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vendredi 12 avril 2013

Le mauvais exemple vient de partout!


Mise à jour du mercredi 29 janvier 2014

Cet article écrit le 2 avril 2013 ne tient évidemment pas compte du fait que Michael Applebeaum a été par la suite arrêté par l'UPAC (l'unité anti corruption) le 17 juin 2013, et accusé de différents forfaits dans des affaires de pots de vin, et de trafic d'influence. 
Il a démissionné de son poste de maire intérimaire, et a été  remplacé par Laurent Blanchard en attendant les élections du 3 novembre 2013. Son procès n'a toujours pas été instruit, et depuis sa mise en accusation et sa démission comme maire de Montréal, il n'a cessé de clamer son innocence.

Les nouveaux curés de la Loi et de l'Ordre.

Depuis quelques jours les médias se déchainent contre le Maire par intérim de Montréal M. Michael Applebaum. Il parait que le pauvre homme n'aurait pas déclaré quelques avoirs, dont une propriété. Surtout, oh abomination!... qu'il aurait changé les fenêtres et les portes de son duplex, sans au préalable avoir obtenu le permis nécessaire de la Ville pour le faire. On parle d'un crime qui remonte à huit ou dix ans. Hon!


Au-delà du principe qui veut que tout le monde soit égal devant la loi (ce qui n'est jamais le cas) je veux ici m'interroger sur cet étalage de vertu, de la part de commentateurs qui tombent des nues, parce qu'un citoyen (fut-il le Maire par intérim) n'aurait pas demandé de permis pour changer ses portes et ses fenêtres. Ou procéder à des rénovations sur sa propriété? Quelle horreur!

Il y a maintenant plus de 20 ans que j'entends ces mêmes instances vertueuses, se plaindre de la lourdeur bureaucratique, des tracasseries administratives qui émanent de toutes ces officines, créées, non pas pour veiller à la sécurité des gens, mais plutôt pour surveiller leurs moindres gestes, en vue de leur arracher qui une amende, qui un frais afférent, ou encore je ne sais plus quel montant pour pouvoir se stationner.

Bref tous les moyens sont bons pour embêter le citoyen. Bien sur que Michael Applebaum aurait dû demander ses fichus permis. Il ne l'a pas fait, et offre de les payer maintenant. Petite affaire sans réelle conséquence et je vais vous dire pourquoi.

Parce que le nombre de personnes qui ici au Québec, ailleurs au Canada, et partout dans le Monde, ne payent pas tous les montants qu'on leur réclame au nom d'un quelconque règlement, se chiffre en milliards d'individus. De plus cette peccadille administrative remonte à dix ans, et le contexte de l'époque était à la débrouillardise face aux exigences délirantes parfois, des administrations en matière de paperasses. 
Bref pas de quoi fouetter un chat, vous en auriez fait tout autant. 
Il y a dix ans le gouvernement du Québec avec ses publicités agressives, traitait littéralement de voleurs tous ceux et celles qui travaillaient ''au noir''. Expression malhonnête, qui servait et qui sert encore, à stigmatiser le citoyen qui se démerde comme il peut, pour se tirer d'affaire dans la vie de tous les jours.

À Montréal comme ailleurs la bureaucratie est tellement lourde, tellement inefficace, que pour obtenir le respect d'un droit quelconque c'est la croix et la bannière. Allez-y dans les bureaux chercher vos permis, demander aux responsables de la salubrité d'inspecter des bâtiments infestés de coquerelles, de punaises, de champignons, de moisissures et de rats, voire de tomber en ruine.

Il y a des gens à Montréal qui vivent dans des conditions si insalubres, qu'il faut régulièrement les transporter à l'hôpital tellement leurs logements sont impropres à toute habitation. Puis la Ville de Montréal ne fait absolument rien de probant depuis des décennies afin d'enrayer ce fléau.  La ville n'agit qu'après des dizaines de dénonciations, et surtout lorsque les médias s'en mêlent.

Autrement la Ville ne fait rien de rien. Ce pourquoi beaucoup de gens nettoient leurs logis, posent de nouvelles fenêtres, refonds leurs toilettes et leurs toitures, sans demander de permission à quiconque.

