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dimanche 17 février 2013

Le pape Benoit XVI démissionne!


La succession de Benoit XVI

Je ne vais pas m’étonner ici de tout le brassage médiatique qui se fait autour de la démission du pape Benoit XVI. C’est, du point de vue des croyants et des historiens de l’Église Catholique, un événement considérable. Parce que des papes qui démissionnent c’est rarissime. Quatre ou cinq en 2000 ans à peine.

C’est un signe, un message que Benoit XVI a voulu envoyer ?
Certes, mais quel signe au fait, quel message ? Celui d'un tournant éclairée en faveur de réformes modernes à venir ? Peu probable et certainement pas souhaitable.

On peut simplement spéculer. 

Depuis que Pie XII (Eugenio Pacelli) a proclamé le dogme de l’Assomption (la montée au ciel physique -rien de moins- de la Vierge Marie) on a pris soin dans l’Église de bien apostropher les fidèles croyants, en les mettant en garde contre tout doute, face à cette affirmation papale qui s’exprime avec infaillibilité (depuis 1870 lors du premier concile œcuménique du Vatican sous Pie IX...Giovanni Ferretti) sous peine d’excommunication. 
Pire encore, sous peine d’encourir la colère divine ainsi que celles des apôtres Pierre et Paul. Cela fait beaucoup de vengeance de la part d’un dieu miséricordieux au royaume de la compassion et du pardon. 
Avis aux contestataires.

Benoit XVI devait démissionner pendant qu’il en est encore temps. On le savait malade, diminué, il pouvait couver une de ces vilaines maladies qui l’aurait rendu complètement gâteux. On imagine les ravages et les dommages à contrôler, si une fois atteint de démence sénile, il se fut mis à proférer ex cathedra,  des anathèmes pontificaux, des déclarations embrouillées sur des sujets chauds (avortement, mariage des prêtres, ordination des femmes, et pourquoi pas éventuellement dans 100 ans une femme pape?...ou bien de se prononcer…dieu sait comment…sur l’homosexualité, la peine de mort) bref ce ne sont pas les sujets de controverse qui manquent.

Un pape diminué, au point que la Curie romaine (l'ensemble des cardinaux) serait obligée de l’interner jusqu’à sa mort, serait du plus mauvais effet sur la chrétienté. Que l'on soit catholique ou pas, un mage d’une telle importance est signifié dans toutes les consciences, comme étant bien au-dessus du commun des mortels. Son écrasante humilité en renonçant à son poste, en fait ici un monstre d’orgueil. Plus humble que ça tu meurs. Ce qui ne saurait tarder. Je lui donne deux ans.

Puis encore une fois et ce n’est pas fini, arrive le temps des spéculations sur son successeur. Laissons de coté les platitudes autour de la candidature du cardinal Ouellet, que certaines bonnes âmes d'ici voient déjà comme pape. Un pape Québécois vous pensez ! 
Quelle aubaine pour le commerce ! 

Que font les femmes dans cette galère ?

Je remarque ici que chaque fois qu’il est question de l’Église Catholique, une institution misogyne exemplaire entre toutes, ce sont majoritairement des femmes, pas seulement des religieuses, qui souhaitent le plus ardemment que cette église, qui les méprise depuis 2000 ans, se réforme enfin. 
Faut-il qu’elles en tiennent une couche pour ainsi, contre toute intelligence, continuer à vénérer une institution qui les a réduit en esclavage, qui les a brulées vives pendant des siècles, qui les a humiliées, insultées dans leurs dignités d’êtres humains ? Dans leurs dignités de femmes ?

En fin de compte il y a quelque chose de profondément bouleversant, aux limites de la compréhension, dans l’abaissement volontaire de toutes ces femmes, qui rampent en balbutiant des prières, au sein de cette institution archaïque à l’extrême.

Un déclin qui n'en finit pas.

C’est la durée dans le temps de cette secte qui lui donne tant de prestige, donc de puissance morale. Bien évidemment sa puissance lui vient aussi de sa force financière. Laquelle au fil des siècles s’est renforcée, enrichie, au point de devenir probablement l’institution la plus riche au Monde. Tout cela au nom du vœu de pauvreté de ses dirigeants. On ne les voit jamais que couverts de diamants, d’or, d’argent et de pourpre ces pauvres-là.

