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vendredi 14 février 2014

La Vie Privée dans tous ses états. 3e partie.



Troisième partie

La liberté n’est pas négociable[1]

Du moment que l’on s’interroge sur la sexualité, on met en cause des comportements contradictoires dépendant que l’on est d’une ethnie ou d’une autre. Que l’on pratique une religion, que l’on soit agnostique, athée, ou indifférent.

Depuis des millénaires l'approche en matière de sexualité, celle qui a fait le droit dans le passé, relevait pour beaucoup des diktats de la religion. Il ne semble pas qu'il est été question aux origines, dans cette approche ritualisée d'une fonction si naturelle, intrinsèque à la nature chez l'humain comme chez les animaux, de lui conférer un statut exemplaire de plaisir.  Dans les pays à connotation judéo-chrétienne ou mahométane, c’est la Bible dont sont issus l’Ancien et le Nouveau testament, et le Coran, qui ont depuis des siècles présidés aux coutumes, évoqués les interdits, balisés les responsabilités et devoirs des individus. Le tout à grands renforts de magie incantatoire. Quant à savoir si avant les civilisations et les religions, il y avait ou non des conceptions ludiques attachées à la sexualité, ma foi je n'en sais rien et vous non plus. Avant que le primate humain ne deviennent homme, il devait se conduire comme toutes les autres espèces. Sa sexualité relevait de la pulsion, pas de l'organisation sociale comme telle.

Il est probable qu'aux tous premiers temps de l'apparition de la conscience les humains en s'identifiant à l'ensemble des manifestations les plus spectaculaires de la Nature, leur ont conféré une sorte de statut qui n'était pas encore de la religion, mais qui suscitait chez eux des interrogations hallucinées. Pourquoi l'eau, le vent, la terre, la végétation et les animaux?  Puis d'où vient le feu ?  Qu'est-ce que la Vie? Qu'est-ce que la mort ? 

La variété des animaux leur a probablement inspiré des réflexions audacieuses, comme l'illustre les quantités phénoménales d'espèces imaginaires et déifiées, que représentent dans la pierre et la poterie, ces humains à tête d'animaux, et ces animaux à tête humaines. À quelles expériences pleine de curiosité se sont-ils livrés par ailleurs? D'autant plus qu'en se mêlant de croiser des espèces qui ne se croisaient pas naturellement, ils ont fabriqué de nouvelles espèces qui durent toujours. Mules, bardots, chiens, chevaux, bovidés, par exemple.
À force de s'interroger sur la multitude des phénomènes qui les entouraient de toutes parts, ils en sont venus à s'interroger sur eux-mêmes. Je parle ici d'une recherche qui s'étale sur des millénaires. On soupçonne là les premiers rudiments de religions qui se sont élaborées dans des tentatives souvent maladroites parfois spectaculaires, d'avoir une prise sur leur destin. Mystère encore plus grand qui les aura subjugué pendant ces millénaires. Puis les religions en s'élaborant et se cristallisant en rituels compliqués, ont provoqué des essors architecturaux à la fois utilitaires et symboliques, dont subsistent aujourd'hui des vestiges fabuleux. 

Des ruines extraordinaires, lesquelles prouvent que lorsque les religions s'élaborent en complexes architecturaux, en temples, en églises, elles ont déjà perdu l'essentiel de leur raison d'être.

Toute civilisation qui s'ingénie à durer en contraignant la Nature, accouche pendant un certain temps de réalisations remarquables, tout en préparant son déclin. Rien ne dure, tout passe tout lasse. La Nature donne aux hommes l'exemple de la véritable durée, en favorisant le changement (l'évolution). Plutôt que cette sorte de stagnation narcissique, comme on le voit partout chez chez certains humains,  dont la vanité a modifié leur environnement. 

Avec le temps et la transformation des interrogations spirituelles (intellectuelles c'est la même chose) en maniérismes religieux, les humains marquent des poses, deviennent les esclaves de leurs constats d'abord relatifs, qui se sont changés en dogmes. Puis des groupes contraints finissent par se révolter devant ce qu'ils perçoivent comme des abus de castes. Ils en  viennent enfin à abandonner collectivement ce qui hier encore faisait leur fierté.  On le constate dans les innombrables vestiges d'anciennes civilisations très puissantes tombées en décadences, puis disparues avec leurs habitants. Si l'humanité doit durer, elle devra abandonner toutes les religions traditionnelles sans renoncer à la quête nécessaire du savoir.
Les sociétés laïques sont éminemment jeunes. Le droit en matière sexuel est encore largement connoté de préjugés raciaux plus ou moins issus des pensées religieuses. Certes en Occident il semble qu’il y ait une fraction importante des populations (probablement la majorité) qui ne veut plus se référer aux croyances religieuses afin de discipliner ses comportements sexuels ou autres. Mais il y a, et il y aura encore, des recrudescences religieuses pour s’opposer à l’évolution des mœurs vers une plus grande liberté, et surtout vers une plus grande acceptation des différences. 

Il y a aussi le volet santé publique qui intervient afin de prévenir la propagation de maladies (tel le SIDA cité précédemment). Encore convient-il de souligner ici que l’approche favorisée aujourd’hui, celle qui tend à s’imposer en matière de prévention des désordres, en est une de préférence du contrôle des maladies grâce aux avancées médicales. 

Comme les vaccins ou des médicaments très performants. Ou encore l’usage de préservatifs, l’éducation et ses campagnes de sensibilisation, plutôt que d’investir massivement dans la répression policière. Là où on sait, expérience millénaire à l’appui que ça ne fonctionnera pas. Qu’au contraire cela ne fera qu’aggraver la situation. Mais ici, prudence, il faut compter avec les propagandistes et adeptes des répressions toujours très nombreux. Ils sont loin d’être désintéressés. Il semblerait depuis quelques décennies, une fois purgés les codes légaux des extravagances qu'on y trouvait afin d'en réglementer les mœurs, que tout ce travail doit être refait maintenant sur la Toile.


On voit bien aussi qu’une fois les religions évacuées des pratiques sociales, lorsqu’elles sont discréditées au point qu’on les méprise ouvertement, qu'elles demeurent sous formes de réflexes, conditionnés par un usage séculaire, millénaire. 
Lesquels prendront du temps avant de complètement disparaitre, pour n’être plus éventuellement que des réminiscences abstraites, des résidus fabuleux de pratiques anciennes, comme le sont devenues les religions passées de l’Égypte, de la Grèce et de Rome. 
Là où les dieux de ces époques, adorés dans des pratiques rituelles agissant à la fois sur la vie individuelle et la politique (l’organisation de la cité) ne sont plus que des personnages de bandes dessinées ou de dessins animés, qui amusent les enfants.