Ceux et celles qui depuis une semaine jettent les hauts cris contre Michael Applebaum, ont tous (je dis bien tous, sans la moindre exception) un jour ou l'autre, procédé à de la peinture chez eux, ont changé des portes, ont posé des fenêtres, arrangé une toiture qui coulait, aménagé un vieux garage, refait une galerie, modifié des hangars infects pour en faire de petits appartements, loués sous le manteau à prix fort, et ainsi de suite. Quant aux aménagements intérieurs faits avec beaucoup de discrétion...passons! 

Ils sont là à exiger du Maire par intérim (qui ne l'était pas il y a dix ans) qu'il batte sa coulpe publiquement, et s'accuse de vétilles, alors qu'au fond il n'a fait que ce que tout le monde fait depuis toujours. Se débrouiller sans attendre de permission. Bonne âme M. Applebaum, voulant apaiser ces furieux-là, se reconnait coupable et essaye maladroitement de minimiser ses écarts de conduite.

S'il fallait suivre à la trace un René Homier-Roy (et consorts) qui cette semaine, s'indignait, avec consternation comme il dit, devant les agissements de Michael Applebaum, il devrait payer des sommes colossales pour ses innombrables manquements au code de la route quand il conduit. À moins bien évidemment qu'il ne conduise pas. 

Il n'est pas le seul, il y a aussi Richard Bergeron et tous ces autres commentateurs qui font des gorges chaudes de ces platitudes règlementaires. Autrement dit, si on fouillait leur vie privée à tous, on trouverait mille-et-un manquements à d'innombrables règlements plus ou moins obscurs. Ensuite  on les leur jetterait à la figure, en les sommant d'une voix indignée, d'avouer leurs fautes et de payer des amendes.  Ils se retrouveraient ruinés, à la rue, à la soupe populaire.

Certes il faut des règlements. Ils servent à confondre les abuseurs quand il y a abus. L'esprit du règlement n'exige absolument pas que chacun vive comme un névrosé, en regardant autour de sa personne, afin de vérifier si en posant un geste quelconque il n'enfreint pas un règlement. 

Même la Cour des Petites Créances comme celle de la Régie du Logement laissent à chacun le droit d'exécuter ou pas leurs jugements. La plupart se règlent à l'amiable ou sombrent dans l'oubli sitôt rendus. Et personne n'a jamais été saisi pour non payement de ses dettes d'études.

Pas un d'entre vous qui me lisez ne fait exception. Il ne se passe pas une journée sans que par votre seule présence sur un trottoir, ou dans un endroit quelconque, vous ne soyez en train de contourner un règlement.  Personne ne vous rappelle à l'ordre de manière aussi tatillonne que vous le faites pour Michael Applebaum.  Qui lui a le tort d'être Maire par intérim, et qu'il se doit de donner l'exemple. Ceux qui le clouent au pilori de la malséance, ne sont que ces nouveaux curés de la loi et de l'ordre, qui exigent en s'étouffant d'indignation, que leurs élus soient plus blancs que blanc.

Alors qu'eux-mêmes dans la vie de tous les jours, se cantonnent hypocritement dans la grisaille généralisée des lois qu'ils interprètent en toute bonhommie, et dont ils se fichent éperdument. Pourtant ils auraient au moins un devoir de cette vertu  civique qu'ils prônent, du seul fait qu'ils sont eux aussi des figures publiques payées avec nos taxes non?

Sont-ils donc à ce point, irréprochables en tout temps pour tout, qu'ils se permettent ainsi de juger avec une telle sévérité un de leurs élus?  Ils  veulent quoi comme Maire? Un saint ! Un maître à penser? Un gourou? Un être humain qui les inspire à défaut de leur ressembler?

Ils seraient outrés que l'on remonte le fil de leurs existences antérieures, et qu'on déterre chez eux, un jugement de la Cour Des Petites Créances, des accusations pour conduite avec facultés affaiblies, des jugements du Tribunal de la Jeunesse, d'autres de la Régie du Logement, et puis quoi encore? Ou bien des dettes d'études oubliées, refusées pour des raisons plus ou moins valables?

Des comptes pas payés?  Des pensions pas payées? Des traites douteuses?  De la petite évasion fiscale? Du travail payé au noir?

Ils n'ont pas cédé leur place dans les transports en commun aux vieilles personnes? Ils ont juré comme des charretiers, crachés dans la rue, laissés tomber un papier gras sur la place publique? 

