurs confrères des temps  anciens, où des brutes épaisses pas du tout scolarisées…à moins d’avoir une 7e année…tapaient dans le tas des manifestants à matraque rabattue (on se souvient entre autres événements d’un certain Samedi de la Matraque à Québec) sans vraiment se soucier des ecchymoses, des bras cassés, des yeux pochés, des lacérations infligées, bref de la pagaille épouvantable que ces occasions malsaines de se défouler (pour des flics) entrainaient.

Je me disais comme tant d’autres que de nos jours les policiers ont au moins un Bac, qu’ils ont été formés dans des instituts où on leur enseigne les bases de la psychologie et du droit élémentaire. Bref que l'ancien temps des gros épais à casquette était terminé.

À voir ce qui se passe dans nos rues depuis 3 mois il est bien évident que si on a expurgé des rangs de la Police les éléments les plus mongols, les barbares à gros bras, on n’a pas pour autant éliminés les recours les plus crasseux à la bonne vieille violence, afin de mâter ces citoyens qui ne sont pas d’accord, et qui veulent se faire entendre. 

Pendant ce temps-là les édiles gouvernementaux ont exigé et exigent, je dis bien ''exigent'' encore et encore de la part des associations étudiantes, et plus particulièrement de la C.L.A.S.S.E. et de son représentant Gabriel Nadeau Dubois (qu'on a diabolisé comme s'il était Méphistophélès en personne) de dénoncer vertement toute violence. 

Qu'on se le dise, s'il doit y avoir une quelconque violence, elle appartiendra uniquement aux policiers qui agiront avec un mandat précis et légal de brutalité bien ordonnée, ah mais!
Faut-il en tenir une couche (d’épaisseur) pour se permettre, simplement parce qu’on en reçoit l’ordre, d’accepter de balancer dans une foule comme à Victoriaville lors du Congrès du Parti Libéral du Québec, des grenades lacrymogènes, des bombes assourdissantes, pour en fin de compte entourer les manifestants, les isoler, les assommer, les bousculer sans retenue, les enfourner par paquets de dix dans des paniers à salade, et sans se préoccuper que dans ce rassemblement il y avait des enfants en poussettes, des jeunes, des personnes âgées, et surtout des citoyens pas armés, des étudiants chahuteurs sans doute, mais pas du tout des enragés qui veulent tout casser !

Oui, oui, des casseurs il y en a, et la Police se défend en insistant pour dire que de son coté, ses effectifs ont eux aussi reçu des pierres (hon...mais qu’est-ce qu’ils font ces braves gens dans la Police, alors qu’ils pourraient faire de l’animation  sociale chez les scouts et les guides?) et ils ont des blessés. Il est bien évident qu’à entendre les émissaires des corps policiers, lorsque ce sont des leurs qui sont amochés c’est autrement plus grave que lorsque ce sont des citoyens. Un citoyen ce n’est quand même pas comparable à un agent de la force constabulaire hein!

Maintenant à l’époque des téléphones cellulaires qui peuvent tout enregistrer, la propagande mensongère des ‘’autorités’’  (je parle de celles qui sont dévoyées de leur mandat social et politique qui est de protéger les populations)  a plus de difficulté à s’imposer. 

À voir on voit bien ce qui se passe. Ces policiers sont ceux de l’antiémeute, alors qu’il n’y a d’émeute que lorsqu’ils se présentent bardés comme des gladiateurs, et provoquent par leur seule présence les débordements qu’ils ont pour mission d’éviter, ou à tout le moins de tâcher d’en contenir les effets les plus néfastes. Or ces escouades antiémeutes, loin d’être une solution au problème du contrôle des foules, en sont l’élément le plus perturbateur. Ceux qui les utilisent à si mauvais escient n’ont donc rien appris en 30 ans? 

Lors de la Fête de la Terre ces dernières semaines, il y avait 300,000 manifestants dans les rues et il n'y a pas eu de désordre. À Victoriaville il y en avait 2000, et ça c'est terminé dans le sang et les bosses? Pourquoi ? Parce que c'était un quelconque congrès de Libéraux? Tiens tiens!

Cette Police des pouvoirs, appelons les choses par leur nom, revient toujours à la bonne vieille formule du ‘’taper dans le tas’’ qui est en somme l’expression finale de leur patience et de leur dévouement envers leurs semblables. Ça valait donc tant que ça la peine d’aller étudier à l’Université au temps du gel des frais, pour se décrocher un BAC en psychologie, et finalement descendre un jour ou l’autre dans la rue pour y assommer d’autres étudiants qui eux aussi sont à l’Université?
Pour en arriver à quoi en bout de ligne?

À rien du tout!  Le problème reste entier! La mauvaise foi des Line Beauchamp, des Jean Charest et de ceux et celles qui les appuient, même en les critiquant, n’a bien évidemment pas fait avancer le dossier des revendications étudiantes. Tout est à faire et à refaire. Des dizaines (des centaines?) d’étudiants cette année vont probablement abandonner leurs études pour ne plus jamais y revenir. Les tribunaux seront encombrés pendant des mois et des années au sujet de jugements à rendre sur qui est, ou n’est pas, responsable.

Il faudra distribuer les amendes, monter des dossiers criminels, punir (ah ça oui !) les fauteurs de troubles, mais on ne les cherchera pas du coté des politiciens ou des policiers.  Surement pas du coté des autorités universitaires qui de plus en plus s’insurgent sottement devant ces allégations au sujet de leur mauvaise gestion, que les associations étudiantes ont l’outrecuidance de vouloir remettre en question. 
Sacrilège! 
Ce seront les étudiants et leurs familles, donc les citoyens, qui vont écoper.

Toute une classe politique totalement discréditée par ses magouilles, ses infamies gestionnaires, ses manquements à la plus élémentaire déontologie sociale, qui vient ici nous faire la leçon à nous les citoyens, et qui nous parle de Loi et d’Ordre, d’autorité légitimement élue (vraiment?) et qui vient nous admonester au nom du Droit Général qu’ils bafouent depuis une génération!

Je trouve que dans l’ensemble ces associations étudiantes nous ont fait faire  collectivement en ce Printemps Québécois de 2012, un remarquable travail de prise de conscience, et que ce sont ces mêmes associations qui ont fait preuve de respect envers le citoyen, de responsabilité dans leur démarche politique, et que cela augure assez bien d’un éventuel remplacement des classes dirigeantes. Ces étudiants ont droit à l’essai. Dans dix ans ‘’on verra’’, comme dit l’Autre qui ne voit rien pour le moment.

Maintenant on fait quoi ?

On se retrouve à la Fête Nationale le 24 juin prochain.
Ce sera chaud!

Julien Maréchal