On disait la même chose des rois lors de la Révolution Anglaise  au milieu du XVIIe Siècle alors que Charles 1er voulait reprendre le pouvoir au Parlement. Cela lui a couté sa tête en 1649. Un bon coup de hache, et depuis la royauté Anglaise se tient à carreau. Elle demeure une institution de représentation dépouillée de tout pouvoir temporel. C’est le Premier Ministre qui dicte sa conduite protocolaire au Roi ou à la Reine.

En France ce fut plus radical. On en avait marre de toute cette clique de possédants qui se réclamaient du droit divin, pour exploiter le peuple dans toutes ses ''basses'' classes. La Révolution Française en exécutant Louis XVI et sa famille, ainsi qu’en raccourcissant une partie de la noblesse possédante, tout en abolissant les privilèges de l’église, a fait là une œuvre de salubrité sociale dont nous savourons encore (heureusement) les effets bénéfiques. C'est en effet à partir de cette époque que les droits de l'homme se sont graduellement substitués au droit divin.

Bien sur qu’après coup les pouvoirs se sont amendés, ont remis à l’église une partie de ses biens. Finalement, de compromis en compromissions, cette église essentiellement catholique en France, a repris beaucoup de son pouvoir perdu pendant la Révolution de 1789. Elle doit une grande partie de sa restauration à Napoléon.( Voir Henri Guillemin).

Et au Québec?

Toutefois l’exercice révolutionnaire a été bénéfique. L’église continue d’exercer son ministère en exploitant la crédulité des masses, mais sa toxicité spirituelle est grandement diminuée. Ici au Québec s’il reste des croyants, qui font de leur rapport avec l’esprit supérieur une affaire personnelle, il faut bien constater que pour ce qui est de l’Église Catholique (l’institution) sa décadence se poursuit à la vitesse grand V.

Il n’y a presque plus ici de fidèles, plus de pratiquants. Cette église déconnectée n’a plus qu’un rôle d’apparat, réduit au dernier culte des morts. En-dehors de cela les simagrées pompeuses de l’église ne font plus recette. Les églises (les bâtiments) tombent en ruines. On en fait des condominiums ou on les démolit, quand elles ne brulent pas tout simplement.

Oh j’imagine qu’un pape québécois pourrait nous signifier aux yeux du Monde. Alors qu’il y a encore tant de croyants en Amérique du Sud et aussi en Afrique. 

Mais j’ai le sentiment que sur le plan de la modernité, ce serait un désastre pour l’image d’un Québec qui se veut indépendant, et qui  retrouverait l’un des siens à la tête de l’institution la plus asservissante, la plus avilissante qui soit. Je pense qu’on nous regarderait de travers. D’autant plus qu’à peine dans la soixantaine, ce pape-là pourrait devenir centenaire. L’horreur quoi ! Étiqueté comme conservateur, il est perçu ici comme le plus rétrograde des individus.

Une histoire millénaire aux péripéties sanglantes.

En fait quand on y songe, et qu’on examine l’histoire abominable de l’Église Catholique, dont les crimes contre la personne humaine dépassent l’imaginable, on se dit qu’il lui manque cette révolution salutaire qui aurait envoyé ses principaux dirigeants à la potence, au bucher, ou au peloton d’exécution. Quelque chose comme un juste retour des choses. Personnellement je me contenterais de les renvoyer à la vie civile une fois dépouillés de tous leurs privilèges, du moment que les plus coupables d’abjections notoires seraient rigoureusement punis.

Peut-être qu’une ultime fournée de martyrs redorerait le blason de cette institution mais ce n’est pas certain. Un pape fustigé, ou condamné à la prison pour crimes contre l’humanité, et dont le procès serait retransmit sur toutes les ondes, vous parlez d’une aubaine pour les médias.
On crierait au sacrilège (certainement), au blasphème (sans doute), au crime abominable  (n'exagérons rien) ! Car enfin, les crimes abominables ne sont-ils pas la marque de commerce de l’Église Catholique depuis 2000 ans ? De quoi se plaindraient-ils qu’on les imite ces potentats ? D’autre part, une telle mésaventure pourrait avoir pour effet de discréditer pour toujours une institution tout-à-coup abandonnée par son fondateur.

Il se trouve justement que dans le monde Musulman, les fidèles fanatiques de l’Islam ont déjà commencé cette entreprise de discrédit de leur religion, à partir de leurs fondements dogmatiques. En se livrant contre les populations au nom d’Allah à tant de crimes, en assassinant leurs semblables, leurs coreligionnaires à coups de bombes et d’attentats, ils vont certainement arriver à dégouter les fidèles de cette religion, tout aussi meurtrière et criminelle que toutes les autres.