Ils laissent leur moteur tourner plus de 4 minutes à l'arrêt? Ils ont fumé dans des lieux fermés et empoisonnés leurs semblables pendant mille ans? Ils n'ont pas tourné les roues de leur voiture dans le bon sens lorsqu'ils se sont stationnés? Du seul fait qu'ils conduisent une voiture ils sont en perpétuelle infraction avec leur téléphone par exemple? Ils n'ont pas changé la pile de leur avertisseur d'incendie?  Ils ne nettoient pas les marches de leur domicile pour éviter que le facteur ne se casse la gueule en hiver?

Oh les vilains!  Et ça vient ainsi jeter les hauts cris parce que le Maire par Intérim n'aurait pas, il y a dix ans, payé un permis de 35 ou 50 dollars? Ben là….

Avons-nous affaire à des bouffons?  Les pires… les bouffons vertueux?
Vous me faites pitié! Pourtant je vous aime bien quand vous vivez vos existences avec discernement, et que cela vous permet bien sur de regarder tous les règlements et lois avec pas mal de recul. Sans ça on vivrait sous la dictature de la loi et de l'ordre, et vous descendriez tous à la rue où vous seriez matraqués légalement.
C'est ça que vous voulez ?
Quant à Michael Applebeaum, qui sait ce que l'avenir lui réserve?
Julien Maréchal

Montréal

lundi 8 avril 2013

Du bon sens, de la modération et de l'intelligence des choses.




Le citoyen, la Ville de Montréal, la Police, l'Assemblée Nationale, et autres considérations…

Chers amis et amies de Montréal,

Il y en a beaucoup parmi nous qui suivons ces événements qui se déroulent autour de notre Hôtel de Ville.

Devant les démissions accablantes de nos élus -qui depuis une bonne dizaine d'années ont comme on dit dormis au gaz- je comprends qu'il y en ait tant parmi nos semblables qui soient carrément dégoutés, écœurés de la chose politique municipale.

De quoi engendrer un épouvantable réflexe de démission collective, qui nous ferait un tort immense. Il est temps de se ressaisir, c'est nécessaire.

Quand on se compare on se console. Dites-vous bien que contrairement à une idée trop répandue, Montréal n'est pas au bord du gouffre. Nous héritons  des effets de cette démission collective  qui a fait que depuis si longtemps la vie démocratique à Montréal ne fonctionne plus, ou fonctionne mal.

Parce que ses citoyens ne participent pas. Remarquons que nous avons pris conscience de notre laisser-aller collectif, et maintenant nous en sommes à faire le ménage. C'est une excellente chose, et ceux qui ailleurs nous ont montré du doigt, sont maintenant en retard d'un examen de conscience qui va bientôt les rattraper.

Je sais que nos édiles, ceux qui tiennent le crachoir depuis10 ans, n'ont guère été inspirants. De la langue de bois aux platitudes faites de clichés éculés, on a le sentiment d'être gouverné par une bande de petits mal élevés, pour lesquels seule compte leur pitoyable carrière de politiciens plus ou moins arrivistes.

Si vous n'allez pas voter massivement aux prochaines élections, les gens des trois partis politiques actuels vont se retrouver au pouvoir pour encore 4 ans, et vous les citoyens pourrez toujours gémir sur votre sort, vous ne l'aurez pas volé.

Il faut renvoyer impérativement tous ceux et celles qui grenouillent au sein de ces partis-là. Il y a sans doute dans leurs rangs des gens valables, des êtres de qualité, mais comme on ne les connait pas, comme ils ne se distinguent pas du lot, nous devons en conclure qu'ils n'ont pas rempli le rôle qui était le leur. Ce pourquoi ils ont été élus. C'est-à-dire la  promotion et la défense des intérêts des citoyens de Montréal.

Ils ont tous dits et redits qu'ils n'étaient pas au courant des magouilles qui empoisonnaient notre administration. Alors soit, nous en prenons bonne note. La porte est là… prenez-là.

Maintenant il faut renouveler notre classe politique et faire confiance à de nouveaux participants. Vous me direz qu'il y a encore là des risques de se tromper et d'aller de mal en pis… je ne le pense pas. Les nouveaux venus sont avertis. Ils devront tâcher d'être exemplaires. Ils seront mieux surveillés. S'ils manquent de compétence ce n'est pas un crime, ce sera une faute, et ça se corrige.

Comment distinguer ceux et celles qui seront les plus capables?