Cependant, certains réflexes ont la couenne plus dure que d’autres. On l’a vu ces derniers jours (cette partie de mon texte date du 6 février 2014) en France, où se tiennent des manifestations importantes contre les lois votées en faveur du mariage gay. Où des milliers de personnes, la plupart étant des tenants religieux de la bienséance traditionnelle, descendent dans la rue pour dénoncer les lois émancipatrices envers des comportements toujours considérés comme pervers.

Il y a et il y aura longtemps encore des irréductibles de la pensée religieuse intransigeante. Dans quelle mesure ces boursoufflures et ces épanchements d’âges révolus, ont-ils quelque importance sur la vie publique ? Il n’est pas dit que ces manifestations d’intolérance soient significatives, au point de remettre en question des droits fondamentaux, des acquis sociaux maintenant bien implantés. On s’entend pour déplorer qu’il y en ait encore. C’est comme un feu qui couve et peut parfois reprendre en provoquer de nouvelles conflagrations.

Le volet le plus difficile à cerner et à circonscrire dans des lois acceptables, concerne la sexualité chez les enfants et les adolescents qui, du fait de leur immaturité donc de leur vulnérabilité, ont besoin de protections éclairées, et bienveillantes. 
Ils ont surtout besoin d’une véritable éducation. 

Cela veut dire qu’il ne faudra pas être si intransigeant, que l’on aboutira à force d’interdits, à fabriquer en série des générations d’adultes frustrés, qui auront été privés au moment venu (éveil à la sexualité chez l’enfant et puberté chez l’adolescent) d’une éducation sexuelle audacieuse. Il est bien plus facile d’interdire que de comprendre. Les interdictions ont leurs inconvénients. Elles repoussent constamment en avant des interrogations qui reviennent toujours, ne sont jamais résolues ni même examinées. Après quoi on se retrouve sempiternellement avec des problèmes récurrents jamais compris.[2]

Dans certains pays comme le Japon par exemple, on donne des cours de sexualité avancée à des couples qui reçoivent cette éducation par groupes de quelques centaines, et qui font collectivement l’expérience sexuelle complète.

Je regrette de ne pouvoir dire dans quelle mesure ces pratiques sont répandues. S’il s’agit d’expériences limitées à de très petits nombres? De quelle reconnaissance sociale ces expériences jouissent-elles ?  Quelles peuvent bien être sur la société japonaise dans son ensemble, les conséquences de tels enseignements ?

Parce qu’en effet, puisque sexualité il y a, pourquoi ne pas l’enseigner correctement comme matière à inscrire au programme scolaire, puisque cette pratique est incontournable de l’expérience humaine ? En matière de sexualité, l’abondance même des sites pornos, démontre que dans ce domaine existe un manque flagrant d’éducation, dont la pornographie n’est en somme qu’un symptôme, un avatar, qui trahit un besoin évident.

Les personnes plus âgées aujourd’hui, je dirais celles qui ont entre 50 et 90 ans, ne recevaient pas d’éducation sexuelle. Sauf exceptions pratiquées dans des milieux plus ouverts, plus éduqués, elles faisaient leurs apprentissages dans la clandestinité. Les plus délurés des adolescents se chargeant d’initier les plus jeunes dans la grange, le hangar ou le garage. Et souvent on trouvait dans l’entourage des familles, des oncles, des cousins, des cousines, des tantes, des amis de la famille, des voisins, voire des sœurs et des frères complaisants, qui se chargeaient de déniaiser les ignorants.

Je souligne également ici l’apport remarquable à ces mœurs d’un autre âge, des frères enseignants, de prêtres tripoteurs, tous gens de bonne éducation, qui s’en donnaient du mal pour éclairer la lanterne de tous ces malheureux (surtout des garçons) qui gémissaient dans les affres d'un bouillonnement hormonal naissant, incompréhensible pour ces âmes innocentes. Le coté obscur dans ces initiations perverses, vient surtout du fait que les adultes (prêtres, frères) qui se chargeaient d'initier leurs potaches aux extravagances sexuelles, étaient pour la plupart des ignorants, des frustrés de cette sexualité réprimée qui les étouffait. On ne comptabilise plus les dégâts de telles pratiques.

La religion catholique en particulier, avec ses interdits et ses tabous absurdes, imbéciles, a engendré des cohortes d’agresseurs sexuels, et fabriqué en série des générations de frustrés de la petite culotte. Quant aux victimes de ces invraisemblables agissements contre nature, où l’hypocrisie le dispute à la bêtise la plus féroce qui soit, elles sont encore à ce jour, innombrables.

Dans un Monde où une institution aussi criminelle que l’Église Catholique dont les abominations défient l’entendement, et ce sur deux millénaires, n’est pas poursuivie et mise à l’index de la Justice, on se demande quel traitement attend les supposés délinquants de la Toile ? Toutes ces opérations d’espionnage de millions de citoyens, ressemblent à s’y méprendre à ces pires époques, où l’Inquisition étendait sa puissance sur des peuples entiers, et faisait peser sur les consciences un règne de terreur parmi les plus cruels qui furent.

De même qu’autrefois on a décriminalisé les comportements homosexuels, qu’on a fait de même avec la prostitution dans certains pays, qu’on en a fait autant en matière d’infidélité conjugale, d’avortement, et qu’on se prépare maintenant à décriminaliser le suicide assisté, et éventuellement l’usage des drogues, il faudra bien en venir à considérer la sexualité comme étant une composante du comportement humain. Lequel exige lui aussi d’être balisé autrement qu’à partir du code criminel.



L’affaire Alfred Kinsey.

L’époque ou un certain Dr. Alfred Kinsey (1948-53) faisait le relevé des pratiques sexuelles humaines, est maintenant loin derrière nous. Pourtant ses recherches, de même que ses constats, sont toujours d’actualité, et mériteraient qu’on s’y attarde, et qu’on en complète certains aspects avec beaucoup d’ouverture d’esprit. 
D’autant plus que le bon Dr. après avoir été encensé pour l’audace de ses recherches, a été ensuite cloué au pilori de la malséance. On en a dit tant de bien et tant de mal, qu’il n’est plus possible de distinguer le vrai du faux dans cette saga. 
Ce qui demeure de pertinent de cette aventure-mésaventure, est le coté délinquant de la sexualité exposé en plein public comme étant si répandu, qu’il doit être autre chose que l’expression de simples perversions. Quelque soit la controverse qui entoure la personnalité du Dr. Kinsey, sa prestation, scientifiquement pertinente ou pas, a mis en évidence la trame du très grand malaise qui sous-tend l’affaire sexuelle en Occident.