Le déclin tranquille des églises chrétiennes me fait plus penser aux disparitions de ces autres religions encore plus dogmatiques, qui sont tombées en désuétude, du seul fait du décrochage des fidèles, pourtant assidus pendant des millénaires. 
Qui s’intéresse encore aux dieux des païens de l’antiquité ? À part la bande dessinée ?
On a beau les regarder avec une sorte d'attendrissement fabuleux, ils ont été puissants ces dieux-là, et non moins criminels que les dieux actuels . Ils ont accompagné la montée de civilisations formidables. Les empires Assyrien, Babylonien, Égyptien, Romain, Celtique, et en Amérique ceux des Incas, Toltèques, Olmèques, Mayas, et tant d’autres.
Toutes ces civilisations sont tombées en poussières, et avec elles les religions qui les soutenaient dans leur effort souvent horrible de domination des peuples. Il n’en reste rien d’autre que des fables, des ruines, des contes pour enfants, des sujets de méditation pour archéologues perplexes.

Quand j’écoute tous ces braves gens qui s’interrogent sur la place des églises chrétiennes dans la vie moderne, je suis confondu devant les espoirs insensés qu’ils entretiennent au sujet de ces vieilles chapelles rétrogrades, dont plusieurs souhaitent…ils ne savent même pas pourquoi…qu’enfin elles se réforment. Et deviennent des vecteurs d’une sorte d’œcuménisme mondial bienveillant, totalement idéalisé aux limites de la folie et de l’indécence.

On entend là les bêlements de troupeaux de moutons complètement subjugués, qui espèrent qu’un jour les loups et les renards les protègeront, puisqu’ils sont si forts et si puissants, alors qu’eux sont si faibles et si dépendants. Regardez ces jours-ci les foules immenses qui s'agglutinent Place Saint Pierre, pour regarder, écouter leur vieux pontife avilit par l'âge, leur adresser des saluts vacillants, en bredouillant des incongruités chevrotantes. Il y a quelque chose d'inouï dans le spectacle de ces foules qui communient encore dans cette sorte de ferveur dépassée. Spectacle hallucinant à l'aube du XXIe Siècle.

Le culte du mensonge et de l'imposture.

L'église Catholique Romaine, comme l’église Anglicane et toutes les sectes chrétiennes, ainsi que toutes les religions de la Terre, sont des impostures. Leurs aprioris reposent sur des mensonges dont l’insignifiance confond l’intelligence. 
Les présupposés du christianisme, la rédemption, l’eucharistie, la pentecôte, l’ascension, l’idéal du royaume-qui-n’est-pas-de-ce-monde, la structure du ciel et son organisation hiérarchique, à la tête de laquelle trône un potentat mâle, et ses ministres tous aussi mâles, sont à l’image des sectes chrétiennes, autant d’insultes, de blasphèmes, de sacrilèges, proférés contre la dignité humaine, tous sexes et toutes ethnies confondues.
Et c’est cela que l’on veut réformer ? Que l’on veut rendre bienveillant ? C’est sur cette horreur archaïque qui ne s'est jamais amendée pour ses crimes abjects qui parsèment l'histoire de l'humanité depuis 2000 ans, que l’on discoure pour en extraire encore et encore je ne sais trop quels enseignements impossibles ?

Je vous le dis tout net, les églises chrétiennes sont des impostures criminelles, et elles doivent impérativement disparaître. Même chose avec l’Islam, le Bouddhisme et toutes les religions et autres superstitions. Tout ce ménage-là reste à faire, et doit se poursuivre dans chaque conscience individuelle.

J’ai lu deux fois au cours des dernières années, qu’aux USA, là où l’emprise religieuse est la plus puissante au monde, que la seule dérive morale et intellectuelle contestataire qui progressait partout était l’athéisme. Ses avancées sont petites mais constantes. Alors que partout ailleurs les religions elles, reculent. Malheureusement si elles reculent statistiquement elles se maintiennent en nombre absolu.

Les exégètes de la sottise.