Il faut d'abord comprendre qu'un Maire ou un conseiller de ville n'a pas beaucoup de pouvoir. Ils  peuvent vous promette mers et mondes, la Ville n'a pas les moyens de se payer avec ses seuls revenus fonciers et ses services payants, des délires comme des TGV ou des parcs Éoliens. Méfiez-vous donc de ceux et celles qui vous font des promesses, peu importe lesquelles.

Le Maire et les conseillers sont là pour administrer le budget de la ville et veiller au confort et à la sécurité de leurs concitoyens. Leur premier rôle est d'assurer les services pour lesquels les citoyens payent. Au meilleur prix pour le meilleur service.

Sans doute que la Ville peut s'associer à de grands projets, comme le métro ou encore de grandes infrastructures, comme le déplorable projet de l'Échangeur Turcot. Mais en somme puisque c'est le Ministère des Transports qui paye pour ça, la Ville y tient un rôle de consultant. La Ville peut proposer, faire des recommandations, user de son influence, ce qui n'est pas rien. Mais pour l'essentiel les décisions finales lui échappent.

L'autorité de la Ville tient à la valeur de ses élus. À leur capacité d'influencer favorablement des instances qui détiennent plus de pouvoir que la Ville.

Ce qui doit gouverner le Maire de Montréal et ses conseillers c'est l'intérêt général. Non pas comme c'est le cas actuellement, un simple souci de réparer de vieilles affaires qui tombent en morceaux, et qu'on va remplacer parce qu'il faut les remplacer. Ou encore de promettre des projets mirobolants pour flatter la vanité de louches promoteurs. L'entretien des infrastructures n'est pas une affaire de programme politique, c'est une affaire nécessaire, quotidienne, permanente.

***

Maintenant il faut dire ici des choses parfaitement désagréables mais nécessaires. Dans le climat actuel de démission et de corruption qui paralyse l'Hôtel de Ville, d'autres instances (non élues), se permettent des incursions dans des domaines où elles n'ont pas leur place.

Je veux parler ici du cas de ce Monsieur Yves Francoeur, ci-devant Président de la Fraternité des Policiers de Montréal, qui se mêle de donner des leçons aux élus, d'admonester publiquement (à la télévision) de hauts fonction-naires, bref de fourrer son nez dans des affaires qui ne le concerne en rien.

Le travail de M. Yves Francoeur consiste à veiller au respect de la convention collective des policiers. Il doit représenter ses membres s'ils sont victimes de traitements qui ne cadrent pas avec la dite convention collective, ou s'ils sont traduits en justice. C'est tout, et c'est bien suffisant. Il fait un job de syndicaliste, pas d'élu.

Dernièrement cet individu s'est présenté à la télévision pour demander et obtenir (par on ne sait trop quelles pressions indues) la tête du Directeur Général de la Ville de Montréal. Il parait qu'il a proféré des menaces… oui, oui, vous avez bien lu, des menaces… à l'endroit de ce haut fonctionnaire. Et qui plus est contre le Maire par intérim actuel, M. Michael. Applebaum. Cela reste à prouver bien sur, mais ce qui ne l'est pas, ce sont ces interventions télévisuelles qu'il ne peut nier, et qui constituent la preuve de ses débordements outranciers. Ceux qu'il s'est permis d'apostropher publiquement ont porté plainte à la Sureté du Québec, qui, solidarité policière oblige, ne va absolument rien faire bien évidemment. À moins que le Ministre de la Sécurité Publique démontre ici son autorité, et ordonne une enquête sur les agissements de cet individu.

Cette chose est gravissime, et ce Monsieur Francoeur devra démissionner, et le plus tôt sera le mieux. Sinon il devra être renvoyé, limogé. Ces mots-là ne sont pas trop forts. Étant donné le pouvoir qu'il s'est arrogé, et les fonctions qu'il occupe, son dérapage constitue une faute inadmissible en démocratie, et on doit lui montrer la porte. S'il est indélogeable du fait de son poste de Président de la Fraternité des Policiers, il doit être suspendu en attendant la fin de ladite enquête.

La Ville de Montréal est en ce moment dans un état de faiblesse évidente, et le SPVM s'en donne à cœur joie, avec son matraquage des manifestants, ses dénonciations des élus, ses incursions dans la politique.

L'interprétation à la lettre du règlement P.6 montre que ces gens-là ne se contiennent plus lorsqu'ils ne sont pas surveillés étroitement. Les sorties d'Yves Francoeur dépassent les limites de la décence démocratique.