On entre ici de plein pied dans l’acceptation des autres. Dans l’éducation au sens le plus large qui soit. On en viendra à admettre que la tolérance a ses vertus, que la permission n’est pas la permissivité. Il y aura toujours des comportements sexuels qui tomberont sous le coup du code criminel comme le viol, les meurtres associés à la sexualité, et tous ces abus, mettant en cause des enfants et des adultes. 

Pour éviter que des populations entières ne soit menacées et tenues en otages par des pouvoirs malsains, il faut à partir de législations éclairées, contrecarrer la volonté de groupes politiques malfaisants, désireux de s’attaquer à la réputation citoyenne en brandissant des chantages honteux. Basés pour des motifs intéressés, sur des lectures approximatives de comportements, disons délicats, en matière de sexualité.

Faire un crime non pas de la fréquentation de sites Internet pornographiques, mais bel et bien interdire qu’on se serve de ces même sites pour ennuyer et déshonorer des citoyens qui s’adonnent en toute légalité à des expériences sexuelles qui ne regardent personne, surtout pas la police.

On se souvient des empoignades vertueuses et indignées au sujet des clubs échangistes. Ils ont vu se lever contre eux des moralisateurs outrés, et maintenant ils opèrent en toute légalité sous la protection de lois, qui considèrent le citoyen adulte capable de faire ses propres choix. Dernièrement la Cour Suprême du Canada a invalidé tout un tas de lois contre la prostitution, obligeant ainsi les législateurs à refaire leurs devoirs, en matière de protections contre les ingérences dans la vie privée des citoyens.

Le Bill Omnibus au Canada

Lorsque Pierre Elliot Trudeau  alors Ministre de la Justice au Canada, a fait voter son bill Omnibus (S.C.1968-69,c.38) en 1969, lequel décriminalisait les pratiques sexuelles, dont l’homosexualité, au motif que l’État  n’avait rien à faire dans les chambres à coucher, et que des adultes consentants devaient être respectés dans leurs choix de vie, il s’est fait traiter de tapette. 
Il s’est fait insulter par tous ces bien-pensants. Finalement c’est lui qui a eu raison de ces excités. Il est particulièrement intéressant de l’entendre, dans les documents vidéo de l’époque, faire la distinction entre crime et péché.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bill_omnibus_%28Trudeau%29

Que l’on aime ou pas Pierre Eliot Trudeau, cette loi-là représentait un immense progrès en matière de libertés individuelles et de respect de la personne. Cette loi légalisait aussi l’encadrement de l’avortement, les loteries, et bien d’autres sujets alors tabous et interdits.

Y a-t-il de graves inconvénients à tolérer (je n’ai pas dit encourager) ainsi massivement tant et tant de sites web pornographiques ? La réponse doit être mitigée au risque de se faire accuser de complaisance envers des comportements, qui par certains aspects sont carrément indéfendables. À la fois sur le plan social et sur celui des lois.

L’Internet est un phénomène Mondial. Il est nouveaux à l’échelle des sociétés actuelles. Il représente un immense défi d’adaptation pour chacun. On va forcément y retrouver (exacerbés par la multitude des participants qui englobent des populations continentales entières) des comportements agressifs, criminels,  côtoyant des progrès humains incontestables et de grande valeur. La Toile porte en essence les promesses fragiles de solutions originales au mieux vivre ensemble planétaire.

Il ne faut pas que cette Toile, parce qu’elle véhicule aussi des comportements discutables voir répréhensibles, serve maintenant de prétexte à l’établissement d’une sorte de dictature électronique, informatisée à l’extrême, où chaque individu se verra amputé de son libre arbitre. Pas seulement dans certains pays troubles, mais à la grandeur de la planète.

Ce danger-là est immense, et autrement plus néfaste pour cette humanité nouvelle qui s’élabore sous nos yeux, que ne le seront jamais les opérations de magouillages, fomentées par toutes les crapules qui infestent la Terre. Il y aura toujours de la canaille, ce n’est pas une raison pour menacer et terroriser l’ensemble de l’humanité. Laquelle pour l’essentiel aspire à plus de paix et plus de tranquillité. En matière de surveillance des débordements susceptibles de se produire sur le web, la répression est un remède infiniment plus nocif que les maux qu’elle prétend conjurer.

Il faut considérer le web comme un corps vivant, dont chaque individu participant est une cellule. Il faut en aborder les configurations avec l’intelligence éclairée du pédagogue, celle du médecin, du psychologue, de l’anatomiste, du travailleur social, du législateur, de l'éducateur, du juriste, tous gens conscients que les gestes qu’ils vont poser, les décisions qu’ils vont prendre, sont autant de questions de vie et de mort. 

Non seulement pour les individus et citoyens, mais pour l’ensemble des sociétés qui forment cette humanité si complexe et si riche au XXIe Siècle. Ce rôle ne peut en aucun cas être dévolu aux forces policières, si bien intentionnées et si bien formées soient-elles.

J’insiste ici sur le fait incontournable que la Toile est une affaire mondiale. Elle opère sur des dizaines de pays ayant tous des réglementations locales, parfaitement originales, singulières. Les lois y sont différentes d’un État à l’autre, de même que les mœurs qui inspirent les législateurs. On ne peut absolument pas concevoir qu’il y ait, surtout en matière de sexualité, un cadre législatif mondial à prétention universelle, qui ferait la police des goûts et des couleurs dans ce domaine.

Il y a au-delà des aspects évidemment ludiques de la pornographie, toute une frange beaucoup plus sombre, comportant des aspects criminels. Où des exhibitions qui ont l’air parfaitement anodines, sont le fait d’exploitations éhontées. Mais ces débordements ne sont pas évidents, et on ne saurait en tenir rigueur au simple passant qui s’y attarde, alors qu’il ignore les circonstances qui ont présidé à l’élaboration du spectacle mis en ligne. Ce serait comme de faire un crime à tout citoyen qui salue un autre citoyen qu’il rencontre, alors qu’un des deux est une canaille, un terroriste, un pervers, un fou, sauf que ça ne se voit pas. À ce compte-là nous mériterions tous la prison, le fouet ou l’amende.