Il y a quelque chose de profondément blessant pour un esprit libre, que d’entendre à la télévision, de lire dans les journaux, de subir à la radio, les discours analytiques songés de tous ces commentateurs et commentatrices. Dont plusieurs se targuent d’intellectualisme éclairé dans la vie de tous les jours. Et qui, lorsque arrive le temps de s'exprimer sur les problématiques religieuses, font dans la nuance, explicitent l’inexplicable, jugent avec complaisance les travers de l’église, excusent ceci, nuancent cela, font des procès pointilleux sur les responsabilités ecclésiastiques. Là où l'église se serait montré intransigeante et féroce, ils se montrent onctueux et remplis de compréhension.

Enfin se conduisent en parfaits rampants devant la permanence des dictats de ces institutions, toutes plus malsaines et mensongères les unes que les autres. Il y a quelque chose de confondant dans la lâcheté de ces hérétiques-là, qui sont toujours modérés et complaisants, devant les péripéties récurrentes de ces vieilles traditions toutes plus ignobles les unes que les autres. Il est vrai que le caractère tolérant des athées et des agnostiques, s'oppose dans son comportement, au fanatisme criminel des croyants, toujours prêts à lyncher et massacrer les infidèles qui ne sont pas de leur avis.

Tous ces journalistes et commentateurs parfaitement agnostiques, au lieu de dénoncer vigoureusement des crimes séculaires contre l’intelligence humaine, font dans la nuance étonnée, essayent de comprendre l’incompréhensible. Ils le font au nom du respect de la liberté de conscience d’autrui, sans s’arrêter à réfléchir que lorsqu’il s’agissait de la liberté des non-croyants, l’église elle ne faisait pas dans la nuance. Le bucher pour les individus lui suffisait, et les croisades se chargeaient des dérives des peuples et des royaumes hérétiques et infidèles. Au cri de : ‘’Tuez les tous! Dieu reconnaîtra les siens!’’

La liberté bafouée

L'argument qui revient le plus souvent lorsqu'il s'agit de  critiquer les institutions religieuses, est qu'elles sont les gardiennes de la liberté de conscience. En fait pour les sectes religieuses, cette liberté -que tous les gens soucieux de respect des droits humains défendent avec ferveur- est un élément de la puissance qu'elles se sont arrogées au fil des siècles, par la violence la plus inouïe qui soit. 
Celle qui précisément s'est toujours opposée à la liberté tout court. Le mot liberté quand on lui accole celui de religion, est probablement l'affaire la plus scandaleuse qui soit. C'est une profanation de l'intelligence. 

Certes on doit défendre la liberté de penser, mais il n'existe aucun État digne de ce nom sur Terre qui s'arroge un droit absolue en matière de liberté, ou qui l'accorde à ses citoyens. Ceux-ci sont soumis à un exercice relatif de cette liberté. Le plus large qui soit, mais il ne s'agit pas d'une liberté absolue.

Exception faite des potentats  qui sévissent dans les dictatures les plus sanglantes, la notion de liberté chez les gens civilisés est encadrée. Elle est soumise à des paramètres sévères, et dans la tradition démocratique, cette liberté n'a aucun caractère sacré et inviolable. Elle est limité chez chaque citoyen libre, par la liberté de ses semblables.

Chose qui n'existe pas chez les religions dogmatiques imbues de leurs privilèges exorbitants. Dont elles ont toujours abusés. Au point de s'arroger le pouvoir de massacrer physiquement ceux et celles qui ne pensaient pas comme elles. Et que dire des endoctrinements que les religions pratiquent sur les enfants dès leur naissance, alors qu'ils n'ont aucun jugement critique, et qu'ils sont ainsi soumis à des enseignements qui leur sont inculqués au plus jeune âge, afin de les intimider pour la durée de leur existence ? 

On a fait des procès pour détournements de mineurs, à des sectes soumises à des gourous hallucinés. Mais les religions '' officielles'' qui jouissent depuis des millénaires de la plus totale impunité, ne procèdent pas autrement que ces entreprises malsaines de détournement des consciences.

Ceux qui défendent la liberté de religion, en voulant protéger son caractère absolu, confondent la liberté réelle, avec la licence absolue. Celle qui se pose de façon arrogante comme ne devant rendre de compte à personne, et ne relevant que du dieu créateur qu'elles se sont inventées. Ce qui manque à la liberté religieuse, qu'il ne faut jamais confondre avec la liberté de penser, c'est de relever du droit humain, auquel doit être soumis l'imaginaire des hommes qui ont inventé les religions. Une croyance n'est jamais de la connaissance au sens vrai du mot.