C'est assez ! C'est trop!

Ces gens-là (la Police ou l'Armée), justement parce qu'ils ont beaucoup de pouvoir (et qu'ils sont armés), doivent être sévèrement tenus en laisse.

Dans une démocratie, les pouvoirs militaires et policiers doivent être constamment surveillés de près, sinon ils dérapent (la preuve), et profitent des situations malsaines, pour s'imposer comme défenseurs, promoteurs, gardiens d'un ordre qui ne leur appartient pas.

Qu'ils interprètent à partir de critères policiers ou militaires qui n'ont rien à voir avec la vie dans une société civile libre.

Une société policière peut certainement représenter un idéal pour des policiers en mal de pouvoir, mais une société civile n'a pas à en tenir compte, bien au contraire.

La Police est un mal nécessaire, et ne peut en aucun temps prétendre à gouverner par la force ou l'intimidation, une population qu'elle a pour devoir de protéger et de ''servir''.

Cette remarque est bonne aussi pour M. Robert Poéti, aujourd'hui député de l'Assemblée Nationale, dans la circonscription de Marguerite Bourgeois, et critique de la C.A.Q. en matière de Sécurité Publique, qui ne tarit pas d'éloges envers le ''magnifique travail des forces policières'' (sic) au Québec depuis un an et plus.

Il est évident pour le citoyen que je suis que son point de vue est incompatible avec l'idée que l'on se fait d'une démocratie civile, participative. Ce Monsieur Poéti, tout policier qu'il a été, est maintenant le député d'un comté, et il se doit aux électeurs de son comté.

C'est maintenant un civil, et il doit se comporter comme tel. De plus, en tant que critique sur la Sécurité Publique, il se doit de prendre ses distances avec son ancien métier. La Police ce n'est plus son affaire.

C'est celle du Ministre de la Sécurité Publique.

Ce ministre-là est un civil ne l'oublions pas. Même chose pour ce M. Robert Poéti. S'il n'est pas capable de prendre ses distances avec son ancien métier, ce qui nous permettrait d'apprécier ses vues de citoyen engagé envers la société civile, il peut, il doit faire autre chose.

Si c'est sa carrière policière de 28 ans qui dicte sa conduite, il doit savoir qu'elle est incompatible avec son nouveau métier de député de l'Assemblée Nationale. S'il ne fait pas la différence, il se trompe de forum. Il peut travailler comme consultant dans une agence de sécurité, mais le métier de député c'est autre chose.

Julien Maréchal

Montréal

lundi 25 mars 2013

Le pétrole en 2013


Lundi le 25 mars 2013
Le pétrole en 2013
http://www.youtube.com/watch?v=Fitaaj_aPPo#
Avant ou après avoir lu ce qui suit, allez voir ce film de 51 minutes sur You-Tube.
Aux débuts des années 70 (les plus vieux s'en rappellent), le choc pétrolier d'alors a fait bondir le prix du pétrole. L'O.P.E.P. (l'Organisation des Pays Exportateurs du Pétrole) a mit fin au monopole des grandes pétrolières (les Sept Sœurs) qui, étant propriétaires des installations pétrolières qu'elles avaient construites pour exploiter la ressource, étaient aussi propriétaires des raffineries, ainsi que des réseaux de distribution. Avec une telle organisation, qui va du puits au consommateur, ces compagnies avaient la partie belle.

Sauf que la ressource, ce pétrole, ne leur appartenait pas. Il a donc suffit, sous la menace de voir les puits fermés, que ces compagnies acceptent d'être nationalisées. l'Irak a donné le coup d'envoi, bientôt suivie par l'ensemble des pays exportateurs de pétrole (Iran, Libye, Algérie puis Arabie Saoudite et d'autres.

Les pays importateurs de ce pétrole,  ceux de l'Europe et de l'Amérique d'abord, ont rétorqué en libérant sur leurs territoires, là où on savait qu'il existait d'immenses ressources vierges (ou presque) de ce pétrole,  des permis d'exploitation sur une très grande échelle.

Mais bien sur les travailleurs de l'Europe et de l'Amérique ne sont pas payés au même prix que ceux qui travaillent dans les pays du Moyen-Orient. Il s'est donc fait des ajustements, et petit à petit (sur plus ou moins quinze ans), les cours, après avoir atteint des sommets de 40 et 50 dollars le baril, sont retombés aux environ de 30 dollars le baril.