Je ne parle pas ici uniquement de tous ces sites thaïlandais ou philippins, ou d’ailleurs sur la planète, surtout dans des pays sous-développés, où on se sert de participants payés à vil prix, qui n’ont d’autre choix pour survivre, que de se livrer ainsi à des exploiteurs, des touristes du sexe, qui sont prêts à payer pour assouvir leurs instincts. 

Le problème étant d’abord les conditions d’existences locales. Celles qui poussent ainsi une part importante de la population à se prostituer, avec tous les risques que cela comporte. Problème aggravé, du fait qu’il y a chez les autorités concernées, une forme aigüe de complicité, de corruption endémique. Où non seulement la police ferme les yeux sur les dépravations, mais en plus s’en rend complice en rançonnant les délinquants, qu’ils soient des consommateurs de sexe ou des pourvoyeurs de chair fraîche.

Vous pensez bien qu'un policier de quartier dans un pays du Tiers-Monde, a la possibilité, chaque fois qu'il interpelle un touriste pris en flagrante copulation avec des mineurs, de l'envoyer en prison à la charge de son État, ou bien de le relaxer en l'expulsant contre une somme plus ou moins considérable. J'imagine mal le Ministre de la Justice d'un tel pays, faire preuve de sévérité exemplaire, en emprisonnant massivement tous les touristes qui viennent s'encanailler sur son territoire où ils dépensent des fortunes.

Quant à distinguer dans le commerce du sexe ce qui relève de la pure perversion, de ce qui peut y être considéré comme acceptable, afin d’y établir des normes raisonnables, alors là bonne chance !

On a bonne conscience de se tourner ainsi vers des destinations exotiques, où on s’attarde à déplorer à quel point certains pays sont dégradés, questions mœurs sexuels. 

Ce genre de constat est tout aussi valable pour les pays développés. La différence étant sans doute, que mis à part le prix de l’avion et celui de l’hôtel, la sexualité coûte moins cher dans les pays sous-développés. Le risque d’y attraper des maladies plus ou moins dangereuses y est peut-être plus élevé je n’en sais rien. Mais ceux et celles qui recherchent des frissons, ne s’arrêtent pas tous à ce genre de considération. Encore moins si c’est le touriste consommateur qui est porteur de germes maléfiques, et qu’il les distribue largement sans se soucier le moins du monde des conséquences.

S’il fallait mettre en comparaison pour leur nocivité les risques attachés au commerce de l’automobile, vs ceux attachés au commerce des pratiques sexuelles, les fabricants et vendeurs d’automobiles, seraient tous considérés comme des criminels, et les conducteurs comme des fous furieux à enfermer au cabanon le plus proche. 

Ajoutez à cela qu’il n’y a pas de prostitution sans drogues, et vous avez-là le parfait cocktail susceptible de nourrir le propos moral autour de l’équation : Sexe X drogue X prostitution = argent X criminalité X répression = gros budgets publics.



Bref tout en ayant l’air de dénoncer les abus sur la Toile, et donner l’impression contradictoire que je favorise aussi une certaine forme de répression, j’affirme ici au contraire que c’est cette répression qui fait les abus. Pas tous, mais la répression joue un rôle important dans le commerce illicite du sexe sous toutes ses formes. La répression est le catalyseur du crime.

Parce que ne vous y trompez pas, la criminalité, qui est le revers de la Loi et de l’Ordre, a aussi ses défenseurs, ses propagandistes. Il y a des conceptions de la Loi et de l’Ordre qui bien que légales, ne sont absolument pas légitimes, et sont elles aussi criminelles. Il y a donc crime et crime, le tout est affaire de pouvoir.

Il y a des gens pour qui la criminalité est une culture, une forme d’emprise existentielle. Du genre de celle qui donne un sens à sa vie, lorsqu'elle se situe au-delà des contingences qui définissent les existences tranquilles, conformistes. 
Puis vous savez tout autant que moi que ce qui est interdit comme crime chez vous, est parfaitement normal et moral ailleurs. Il y a tout de même une différence entre ce qui est péché et crime. L’un est affaire de conscience individuelle, l’autre est une question de gestion de l’ordre public.

Il y a en effet pas mal de gens qui pensent que la vie de famille ou la vie sociale conforme aux lois, n’est pas pour eux. Leur conception ludique du réel les portent à préférer les sentiers souvent mal famés sans doute, mais si exotiques et si satisfaisants, des lieux maudits. De ceux où ils trouvent amplement de quoi satisfaire leurs appétits de jouisseurs. Il se trouve aussi que dans ces ruelles troubles et louches à souhait de tous les interdits, on y rencontre quantité de promoteurs habiles, capables de satisfaire les clientèles à la recherche d’extases, des plus conformistes aux plus coupables si je puis dire.

Pas besoin d’aller à Bangkok, Hong-Kong, ou Sao Paulo. On trouve de tout à Montréal. Dont on dit à l’étranger qu’elle jouit d’une réputation de Red Light, qui n’a rien à envier aux destinations les plus sulfureuses. Ce n’est sans doute comme je le disais plus haut, qu’une question de prix. Mais ne venez surtout pas me dire que Montréal est la ville la plus putassière de l’Amérique. Chaque agglomération a son bordel, et celui qui pointe l’Autre devrait se regarder dans son miroir.

Enfin il y a ces chevaliers de toutes les vertus (encore eux), qui trouvent dans la répression, des manières, des façons elles aussi très satisfaisantes, de donner du sens à leurs sinistres existences. Pensez à tous les policiers, juges, avocats, législateurs comptables de la criminalité, et autres acteurs du débat moral, prêtres pourfendeurs, égéries de la bienséance, qui font leur beurre des interdictions.

Juristes dévoyés, donneurs d’amendes, réformateurs empesés, gardiens de prisons plus ou moins sadiques. Ils étaient là du temps de la Prohibition, elles étaient là à vociférer vertueusement contre les jeux de hasards, les loteries, les bingos, le cinéma, le théâtre, les maisons closes. On les a vu autour de tous les bûchers de l’Inquisition, et jamais au grand jamais est-on arrivé à leur faire entendre que les interdits légaux ou pas, pavent la voie aux criminels exploiteurs. Quant aux chercheurs véritables qui veulent comprendre ce qui se passe dans cette pétaudière, on ne les distingue plus des malfrats.