La vérité ne s'impose jamais, mais ses adversaires finissent toujours par mourir.

Attendons, il y a encore de grands crimes à commettre au nom de Jésus et de Mahomet, de Dieu et d’Allah. Il faudra probablement une énième confrontation religieuse avant que ces ferveurs rétrogrades-là ne sombrent dans l’abjection (elles y sont déjà) et le discrédit le plus total. 
Ce n’est pas pour demain.

L’idéal d’une fin du monde apocalyptique, selon les prophètes qui adorent ce genre de vocabulaire, n’est pas une affaire de tremblement de terre ou d’éruption volcanique cataclysmique, mais plutôt une guerre atomique faite par des hommes pour des hommes. Ce serait l’ultime horreur fabriquée humainement (quel mot!). Vous pouvez être certain que si cela arrive un jour, le sentiment religieux en dominera les adversaires.

Avec ça les feux du ciel annoncés par les vilains Cassandre des temps anciens, ont l’air de pétards pour fêtes foraines dans quelques hameaux reculés.
Julien Maréchal
Montréal

samedi 9 février 2013

Le Sommet sur l'Éducation (2): Le contenant et le contenu.


Le Sommet sur ‘’l’Éducation’’ (2): Le contenant et le contenu?
Montréal le 9 février 2013

J’ai le sentiment qu’il y a plusieurs choses qui manquent à ce Sommet sur l’Éducation.
Essentiellement les thématiques de  l’agenda bien évidemment, sont les questions de financement.
Les frais que les étudiants doivent ou non payer. Les déficits et les nombreux manques de financement des universités. Les gaspillages administratifs qu’il faut juguler. Tout cela est excellent.
L’accessibilité aux études supérieures, source de fierté et de meilleurs emplois pour la jeunesse qui monte, tout en favorisant, sans rire bien évidemment, l’accès aux classes défavorisées. Question de justice sociale...que voilà donc de belles et nobles paroles. On applaudit.

Pourtant on semble oublier l’essentiel. Que sera cette Éducation Supérieure? Va-t-on parler de contenu  ou est-ce simplement une affaire de sous, genre qui paiera quoi et comment?

Va-t-on se pencher sur la qualité de cet enseignement, ou bien cette question-là n’est-elle qu’académique au sens péjoratif du terme?
Ce serait tout-de-même ironique que dans une académie aussi supérieure qu’une université, on ne se soucie pas  de cette formation académique.

À moins qu’évidemment devant l’urgence de régler d’abord la question du financement, sous peine de se retrouver encore une fois avec des hordes de contestataires dans les rues, on se contente de cette seule question, assez complexe je l’admets, et qu’on reporte aux calendes estivales prochaines, ou automnales tant qu’à faire, cette question secondaire du contenu de l’Éducation et de ses qualités fondamentales.

Je vais me permettre ici une parenthèse, basée sur ma propre expérience universitaire. Qui tient en deux temps, parce que je suis allé deux fois à l’université.
Je n’ai jamais au grand jamais, rencontré à l’université lorsque je la fréquentais, une seule personne qui m’ait  dit qu’elle allait à l’université pour y acquérir du savoir.

Lorsque j’insistais, je me faisais dire avec agacement - comme si je sortais de je ne sais trop quel patelin perdu au fond d’un quelque part très éloigné - qu’on allait à l’université pour y acquérir un diplôme. Parce que le diplôme donne plus d’années de scolarité. Et ainsi quand on a une job, on est plus payé parce qu’on a plus de scolarité. Est-ce assez clair oui ou non?
Que vouloir de plus en effet?
J’étais en littérature, domaine des rêveurs évidemment. Parce que pourquoi écrit-on si ce n’est pour réfléchir au sens de la vie?

Vous voulez-rire me disait-on?
On sait bien qu’aller en littérature et y pondre des textes à partir d’un cursus préprogrammé autour de trois axes prédéterminés (sociologie, psychanalyse et sémantique) est une voie confortable pour acquérir ce fameux diplôme. Le plus facile à obtenir si on est docile et qui, parce qu’il n’exige pas de se péter les neurones comme en génie ou en médecine, donne quand même droit aux mêmes avantages financiers, du moment qu’on peut mettre cela dans son C.V. et qu’on a déjà un emploi.

Quant à la valeur de cette Éducation sur le plan de l’évolution de l’être humain vers une meilleure compréhension de ce que l’on est, et de ce que l’on pourrait devenir, vous pensez si ces gens-là - d’abord pratiques, ayant les deux pieds sur terre comme ils disent - vous pensez disais-je, s’ils s’en foutent complètement.