Malgré une hausse spectaculaire comme on n'en avait pas vue depuis 100 ans, ce pétrole même augmenté du quadruple (avant 1970 il se vendait à moins de dix dollars le baril), s'est tout de même maintenu dans cette marge (entre 30 et 40 dollars le baril) avec des fluctuations marginales pendant plus de 15 ans. Il s'est stabilisé, le temps que les économies occidentales encaissent ce choc et s'ajustent. L'O.P.E.P. a suivie, parce que c'était son intérêt, une fois son but atteint (et ses redevances considérablement augmentées).

Un deuxième suivi d'un troisième chocs pétroliers sont ensuite venus, du fait des nombreuses guerres qui ont agité et agitent encore le Moyen-Orient (Liban-Israël-Syrie, Iran-Irak, Irak-Koweït,  guerres dans la région de Bakou, chute de l'U.R.S.S., et plus récemment les nombreux troubles qui agitent les pays du Maghreb) dont la masse pétrolière pèse lourd sur le marché mondial. 

Certes il y a aussi d'énormes ressources ailleurs. Aux USA seulement, les champs pétrolifères non encore exploités, représentent en possibilité, de quoi surpasser la production de l'Arabie Saoudite. Et on ne parle pas ici des sables bitumineux de l'Alberta, dont les réserves (connues) sont les plus gigantesques au Monde. Il ne faut pas ignorer les immenses réserves Vénézuélienne qui vont bientôt fortement influencer le marché mondial.


Ce qui se passe actuellement est que cette inflation, qui dure depuis au moins 1973, n'a jamais vraiment reculée.
Le choc pétrolier de 1973 ne s'est jamais résorbé, et la crise pétrolière actuelle est en fait non plus une crise, mais une économie de marché ''normale'', dont la caractéristique principale est qu'elle table sur une ressource indispen-sable.


Ce pétrole mène le Monde. Son cours - étant donné le contrôle des conflits (devenus moins significatifs depuis que le marché mondial peut se tourner vers d'autres sources) tous relatifs qu'ils soient - fait en sorte que les prix sont maintenus artificiellement. 
Et je ne vois pas pourquoi les actionnaires pétroliers, ayant goûté au pactole de cette inflation, accepteraient tout bonnement de rabaisser maintenant le cours du pétrole, aux quelques 30 dollars le baril qu'il pourrait valoir. Il faut souligner ici que le fait de maintenir si haut les prix du pétrole, empêche la reprise dynamique des économies mondiales. Ce n'est pas le seul facteur qui handicape actuellement l'économie mondiale, mais c'en est un des plus significatifs.  Abaissez radicalement ce prix, et vous aller voir le chômage reculer, et l'économie mondiale repartir à la hausse rapidement.
Est-ce souhaitable? Les écologistes vous diront que non. Et les écologistes ont eux aussi leur mot à dire dans cette noire et gluante saga.

Les actionnaires du pétrole sont avides, cupides, et en effet on peut les qualifier de vautours. Vous pensez bien qu'ils se fichent complètement des états d'âmes des travailleurs de la classe moyenne qui, n'étant pas organisés, se font plumer absolument et parfaitement. 

Quant aux états, bien évidemment s'ils touchent de considérables redevances, du fait de leur pouvoir de taxation, ils ne vont pas non plus se mêler de réguler un marché qui semble les avantager tous sur le court terme.  Note: On pourrait avancer sans crainte de se tromper beaucoup, qu'advenant une baisse significative du prix du baril de pétrole sur le marché mondial, que les états remplaceraient les conglomérats pétroliers et à coups de taxes, maintiendraient à leur tour ce prix au-dessus des forces du marché.

Maintenant comment expliquer devant cette euphorie gargantuesque pour les profits pétroliers, que tous les états modernes soient si endettés et pris à la gorge, au point de ne plus être capables de boucler leurs budgets?

Méchant problème!
J'y reviendrai...

Julien Maréchal
Montréal

vendredi 15 mars 2013

Le XXIe Siècle est arrivé !


Montréal au XXIe Siècle

Mettre à jour la politique.

Nous sommes en 2013, et les programmes électoraux proposés par ceux et celles qui s’offrent pour inspirer les montréalais, souffrent d’un retard considérable en fait de projets avant-gardistes. Avant d’être une question de politique administrative, ou gestionnaire, la vie en commun au sein d’une grande ville se doit d’être une affaire de philosophie du mieux-être collectif non?