Les interdits font l’affaire de bien des lobbys du sexe. Lesquels sont satisfaits qu’il y en ait tant à contourner. Toute prohibition entraine son lot de dérives sociales, et provoque dans les sociétés plus de mal que la tolérance encadrée et réglementée. C’était vrai pour l’alcool au temps de la Prohibition, ce l’était à l’époque des anathèmes contre les jeux de hasard, dont les loteries les casinos et les bingos. Ce l’est toujours dans le domaine de la contrebande du tabac, des armes à feu, de la prostitution, du commerce des drogues, de celui plus épouvantable encore des organes, de l’exploitation sexuelle et ainsi de suite. La pornographie à coté de ça c’est de la petite bière ! Mais c’est un domaine facile à parcourir. 

Pour le simple utilisateur, qui ne recherche en somme que du gadget pour stimuler ses sens, et qui ne participe aucunement à la promotion de cet étalage, il est probable qu’il ne fréquentera pas la grande messe sexuelle s’il se sent épié, traqué comme un malfaiteur, alors qu’il ne fait que satisfaire une curiosité qui n’a rien de malsaine. Il est probable aussi que cette prolifération des sites pornos offre à bien des malheureux des exutoires à leurs frustration. qui sait ce qu'ils pourraient faire s'ils n'avaient pas la possibilité de se soulager, en regardant des sites de cul?

On ne se rend pas vraiment compte dans les cénacles autoritaires, que si la pornographie véhicule des abus, elle apporte à beaucoup de ses utilisateurs et adeptes (certainement l’écrasante majorité) des soulagements à leurs limites en matière de sexualité.  Encore qu’il convient de répéter ici que quiconque pratique une forme ‘’spéciale’’ de sexualité, n’est pas forcément un frustré, un pervers, ou un salaud quelconque. Il y a des gens qui aiment vraiment la sexualité et qui s’y adonnent par pur plaisir.

Quant à l'expression souvent brandie comme panacée réformatrice contre tous les désordres réels ou appréhendés, la fameuse ‘’Tolérance Zéro’’, répétée ad nauseam par des politiciens en mal de notoriété facile, je ne crois pas avoir entendu depuis 50 ans proférée pire ânerie par autant d’imbéciles malfaisants. La Tolérance Zéro, comme son nom l’indique, c’est l’Intolérance absolue. Plus bête que ça tu meurs !

Il suffit qu'un quelconque sot, tracassé par un souci de notoriété, brandisse l'étendard de cette Tolérance Zéro, pour qu'il soit immédiatement louangé comme réformateur ayant du cran. Puis porté aux nues de la respectabilité par autant d'autres jobards, qui se sentent instruits de je ne sais trop quelle croisade. Les honnêtes gens devant de telles sorties, aussi emphatiques que niaises, ne savent trop quoi dire, et préfèrent le plus souvent se taire, sachant à quel point de telles poussées de fièvres moralisatrices sont dangereuses. Ce qui n'empêche pas d'autres imbéciles d'applaudir de si méchantes performances.


Interdire la pornographie et en criminaliser les adeptes, revient à laisser se fermenter des frustrations toxiques, lesquelles conduisent à d'atroces débordements parfois. D’autant plus impossibles à contrôler que tout cela se passerait alors dans la plus critique clandestinité. La sexualité sur Internet, qu’on la nomme pornographie ou délassement pour adultes consentants, rend d’immenses services à la communauté. 

La police n’a donc rien à y faire sauf s’il y a dénonciation d’un abus, suivie d'une enquête prudente, qualifiée, discrète. Rien à dire, du moment que tout s’y passe entre adultes consentants. La loi canadienne y introduit quand même la notion d’obscénité, mais là on nage en pleine subjectivité. Qu’est-ce que l’obscénité ?

Pour ce qui est de la pornographie juvénile, c’est un domaine qui doit tenir compte que les adolescents aussi en ont une sexualité. Ils ont souvent tendance à s’en servir par fanfaronnade, par défis aux adultes, et par jeux entre eux. Les ados sont portés sur l’exhibitionnisme, et s’amusent énormément seuls ou entre eux avec leur sexualité. Ils sont à l’âge des découvertes, et j’attire ici votre attention qu’il y a comme je l’ai déjà dit, un âge du consentement sexuel légalement reconnu dont il faut tenir compte.

Dans plusieurs pays il s’établit plus ou moins autour de 14 ans. Il y a donc une forme de ''pornographie'' qui s’adresse aux ados, et qui a elle aussi sa raison d’être. Devrait-on la nommer autrement que pornographie cette sexualité spectaculaire chez les jeunes ? Le débat dans ce domaine reste à faire.

Lorsque l’on blâme, parfois avec raison,  la pornographie d’être responsable de plusieurs désordres affectifs chez les jeunes, ceux qui ont entre 11 et 16 ans et qui en consomment sur le web, on doit tout de même constater qu’il n’y a pas d’éducation sexuelle efficace, pour y faire contrepoids.

 

Les autorités, à commencer par les gouvernements et les parents, ne font pas leur job d’éducateurs. Ils sont souvent (je parle surtout des parents) si ignorants, qu’ils ne sont pas qualifiés pour instruire les jeunes sur ce qu’est la sexualité. Encore moins sur ce qu’elle représente et va représenter tout au long de leur existence. Des cours de sexualité à l’école, du primaire à l’université, on n’en veut pas. Or le besoin, que dis-je la nécessité de cours de sexualité est criante.

Comme il y a partout en Occident un refus systémique d’en fabriquer de ces cours et de les dispenser libéralement, alors les jeunes se tournent vers la pornographie. Ils y trouvent des modélisations très souvent trompeuses il est vrai, parce qu’elles sont construites avec des acteurs qui poussent le réalisme dans ses ultimes retranchements. Mais il n’y a pas autre chose à se mettre sous les yeux.

Il n’y a qu’a constater les millions de caméras web avec lesquels des ados (des mineurs quoi) s’amusent, s’exhibent et mettent en ligne leurs frasques, sans se soucier le moins du monde des conséquences. Ils le font d’ailleurs avec une ingénuité, une candeur désarmante, dans laquelle n’entre aucune gêne. Il ne s’agit nullement ici d’approuver ou de condamner de tels comportements. Mais puisque cela existe il faut en comprendre les mécanismes.