Acquérir un diplôme c’est une corvée, il faut en passer par là et nous ne sommes pas là pour rêver. Ben justement… et ma foi, ça parait quand je les entends. Parce que bien sur je ne les écoute plus du tout.
Alors va pour les frais et au diable les contenus?

Nous entrons, que dis-je, nous sommes de plein pied dans l’Éducation aux consommateurs.
C’est bien évidemment un progrès…

Quoique???
Julien Maréchal
Montréal

vendredi 8 février 2013

L'Éducation au sommet des préoccupations des Québécois


L’éducation au sommet des préoccupations des Québécois (1).

Les leçons vont-elles servir?

Il le faut, les Québécois (es) devraient, après l’effervescence du Printemps Érable, pouvoir jouir d’un répit salutaire, à la fois dans la contestation étudiante, et aussi dans l’entêtement des autorités. Notamment ici dans le cas du Gouvernement du Parti Québécois qui aura fort à faire s’il veut obtenir l’approbation de toutes les parties concernées, à la suite du Sommet de l’Éducation qui s’annonce sur fond de grogne.

J’ai affiché tout au long de la contestation étudiante de 2012, un parti pris nécessaire pour la jeunesse de chez nous. Ses ténors, Gabriel Nadeau Dubois, Martine Desjardins, et Léo Bureau Blouin, on su faire vibrer tout le Québec, en soutenant, contre l’arrogance du Gouvernement de M. Charest, une attitude digne, alors que pleuvaient sur eux des accusations de sédition, d’encouragement à la violence. Pendant qu’on leur tapait dessus dans les rues.

Tout le monde a vu, grâce aux médias conventionnels et sociaux, que la violence était du coté des autorités. Je ne reviendrai pas là-dessus, les articles précédents en font un écho suffisant. Maintenant c’est le Parti Québécois, qui a pris lui aussi fait et cause pour sa jeunesse, qui doit livrer la marchandise.

Un bémol toutefois, alors même si je continue de penser que ce sont les étudiants encore une fois qui ont le ton juste, il faut se dissocier de certains porte-paroles de l’A.S.S.E. (nouveau nom de ce qui demeure de militants de la C.L.A.S.S.E.), qui profèrent des mots intimidants, dans un débat où ils n’ont pas de place. J’ai entendu un de ces leaders, ma foi moins inspirant que son prédécesseur, s’étonner que le Gouvernement ne donne pas suite à ce qu’il appelle l’ultimatum de l’A.S.S.E.

Il ne s’en cache même pas. Ce vocabulaire dans le contexte actuel est grossier et risque de démotiver beaucoup de citoyens(nes) qui appuient les étudiants dans leur ensemble. 

Comment ose-t'on exiger de participer à des négociations en brandissant des ultimatums, des mises en demeure, presque des menaces de désordre public?
Passe encore que l’on manifeste, c’est nécessaire et sain. Mais proférer des injonctions, des mises en demeure, avant même de participer, on peut se demander, non mais pour qui se prennent-ils ces immatures-là?

Tout au long du Printemps Érable, ce qui dominait dans l’exigence du discours étudiant, était que le gouvernement accepte de négocier. Qu’il mette la table pour une discussion tous azimuts. Nous y voilà. Le précédent gouvernement ayant eu la tête trop dure, a été renvoyé. Le Parti Québécois a soutenu les étudiants et a été porté au pouvoir. Celui-ci est fragile, mais voudrait-on retourner bientôt aux jours récents d’un autre gouvernement Libéral? J’en doute.

Certes dans un contexte effroyable de corruption endémique, de gaspillages et de vols des fonds publics au profit de gangsters, de politiciens et de fonctionnaires corrompus, comme on en voit tous les jours à la Commission Charbonneau, les étudiant ne doivent pas se laisser intimider par ces appels pathétiques à la raison, alors que le ménage dans les finances publiques ne fait que commencer.

Ce combat pour la gratuité universitaire est nécessaire. Même le Ministre Pierre Duchesne en convient. Cette gratuité se fera tôt ou tard. Pourquoi pas maintenant? Quant aux modalités, aux détails de son application, qui devront nécessairement s’étendre sur quelques années, c’est justement là l’affaire de ce Sommet sur l’Éducation.