Pourtant ce ne sont pas les projets qui manquent. Sauf que trop d’entre eux souffrent de cette enflure technologique qui se veut progressiste, alors qu’elle est tout bonnement une affaire de divertissement, voir de jeu pour adultes infantilisés qui en demandent plus.

Ce manque de sérieux propose encore une fois d’entretenir ou de reconstruire, en les bonifiant de quelques gadgets couteux, les infrastructures vieillissantes de la ville. Ainsi on a préparé des devis hallucinants afin de reconstruire l’Échangeur Turcot qui menace ruine, ainsi que le pont Champlain qui annonce sa vétusté, ma foi elle aussi en avance sur son temps. Il aurait pu et pourrait durer encore 100 ans ce pont qui n’a rien de vénérable, si on le compare aux ponts Victoria et Jacques Cartier, beaucoup plus vieux et toujours solides.

Certes on va reconstruire ces ouvrages à coups de milliards, et en fin de compte ils ne serviront qu’à perpétuer l’encombrement de la ville. En facilitant la venue sur son territoire de centaines de milliers d’automobiles, qui vont perpétuer le  modèle de la vie urbaine aux harmoniques cacophoniques de l’auto.

Puis dans dix ans?

Bien que d’ici 10 ans on propose de remplacer le parc automobile des véhicules à essence par des voitures électriques, si cela fera baisser la pollution, cela ne changera rien à l’encombrement des rues. Cette façon de voir le futur, se conjugue en fin de compte aux syntaxes populaires des années 50. Pourquoi vouloir à tout prix perpétuer cette galopade insensée de gens qui se précipitent le matin en voitures vers la ville en provenance des banlieues, ou en transports en communs? 

Qui doivent tous quitter le soir aux mêmes heures d’affluences, pour retourner à leurs cités-dortoirs, et ainsi refaire avec des outils neufs et plus clinquants, la pagaille qui existe actuellement?

Une autre façon de faire les choses?

Oui bon on parle de tramways, d’autobus électriques, et beaucoup plus intelligemment de pistes cyclables performantes, capables de pénétrer tous les quartiers. Mais comme tout cela est hésitant, prudent, à la limite du manque d’imagination. Certes l’amélioration des pistes cyclables sera un progrès évident à bien des points de vue. Diminution draconienne de la pollution, amélioration de la forme physique des citadins, donc diminution des frais de santé ce qui n’est pas rien on s’entend.

Diminution des encombrements, du bruit. Sans doute aussi des accidents, et baisses des frais d’entretien. Que diable, mille bicyclettes ne feront jamais autant de ravages à la chaussée que dix voitures, on sait tout cela. Mais en hiver, ces merveilleux systèmes sont lourdement handicapés, du seul fait du froid et de la neige. Mais je dois dire ici que je ne vois pas dans la bicyclette une sorte de panacée aux encombrements. Il y a des propositions à l'effet de mettre à la disposition des citadins d'ici de petites voitures électriques accessibles par abonnement comme le BIXI. 
C'est une excellente piste. La même voiture peut servir et resservir dix fois dans la journée, sans prendre la place de toutes ces voitures personnalisées qui encombrent les stationnements. Du moment qu'on les met à la disposition des gens pour une fraction du cout d'une voiture, le succès en sera assuré.

Accordez moi au moins que sur six mois on serait mieux en ville avec vingt fois plus de vélos et dix fois moins d’auto.  Et pour cela, au lieu de faire seulement des pistes cyclables, changer le statut de rues entières à vocation automobile, en axes cyclables qui traverseront la ville et éviteront de mêler ensemble automobiles et vélos sur de grandes distances. 
Les portefeuilles des citadins s’en porteraient mieux. Une bicyclette à coté d’une auto, comme coûts… bref vous m’avez compris.

Une façon alternative de voir les choses.

Comment faire entrer tout ce monde dans un XXIe Siècle adapté aux réalités d’aujourd’hui, et en même temps, prédisposer l’avenir le plus immédiat aux changements qui s’en viennent?
C’est curieux à quel point certaines approches ont été rapidement abandonnées il n’y a pas si longtemps, alors qu’on planchait sur le travail dans son quartier, ou même chez soi. Plutôt que de se déplacer sur de longues distances pour aller passer du temps dans un bureau au centre-ville.