Le seul fait d’espionner sournoisement des citoyens qui aiment cette forme de sexualité qu’est la pornographie sous toutes ses déclinaisons, et qui la consomment sans léser quiconque, devrait être sévèrement interdit. On entre là de plein pied dans l’atteinte aux droits de la personne. Ce n’est plus la morale qui est en jeu, c’est la liberté d’être, de penser et d’exister. Ce n’est pas vraiment la pornographie qui fait problème. Celle-ci je le répète est un symptôme d’une manque généralisé beaucoup plus profond. Alors non à la répression et oui à l’éducation. Il n’y a pas à en sortir.

Et ça c’est un droit (l’éducation) coulé dans les constitutions de tous les pays démocratiques. Quant à la sexualité c’est du domaine de l’intime, et chacun est libre (du moment qu’il ne fait sciemment de tort à personne) d’exprimer la sienne selon son bon plaisir. Encore faut-il qu’il soit informé de quoi il s’agit. La vie en société comporte des risques que chacun de nous doit apprendre à gérer.

Julien Maréchal

Compléments d’Informations

Sites Internet à consulter

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bill_omnibus_%28Trudeau%29

http://www.ciao.ch/f/sexualite/infos/c2949e1def14010c8dc414b752d69565/10-le_porno/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pornographie_infantile

http://french.ruvr.ru/2013_12_28/La-pornographie-une-corruption-sexuelle-2220/

http://agora.qc.ca/dossiers/Pornographie

http://www.canalvie.com/couple/sexualite/articles-sexualite/les-hommes-et-la-pornographie-1.630140

http://sisyphe.org/spip.php?rubrique12

http://pilule.telequebec.tv/occurrence.aspx?id=1170

http://laws-lois.justice.gc.ca/fra/lois/I-20.7/TexteComplet.html

http://votresexologue.com/data/documents/La=20consommation=20de=20la=20pornographie.pdf

http://www.lepoint.fr/societe/la-pornographie-du-plaisir-a-la-souffrance-08-01-2014-1778169_23.php

http://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_Kinsey

http://www.parl.gc.ca/content/lop/researchpublications/843-f.htm

 La loi canadienne sur la pornographie

Introduction
Il est difficile de définir en quoi consiste la pornographie. C’est une notion qui varie selon la personne, la culture et au fil du temps. Lors de débats, on peut utiliser le terme pornographie pour désigner globalement du matériel sexuellement explicite, ou, plus précisément, du matériel sexuellement explicite conçu dans le but premier de stimuler le désir sexuel chez la personne qui le regarde, ou du matériel sexuellement explicite qui vise à exploiter les femmes ou à nuire aux femmes et aux enfants, entre autres définitions.
En droit criminel canadien, le terme « pornographie » ne figure qu’au paragraphe 163.1 du Code criminel, qui définit la « pornographie juvénile ». Le matériel pornographique représentant des adultes consentants tombe sous la disposition du Code criminel relative à l’« obscénité » (article 163).
‘’En d’autres termes, contrairement à la pornographie juvénile, le matériel pornographique représentant des adultes consentants est légal au Canada s’il n’est pas jugé obscène.’’
Par conséquent, la pornographie juvénile est en général beaucoup plus clandestine et difficile à déceler, que la pornographie représentant des adultes, facilement accessible dans des magasins, par la vente et l’échange de DVD, de vidéos, de films, de livres et de magazines ainsi qu’au théâtre, à la télévision et dans Internet.

Le présent document porte sur l’évolution de la législation relative à la pornographie au Canada et énonce les faits et les arguments qui ont alimenté le débat entourant la censure et la réglementation de matériel pornographique représentant des adultes et des enfants au Canada. Tout d’abord, explorons les définitions de la pornographie et les difficultés que posent les divergences d’opinion quant à sa définition.
Lire la suite en consultant la loi.




[1] Bien évidemment, elle n’est pas absolue. C’est de son principe ici dont il est question. Pas de ses modalités.


[2] Il y a eu au Québec il y plusieurs années, un événement qui a mis en évidence l’intolérance d’une journaliste très connue, face à un psychiatre moins connu, qui voulait qu’on se penche sur la situation des pédophiles afin de comprendre les mécanismes de ces déviances. La sortie de cette journaliste, extrêmement brutale, a très probablement ruinée la carrière de ce chercheur, alors que cette même journaliste a vue la sienne atteindre des sommets de popularité. Le problème de la pédophilie, celui des victimes face à leurs agresseurs demeure entier.

mercredi 29 janvier 2014

La Terre est un atome.





La Terre est un atome.

Conte astrophysique rigolo, inspiré d'une réflexion à partir d'un rêve contrôlé, en date du jeudi matin 28 mars 2013

Attention, malgré son déroulement sérieux, ce conte se veut divertissant.

Je suis parti d'une démonstration que je faisais à un auditoire imaginaire, alors que j'expliquais le fonctionnement d'un transformateur, en mettant en relief qu'un tel instrument ne fonctionne que sur le courant alternatif. La fréquence importe peu. Je rappelle ici que j'ai rêvé tout cela.

***

J'établissais le rapport entre le circuit primaire, celui qui reçoit l'alimentation, et le ou les circuits secondaires, qui transforment l'alimentation du circuit primaire selon leurs propres configurations.

Avant de parler du transformateur il faut expliquer ce que c'est. En électricité tout comme en électronique, le transformateur remplit essentiellement un rôle de bloc d'alimentation. Il en est le principal élément, avec les résistances, les condensateurs, les disjoncteurs-fusibles, et ainsi de suite.)

En Amérique le courant du secteur (les prises de courant de votre maison) essentiellement appelé C.A. (pour courant alternatif) 220 et 110 volts,  est acheminé par des fils suspendus qui portent ce courant sur de très grandes distances. Le C.D. (ou courant direct qu'on appelle aussi courant continu), celui que l'on retrouve dans les accumulateurs de voitures par exemple, ou dans toutes ces petites piles qui sont d'usage courant, ne peut pas être transporté sur de longues distances, sous peine de voire son énergie complètement absorbée et dissipée par les fils, qui vont chauffer et réduire à néant l'énergie fabriquée ainsi.

La raison en est qu'avec du courant continu, les fils chauffent, parce que le courant y est intense. Il est difficile de fabriquer du courant à très haute tension en continu. On a donc recours au courant alternatif. Pour cela il faut le transformer. On commence par l'alternateur couplé à la centrale. Le courant qu'il produit est envoyé tel quel à une bobine entourée d'un noyau de fer doux, dans lequel il va circuler et changer de polarité (+-) soixante fois par seconde. En Europe c'est 50 fois. C'est ce qu'on nomme le cycle (exprimé en hertz).