Il y a plus dans ce débat qu’une vulgaire affaire de gros sous. Il y va de l’avenir de l’éducation, de son accessibilité au plus grand nombre. On en est rendu à s’affoler qu’advenant la gratuité, on se retrouve avec 25,000 étudiants de plus dans les universités. Un non-sens absolu.

Le problème avec les dirigeants actuels de l’A.S.S.E. est qu’ils exigent que le gouvernement se plie à tous leurs caprices. C’est déraisonnable et ils ne donnent pas là l’exemple rafraichissant de leurs prédécesseurs.
Heureusement qu’à la F.E.U.Q. et ailleurs, on est moins dogmatique. Il y a de l’espoir.

Vers la gratuité, encore qu’il s’agit plutôt d’un partage collectif de la note générale de l’Éducation Supérieure, et que les discussions commencent. On a hâte d’en savoir plus. 

Que chacun se calme et au travail !
Maintenant!

Julien Maréchal
Montréal

vendredi 2 novembre 2012

Ne touchez pas à Gabriel Nadeau Dubois, dit GND!

Montréal le 2 novembre 2012

Alors voilà, le tribunal vient de condamner Gabriel Nadeau Dubois, porte-parole de la C.L.A.S.S.E, et principal ténor du Printemps Érable, au motif d'outrage au tribunal.  
La poussière des manifestations étudiantes de cette année est à peine retombée qu'un juge, qui devrait au moins dans le cadre de ses attributions faire preuve de jugement, vient menacer d'envoyer en prison, et/ou de le gratifier d'une amende imbécile, et ensuite de lui faire un dossier criminel qui va le suivre toute sa vie, un jeune homme d'à peine 21 ans qui a été un des meilleurs éveilleurs de conscience que le Québec ait connu depuis une génération.

Pendant ce temps-là à la Commission Charbonneau, d'immondes crapules, les poches pleines des produits de leurs abominables larcins, viennent se vanter de leurs exploits et sont assurés de la plus totale impunité. Il n'y a donc pas de limite à la sottise humaine, et ce juge totalement dévoyé vient de nous en donner encore une fois la preuve. 
Quant au petit magouilleur qui a porté cette plainte il y a une éternité, il me semble avoir lu quelque part qu'il avait abandonné ses cours qu'il prétendait que Gabriel Nadeau Dubois voulait lui interdire. 
On nage en plein délire ici, et bien évidemment le Gouvernement du Québec, au prétexte facile qu'il ne doit pas intervenir dans le processus judiciaire, va laisser faire cette abomination. Il va donc falloir que les étudiants ressortent par dizaines de milliers dans les rues, qu'on reprennent les casseroles.
Les policiers  vont polir leurs matraques et retour à la case départ. 
Mais que d'imbéciles, d'imbéciles et encore plus d'imbéciles ! 

Plus on en dénonce, plus on en refoule, plus il en sort.
Misère!
Il ne reste plus qu'à lui donner une absolution inconditionnelle compte tenu des circonstances et qu'on passe à autre chose. Je serais curieux de connaître les réactions de Léo Bureau Blouin, et de Martine Desjardins, qui ont accompagné G.N.D. pendant toute la crise étudiante.

On est pas sortis de la soue à cochons.
Julien Maréchal
Montréal


dimanche 14 octobre 2012

''Qui sème le vent récolte la tempête''


L’affaire Stéfanie Trudeau (Matricule SPVM 728) et les médias sociaux.

Alors là comme il fallait s’y attendre, on passe  sans transition de l’indignation légitime, à la fois de la population et des médias devant les débordements de cette pauvre fille, aux appels au meurtre, rien de moins. 

D’une dérive individuelle imbécile, nous voilà dans la manifestation encore plus idiote du lynchage comme aux temps hideux du Far-West. Malgré que les autorités policières, à commencer par le chef Parent, se soient dissociées des agissements de leur employée (et a tenu à présenter des excuses aux victimes) décidément fort perturbée par ses préjugés.  

Du fait divers grotesque et insensé, nous voilà dans le vaudeville ubuesque et haineux. Les manifestants des derniers 10 mois se sont fait suffisamment tapés dessus. Leur patience trouve ici sa limite. Le temps des règlements de comptes est arrivé. D'abord Jean Charest,  les entrepreneurs véreux, puis les magouilleurs politiques, et enfin les brutes policières.  
Tout un ménage à faire, mais il y a la manière.