Avec l’ordinateur, les téléphones multifonctionnels (c’est tout juste s’ils ne font pas le café et ne lavent pas la vaisselle) on pourrait certainement éviter ces déplacements insensés par centaines de milliers. Pourquoi ne le fait-on pas et s’entête-t-on à construire encore et encore de ces tours à bureaux qui plombent la ville?
On me parle de la nécessité de créer au centre-ville un climat social, d’y encourager le commerce avec des milliers de boutiques et de restaurants, pour tous ces braves gens qui travaillent dans ces tours-là.

Commencer à limiter cet afflux de monde, au dire de certains esprits frileux, c’est carrément tuer le centre-ville et son esprit convivial populaire! De plus il semblerait, suite à certaines expériences pilotes, que l'ennui et la démotivation guettent ceux et celles qui accepteront de travailler à partir de leur domicile. 
Encore là il me parait évident que ces expériences pilotes ne sont pas significatives. On a abandonné sur la foi d'expériences trop rapidement conclues par la négative. 

D’ailleurs l'existence n’a-t-elle comme finalité que de nourrir des commerces d’alimentation rapide ? Aux seules fins de sustenter ces dizaines de milliers de bureaucrates, qui remplissent des tâches somme toutes aussi peu valorisantes que le travail clérical ? Ou de passer sa journée debout derrière un comptoir à attendre d'éventuels chalands?

Remplir des commandes, faire des factures, discuter de plans, de devis, préparer des rencontres, des congrès, des séminaires, tout ça semble indispensable. Mais avec les ordinateurs d’aujourd’hui, ne pourrait-on pas réduire considérablement le temps des gens qui s’occupent à ces tâches si peu valorisantes, et utiliser leurs talents à des projets plus enrichissants, plus significatifs?
Par exemple dépolluer la vie dans tous ses aspects, faire comme on le fait de plus en plus, la promotion d’une existence collective plus verte, plus conviviale, plus civique ? Et je ne parle pas ici d'une organisation différente du temps libre, comme de favoriser l'élévation sociale civique, et intellectuelle.

Voilà des tâches valorisantes. Par exemple, réfléchir à la façon d’arrêter de polluer plutôt que de plancher sur la dépollution, c’est encore bien mieux.

Cela fera baisser la consommation m’objecterez-vous et provoquera du chômage ? Non mais de quoi parle-t-on ici ? D’un monde meilleur ou d’un monde malpropre équipé pour se démerder, et qui va perpétuer des modes de vie aliénants ? 
Il faudrait tout-d-même savoir ce que l’on veut.

Faire des choix de société.

Pourquoi la misère généralisée devrait-elle être la résultante d’une baisse de la consommation, du gaspillage, de l’endiguement des existences trépidantes et névrosées ?
Pourquoi au XXIe Siècle devrait-on continuer à vivre nos existences de la même façon que la vivait les gens des années 50 et 80 ?

Ça n’a pas de bon sens, et ces arguties pseudo socioéconomiques-là ne tiennent pas la route. Est-il écrit quelque part que la finalité de notre civilisation est en somme ce 9 à 5, même amélioré ? 
Voyons donc!

Élargir l'espace de la liberté. 

Pour une fois dans l’histoire millénaire des civilisations nous avons l’opportunité de favoriser la plus grande liberté qui soit, et des tas de gens ne demandent rien d’autre que de vivre la seule existence qu’ils ont, et qu’ils n’auront jamais, en faisant du 9 à 5. En payant une hypothèque, en ayant des vacances un mois par année, et passer le reste de son temps à végéter comme des fourmis ?
Des grosses fourmis je vous l’accorde, qui font l’amour, des enfants, qui vont au cinéma et qui se gavent de calories certes, mais est-ce là tout ce que l’être humain peut faire ?

Sans doute comme dans le Meilleur des Mondes, il y aura des gens qui se contenteront de tâches peu exigeantes, et qui choisiront (librement) de vivre une existence qui s'apparente à une sorte d'esclavage bon enfant, et qui sauront exister avec un minimum d’imagination. 
On leur trouvera toujours des tâches simples et nécessaires pour les occuper, et ils seront heureux ainsi. Mais je le répète, est-donc là l’aspiration moyenne absolue ? 

Est-là l’idéal de notre civilisation ?
Pour le moment je pose ces questions et j'en fais une affaire à suivre…

Julien Maréchal
Montréal