Le courant qui passe dans cette bobine est pareil tout au long de son passage. Si on laisse la bobine comme telle, elle va chauffer, étant en court-circuit, et va brûler. En fait elle finirait par fondre.

Par contre si par-dessus on y met un autre enroulement, une autre bobine, qui en est proche, mais isolée par des plaques de fer doux, à chaque alternance de courant, l'électricité de la bobine primaire va induire dans la seconde, un courant semblable, mais qui aura des caractéristiques particulières, lesquelles dépendront du nombre  d'enroulements du fil.

Ainsi une bobine primaire de 100 tours de fil, et une bobine secondaire de mille tours de fil. La bobine primaire si elle a un volt et un ampère, va induire dans la seconde un courant de 10 volts et .1 ampère. Dans un transformateur, le rapport dans les bobines est d'un voltage directement proportionnel au nombre de tours de fil, et pour le courant d'un nombre inversement proportionnel au nombre de tours de fil. Dans un transformateur, le fil du primaire sera dix fois plus gros que le fil du secondaire, mais leurs poids seront équivalents. On comprend alors qu'en élevant considérablement le voltage dans le transformateur, on abaisse considérablement le courant dans ce même fil, et ainsi on peut utiliser un fil plus mince et beaucoup moins dispendieux, pour le transport de l'électricité sur de longues distances, parce que le voltage est très élevé et le courant très bas.

C'est un peu comme si vous utilisiez un tuyau très fin pour transporter de l'eau à une grande distance. Avec un petit tuyau et une pression énorme, vous pouvez acheminer une quantité d'eau considérable avec un matériel léger, du moment que la pression y est très élevée. Dans cette image le diamètre du tuyau représente le courant électrique et la pression le voltage. Je vous épargne des tas de détails concernant le redressement des courants à haute tension, et leurs fonctions en outillage, soudure, plasma et autres choses éminemment complexes, qui n'ont par leur place dans un conte.

À la suite de quoi ces fils ne chauffent presque plus. On peut alors transporter cette énergie sur de très longues distances, avec une perte minimale. À l'arrivée, on repasse ce haut voltage dans un transformateur inverse, et il réduit le voltage en augmentant le courant, de manière que l'on retrouve ainsi la tension et le voltage original, fourni par l'alternateur de la lointaine centrale. On aura ainsi compris qu'on peut évidemment transformer ce courant alternatif, jusqu'à lui faire donner des mesures aussi différentes que l'industrie le réclame, pour toute sorte de raisons.

À savoir qu'il y a trois sortes de transformateurs principaux. Ceux qui augmentent la tension (le voltage) et par conséquent abaissent le courant (l'ampérage). Ceux qui abaissent la tension, et par conséquent augmentent le courant. Puis les transformateurs d'isolation qui ne transforment rien, mais qui permettent d'isoler un circuit d'un autre, tout en alimentant les deux en même temps. Ces transformateurs sont en quelque sorte, des fusibles de protection. Qui peuvent soit bruler lors d'une surcharge, ou bien être couplés avec des disjoncteurs qui neutralisent l'un ou l'autre circuit en cas de surcharge. On peut aussi faire des transformateurs avec bobines secondaires variées afin d'obtenir autant de tensions et de courant nécessaires à des travaux différents.

Puis mon esprit s'est attardé à expliquer qu'en fait un transformateur, redonne à partir de son primaire, la même énergie à son secondaire, tout en en modifiant les paramètres de courant et de voltage, mais sans ajouter ou diminuer la puissance (exprimée en watts), qui doit se retrouver intacte au secondaire, et égale à la puissance émise par le primaire.

Mais est-ce bien vrai ?

La réponse est non. Pourquoi ?

Parce que quoiqu'on fasse, lorsque le courant circule entre le primaire et le ou les secondaires, il se fait une perte d'énergie. Celle-ci est due à la résistance de l'ensemble. Cette résistance s'exprime en ohms, mesure de toute résistance, de quelque appareil que ce soit, en électricité et en électronique. Cette énergie perdue est présente sous forme de calories (de la chaleur).

La preuve qu'il se fait une perte, est que tous les transformateurs chauffent, qu'ils dissipent de l'énergie. On peut réduire cette perte d'énergie en augmentant la qualité du transformateur, et en utilisant des métaux conducteurs moins résistants.

Un transformateur fait avec des fils de cuivre (comme c'est généralement le cas) va chauffer plus, parce qu'il résiste plus au passage du courant, qu'un autre fait avec du fil d'or par exemple. En effet l'or est bien meilleur conducteur que le cuivre. Il y a aussi moyen de ramener cette perte énergétique à presque rien, en utilisant des circuits refroidis à des températures approchant le zéro absolu.

Poursuivant cette démonstration je me suis attardé à la notion d'énergie qui est calculée en joules (quant à la mesure de cette énergie), et en coulombs quant au passage de cette énergie au niveau atomique, dans un conduit, ou si vous voulez un circuit.

Maintenant vous me direz pourquoi un transformateur pour expliquer que la Terre est un atome ? Bonne question. Je vous signale que j'ai dit au départ que j'avais construit ce conte sur un rêve, et chacun sait bien que les rêves sont illogiques et biscornus. Mais bon il y a une filière quand même. D'autant plus que la Terre est un énorme transformateur qui est entourée d'un formidable champ magnétique qu'elle génère.

Partant de là j'en suis arrivée à m'interroger sur le principe d'incertitude formulé par Max Planck, qui énonce en résumant sommairement, que lorsque l'on étudie en physique quantique un atome quelconque, il est impossible de connaître à la fois la vitesse et la localisation de ses électrons, et aussi des particules qui s'agitent dans le noyau de l'atome. Ce qui interdit de pouvoir déterminer avec exactitude, le poids d'une particule, et sa situation dans un espace donné. On peut peser l'atome, qui effectivement a un poids atomique, mais pas ses composantes prise individuellement.

On peut faire l'un ou l'autre, mais pas les deux en même temps. Ce qui fait que selon la théorie de Newton, un corps lancé dans l'espace acquiert avec sa vitesse une masse encore plus considérable, du fait de cette vitesse. Ainsi un poids d'une livre par exemple, lancé dans l'espace à 100 kms/heure, brusquement arrêté par un mur sur lequel serait posée une balance, affichera un poids considérablement plus élevé pour cette livre que son poids à l'arrêt. Mais il y aura un rapport direct entre le poids stationnaire, et sa masse lorsqu'il s'écrasera sur le mur, laquelle sera calculée en fonction du poids original et de sa vitesse précise.