Sur Twitter et Facebook, s’il y en a beaucoup pour être capables de faire la part des choses, et demander simplement le renvoi de cette policière, de même que sa mise en accusation pour ses agressions répétées, on assiste à un déferlement de haine vicieuse, là où les imbéciles malfaisants (et bien-pensants) se font l’écho déformé de cette malheureuse, et proposent comme solution au problème, ni plus ni moins que de la mettre à mort. 

À défaut de quoi, tels les talibans et autres excités de tous les sectarismes, y compris ceux des rangs chrétiens fondamentalistes, abrutis de foi et de lâcheté, ils se chargeront peut-être de la détruire elle et sa famille. Bref ils ont lancé une fatwa contre une malade. C’est du joli!

Pauvre Stéfanie Trudeau qui en se posant ainsi en exaspérée de cette culture qu’elle ne comprend pas, a bousculé un nid de vipères, et fait sortir de l’ombre tous les scolopendres de la déraison. 

La responsabilité des autorités policières, qui tolèrent depuis toujours dans leurs rangs quelques-uns de ces Cro-Magnon et de ces Harpies méchantissimes, ont une écrasante responsabilité dans le désordre actuel, et les débordements que cette triste saga suscite.

Dans la Police où la retenue est généralement la règle, surtout quand il ne se passe rien qui vaille en matière de manifestations individuelles et collectives, on connait les excités, les morons, et autres tarés qui font tache dans le peloton généralement débonnaire de la Police.

Dans une manifestation, surtout quand elle est politique, les attentats contre la raison sont légions. On comprend qu’encadrer une manifestation qui risque à tout bout de champ de dégénérer en émeute, ne soit pas chose facile. Surtout quand c’est la Police qui, par ses accoutrements intimidants, sa gestuelle agressive, sa pression provocante, s’efforce de mettre le feu aux poudres.

Histoire de justifier ainsi sa raison d’être. Il faut dire cependant,  malgré les quelques casseurs opportunistes qui se glissent parmi les manifestants, que la majorité d'entre eux demeurent paisibles, quoique très expressifs. 
Une manifestation politique, on s'entend là-dessus, ce n'est pas un défilé de la Saint Patrick, de la Fierté Gaie, ou du Père Noël. C'est entre ces derniers et celui de la Coupe Stanley.

Vrai aussi que chez la gent policière, on ne se défoule pas à matraque que veux-tu sur quiconque, à chaque sortie du bon peuple dans la rue, comme ce fut le cas honteux de ce fameux Samedi de la Matraque le 10 octobre 1964, de sinistre mémoire pour les plus vieux. Ou encore lors des sommets à Seattle, Québec, Montebello, Toronto et...Montréal...dernièrement. 
Mais on sent bien qu'il ne manque pas grand chose pour que ces anciennes pratiques ne redeviennent une sorte de norme.

Des Stéfanie Trudeau et autres écartés du même acabit, il y en a pas mal trop dans la Police. On doit espérer qu’ils sont moins nombreux statistiquement que dans la population en général. Évidemment les policiers se recrutent d’abord dans la population hein! Le moyen de faire autrement?

Mais ce qu’on voit dans l’affaire Stéfanie Trudeau sur les réseaux sociaux, n’est ni plus ni moins la preuve (que les corps de police ne manqueront pas d’exploiter), qu’il y a dans la population autant de fous qu’il y en a dans la Police. De là à ce que les corps policiers et les législateurs investissent maintenant les médias sociaux pour y faire régner, même par la brutalité, la Loi et l’Ordre, il n’y a qu’un pas et il sera vite franchit.

À moins que de manière tonitruante les internautes clament haut et fort de par leur nombre, qu’ils sont contre toutes les violences et qu’ils n’en veulent pas dans les médias sociaux.

Il est plus que temps de mettre sur pied un corps civil exclusif qui se chargera de surveiller la Police.
Quant à la matricule 728, qu'on la punisse, qu'on la soigne, mais qu'on l'écarte. Il se pourrait qu'à force de sémantique acrobatique ce soit elle qui devienne la seule victime (voire la martyre de la loi et de l'ordre) à plaindre, de cet attentat contre l'intelligence des choses. Si j'étais vraiment cynique j'avancerais que ceux qui la menacent pourraient bien être ceux-là même qui veulent en faire une victime, histoire de noyer le poisson.
Fin de cette pénible histoire ? Certainement pas !

Julien Maréchal