Mais si cela fonctionne pour un objet qui se meut dans un espace newtonien, cela ne fonctionne plus dans un espace quantique, où la physique examine des particules qui se déplacent aux alentours de la vitesse de la lumière. Nous entrons ici dans la physique einsteinienne. C'est la relativité. C'est considérablement plus complexe et aussi assez rigolo.

Bref en examinant ainsi mon transformateur, je me suis mis à considérer la Terre, comme étant une énorme particule en orbite autour de son noyau le Soleil. C'est l'explication de Niels Bohr de l'atome, tirée de la vision de cet atome établit par Ernest Rutherford.

Dans ce modèle en effet, l'atome est vu comme un système planétaire, avec le noyau au centre (comme un soleil) et les électrons en orbite autour (comme autant de planètes) sur des cercles concentriques, qui vont du plus proche au centre, au plus lointain sur la périphérie, au fur et à mesure que cet atome se complexifie. Chaque planète ainsi considérée est un électron en orbite autour de son noyau (le Soleil), mais qui reste sur sa couche concentrique, son orbite.

Le plus simple modèle étant l'atome d'hydrogène, qui a un seul électron en orbite autour de son noyau, jusqu'aux atomes plus lourds comme celui de l'uranium, en passant pas tous les atomes du tableau de Mendeleïev.

J'ai alors compris en riant, ce qui m'a éveillé sans que je perde le souvenir de cette rêverie, que notre situation d'êtres vivants pensants, accrochés à notre particule terrestre, était pour le moins étonnante, et ne manque pas de piquant, voir d'humour.

En effet, pour continuer dans cette veine, nous sommes des sortes de sous particules qui nous animons de façon chaotique par milliards sur cette énorme particule qu'est notre Terre, laquelle nous emmène en voyage autour de notre noyau, le Soleil.

Or nous arrivons à supputer (à partir de notre organisation chaotique cérébrale, tout aussi électrique que la composition de notre Terre qui est notre énorme électron), les lois physiques qui déterminent la composition chimique, donc électromagnétique de la Terre, et de notre propre agglomérat d'atomes qui forment notre conscience.

De quoi sont composés non seulement notre électron (la Terre) et son noyau (le Soleil), mais tous les autres gros électrons composites de notre galaxie, que sont ces autres systèmes planétaires récemment découverts, et ces énormes noyaux que sont les galaxies et les amas de galaxies, jusqu'à englober l'univers tout entier.

C'est fort! Très fort. Remarquons par contre que pas un seul d'entre nous au cours des âges n'aurait été capable d'un tel exploit de réflexion, ni même d'en comprendre les outils que nous avons pourtant forgés pour en arriver là.

Ce qui saute aux yeux, est que cette compréhension des choses que nous avons, vient de cette capitalisation intellectuelle qui fait que chacun de nous, peut emmagasiner dans son étrange cervelle, toutes les données morcelées en myriades d'informations, glanées au cours des millénaires, et ainsi arriver à saisir, même confusément (parce que cette aventure-là est loin d'être simple), la composition de notre univers.

Seul nous ne somme rien, et ce rien-là que nous sommes, arrive à réagir et à agir, comme un plus grand tout. Du moment que l'on emmagasine assez d'information pour provoquer chez chacun de nous, une sorte d'illumination-émergence qui vient justement de cette accumulation de données, lesquelles prises une par une ne veulent absolument rien dire de significatif. Alors qu'une fois assemblées elles prennent une dimension cohérente de toute beauté.

C'est très très  fort!

Je me suis réveillé en calculant ensuite le poids de la Terre autour de son Soleil, et je me suis dit que comme elle était en mouvement (et comment !) il faudrait pour en connaître la masse, l'immobiliser. J'ai tout-de-suite vu que cette immobilisation est impensable dans notre univers, où tout bouge autour de tout…

Qu'en somme nous ne connaissons pas du tout la masse de notre Terre, ni celle du Soleil, et encore moins la taille, le poids et l'énergie de ce dernier. Ainsi jamais nous n'arriverons, même avec les théories les plus pointues, à nous situer physiquement (comme dans la physique) dans cet univers, et même seulement sur notre Terre.

Du moment qu'elle bouge (et elle bouge beaucoup, étant animée aux dernières nouvelles de plus de 80 mouvements connus), nous sommes face au principe d'incertitude, et nous y sommes cantonnés pour l'éternité.

Mais ça n'empêche absolument pas qu'on puisse tripper collectivement, en multipliant les données, en fomentant à partir de formules extraordinairement merveilleuses, des théories extravagantes comme le BIG BANG, ou l'expansion de l'Univers.

Déjà qu'on comprend que les lois ''fondamentales'' de notre physique ne sont que quatre, et qu'elles ne s'appliquent qu'à moins de 5% des composantes de notre univers. Étrangement ici la biologie rejoint la physique, alors que je vous fais remarquer que notre composition chimique repose elle aussi sur quatre composantes dans notre ADN. Pour le moment du moins.

Quant à tout le reste d'inconnu, nous avons devant nous de fort beaux jours à jouer les supputateurs, et à nous bercer de la formidable illusion que nous sommes quelque chose.

''Être ou ne pas être comme disait l'autre?''

En fait nous sommes des riens-du-tout songés, dans un univers extravagant, qui n'est peut-être qu'un rêve comme le pensait l'Empereur Marc Aurèle. Rêve éveillé qui émane de nos cervelles individuelles et collectives. Nous serions donc d'extraordinaires rien-de-rien qui baignons dans un vaste et incommensurable GRAND TOUT, où il fait bon penser et rêver.

J'adore être vivant !

Comme aurait dit Raymond Devos :

''Rien c'est rien, mais moins que rien c'est déjà quelque chose !

Que penser de ce quelque chose lorsqu'il est deux fois rien ?

Là, on avance.

Et puis ensuite trois fois rien c'est plus que deux fois rien !

Alors là c'est du délire !

Ce qui fait que trois fois rien multiplié par trois fois rien, c'est rien de neuf."


Je me dois d'ajouter ici pour les physiciens les plus avancés, que ce modèle d'atome est aujourd'hui complètement dépassé. De là à ce qu'on s'aperçoive un jour, lorsqu'on aura identifié les composantes de la matière sombre et de la matière noire, que notre modèle planétaire est lui aussi complètement dépassé malgré son évidente apparence, il n'y a qu'un pas (un gros) à franchir.

L'astrophysique est une mystique extraordinairement exaltante.

Julien Maréchal
Montréal